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    La Maison Romanov désigne la dynastie russe qui a régné de 1613 (Michel 1er) à 1762 (Elizabeth 1re). La descendance masculine des premiers Romanov s’éteignit avec la mort de l'impératrice Elizabeth, et le trône impérial russe passa alors à la branche de Holstein-Gottorp de la Maison d’Oldenbourg, en la personne du tsar Pierre III. Mais celui-ci souhaita perpétuer le nom des Romanov, qui sera repris par tous ses descendants, jusqu’à Nicolas II.

    Dernier empereur de Russie, roi de Pologne et grand-prince de Finlande, surnommé « Nicolas le Pacifique », le début de son règne (1814-1917) fut marqué par un formidable essor de la Russie dans les domaines économique, politique, social et culturel. Avec ses 175 millions d’habitants – un chiffre qui avait triplé – la Russie s’était hissée au rang de troisième puissance économique mondiale et talonnait les États-Unis. Le rouble, devenu une monnaie forte, donnait à l’Empire Russe de formidables moyens financiers dont profitaient ses marchands et ses industriels. Dans le domaine des arts, la Russie connaissait aussi un formidable rayonnement ; ses écrivains, ses peintres, ses sculpteurs, ses danseurs, étaient connus dans le monde entier.

    Le règne de Nicolas II fut aussi marqué par la relation fusionnelle qu’il entretenait avec son épouse, l'impératrice Alexandra Fedorovna. En apparence, le couple semblait vivre un véritable conte de fées, mais derrière la façade resplendissante des palais de Saint-Pétersbourg, les Romanov cachaient un terrible secret lié à la maladie de leur fils, le tsarévitch Alexis, atteint d’hémophilie. Cette anomalie de la coagulation sanguine qui génère de graves hémorragies touchant les articulations et les muscles était incurable à l’époque. Un homme, guérisseur, mystique, aventurier, se fit pourtant introduire auprès de la famille impériale en prétendant pouvoir soigner le jeune Alexis.

      

    Son nom : Grigori Efimovitch RASPOUTINE. En quelques années, il deviendra le confident de l'impératrice Alexandra et développera un formidable réseau d’influence au sein de la cour impériale russe. Mais celui que certains appelaient le « mauvais ange » des Romanov entrera aussi pour une bonne part dans leur fin tragique. Nicolas II, son épouse, son fils, ses quatre filles, le médecin de famille, son domestique personnel, la femme de chambre et le cuisinier seront en effet assassinés par les bolcheviks dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. Le documentaire retrace ces événements qui ont ensanglanté à tout jamais l’histoire de la Russie.

    . Tsar malgré lui

    Au départ, le tsar Nicolas II est un prince timoré, presque peureux, qui avance à reculons vers le trône de Russie, comme s’il répugnait à régner. Depuis qu’enfant il vit son grand-père, Alexandre II, mourir dans un attentat à la bombe, il est hanté par l’idée d’être victime d’une tragédie semblable.

    Le 4 août 1894, le jeune prince voit donc arriver le moment qu’il redoutait depuis toujours : le décès de son père, l’empereur Alexandre III, le met dans l’obligation de monter sur le trône de Russie. L’histoire veut qu’à l’annonce de cette nouvelle, Nicolas II se soit jeté dans les bras d’un ami en s’exclamant : « Je ne peux pas ! Je ne sais rien de l’exercice du pouvoir ! J’ai peur. »

    Pendant cette épreuve, le prince peut cependant compter sur le soutien de son épouse, la princesse Allemande Alix de Hesse-Darmstadt (1872-1918), fille du grand-duc Louis IV de Hesse et de la grande-duchesse. Ils se sont rencontrés à l’occasion d’un mariage qui avait lieu au Palais d’Hiver de Saint Petersburg ; Nicolas avait alors 16 ans, et Alix seulement 12. De cette rencontre naquit un grand amour entre les jeunes gens, profondément épris l’un de l’autre comme le révèle l’étude de leurs journaux intimes et de leurs lettres. Ils se marieront un an et demi avant le couronnement du tsar, la princesse Alix prenant alors le nom d’Alexandra Féodorovna.

    Ce couronnement, qui fait d’eux le tsar et tsarine de Russie, donna lieu à l’une des cérémonies les plus somptueuses de l’époque. Leur règne débuta cependant sous de mauvais auspices ; en effet, pendant que le cortège impérial entrait triomphalement dans Moscou, une bousculade se produisit dans la foule au champ de Khodinka, provoquant la mort de plusieurs centaines de personnes qui furent piétinées. Certains y virent le signe que le règne de Nicolas II serait marqué par le malheur et les tragédies. L’histoire devait leur donner raison.

    . Fils chéri… et maudit

    Pour assurer la pérennité du trône impérial, le tsar doit impérativement avoir un héritier mal. Or le destin, à nouveau, semble s’acharner sur le jeune couple qui voit naître successivement quatre filles : Tatiana, Maria, Olga et Anastasia. Poussés par leur désir d’avoir un héritier mâle, le tsar et la tasrine prient sans relâche pour qu’une intervention divine les aide à concevoir cet enfant, plongeant dans le mysticisme de la foi orthodoxe Russe. Ils seront finalement exaucés par la naissance d’Alexis Nikolaïevitch le 12 août 1904.

    Mais cet événement, source de tant de joie et de soulagement pour le couple impérial, annonce en fait une tragédie. Le tsarévitch souffre en effet d’un mal mystérieux qui se manifeste par de soudaines hémorragies qui touchent ses articulations et ses muscles. Il s’agit de l’hémophilie, une anomalie de la coagulation sanguine, très mal connue à l’époque et de ce fait, impossible à soigner.

    Le tsar et la tsarine décident d’entourer du plus grand secret l’état de leur enfant. Le tsarévitch se retrouve confiné, soustrait aux regards inquisiteurs de l’extérieur. Le cercle familial se referme sur lui, à la fois cocon protecteur et prison. Ses parents ne savent plus quoi faire pour protéger l’héritier du trône de Russie, mais cela ne sert à rien contre l’hémophilie, qui le rend vulnérable au moindre choc, à la moindre entorse. En désespoir de cause, Nicolas et Alexandra se réfugient dans le mysticisme, priant sans relâche pour que Dieu provoque un miracle qui sauvera leur fils.

    . Le « saint diable »

    C’est dans ce climat pesant, à l’été 1905, que surgit celui qui va bouleverser le sort des Romanov, et à travers eux, la destinée de toute la Russie : Raspoutine. A cette époque, les Romanov, de plus en plus affectés par la maladie de leur fils, multiplient les rencontres avec des guérisseurs dans l’espoir fou que l’un d’eux pourra venir en aide à leur enfant. C’est ainsi qu’un certain Grigori Efimovitch Raspoutine, mystique itinérant à la réputation déjà sulfureuse, se présente à eux.

    Quand l’impératrice Alexandra l’introduit auprès du tsarévitch, celui-ci est au plus mal, souffrant d’une grave hémorragie interne que les médecins ne réussissent pas à stopper. Raspoutine s’agenouille alors près du lit, impose ses mains sur l’enfant en murmurant des prières. L’effet est immédiat ; Alexis ouvre les yeux, mystérieusement soulagé de ses douleurs. Il est sauvé. Les historiens se disputent aujourd’hui encore sur l’origine de cette guérison « miraculeuse » et sur la façon dont Raspoutine soigna le tsarévitch durant les 12 années où il s’occupa de sa santé.

      

    Certains évoquent un réel pouvoir de guérison, tandis que d’autres supputent un recours à l’hypnose pour soulager l’enfant de ses douleurs. La vraie cause est peut-être ailleurs ; en arrivant auprès du tsarévitch, Raspoutine ordonna qu’on supprime tous les remèdes qui lui avaient été prescrits par les médecins. Parmi ceux-ci se trouvait de l’aspirine, qui était administrée régulièrement au jeune malade. Or ce médicament est un anticoagulant, il aggravait donc l’hémophilie de l’enfant. Le simple fait de supprimer l’aspirine aurait donc suffi à améliorer son état de façon spectaculaire.

    Quoi qu’il en soit, la guérison « miraculeuse » du tsarévitch avait convaincu l’impératrice Alexandra que Raspoutine disposait d’un don de guérison qui lui avait été donné par Dieu en personne. Il se retrouva ainsi intégré au cercle familial des Romanov, jouant à la fois un rôle de confident auprès de l’impératrice et de guérisseur attitré du jeune prince Alexis.
    En dehors du palais impérial, Raspoutine se défait cependant de son auréole de sainteté pour endosser le rôle d’un démon avide de débauche.

      

    Sans chercher le moins du monde à se cacher, il multiplie les beuveries dans les tavernes de Saint-Pétersbourg, exploits alcoolisés auxquels il associe une vie sexuelle frénétique. Multipliant les conquêtes féminines dans ce qui pourrait ressembler à une course effrénée à la jouissance, le « saint diable » affirme cependant que ces relations sexuelles lui permettent d’acquérir le salut et de reconstituer ses pouvoirs de guérison.

    . Le moine fou

    L’aura sulfureuse de Raspoutine déteint sur la réputation des Romanov, faisant naître les premiers doutes chez le tsar Nicolas. Mais des événements bien plus graves venus de l’étranger vont détourner son attention du mystique guérisseur. En août 1914, la Russie est emportée dans le tourbillon dévastateur de la Première Guerre Mondiale.

    Constatant que le nombre de morts augmente sans cesse parmi les soldats, Nicolas II soupçonne ses généraux d’incompétence et décide d’assumer lui-même le commandement des forces Russes. Son départ de Saint-Pétersbourg laisse l’impératrice esseulée sous la coupe d’un Raspoutine à l’influence grandissante. Confident – amant prétendent certains – de la tsarine, le moine n’est plus seulement cantonné à son rôle de guérisseur mais se mêle de plus en plus étroitement aux affaires de l’État.

    Certains s’alarment de ce pouvoir grandissant et font courir des rumeurs à son sujet : il organiserait des orgies au sein même du palais impérial, dirait des messes noires, jetterait des sorts à ses ennemis, et serait même l’amant de l’impératrice. Surnommé le « moine fou », Raspoutine est accusé d’être un espion infiltré par les Allemands et chargé de renverser la monarchie en détruisant sa réputation.

      

    Pourtant Raspoutine ne bronche pas devant ces calomnies, sur de son pouvoir et de son influence auprès de l’impératrice, qui de son côté continue à lui faire aveuglément confiance.

    . L’homme qui ne voulait pas mourir

    A Saint-Pétersbourg, certains membres de l’aristocratie considèrent que Raspoutine est en train de prendre une telle envergure dans les affaires de l’État qu’il doit être éliminé. Un complot est donc mis au point en vue de l’assassiner. Le chef en est le prince Félix Ioussoupov, époux de la grande duchesse Irina, nièce du tsar. Parmi les autres conjurés, on trouve le Grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin du tsar Nicolas II, le député Vladimir Pourichkevitch, l'officier Soukhotine ainsi qu’un certain docteur Lazovert.

    Le 29 décembre 1916, à Petrograd, le prince Youssoupov convie Raspoutine à un dîner, sous prétexte de lui faire rencontrer son épouse, Irina Alexandrovna, que Raspoutine poursuivait de ses assiduités. Incapable de résister à l’appel de la chair, Raspoutine accourt chez le prince. Là, on lui sert des boissons et des pâtisseries empoisonnées au cyanure, mais au grand effroi de Youssoupov, Raspoutine s’en gave sans ressentir le moindre effet.

      

    Convaincu d’avoir à faire à un démon, le prince dégaine alors son pistolet et tire. Raspoutine s’écroule. Les complices arrivent, on traîne le corps hors de la pièce, enroulé dans la peau d’ours sur laquelle il s’est effondré, et on ferme la porte à clef.

    Un peu plus tard, Youssoupov retourne auprès du corps pour s’assurer que tout est bien terminé. Il s’agenouille, vérifie qu’il n’a plus de pouls, mais au moment où il s’apprête à quitter la pièce, soulagé, Raspoutine ouvre les yeux et bondit sur lui pour l’étrangler, une écume ensanglantée ourlant ses lèvres tandis qu’il hurle le nom de son assassin. L’un des conjurés, Pourichkevitch, accourt alors, tandis que Raspoutine tente de sortir de la maison, et lui tire quatre balles dans le dos. Raspoutine s’abat sur le perron, mort pour de bon cette fois.

    Du moins est-ce ce que les conjurés croyaient en jetant son corps, enroulé dans des rideaux, du haut d’un pont enjambant la rivière Neva. Il sera retrouvé le 1er janvier 1917, et chose inouïe, l’autopsie montrera que la cause de sa mort n’était ni le cyanure ni les balles qu’il avait reçues, mais la noyade : Raspoutine respirait toujours lorsqu’il fut jeté dans l’eau glacée de la Neva, comme en atteste la présence d’eau dans ses poumons.

    . La prophétie de Raspoutine

    Après ce meurtre, l’héritage de Raspoutine continue pourtant d’empoisonner la famille impériale. Raspoutine a beau avoir disparu, la réputation des Romanov reste entachée par ses agissements sulfureux. L’impératrice Alexandra, complètement sous l’emprise psychologique du guérisseur-gourou, redoute également la prophétie qu’il fit peu de temps avant sa mort : « Sachez bien ceci : si vos parents me conduisent à la mort, vous et votre famille mourrez dans les deux ans, tués par le peuple Russe. »

    Certains historiens sont convaincus que cette prophétie apocryphe – nul n’est parvenu à prouver qu’elle était bien de la main de Raspoutine – eut un effet dévastateur sur l’impératrice, qui s’enfonça dans un fatalisme teinté de mysticisme. Dans l’isolement du palais impérial, tsar et la tsarine étaient de toute façon incapables de voir venir le soulèvement qui allait engendrer la Révolution Russe et les balayer.

    Ravagée par la misère, écrasée par les inégalités, saignée par les sacrifices occasionnés par la Grande Guerre, la société russe était à bout de souffle, exigeant des changements profonds de la part de ses dirigeants. Face à cette situation explosive, Nicolas II s’enferma dans une attitude attentiste qui était en partie due à sa vision mystique de la destinée. Le tsar était en effet persuadé que ce qui arrivait à son pays était la manifestation de la volonté divine et qu’il ne fallait donc rien entreprendre pour la contrarier.

    En février 1917, moins de trois mois après le meurtre de Raspoutine, c’est l’embrasement de la Révolution Russe. Le peuple envahit massivement les rues de Saint-Pétersbourg, qui sera bientôt renommée Petrograd. Au lieu de tirer sur les manifestants, comme elle en a reçu l’ordre, l’armée se mutine et rejoint la révolution. La situation se détériore rapidement, acculant le tsar à l’abdication. Les révolutionnaires prennent possession du palais impérial et assignent la famille Romanov à résidence. L’incendie de la révolution se propage à toute la Russie. Une nouvelle ère commence pour le pays, et les Romanov, reliquat d’un passé sur lequel les révolutionnaires veulent tirer un trait définitif, n’en font plus partie. La décision est bientôt prise de les exiler en Sibérie.

    . De l’exil à l’exécution

    C’est le début d’une période difficile pour les anciens maîtres de la Russie. Livrés à la rancune de leurs geôliers, les Romanov subissent brimades et vexations en tous genres. Leurs quatre filles attisent les appétits charnels des soldats et vivent dans la hantise d’être agressées ou violées. Finalement, en avril 1918, les Romanov sont installés dans une maison reculée de l’Oural.

    Il ressort des écrits de Nicolas et de son épouse que le couple, à cette époque, était entièrement résigné à son sort, considérant que celui-ci ne leur appartenait plus mais se trouvait entre les mains de Dieu. Simples marionnettes, ils devaient laisser leur destinée s’accomplir. Enfermés, sans nouvelles de l’extérieur, les Romanov attendaient donc que se produise le coup de pouce de la providence divine… ou le coup de grâce !

    Ce dénouement tragique surviendra dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918. Les Romanov sont tirés de leur sommeil et rassemblés dans la cave de leur villa-prison sous prétexte d’être transférés ailleurs. Là, ils s’entendent lire une déclaration émanant du Soviet de l’Oural et paraphée par le commissaire Yakov Yourovski qui les condamne à mort. Des soldats, au nombre d’une douzaine, surgissent alors d’une double-porte séparant la cave d’une pièce adjacente, les mettent en joue et tirent sans sommation.

      

    La scène est effroyable. Le tsar Nicolas et son épouse Alexandra sont tués sur le coup, mais les soldats constatent avec un mélange de surprise et d’horreur que leurs balles semblent ricocher sur les vêtements des quatre filles Romanov. En vérité, elles avaient cousu des bijoux et de l’or dans les doublures de leurs habits pour les soustraire à la convoitise des révolutionnaires et ceux-ci font office de gilets pare-balles. Elles seront achevées à la baïonnette. Le tsarévitch a lui aussi survécu aux balles. Blessé, il tente de se traîner au milieu des corps des membres de sa famille. Le commissaire Yourovski en personne devra l’achever de deux balles dans la tête tirées à bout portant.

    . L’énigme Anastasia

    Mais dans la confusion de ces instants d’une violence extrême, se peut-il que certains membres de la famille Romanov aient pu survivre ? Les historiens s’interrogent surtout sur le sort des filles qui, partiellement protégées par leurs habits blindés d’or et de bijoux, n’avaient été que blessées par la fusillade. Les témoignages disent qu’elles furent sorties de la cave pour être achevées à l’extérieur, mais en est-on certain ?

    C’est dans ce brouillard d’interrogations que va naître l’un des plus grands mystères du 20ème siècle : celui de l’hypothétique survie de certains membres de la famille Romanov. Le sort de la plus jeune des filles, Anastasia, alors âgée de 16 ans, intéresse tout particulièrement les experts. En effet, au lendemain des événements funestes du 18 juillet, les autorités Soviétiques annoncent officiellement la mort du tsar Nicolas II et de son fils Alexis ; en revanche il n’est fait nulle mention du reste de la famille Romanov.

    Certains témoignages créent de nouvelles zones d’ombre sur ce qui s’est passé juste après l’exécution. Les cadavres des Romanov sont censés avoir été chargés à bord d’un camion et emportés dans la forêt par les soldats affectés à la surveillance des Romanov. Or, quelques-uns de ces soldats avaient noué des relations privilégiées avec les membres de la famille Romanov, en particulier les filles. Il se peut même que des « amourettes » aient pu naître entre eux. Certains historiens pensent ainsi que d’éventuelles survivantes auraient pu être secourues par les soldats et mises à l’abri.

      

      

    Fait extrêmement troublant : dans les jours suivant l’exécution, une femme en état de choc, présentant des traces de coups et de blessures, sera aperçue par différents témoins crédibles dans les environs du drame. A ceux qui la questionneront, elle prétendra être un membre de la famille impériale, mais avant qu’une enquête sérieuse puisse être menée elle disparaîtra dans la nature.

    19 mois plus tard, cette affaire rebondit de manière inattendue en Allemagne, à Berlin. Une jeune femme très perturbée, qui a tenté de se suicider, est placée en hôpital psychiatrique ; elle révèle alors aux médecins qu’elle est la grande Duchesse Anastasia, bien qu’elle n’ait sur elle aucun papier pouvant prouver son identité. Pendant le massacre de juillet 1918, elle aurait perdu connaissance après avoir été blessée, et aurait été secourue par un soldat. Celui-ci lui aurait permis de gagner l’Allemagne où, par désespoir, elle aurait choisi de mettre fin à ses jours.

    L’affaire déchaîne les passions entre partisans d’Anastasia, convaincus qu’elle dit la vérité, et les sceptiques qui la voient comme une habile mystificatrice.

      

    En 1934, la jeune femme, devenue Anna Anderson, décide de rétablir la vérité devant un tribunal de Berlin. Elle fait appel à une experte en graphologie de renommée mondiale, Mirna Baker, qui authentifie son écriture comme étant bien celle de la grande Duchesse Anastasia. La comparaison de la forme et des circonvolutions de l’oreille démontre également que celles d’Anna Anderson et d’Anastasia sont en tous points identiques, suggérant qu’il s’agit d’une seule et même personne.

    Mais ces preuves sont contredites par des lacunes troublantes dans les souvenirs d’Anna Anderson. Ainsi, la jeune femme est incapable de reconstituer la disposition des pièces du palais de Saint-Pétersbourg. Il arrive aussi qu’elle se parle toute seule en Polonais, une langue qu’Anastasia n’avait jamais apprise.

      

    Après un procès fleuve, la justice Allemande se déclare incompétente pour rendre un verdict, renvoyant ainsi chaque camp dans ses positions. Anna Anderson passera le reste de sa vie à essayer de prouver qu’elle était bien Anastasia.

      

    Elle émigrera aux États-Unis, où elle se mariera avec un certain Jack Manahan, de vingt-et-un ans son cadet, à Charlottesville, le 23 décembre 1968. Elle mourut en 1984 et elle fut enterrée sous le nom d'Anastasia Romanov. Depuis, des analyses ADN rendues possibles par la découverte des corps de la famille Romanov dans une fosse commune, en 1991, ont démontré qu'Anna Anderson ne pouvait être la grande-duchesse Anastasia.

      

    Celle-ci fut bien exécutée sommairement par les Bolcheviks le 17 juillet 1918,

    à l’âge de 17 ans.

    EN RÉSUMÉ : De facture très classique, ce documentaire est bâti autour d’une structure narrative linéaire qui suit la destinée des derniers représentants de la famille Romanov – le tsar Nicolas II et son épouse, l’impératrice Alexandra – depuis leur couronnement en 1894 jusqu’à leur effroyable exécution par les Bolchéviks, le 17 juillet 1918.

    Le récit solidement charpenté, entrecoupé de reconstitutions historiques et d’interventions de spécialistes, s’en tient aux grandes lignes de l’histoire des Romanov, sans jamais s’écarter en hors sujets ou en à côtés. Intéressant, car cela ne détourne pas l’attention de l’histoire de la famille Romanov, mais frustrant sous certains aspects.

      

    On aurait ainsi aimé en apprendre plus sur l’influence de Raspoutine sur l’impératrice Alexandra, ou sur le contexte social qui aboutit à la Révolution Russe, début de la chute des Romanov.

    S’il est sans nuances, ce portrait n’en reste pas moins intéressant à découvrir, brossant des Romanov l’image d’une famille avant tout « maudite » par son fatalisme imprégné de mysticisme. Une vision des choses qui la conduisit à subir passivement les événements, ou à être manipulée par des gourous comme Raspoutine, sans jamais chercher à prendre en main des rênes de sa destinée. Édifiant.

     

     

     

     

     

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    Crime rituel à Ekaterinbourg,

    par René-Louis Berclaz





    http://www.the-savoisien.com/blog/public/img4/pistolet_Mauser.big.jpg

    L'arme du crime, le pistolet Mauser

    (l'arme des chefs, les seconds couteaux étaient équipés du revolver Nagant)


    Depuis le 30 avril 1918, la famille impériale de Russie (le tsar, son épouse, le prince héritier et ses quatre sœurs) était prisonnière à Ekaterinbourg, dans l’Oural.

     

      

    La villa ipatiev

    La maison Ipatiev, dernière demeure du Tsar et de sa famille.

    Elle doit son nom à son ancien propriétaire, l'ingénieur Nicolas Ipatiev.

      

    Elle y fut retenue jusqu'au moment de son assassinat, perpétré dans

      

    la nuit du 16 au 17 juillet 1918.

     

    Un agent des services de renseignements britannique, Robert Wilton, a pu avoir accès aux dossiers du juge Sokolov, chargé de l’enquête par le gouvernement de l’amiral Koltchak.

     

    Cet « honorable correspondant » publia en 1920 un ouvrage,

      

    Les Derniers Jours des Romanov.

     

    Robert Wilton y confirme la responsabilité des Juifs révolutionnaires, dans le massacre des Romanov.

    Nicolas II et ses enfants sur la verrière de la maison du Gouverneur lors de leur captivité à Tobolsk, en avril 1918. C'est la dernière photo prise du Tsar avec ses enfants. Il leur reste trois mois à vivre. De gauche à droite : Olga, Nicolas, Alexis, Tatiana, Maria et Anastasia.

      

      

    Cette thèse a été confirmée par le général Dieterichs, adjoint de l'amiral Koltchak.

    Chargé de superviser l’enquête du juge Sokolov, il publia en 1922 :

     

    Le meurtre de la famille impériale et des membres de la Maison Romanov dans l'Oural.

     

    Yakov Yourovski (le commandant de la maison Ipatiev), Ermakov, Nikouline et Medvedev sont quatre des dix ou onze assassins ayant pris part au massacre de Nicolas II et de sa famille.

      

    Plusieurs versions, parfois contradictoires, circulèrent quant aux circonstances exactes du massacre.

     

      

     

      

      

    Selon la version communément admise, les Romanov et quatre personnes de leur suite furent massacrés par fusillade.

    Davidowitch Bronstein, dit Léon TROTSKY

    Toutes ces versions s'accordent cependant sur les points suivants :

    Le responsable de la détention et de l'exécution de la famille impériale était  Chaïa Issaévitch Golostchekine, commissaire régional à la Guerre, âgé de 42 ans.

     

    Arrivé en Russie dans le même wagon que Lénine, Golostchekine était connu pour être un bourreau cruel et dégénéré.



    Le 12 juin 1918, le frère cadet du tsar fut exécuté à Perm, ce qui laisse à penser que la mise à mort de tous les Romanov fut décidée dès ce moment-là.



     ROMANOV - éxécution de la Famille Impériale - les assassins.

      

    Le 4 juillet 1918, les gardiens de la maison Ipatiev et leur chef furent remplacés.

      

    Le nouveau chef était le Juif Iankel Chaïmovitch Iourovsky, âgé de 41 ans, directement subordonné à Golostchekine.

     

    Le 12 juillet 1918, Hermogène, évêque de Tobolsk, fut tué par des Gardes rouges sur la route entre Ekaterinbourg et Tobolsk : pour avoir aidé les prisonniers impériaux, il avait été arrêté et emprisonné dans une prison d'Ekaterinbourg, puis libéré sous caution juste avant son assassinat.



     

      

    Le 16 juillet 1918, les gardiens de la famille impériale, de simples Gardes rouges, furent désarmés sur ordre du commandant Iourovsky juste avant l'arrivée des bourreaux.

    Après le massacre, perpétré dans les circonstances détaillées ci-après, les premiers enquêteurs découvrirent une inscription en langue allemande sur le mur de la chambre du crime, entourée

      

    de « quatre signes cabalistiques » :

     

    Belsatzar ward in selbiger Nacht

    Von seinem Knechter umgebracht

    Traduction :

    Balthazar fut, en cette même nuit, tué par ses esclaves.



    L'auteur de cette inscription s'est manifestement inspiré d'un poème du Juif Heinrich Heine évoquant l'assassinat du roi de Babylone, Balthazar, écrivant toutefois Belsatzar au lieu de Belsazar, selon l'orthographe germanique.

     

     

    L'empereur Guillaume II et les Romanov. Au second plan, de gauche à droite : Alexis, Guillaume II, Olga, Alexandra et Nicolas II. Au premier plan : Maria, Anastasia et Tatiana.

     

      

    Dans Le Festin de Balthazar (Daniel 5), l'Ancien Testament nous raconte que le roi de Babylone convia les grands du royaume, au nombre de mille, à boire dans les vases d'or que son père Nabuchodonosor avait rapporté du Temple de Jérusalem. Au cours du festin, des mots mystérieux apparurent sur les murs du palais, que le prophète Daniel déchiffra ainsi :

      

    « Mané (compté) veut dire que Dieu a compté les jours de ton règne et en a marqué la fin, Thécel (pesé), que tu as été mis dans la balance et trouvé trop léger, Pharès (divisé), que ton royaume sera partagé. »

      

    Daniel accusa Balthazar d'avoir déplu à Yaveh et d'avoir profané les vases sacrés du Temple de Jérusalem (Daniel 5, 23). Balthazar eut beau se repentir publiquement et nommer Daniel à la troisième place du gouvernement du royaume, il fut assassiné le soir même (Daniel 5, 30).

    De même que le roi Balthazar, le tsar et ses descendants devaient être sacrifiés rituellement pour que, par le sang versé, la prophétie de Daniel s'accomplisse à nouveau. Une telle mise à mort, placée sous le signe de la Cabale et de la magie noire, ne peut que faire réfléchir tous ceux qui seraient tentés de s’opposer au destin du peuple élu, déterminé selon une interprétation cabalistique de l’Ancien Testament.

      

    Comme Balthazar le païen, le Tsar très chrétien passait pour un usurpateur selon le Talmud : seul Israël détient de Yaveh la souveraineté de tous les Royaumes et seuls les Juifs sont les maîtres légitimes de tous les biens de ce monde...

     

    Un diplomate, transfuge du régime des soviets, Grégoire Bessedovsky, a publié en 1930 le récit de sa vie dans les années qui suivirent la révolution bolchévique. Il y rapporte l’hallucinante confession de l’un des tueurs, le Juif Piotr Voikov.

      

    Les précisions du tueur sont révélatrices de la mentalité des bourreaux mais, surtout, son témoignage confirme en tout point ce que l’on sait maintenant de ce crime, suite à une nouvelle enquête bénéficiant de tous les moyens scientifiques modernes diligentée par les autorités russes après la chute du communisme.

      

    Malgré le zèle des tueurs pourvus d’importants moyens pour effacer toute trace du crime, les indices recueillis sur place furent suffisants pour reconstituer les faits et confirmèrent pour l’essentiel la première enquête menée par le juge Sokolov.

      

    On remarquera utilement que les mêmes, sous un autre masque, sont toujours à l’œuvre, actuellement contre les populations du Moyen Orient.



    Vous savez, dit-il, cette brute de Jurovsky [Iourovsky] a commencé d’écrire ses mémoires. Le Bureau politique en a eu vent ; on l’a fait venir et on lui a ordonné de brûler immédiatement le manuscrit.

      

    C’est à ce moment que le Bureau politique vota une résolution interdisant de publier des mémoires relatifs à l’assassinat du tsar.

      

    Cela n’était que très naturel, car Jurovsky s’y était très mal pris et l’exécution avait été une chose honteuse, une véritable boucherie.

    La question de l’exécution des Romanoff avait été mise à l’étude par le soviet de la région de l’Oural selon le désir de ses membres. J’en faisais partie comme commissaire de l’approvisionnement.

      

    Ce soviet demandait avec insistance à Moscou que le tsar soit fusillé. Il indiquait que les ouvriers de l’Oural se montraient fort mécontents de la lenteur des autorités ; le tsar vivait à Ekaterinbourg « comme dans une villégiature ».

      

    Moscou ne donnait pas son assentiment, car on estimait que le tsar ferait l’objet d’un échange avec l’Allemagne.

      

    On voulait tout simplement vendre le tsar aux Allemands et recevoir une forte compensation.

     

    On espérait surtout que l’Allemagne, pour obtenir la famille impériale, consentirait à de fortes réductions des 750 millions de roubles-or qui avaient été imposés comme contribution par le traité de Brest-Litovsk.

     

     

    Lénine

    Il se trouvait aussi quelques membres du comité central – dont Lénine – qui s’opposaient à l’exécution pour des considérations de principe.

    Ils pensaient qu’on ne pouvait pas fusiller les enfants.

      

    Lénine indiquait que la grande révolution française avait exécuté le roi et la reine, mais avait épargné le dauphin.

      

    On parlait aussi de l’impression défavorable pour les soviets que produirait à l’étranger la nouvelle de l’exécution des enfants.

    Mais le conseil de l’Oural et le comité communiste de l’Oural continuaient à réclamer la mort.

      

    Moi – Voikov fit un grand geste théâtral – j’étais un des partisans les plus acharnés de cette mesure.

     

    Une révolution doit se montrer sans pitié pour les monarques renversés ; sans quoi, elle risque de n’être plus populaire. On devait surtout compter avec les masses ouvrières de l’Oural, animées d’un esprit révolutionnaire très aigu.

     

      

    Le comité de l’Oural du parti communiste vota définitivement la mort le 6 juillet 1918. Aucun de ses membres ne vota contre.

      

    La mort fut votée pour toute la famille et plusieurs communistes influents furent chargés de faire ratifier cette décision par Moscou.

      

    Deux camarades originaires de l’Oural, Sverdlov [juif] et Krestinsky [juif], actuellement ambassadeur à Berlin, nous aidèrent puissamment dans cette tâche.

      

    Ils entretenaient des relations suivies avec les gens de l’Oural et ils furent nos meilleurs avocats.

     

    Leur tâche ne fut pas facile, car une partie des membres du comité central persistait à dire que les Romanoff étaient entre nos mains un bon atout dans notre jeu avec l’Allemagne.

      

    Il faudrait être à bout de toute solution pour se départir de cet atout. Les gens de l’Oural eurent alors recours aux derniers moyens. Ils annoncèrent qu’il n’était pas possible de garantir la sécurité des Romanoff, car les Tchéco-Slovaques [la Légion tchèque) finiraient par s’en emparer dans leur marche sur l’Oural.

     

    Ce dernier argument finit par convaincre tout le monde, car tout le monde craignait que le Romanoff tombât entre les mains de l’Entente. Le sort du tsar fut ainsi décidé, en même temps que celui de toute sa famille.

    En apprenant que la chose était ratifiée (c’est Golostchekine qui apporta cette nouvelle de Moscou), Belobodorov mit à l’ordre du jour la question de savoir de quelle façon on procéderait à l’exécution.

      

    Le comité central avait prévenu Ekaterinbourg qu’il faudrait de toute façon cacher le fait aux Allemands, car ceux-ci continuaient à demander avec insistance qu’on leur livrât la tsarine, l’héritier du trône et les grandes duchesses.

     

    Belobodorov proposa le plan suivant : une mise en scène de rapt de toute la famille qu’on entraînerait dans une forêt où tous ses membres seraient fusillée.

      

    Quant au tsar lui-même, il serait fusillé publiquement après lecture d’un arrêt de mort motivé. Golostchekine n’était pas du même avis ; il prétendait que la mise en scène serait trop difficile à exécuter.

      

    Il proposait donc de procéder à l’exécution dans la forêt et de jeter les corps dans l’ouverture d’un puits d’une mine abandonnée ; ensuite on annoncerait la mort du tsar et le transfert de sa famille dans un endroit plus sûr.

    Voikov s’étendit longuement sur les débats qui eurent lieu. Son projet à lui (il prit, me dit-il, par deux fois la parole pour le défendre), consistait à transporter les victimes vers le bord de la grande rivière la plus proche, les fusiller et jeter les corps dans l’eau après leur avoir attaché solidement des poids suffisants.

     

    Cette méthode serait la plus « proprette » : une salve au bord d’une belle rivière avec lecture de l’arrêt puis « inhumation par immersion ».

      

    Voikov prétendait que l’immersion était un genre de mort convenable et ne discréditerait pas la Révolution. Finalement le soviet décida que les Romanoff seraient fusillés dans la maison Ipatiev et que les corps seraient détruits.

      

    Cette résolution contenait également l’indication que le médecin, le cuisinier, le domestique, la femme de chambre et le mitron attachés à la famille impériale

    « se sont eux-mêmes condamnés à la peine de mort et doivent être fusillés avec les autres ».

    Jurovsky en sa qualité de commandant de la maison Ipatiev était chargé de l’exécution de la résolution. Voikov, en sa qualité de représentant du comité du parti de la région, devait assister à l’exécution.

      

    Comme spécialiste des sciences naturelles et plus exactement de la chimie, il devait élaborer les plans de la destruction totale des corps. Il était aussi chargé de signifier à la famille la lecture de l’arrêt de mort.

     

      

     

     

    Il apprit cet arrêt par cœur afin de pouvoir procéder avec toute la solennité possible ; il estimait qu’il entrerait dans l’Histoire comme l’un des personnages principaux de la tragédie.

    Mais Jurovsky lui aussi « voulait entrer dans l’Histoire » et il se mit à tirer sans avoir prévenu Voikov.

      

    Cela lui valut une haine implacable de Voikov qui ne l’appelait plus que

    « boucher, idiot, animal, etc. »

    La question des armes à employer fut soigneusement étudiée. On décida de prendre des revolvers car les fusils feraient trop de bruit et attireraient l’attention des habitants d’Ekaterinbourg.

      

    Voikov astiqua son Mauser calibre 7,65, il le sortit de sa poche et le montra. Jurovsky avait un Mauser du même modèle.

    Selon Voikov, Jurovsky était si pressé d’en finir qu’il transforma

    « un acte héroïque solennel » en simple boucherie ;

      

    le mitron avait été épargné sur l’intervention de Voikov et contre le gré de Jurovsky ; celui-ci, sanguinaire, ne voulait pas diminuer le nombre de ses victimes.

    Dans la nuit du 17 juillet, Voikov se présenta à la maison Ipatiev accompagné du président de la Tchéka d’Ekaterinbourg. Jurovsky fit son rapport :

    la famille est réveillée et invitée à descendre dans le sous-sol afin d’être prête pour la « réexpédition ».

      

    On leur avait dit que la ville d’Ekaterinbourg n’était pas tranquille, qu’on craignait une attaque et que par mesure de précaution il fallait se tenir dans la cave ; la famille y descendit à deux heures quarante-cinq (Voikov tira sa montre).

     

    Jurovsky, Voikov, le président de la Tchéka et les Lettons de la Tchéka se disposèrent près de la porte.

     

    Les membres de la famille avaient l’air tranquille. Ils paraissaient habitués aux alertes nocturnes et aux déplacements fréquents.

      

    Certains étaient assis sur des chaises avec des oreillers placés sur les sièges ; d’autres se tenaient debout. Le tsar fit quelques pas vers Jurovsky qu’il considérait comme le chef et lui dit tranquillement :

    ‒ Nous voilà tous rassemblés ; qu’allons-nous faire à présent ?

    Voikov s’avança pour lire la résolution du Soviet de l’Oural, mais Jurovsky ne le laissa pas faire. Il s’approcha du tsar et dit :

    ‒ Nicolas Alexandrovitch, vous allez être fusillé avec votre famille selon la décision du Soviet de l’Oural.

    Cette phrase parut au tsar si inattendue qu’il dit machinalement :

    ‒ Quoi ?

    Jurovsky fit feu au même moment, à bout portant, tirant plusieurs coups ; le tsar tomba. Aussitôt les autres se mirent à tirer aussi et les victimes tombèrent l’une après l’autre à l’exception de la femme de chambre et des jeunes filles.

      

    Les filles du tsar restèrent debout emplissant la pièce de cris terribles.

      

    Des balles ricochèrent. Jurovsky, Voikov et les Lettons se ruèrent sur les survivantes et tirèrent encore à la tête.

    Le crime accompli, Jurovsky, Voikov et deux Lettons examinèrent les cadavres et enfoncèrent dans les corps les baïonnettes de deux fusils que l’on avait apportés de chez le commandant. Voikov me dit que le tableau était terrifiant.

      

    Les corps gisaient à terre en poses de cauchemar, les visages défigurés par le désespoir et les balles. Le plancher était devenu glissant comme dans un abattoir.

     

    L’air était rempli d’une odeur étrange. Jurovsky paraissait très calme. Infirmier de profession, il avait l’habitude de voir du sang humain.

      

    Il enleva soigneusement les bijoux.

      

    Voikov voulut avoir sa part et tira le doigt d’une des grandes duchesses ; le corps se retourna sur le dos, du sang jaillit de la bouche avec un bruit sinistre.

      

    Voikov eut peur et se mit de côté.

     

    Quelque temps après on chargea les corps sur un camion placé près de l’entrée. Puis on s’en fut vers une mine abandonnée, repérée d’avance. Jurovsky y partit avec le camion.

    Voikov resta à Ekaterinbourg, car il devait préparer tout ce qui était nécessaire pour la destruction finale.

       

      

    Aussitôt l’exécution terminée, les corps sont chargés dans un camion et emmenés à un ancien puits de mine, dans le bois de Koptiaki, où ils sont jetés après avoir été dépouillés de leurs vêtements et de leurs bijoux. Yourovski s'avise vite cependant que les Blancs ne tarderont pas à les retrouver. La nuit suivante, aidé d'un autre commando, il repêche les cadavres et les emmène plus loin dans la forêt. À un moment, le camion s'enlise définitivement dans le sentier et il décide de les enterrer sur place. Après avoir fait brûler deux corps, les hommes de Yourovski préparent une fosse commune pour les autres. Ils y installent les corps, les aspergent d’acide sulfurique pour empêcher leur identification s’ils étaient retrouvés, puis remplissent la fosse en plaçant, pardessus, des traverses de chemin de fer.

     

     

    On avait désigné pour cette besogne quinze membres éprouvés de l’organisation d’Ekaterinbourg et de Verkhne Isetsk. Ils étaient munis de haches neuves soigneusement aiguisées, du type employé dans les boucheries pour disséquer les carcasses de bœufs. Voikov fit aussi une provision d’acide sulfurique et d’essence.

    La destruction des corps commença le lendemain et elle se fit sous la direction de Voikov. Jurovsky était présent, avec Beloborodov et Golostchekine qui se rendirent sur place à plusieurs reprises pour surveiller l’opération.

      

    Le travail le plus difficile fut le dépeçage.

      

    Voikov tremblait en me parlant de ce détail.

      

    Il me dit que, cette partie de leur besogne terminée, les hommes se trouvèrent devant un amas de troncs, de jambes, de bras et de têtes.

     

    On aspergea l’amas sanguinolent d’essence et d’acide sulfurique et on y mit le feu qui dura deux jours et deux nuits. Les réserves d’acide et d’essence apportées par Voikov furent insuffisantes.

    Il fallut à plusieurs reprises aller chercher de nouvelles fournitures ; en attendant on restait devant le bûcher entouré de fumée sentant la chair humaine…

    ‒ C’était effroyable, me dit Voikov en terminant. Tous les camarades étaient littéralement fous. Jurovsky lui-même dit qu’il n’en pouvait plus et qu’une autre journée pareille l’aurait rendu bon pour l’asile.

      

    On chercha à en finir rapidement.

      

    On fit un nouveau tas avec ce qui restait des corps carbonisés.

      

    Nous jetâmes quelques grenades dans l’orifice de la mine pour faire éclater la glace éternelle qui l’obstruait et nous précipitâmes dans le trou ce qui restait encore d’ossements noirs et, pour les disperser, nous jetâmes encore plusieurs dizaines de grenades.

     

      

    ils ont même tué le chien d'Anastasia

    Cadavre de Jemmy, le petit chien d'Anastasia, retrouvé par le juge Sokolov au printemps 1919.

     

     

    L’emplacement du bûcher fut creusé à une assez grande profondeur et la cavité remplie de feuilles et de mousse pour le cacher aux hommes…

    Grégoire Bessedovsky, Oui, j’accuse (au service des soviets) Librairie de la Revue Française, Paris, 1930, pages 80 à 86




    René-Louis Berclaz


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    Photo : Comment peut-on encore passer sous silence les dessous de la Révolution Russe ? 
Celle-ci fut préparée et financée par les services allemands et certains banquiers "germano-américains". ( Rothschild ) 

Avec la prise du pouvoir par les bolcheviks et la signature d'une paix séparée à l'Est, l'Allemagne croyait pouvoir gagner la guerre rapidement en retournant toutes ses forces sur le front occidental, et préparait déjà l'après-victoire - et là un rétablissement du trône russe, en renversant le régime révolutionnaire ainsi mis en place et utilisé. Alors que les ultimes offensives allemandes de 1918 battaient leur plein en France et que la guerre civile commençait en Russie, les services germaniques se heurtèrent au refus de Nicolas II d'entériner le traité de paix. Séparés, les bolcheviks récupérèrent ensuite et firent assassiner le Tsar et les siens. La vérité était en fait déjà connue à l'époque, notamment par les renseignements militaires français - grâce à leur propre travail et quelques témoignages - dont celui de Robert Wilton. Mais l'expression de cette vérité a toujours été entravée, pour de multiples raisons. Et les non-dits, les mensonges, ont ainsi réussi véritablement à falsifier "officiellement" la représentation, jusqu'à nos jours, de ces événements, qui ont pourtant décidé de l'Histoire même du XXème siècle.

"Les causes du retard de cette édition française restent mystérieuses : la deuxième partie du manuscrit fut égarée, mais comment et par qui, l'auteur ne l'a jamais su. Il a fallu refaire la traduction, et trouver un nouvel éditeur. Ce récit contient la seule version authentique du complot germano-bolchevique contre la Famille Impériale de Russie et du crime d'Ekaterinebourg, accompagné de documents officiels provenant de l'enquête commandée par l'amiral Koltchak. Afin d'étouffer les révélations par trop compromettantes de ce récit, des influences bien puissantes ont été mises en jeu. Nicolas II a péri parce qu'il tenait à rester fidèle à son peuple et à ses engagements envers les Alliés. Son nom mérite d'être dûment honoré par ses frères d'armes, il le sera peut-être au moins par les Français." R. Wilton, 1921

Robert Wilton, journaliste anglais du Times, couvrit le premier conflit mondial en Russie. Après la révolution bolchevique et en pleine guerre civile, avec l'aide du général Janin - chef de la mission militaire française - il sauva les dossiers de l'enquête sur l'assassinat de la Famille Impériale Russe.

     

    Comment peut-on encore passer sous silence les dessous de la Révolution Russe ?
    Celle-ci fut préparée et financée par les services allemands et certains banquiers "germano-américains". ( Rothschild )

    Avec la prise du pouvoir par les bolc...heviks et la signature d'une paix séparée à l'Est, l'Allemagne croyait pouvoir gagner la guerre rapidement en retournant toutes ses forces sur le front occidental, et préparait déjà l'après-victoire - et là un rétablissement du trône russe, en renversant le régime révolutionnaire ainsi mis en place et utilisé. Alors que les ultimes offensives allemandes de 1918 battaient leur plein en France et que la guerre civile commençait en Russie, les services germaniques se heurtèrent au refus de Nicolas II d'entériner le traité de paix. Séparés, les bolcheviks récupérèrent ensuite et firent assassiner le Tsar et les siens. La vérité était en fait déjà connue à l'époque, notamment par les renseignements militaires français - grâce à leur propre travail et quelques témoignages - dont celui de Robert Wilton. Mais l'expression de cette vérité a toujours été entravée, pour de multiples raisons. Et les non-dits, les mensonges, ont ainsi réussi véritablement à falsifier "officiellement" la représentation, jusqu'à nos jours, de ces événements, qui ont pourtant décidé de l'Histoire même du XXème siècle.

    "Les causes du retard de cette édition française restent mystérieuses : la deuxième partie du manuscrit fut égarée, mais comment et par qui, l'auteur ne l'a jamais su. Il a fallu refaire la traduction, et trouver un nouvel éditeur. Ce récit contient la seule version authentique du complot germano-bolchevique contre la Famille Impériale de Russie et du crime d'Ekaterinebourg, accompagné de documents officiels provenant de l'enquête commandée par l'amiral Koltchak. Afin d'étouffer les révélations par trop compromettantes de ce récit, des influences bien puissantes ont été mises en jeu. Nicolas II a péri parce qu'il tenait à rester fidèle à son peuple et à ses engagements envers les Alliés. Son nom mérite d'être dûment honoré par ses frères d'armes, il le sera peut-être au moins par les Français." R. Wilton, 1921

    Robert Wilton, journaliste anglais du Times, couvrit le premier conflit mondial en Russie. Après la révolution bolchevique et en pleine guerre civile, avec l'aide du général Janin - chef de la mission militaire française - il sauva les dossiers de l'enquête sur l'assassinat de la Famille Impériale Russe.
      
      
      
      
      
      
      
      
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    Exposition de 150 photos de Prokudin-Gorski (musée Zadkine)

    http://www.germanopratines.fr/wp-content/uploads/2011/05/ZADKINE-FACADE.jpg

      

    Une exposition de 150 photos de Prokudin-Gorski a lieu en ce moment à Paris au Musée Zadkine (rue d’Assas).

     

    Prokudin-Gorski (1863-1944), fut le photographe du Tsar Nicolas II et de la Russie avant la révolution Bolchevique. Une récente exposition américaine de la Librairie du Congrès U.S a révélé et restitué une Russie que le judeo bolchevisme avait tenté d’anéantir.

     

     

    La Russie avant l'avènement bolchévique : quelques-unes de ces photos sont visibles sur

    http://konigsberg.centerblog.net/867-la-russie-avant-avenement-judeo-bolchevique »

     

     

     

    http://sechtl-vosecek.ucw.cz/en/images/prokudin-gorsky/big/04438u.jpg

    Cathédrale St Nicolas 

     

     

    Prokudin-Gorski (1863-1944) était chimiste. Il est l'inventeur d’un procédé de photographie en couleur qui en a fait le pionnier en cette matière. Aujourd’hui le Musée Zadkine nous donne à voir ses photos. Ne les ratons pas et ce d’autant plus que j’ai eu beau chercher je n’ai trouvé aucun album de photos qui lui ait été consacré. Merci donc au musée.

     

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/80/Prokudin-Gorskii-09-edit2.jpg/800px-Prokudin-Gorskii-09-edit2.jpg

    The Monastery of St. Nil on Stolobnyi Island in Lake Seliger in Tver Province. 1910

     

    http://sechtl-vosecek.ucw.cz/en/images/prokudin-gorsky/big/03954u.jpg

      Jeunes paysannes, Empire russe. Trois jeunes femmes offrent des baies aux visiteurs de leur izba, une maison en bois traditionnelle, dans une zone rurale le long du fleuve Sheksna, près de la ville de Kirillov; 1909 Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii Collection (la Bibliothèque du Congrès)

     

     

    http://sechtl-vosecek.ucw.cz/en/images/prokudin-gorsky/big/04651u.jpg

     

    Description de cette image, également commentée ci-après

      

    De 1905 à 1917,Prokudin-Gorski a ramené de ses voyages des milliers de plaques photographiques sur les villes, les campagnes, les peuples au travail, les églises, les créations artistiques et industrielles de l’Empire (notamment les photos de Tolstoï) revélant sa marche vers le progrès avant que le bolchevisme n’amène avec ses massacres, ses goulags etc la misère et la régression que nous savons.

     

    http://sechtl-vosecek.ucw.cz/en/images/prokudin-gorsky/big/04423u.jpg

     

     

    La révolution de 1917 et le guerre civile souhaitée de toute force par Lénine (qui appelait à "tranformer la guerre impérialiste en guerre civile") ont chassé Prokudin de Russie et c’est ainsi que, passant par le Norvège puis l’Angleterre, il trouva refuge en France non sans emporter des caisses pleines des milliers de plaques photographiques qu’il avait réalisées.

     

     Prokudin-Gorski vécut pauvre et malade en France de 1921 à Aout 1944, ignoré de nous et reconnu seulement par la communauté des réfugiés russes.

     

     

    Eglise de la Résurrection dans la ville de Kostroma, 1910 Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii Collection (Library of Congress)

     

     

    Description de cette image, également commentée ci-aprèsJuste après la guerre, les Américains, plus malins que nous, ont racheté à sa famille toute la collections de ces plaques pour en faire un des trésors de la Librairie du Congrès ( Librairie de la Chambre des Députés U.S). QuanT à Prokudin–Gorski il repose chez nous dans le cimetière russe de Sainte Geneviève des Bois.

     

    Courte biographie de Prokudin-Gorski (en anglais) : http://www.prokudin-gorsky.org/rightpages.php?lang=en&fname=bio

     

     

    http://denverpost.slideshowpro.com/albums/001/496/album-71639/cache/russia023.sJPG_950_2000_0_75_0_50_50.sJPG?1381858614

    Église de Vetluga; 1910 Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii Collection (la Bibliothèque du Congrès)

     

     

    Une série de ces photos se trouvent ici aussi :

     

    http://blogs.denverpost.com/captured/2009/10/21/color-photography-from-russian-in-the-early-1900s/

     

     

     

    - EXPOSITION RÉCENTE DES PHOTOS DE PROKUDIN-GORSKI A LA LIBRAIRIE DU CONGRÈS

                                                             (Librairie nationale des Etats-Unis) :

     

    The Empire That Was Russia: The Prokudin-Gorskii Photographic Record Recreated

     

      

    http://www.loc.gov/exhibits/empire/

     

     

     

     

     

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    L'inventeur de la diapo Sergeï¯ Mikhâlovitch Prokudin-Gorskii

     

     

    Sergeï Mikhailovich Prokudin-Gorskii (1863-1944)

     

    Précurseur de la photo couleur.

     

     

    Sergeï Mikhailovich Prokudin-Gorskii
    
    pose près d'un ruisseau de montagne, considéré comme
    le fleuve Karolitskhali dans les montagnes du Caucase près du
    port de Batoumi, sur la côte orientale de la mer Noire.

     

    La Russie en couleur, il ya un siècle

     

    Sergueï Mikhaïlovitch Prokoudine-Gorski

    né le 30 août 1863 à Founikova Gora (province de Vladimir, Russie)

     

    et mort le 27 septembre 1944 à Paris.
    Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorsky appartenait à une des plus anciennes familles nobles russes, dont les membres ont fidèlement servi son pays pendant plus de cinq siècles.

     

     

    Armoiries de la famille Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorsky 

     

    Il appartenait à une des plus anciennes familles nobles russes, dont les membres ont fidèlement servi son pays pendant plus de cinq siècles.

     

    On ne sait rien à propos de l’éducation de Sergei enfant, il est possible qu’il ait été scolarisés à domicile, il aurait étudié au Lycée impérial Alexandrovsky, à Saint-Petersbourg. Il termine l’Institut technologique de Saint-Pétersbourg, où il suit les cours de Dmtri Mendeleïev, poursuivant ensuite ses études de chimie à Berlin puis à Paris. Il collabore avec de célèbres chimistes et inventeurs dont l’Allemand Adolf Miethe (de).. Ensemble, ils travaillent à l’élaboration de méthodes de photographies en couleur.

     

     

    Bureau de Dmtri Mendeleïev photo de Prokoudine-Gorski.

     

    De retour en Russie dans les années 1890, il se marie vers 1895 avec Anna Alexandrovna Lavrova (1870—1937), fille du célèbre industriel russe A. S. Lavrov, savant, un des fondateurs de la production nationale de l’acier, et un membre actif de la Société impériale russe technique, il était ainsi directeur de la Société de Bell, de la fusion du cuivre et de Steel Works dans la ville de Gatchina, près de Saint-Pétersbourg.

     

     

    Le jeune Prokoudine-Gorski avec la famille Lavrov.

     

    Prokoudine-Gorski devient directeur de l’entreprise métallurgique de son beau-père. Bien que son emploi principal (Demidov House) était situé à Saint-Pétersbourg, Prokudin-Gorsky vivait à Gatchina, où ses trois enfants sont nés: Dmitry (1892), Catherine (1893) et Michael (1895).

     

     

    Prokudin-Gorsky avec ses trois enfants .

     

    En 1898, il est nommé membre de l’Institut technique impérial russe (ITRS) en reconnaissance de ses travaux sur la photographie.

     

    Le 2 Août 1901, le « Studio Photozinkographic et phototechnique » de SM Prokudin-Gorsky a ouvert à Saint-Pétersbourg, 22 rue Bolshaya Pod’yacheskay . En 1902 Prokudin-Gorsky travaillé sur technique appelée Color Separation (ou trois photographies couleur) au laboratoire de l’École Technique Supérieure à Charlottenburg, près de Berlin, sous la direction du professeur Adolf Miethe, un autre savant éminent et le principal spécialiste de la méthode de séparation des couleurs.

     

    Cependant, comme la presse russe a écrit alors, «l’élève a dépassé le maître« . Grâce à son excellente connaissance de la chimie, de Prokudin-Gorsky a créé sa propre recette pour sensibiliser l’émulsion, ce qui a conduit à la plus évoluée, la vie-comme la transmission des couleurs naturelles à ce moment-là.

     

    Ses propres recherches ont donné lieu à des brevets pour la production de films couleur et pour des « diapositives ». En 1903, les meilleures entreprises allemandes Görtz et Bermpohl selon les dessins de A. Miethe réalisent des équipements spéciaux pour Prokudin-Gorsky afin de prendre des photos en trois couleurs et projetant des diapositives couleur. Prokudin-Gorsky imprimait leurs photographies en couleur de qualité très correcte, sous la forme de cartes postales et des illustrations de livres, mais leur vraie beauté et la qualité ne peuvent être obtenue que par la projection d’images directement à partir de plaques de verre sur un grand écran.

     

     

    Au cours de la première démonstration de ces lames (en termes modernes) à Saint-Pétersbourg et à Moscou en hiver de 1905, les spectateurs ne pouvaient cacher leur étonnement et leur plaisir, en saluant l’auteur avec un tonnerre d’applaudissements. L’ère de la photographie couleur en Russie a commencé! Vers 1907 Prokudin-Gorskii a imaginé et élaboré un plan visant à utiliser les avancées technologiques en émergence qui avaient été faites dans la photographie couleur.

     

     

    Il mit au point un appareil permettant d’impressionner successivement 3 plaques monochromes à travers trois filtres. En projetant simultanément ces trois images rouge, verte et bleue avec des sources de lumière judicieusement filtrées on reconstituait les couleurs originales par synthèse additive.

     

    Filtres et le resultat .

     

    En 1905, il obtient des récompenses aussi bien de l'Exposition Universelle de Liège que du club de photographie de Nice. Il devient éditeur de Fotograf-lioubitel (Фотограф-любитель, « Le Photographe amateur »), la plus importante revue de photographie russe, fondée en 1890, à laquelle il donne une orientation plus scientifique en publiant une série d'articles sur la photographie couleur.

     

    Il ne savait toutefois pas en faire des tirages sur papier, seulement des reproductions par un procédé d'imprimerie (llitographie) de faible qualité quant au rendu des couleurs du fait de la transformation nécessaire de l'image additive en soustractive. Malgré l'intervalle de temps réduit entre les 3 photos (une seconde semble-t-il), les sujets en mouvement donnaient des images floues.

     

    Au début des années 1900 Prokudin-Gorskii a formulé un plan ambitieux: effectuer un relevé photographique de l'Empire russe et ceci avec l'appui du tsar Nicolas II. Entre 1909-1912 et de nouveau en 1915, il a mené des enquêtes dans onze régions, voyageant dans une voiture de chemin de fer spécialement équipé fourni par le ministère des Transports.

     

     

    Carte de l'empire russe en 1900.
    
    
    Train spécialement aménagé avec la chambre noire.

     

     

    Grâce à ce projet aussi ambitieux, son but ultime était d'éduquer les écoliers de la Russie avec ses "projections de couleurs optiques» de l'histoire vaste et diversifié, de la culture et la modernisation de l'empire.

     

    
    Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii et les membres de son équipe
    photographiques sont présentés ici dans leur
    campement poour la nuit  à proximité de
    la rivière Chusovaia, sur la côte ouest
    de l'Oural qui divisent l'Europe de l'Asie.

     

    Équipé d'une chambre noire dans le wagon spécialement équipé, fourni par le tsar Nicolas II, en possession de deux permis qui lui accordait l'accès aux zones réglementées et de la coopération de la bureaucratie de l'empire, Prokudin-Gorskii faisait le relevé photographique de l'Empire russe.

     

    Au retour de ses expéditions il faisait de nombreuses conférences illustrées de son travail.Prokudin-Gorskii a quitté la Russie en 1918, après la révolution russe, et f s'installa à Paris, où il mourut en 1944.

     

    Sergei Mikhaïlovitch Prokudin-Gorskiia avec un procédé très particulier a réalisé un incroyable travail photographique. Chaque photographie est en fait le résultat de trois clichés pris très rapidement.

     

    Appareil utilisé par Sergueï Mikhaïlovitch Prokudin-Gorskiia

     

    Chacun était en noir et blanc mais prises avec des filtres rouge, vert et bleu. Les trois prises de vues pouvaient alors être recombinées et les couleurs étaient très proches de la réalité.

     

     

     

    Vue de la plate forme arrière du train sur la sation Simsk Samara-Zlatooust.

     

    La vraie force de ces photographies,
    est l'exeptionnelle, voire extaordinaire qualité visuelle.

     

     

    Photo 1905-1907

     

    L’impact tient à la conjonction d’une grande précision et de couleurs
    vives et singulières, assez loin de celles, délavées, qu’on retrouve
    trop souvent dans les appareils numériques du grand public.

     

     

    Toutes ses photos offrent un portrait vivant d'un monde perdu - l'Empire russe à la veille de la Première Guerre mondiale et la révolution à venir. Ses sujets variait entre les églises médiévales et monastères de l'ancienne Russie, aux chemins de fer et les usines d'une puissance industrielle émergente, à la vie quotidienne et le travail de la population diversifiée de la Russie.

     

     

    Page de l'album créé en 1915 lors de son dernier voyage documentaire connue.

     

    On voit ici l'un des milliers de négatifs sur plaque de verre faites par Prokudin-Gorskii. Les négatifs ont été utilisés pour produire des lames de verre positifs pour ses conférences illustrées sur l'Empire russe. Prokudin-Gorskii l projetait les diapositives à travers des filtres rouge, vert et bleu avec un dispositif connu sous le nom de «lanterne magique», qui superpose les images sur un écran et réalise une image en couleur. Deuxièmement, Prokudin-Gorskii utilisé les négatifs pour dévelloper des photos de référence de ses voyages qui étaient classées et anotées dans des albums..

     

    On retrouve en outre un aspect parfois jauni propre aux vieilles photos argentiques.

     

     

      Prisonniers de guerre autrichiens 1915.(quelque part près de la mer blanche)

     

    La comparaison avec aujourd’hui est d’autant plus étonnante que de
    nombreuses images plus récentes existent mais sont toujours en noir et blanc. On pense
    notamment aux images d’archive de la seconde guerre mondiale. La qualité
    des photos est en fait d'une telle qualité, qu’il est difficile d’imaginer que l’on
    contemple des images d’une Russie vieille de plus d’un siècle.

     

     

    Il a utilisé une caméra spécialisée pour capturer trois images en noir et blanc dans la succession assez rapide, en utilisant des filtres rouge, vert et bleu, ce qui leur permet ensuite être recombinés et projeté avec des lanternes filtrée pour afficher les images en couleurs vraies près.

     

     

    La haute qualité des images, combinées avec les couleurs vives, font qu'il est difficile pour les spectateurs de croire qu'ils sont à la recherche d'une époque faisant une bond 100 ans en arrière dans le temps. Lorsque ces photos ont été prises, ni la Révolution russe, ni la Première Guerre mondiale n'avait encore commencé.

     

     

    Samarkand

     

     

     

    Prokudin-Gorskii a quitté la Russie en 1918, tout d'abord pour la Norvège puis l'Angleterre avant de s'installer en France à Paris. Entre temps le tsar et sa famille avaient été assassinés et les clichés de l'empire russe si soigneusement documenté par Prokudin-Gorski avaient été en partie détruits.

     

     

     

     

     

     

     

    Ses images uniques de la Russie à la veille de la révolution - enregistrés sur des plaques de verre - ont été achetés par la Bibliothèque du Congrès en 1948 auprès de ses héritiers. Certaines plaques de verre ont été numérisées et, grâce à un procédé innovant appelé digichromatographie, des images aux couleurs éclatantes ont été produites.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Marchands à Samarkand

     

     

    Groupe d'ingénieurs pour la construction du chemin de fer.
    
    
    Astronomes en Sibérie (1905)
    
    Sousdal
    
    
    Vue sur Zlatooust.
    
    
    Végétaux pour la fabrication de paniers .
    
    
    Village de Terzoutskoe sur la rivière Izet (Province de Tobolsk)
    
    
    Naufrage d'un bateau chargé d'acier
    
    
    Cigogne dans son nid (Daguestan)
    
    
    Andreï Petrov Kalganov, ancien directeur de l'usine de Zlatooust.
    
    

     

     

    Epoque de l'impératrice Elisabeth, région Tcherdin.

     

     

    Gué Aleksenskii où les français ont construits trois ponts, région de Moscou.
    
    
    Entrée de la mosquée Samarkand et minaret.
    
    
    Pont ferroviaire region d'Archangelsk.
    
    
    Fossé Asie centrale
    
    
    Le village de Nijni Gounib, Gunibsky District, Daghestan
    
    
    Montagnes environ Nijni Gounib, Gunibsky District, Daghestan
    
    
    
    
    Montagnes environ Nijni Gounib, Gunibsky District, Daghestan
    
    
    
    
    
    Eglise de Nijni Gounib, Gunibsky District, Daghestan
    
    
    Bakou province, Dzhevatsky comté, Steppe Mugan. Cuisinière four dans la cour.
    Grenadier, province de Bakou, comté de Dzhevatsky, Steppe Mugan. Tour et une maison d'hiver ordinaire à Nikolaïevka. Province de Bakou, comté de Dzhevatsky. . Bakou province, Dzhevatsky comté, Steppe Mugan. Maison de colons.


    Famille de colons russes Bakou province, Dzhevatsky comté, Steppe Mugan. Hôtel Petropavlovsk. Région de Bakou.





    sources :

    http://artcorusse.org/le-photographe-sergei-mikhailovich-prokudin-gorskii/









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    "France Info y était" revient sur les grands évènements du passé comme si des reporters de la radio les avaient suivis. Une plongée dans le temps décryptée par l'historien Thomas Snégaroff. Cette année, nous revivrons la Première Guerre mondiale, à l'approche du centenaire, avec l'historial de Péronne. Pour commencer, rendez-vous le 7 octobre 1896. Paris reçoit le tsar de Russie Nicolas II, pour inaugurer le pont Alexandre III et cimenter l'alliance franco-russe.

    Le Tsar Nicolas II sur les Champs Elysées, vu par le supplément illustré du Petit Journal, le 11 octobre 1896.

    Voilà deux jours que la France vit à l'heure russe. Le tsar Nicolas II et la tsarine Alexandra Fedorovna ont accosté le 5 octobre à Cherbourg, accueillis par une revue navale. Le lendemain, Paris a pavoisé à son tour. Arrivé gare du Ranelagh, il descend les Champs Elysées. Un dîner de gala dans la plus grande tradition l'attendait à l'Elysée avant une soirée à l'Opéra.

    S'il ne vient pas à la rencontre des parisiens au feu d'artifice du Champs de Mars, auquel il n'assiste pas, c'est un triomphe populaire qui l'accompagne en cette matinée du 7 octobre. Le gouvernement français l'a savamment orchestré en décrétant même un jour de congé scolaire la veille. La compagnie des Chemins de fer de l'Ouest n'a pas hésité à affréter des "trains de plaisirs" (40% de réduction), et 930.000 personnes sont arrivées de province.

    La pose de la première pierre du pont Alexandre III, qui relie les Invalides et les Champs Elysées, constitue le clou de la visite. Le tsar est équipé d'un outillage d'or et les armes de la France et de la Russie impériale figureront - et figurent encore - sur les lampadaires de style saint-petersbourgeois du pont.

    Il porte le nom du père du tsar, Alexandre III, artisan de l'alliance franco-russe, ratifiée le 4 janvier 1894. Dirigée contre l'Allemagne et ses alliés, elle permettra, en cas d'agression du Kaiser Guillaume II, de se défendre et d'effacer les plaies de la défaite de 1870 en récupérant l'Alsace-Moselle.

    L'objet de la semaine, présenté par Frédérick Hadley, de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne :

    Boîte à musique russe de 1897 jouant la Marseillaise et l'hymne russe. © Musée historial de la Grande guerre de Péronne Yazid Medmoun

    Les explications de Frédérick Hadley, de l'historial de la Grande guerre :

    Après la visite d'une escadre française à Kronstadt, en Russie, en 1891 et la signature d'une convention militaire en 1892 établissant une alliance défensive; après la visite à Toulon d'une flotte russe en octobre 1893, puis celle de Nicolas II à Paris (1896), le Président Félix Faure se rend à Saint-Pétersbourg en 1897. C'est lui que l'on voit ici en queue-de-pie, serrant la main du Tsar. Cette boîte à musique joue la Marseillaise et l'hymne national russe. Elle traduit l'enthousiasme d'une alliance qui sortit la France de l'isolement diplomatique qui avait succédé à la défaite de 1870. Mais elle rappelle aussi le danger d'une alliance qui ancra, en Allemagne, le sentiment d'encerclement.

    France Info y était, une chronique à retrouver tous les dimanches sur France Info à 10h15, 14h45 et 17h15.

     

     

     Sources : article et AUDIO sur le lien ci-dessous.

     

    http://www.franceinfo.fr/loisirs/france-info-y-etait/7-octobre-1896-le-tsar-de-russie-pose-la-premiere-pierre-d-un-pont-parisien-1132821-2013-09-

     

     

     

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    17 juillet 1918 :

    l'assassinat de Nicolas II et de la famille impériale russe

      
      
    "Il ne faut pas craindre 'de faire porter aux Juifs une part de responsabilité dans ce qui est arrivé'"
      
    (D.S. Pasmanik, Tchego my dobivaemsia ? [Que voulons-nous obtenir?], in Rossia i Evrei [La Russie et les Juifs], Paris, YMCA Press, 1978, éd. originale, Berlin, 1924, p. 210, cité in A. Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1917-1972, tome II, Juifs et Russes pendant la période soviétique", Fayard, La Flèche 2003, p. 208).


    L'assassinat des Romanov
    http://www.les-derniers-romanov.com/
     

     
      
    Il y a 92 ans, Nicolas II, dernier tsar de Russie était assassiné avec toute sa famille, sa femme, et ses cinq enfants à Ekaterinbourg, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, tous fusillés dans l'une des pièces du sous-sol de la maison Ipatiev, sur ordre du chef local de la Tchéka, le juif Iakov Iourovski, huitième de dix enfants "d'une famille juive orthodoxe" (Source : wikipedia),
      
    un horloger, fils d'un criminel qui avait été déporté en Sibérie - où était né le rejeton - qui avait été mis en juillet 1918 à la tête de la maison Ipatiev... précise Alexandre Soljénitsyne dans son ouvrage 
      
    "Deux siècles ensemble" (ibid., tome II, 1917-1972 Juifs et Russes pendant la période soviétique", p. 101).

      
    Les corps furent achevés à coup de hache et de baïonnette, brûlés puis aspergés de barils d'essence et d'acide sulfurique pour empêcher leur identification s’ils étaient retrouvés.
      
    Le tueur Iourovski reçut la veille, le 16 juillet, l'autorisation
    de cet assassinat de Iakov Sverdlov, "russe d'origine juive", ordre que selon Alexandre Soljénitsyne il semble avoir reçu lui-même de Philippe Golochtchokine
      
    (fiche biographique inexistante sur wikipedia et sur internet),
    "secrétaire du Comité de région de l'Oural".

    Les victimes sont au nombre de onze :

    Nicolas II
    , sa femme Alelandra Fedorovna, ses quatre filles Olga, Tatiana, Maria et Anastasia, son fils Alexis, le médecin de famille Ievgueni Botkine, la femme de chambre Anna Demidova, le valet de chambre Alekseï Trupp et le cuisinier Ivan Kharitonov.



      
    "On sait maintenant qu'au début de juillet 1918 Goloschiokine s'était rendu à Moscou dans le but de convaincre Lénine que laisser "s'enfuir" le tsar et sa famille était une mauvaise solution, qu'il fallait carrément ouvertement les exécuter, puis annoncer la chose publiquement.
      
    Convaincre Lénine qu'il fallait supprimer le tsar et sa famille n'était pas nécessaire, lui-même n'en doutait pas un seul instant.


    ... L
    'omniprésence des Juifs aux côtés des bolcheviks eut, au cours de ces journées et de ces mois terribles, les plus atroces conséquences.
    Parmi elles, l'assassinat de la famille impériale.
      
      
    Deux personnages jouèrent un rôle décisif : Philippe Golochtchokine et Iakov Iourovski.
      
    ... Golochtchokine s'entendait à merveille avec Sverdlov, il devint le secrétaire du Comité de province de Perm et de Iékaterinbourg, puis du Comité de région de l'Oural, autrement dit le maître absolu de la région.

    ... Golochtchokine... était rentré le 12 juillet à Iékatérinbourg dans l'attente du dernier signal envoyé de Moscou. Ce fut Sverdlov qui transmit l'ultime instruction de Lénine." (Alexandre Soljénitsyne
    , ibid., p. 99-101).

    Par la suite, "Iourovski se vantait avec aplomb d'avoir été le meilleur :
      
    'C'est la balle de mon colt qui a tué raide Nicolas'". Mais cet honneur-là échut aussi à Ermakov et à son camarade Mauser" (Mikhaïl Heifets, Tsareoubiistvo v 1918 godou
      
    [L'assassinat du tsar en 1918], Moscou-Jérusalem, 1991, pp. 246-247, 258, 268-271).
     
     
    Yakov Yourovski (le commandant de la maison Ipatiev), Ermakov, Nikouline et Medvedev sont quatre des dix ou onze assassins ayant pris part au massacre de Nicolas II et de sa famille.
     
      


    Justice immanente, parmi les membres du commando juif bolchevik assassin, un certain
    Imre NAGY, futur chef de la Hongrie en révolte (1956, insurrection de Budapest), sera pendu en 1958 par les Russes pour « conduite contre-révolutionnaire »..., et Golochtchokine, sera exécuté en 1941 avec de nombreux Juifs de la haute administration soviétique qui, entre 1938 et 1942, furent arrêtés lors des purges staliniennes et exécutés. Soljénitsyne en dresse une recension nominative, et précise :
      
    "voilà qui constitue aussi le martyrologue d'un grand, d'un très grand nombre de Juifs au sommet" (p. 326).

    Source :
    Fayard, La Flèche 2003, p. 99-102.

    Romanovs . Holy Royal Martyrs .О Царских Мучениках
    Hommage à la famille impériale, Created 18.01.2009 Песня " О Царских Мучениках " Автор и исполнитель Жанна Бичевская.

     Olga Nikolaevna Romanova
    Grande Duchesse Olga Nikolaevna de Russie (Olga Nikolaevna Romanova) (en russe Великая Княжна Ольга Николаевна; le 15 novembre 1895 - 17 juillet 1918) était la fille aînée du dernier monarque de l'Empire russe, l'Empereur Nicholas II et de l'Impératrice Alexandra. 

     

    Tatiana Nikolaevna with Alexei and Anastasia in Tsarskoe Selo, spring of 1917.

    Where do you people keep finding these wonderful rares? I am obviously not looking in the right places!

    Grand Duchess Tatiana Nikolaevna Romanova
    Grande Duchesse Tatiana Nikolaevna de Russie (Tatiana Nikolaevna Romanova) (En russe Великая Княжна Татьяна Николаевна), (le 29 mai (O.S.)/June 10 (N.S)., 1897 - le 17 juillet 1918), était la deuxième fille de Tsar Nicholas II, le dernier monarque de la Russie et de Tsarine Alexandra.
      
    Elle est née au Peterhof, Saint-Petersbourg.
    Elle était mieux connue que ses trois soeurs tout au long de sa vie et a dirigé des comités de Croix-Rouge pendant la Première guerre mondiale. Elle a nourri des soldats blessés à un hôpital militaire de 1914 à 1917, jusqu'à ce que la famille ait été arrêtée après la Révolution russe de 1917.

    Son meurtre par des révolutionnaires le 17 juillet 1918 a assimilé son nom comme un porteur de la Passion par l'Église Orthodoxe russe.

     Grand Duchess Maria Nikolaevna Romanova
     
    Grande Duchesse Maria Nikolaevna de Russie (Maria Nikolaevna Romanova; en russe: Великая Княжна Мария Николаевна, 26 Juin 1899 - 17 juillet 1918), la troisième fille de Nicholas II et la Tsarine Alexandra Feodorovna. Son meurtre après la Révolution russe de 1917 a abouti à sa canonisation comme un porteur de passion par l'Église Orthodoxe russe.

    Pendant sa vie, Maria, trop jeune pour devenir une infirmière de Croix-Rouge comme ses soeurs aînées pendant la Première guerre mondiale, était la patronne d'un hôpital et a au lieu de cela visité des soldats blessés. Partout dans sa vie elle a été remarquée pour son intérêt pour la vie des soldats. Maria espérait se marier et avoir une grande famille.

     Grand Duchess Anastasia Nikolaevna Romanova

    Grande Duchesse Anastasia Nikolaevna de Russie (Anastasia Nikolaevna Romanova), (en russe : Великая Княжна Анастасия Николаевна Романова) (18 juin 1901 - 17 juillet 1918), était la plus jeune des filles du Tsar Nicholas II de Russie, le dernier souverain de la Russie Impériale et de sa femme Alexandra Fedorovna. Anastasia était la plus espiègle des soeurs.

     Tsarevich Alexei Nikolaevich of Russia

    - Nicolas Ier : l'empereur qui liquida le complot franc-maçonnique
    - La Russie réhabilite le jeune frère du dernier tsar et une soeur de la dernière tsarine
    -
    Il y a 90 ans
    - Le tsar Nicolas II réhabilité par la justice russe (évènement passé sous silence par la classe médiatique)
    -
    Poutine réhabilite les Russes blancs
    - Les restes de deux enfants du tsar identifiés en Russie
    - Gloire de la Russie impériale
    - Les autorités russes confirment la découverte des ossements de 2 enfants du Tsar Nicolas II

     

     

     

     sources

    http://christroi.over-blog.com/article-33134596.html

     

    http://www.les-derniers-romanov.com/la-tragdie-des-romanov.php

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Le dernier mystère des Romanov

     

    1918. Nuit du 16 au 17 juillet. Les bolcheviques massacrent la famille impériale à Iekaterinbourg. Toute la famille ? On l’a beaucoup dit. Ce n’est pas si certain.

    Revenons au 3 mars 1918. Le gouvernement bolchevique signe avec les empires centraux un traité de paix, à Brest-Litovsk. La Russie perd le tiers de sa population, d’immenses ressources et les terres d’Ukraine, de Biélorussie, des pays Baltes, de Pologne, presque toutes passées sous contrôle allemand. Mais les bolcheviques sauvent leur pouvoir. À ce moment, le tsar destitué, Nicolas II, se trouve avec sa famille à Tobolsk, en Sibérie, à plus de 1 800 kilomètres de Moscou, une résidence que lui a assignée Kerenski, le chef du gouvernement menchevique, en juillet 1917, pour l’éloigner de la menace bolchevique. Neuf mois plus tard, les bolcheviques sont donc au pouvoir, à la suite de la révolution d’Octobre, et ont transféré la capitale de Petrograd à Moscou.

    Contre eux, des armées “blanches” se constituent : à l’est, celle de l’amiral Koltchak, au Kouban, celle du général Denikine et des cosaques, à l’est de la Volga, la Légion tchécoslovaque se soulève. S’y ajoute la présence des Alliés occidentaux à Bakou, Mourmansk, Vladivostok. Le pouvoir soviétique se limite à la Russie historique, de Petro grad à l’Oural.

    Ce pouvoir n’en est que plus féroce, d’autant qu’il doit faire face à des oppositions internes : ses anciens alliés, les sociaux-révolutionnaires (S-R), refusent le traité de Brest-Litovsk, perçu comme une trahison aux idéaux révolutionnaires, les paysans s’insurgent dans les campagnes, les ouvriers et les intellectuels frondent dans les villes. La Russie verse dans le chaos : les cités changent de mains, des pouvoirs locaux se multiplient. À Moscou même, un S-R assassine le comte von Mirbach, l’ambassadeur d’Allemagne. Les rumeurs les plus folles se propagent. Et, parmi elles, les projets d’évasion de la famille impériale.

    La conserver en otage est un impératif pour les bolcheviques. À quelle fin ? Juger le « sanglant Nicolas » ? L’exécuter ? Une certitude : les blancs qui se rapprochent ne doivent en aucun cas le libérer. Aussi, à Iekaterinbourg, une ville minière à l’ouest de Tobolsk, le soviet (conseil, en russe) local, réputé pour son intransigeance et son ardeur révolutionnaires, décide de transférer la famille dans sa ville. En même temps, Moscou choisit de faire venir le souverain dans la capitale et envoie Vassili Iakovlev prendre livraison du « bagage », comme disent les télégrammes.

     

    Malgré les consignes de Iakov Sverdlov, président du Comité exécutif central des soviets, les communistes d’Iekaterinbourg interceptent le tsar et la tsarine et les incarcèrent, le 30 avril 1918, dans la maison Ipatiev, où leurs enfants les rejoignent peu après. En juillet, les conditions de détention s’aggravent, avec la présence de Iakov Iourovski, membre exécutif du soviet de l’Oural et de la Tcheka (police politique) régionale. Est-ce lui ou Sverdlov qui donne l’ordre de supprimer les Romanov ?

    Dans la nuit du 16 au 17 juillet, le meurtre est perpétré dans la cave de la maison. Rassemblée en pleine nuit, la famille impériale est abattue. Les corps sont transportés hors de la ville, dans la forêt de Koptiaki, jetés dans des puits de mine, récupérés le 18, puis incinérés et recouverts d'acide. Il fallait éviter qu'ils ne deviennent des reliques.

     

    Le 18 encore, à Alapaïevsk, plus au nord-est, sont massacrés d’autres membres de la famille impériale, dont le grand duc Serge Mikhaïlovitch et des princes impériaux. Au total, dix-huit membres de la famille Romanov seront tués, le premier chronologiquement étant le grand-duc Michel, le frère du tsar, à Perm, dans l’Oural, le 13 juin. S’agit-il d’une volonté du pouvoir bolchevique de les exterminer ?

    De ce nombre, l’historien Marc Ferro retire la tsarine Alexandra, née princesse de Hesse-Darmstadt et ses quatre filles, les grandes-duchesses Olga, Tatiana, Maria et Anastasia. Toutes les cinq auraient échappé au massacre.

     

    Quant à la survie du tsarévitch Alexis, Ferro hésite. Spécialiste de la révolution russe, directeur d’études à l’EHESS et co-directeur de la revue les Annales, Ferro avait déjà abordé cette affaire dans son Nicolas II (Payot, 1990) où il suggérait cette « hypothèse inavouable et sacrilège " , celle de la survie d'une partie de la famille impériale. Avec la Vérité sur la tragédie des Romanov, il passe aux certitudes.

    Et cela malgré la cascade d’éléments qui, depuis une vingtaine d’années, témoigne d’un massacre collectif : le rapport de Iourovski, le bourreau, révélé en 1989, qui décrit par le menu l’horreur des faits ; la découverte de cinq corps, en 1991, auxquels se sont ajoutés, en 2007, des fragments de deux autres corps trouvés eux aussi dans la forêt de Koptiaki ; les funérailles solennelles organisées à la cathédrale de Saint-Pétersbourg, le 17 juillet 1998, en présence d’une cinquantaine de descendants des Romanov ; les analyses ADN qui établissent qu’il s’agit bien des restes de la tsarine (voir Valeurs actuelles du 28 août 2008).

    Marc Ferro, que j’ai rencontré chez lui, à Saint-Germain-en-Laye, sait qu’il suscite un scepticisme complet, « un canular ! », titre même un journal londonien. Il sait aussi qu’Alexis Brimeyer (1946-1995), autoproclamé prince d’Anjou et duc de Durazzo, qui affirmait être le petit-fils de la grande duchesse Maria et qu’il a rencontré jadis à Madrid, est accompagné d’une réputation des plus sulfureuses.

     

    À 87ans, avec un enthousiasme de jeune homme, Ferro balaie pourtant toutes ces oppositions, même celle du silence qu’il explique par les dangers qu’il y avait à le rompre. Au fil de sa conversation, il avance ses pions.

    « Sur l’assassinat, dit-il, le document de base est le rapport de Nicolas Sokolov, un juge chargé par les blancs de l’instruction. Mais il n’est pas le premier à avoir mené l’enquête. Son prédécesseur, le juge Sergueïev, qui sera dessaisi de l’enquête en janvier 1919, pensait, après avoir entendu de nombreux témoins, que l’impératrice et ses filles n’avaient pas été exécutées, mais évacuées quelque part. Et avant lui, en juillet, des officiers blancs sous la responsabilité du capitaine Malinovski avaient estimé que plusieurs personnes avaient été fusillées à la maison Ipatiev pour “simuler” le meurtre de la famille impériale. Sergueïev sera fusillé, mais Sokolov s’installera en France.

     

    Il sera à l’origine de la vulgate dans un ouvrage publié en français en 1924, l’année de sa mort. C’est lui qui précise que, devant l’avance de la Légion tchécoslovaque vers Iekaterinbourg, le soviet de cette ville décide d’exécuter la famille impériale. La version officielle que fournissent les bolcheviques est très proche. Dans les deux cas, la famille impériale est exécutée la nuit et les dépouilles enterrées. Mais si l’on rassemble tous les témoignages de l’époque, une conclusion s’impose : ils sont fragiles et discordants. Et ils peuvent mentir afin de soutenir leur camp politique. »

    “Le premier échange d’otages Ouest-Est”

    Dans les années 1970, deux journalistes britanniques, Summers et Mangold, ont retrouvé la copie du dossier original qu’avait constitué Sokolov. Or, certaines pièces laissent penser que toute la famille n’a pas été exécutée. Puis Nicolas Ross, un historien, et Marina Grey, la fille du général Denikine, dépouillent séparément l’intégrale de ce dossier d’instruction. Leurs conclusions tendent à montrer qu’à Iekaterinbourg, seul le tsar fut exécuté, l’impératrice et les enfants, dirigés vers Perm, auraient eux aussi été assassinés, mais plus tard.

    Et Ferro accumule les éléments troublants, telle l’affirmation de Gueorgui Tchitcherine, le commissaire du peuple aux Affaires étrangères, un cousin éloigné de la tsarine. Il déclare au New York Times du 20 septembre 1918 que les quatre filles vivent. Tchitcherine le répétera jusqu’en avril 1922, ajoutant qu’il ne sait pas où les filles se trouvent. Suit un télégramme de la cour de Suède du 27 septembre 1918, envoyé à la princesse Victoria, soeur de l’impératrice, qui signale qu’Ernst Ludwig, grandduc de Hesse et frère de la tsarine, « a entendu, de deux sources de toute confiance, que l’impératrice et tous les enfants sont en vie ». Le même été, deux télégrammes de la cour de Madrid font état des efforts d’Alphonse XIII pour négocier le transfert de l’impératrice et de ses enfants.

    En septembre, une lettre de la Wilhemstrasse, le ministère des Affaires étrangères allemand, à l’archevêque de Cologne atteste que les Russes « protègent les grandes-duchesses de la colère populaire et qu’il est envisagé de les transférer en Crimée ». « Le Kaiser aurait souhaité, assure Ferro, qu’on sauve toute la famille », en admettant « qu’en ce qui concernait l’ex-tsar, c’était une affaire entre Russes ».

    La thèse de l’exécution de toute la famille arrange tout le monde, affirme Marc Ferro. Pour les blancs, elle présente les rouges comme des criminels et laisse le champ libre au grand-duc Cyrille, le nouveau chef des Romanov. Pour les rouges, elle masque les négociations que Lénine entreprend avec les Allemands à la fin du mois d’août pour que Guillaume II ne reprenne pas la guerre. L’accord est conclu le 29 août :

     

    l’Allemagne évacue la Russie blanche ; en contrepartie, les soviets reconnaissent l’indépendance des pays Baltes, une sorte de protectorat allemand sur la Géorgie et cessent toute propagande révolutionnaire en Allemagne. Parallèlement, se poursuivraient des conversations sur l’évacuation clandestine de la tsarine “allemande” et de ses filles, à l’exception d’Anastasia, qui se serait enfuie seule en septembre de Perm, sans que sa mère ni ses soeurs ne sachent ce qu’elle devenait.

    Et la semaine même d’octobre 1918 où, pour Ferro, elles seraient arrivées à Kiev via Moscou, deux spartakistes, dont Karl Liebknecht, sont libérés de prison. Pour lui, plus qu’une coïncidence, ce serait « le premier échange d’otages dans l’histoire des relations Ouest-Est ». Sur quoi fonde-t-il cette certitude ? Sur le testament manuscrit conservé par un notaire parisien et qui serait celui de la grande-duchesse Maria, la grand-mère du trop fameux Alexis de Durazzo !

    Dernier argument. Une journaliste américaine, Marie Stravlo, aurait découvert dans les archives du Vatican le journal intime d’Olga, la fille aînée. Au terme de quelle enquête l’a-t-elle trouvé ? Dans quel fonds ? L’explication qu’elle donne à Ferro, à qui elle a téléphoné et qu’elle vient de rencontrer, n’est pas claire. Ce journal intime s’arrêterait en 1954.

     

    Pour ne pas déflorer l’ouvrage qui vient d’en être tiré (il est sorti en Espagne) et qui sera traduit en français en 2013, Marc Ferro n’en dit pas plus. Cependant, il publie en annexe un document fourni par Marie Stravlo : établi devant témoins le 19 janvier 1955 par un notaire de Côme, en Italie, il attesterait de l’identité d’Olga Romanov devenue Marga Boodts par les soins de Guillaume II, son parrain.

    L’exécution des Romanov, une affaire classée ? Ou plutôt une affaire à suivre…

    La Vérité sur la tragédie des Romanov, de Marc Ferro, Tallandier, 224 pages, 17,90 €.

     

    sources

     http://valeursactuelles.com/dernier-myst%C3%A8re-des-romanov20121204.html

     

     

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    L’assassinat des Romanov, petit exemple de l’humanisme de la gauche  communisme

     

     

    Grand Duchess Olga: 1917.

    Grand Duchess Olga: 1917.

     

    Minuit. Iekaterinbourg dort paisiblement en cette nuit du 16 au 17 août 1918. La villa Ipatiev située en plein centre-ville est calme également, tout au moins en apparence. La famille impériale y est retenue depuis le 30 avril et depuis cette date les jours s’écoulent dans l’ennui (la propriété est isolée par de hautes palissades en bois). Ils s’écoulent aussi dans la crainte. Le comité de l’Oural a désigné un certain Avdéïev en tant que responsable de la maison. C’est un alcoolique à l’intelligence tristement limitée qui se révèle violent à l’occasion. Les gardes sont à l’avenant.

     

    Le 4 juillet, Avdéïev est remplacé par le commissaire Iakov Yourovski qui arrive avec dix gardes armés qui prennent la relève de ceux qui étaient sous les ordres d’Avdéïev. Youroski s’absente souvent, il parcourt la région à cheval. Le 16 août, peu avant minuit, Yourovski réunit les gardes et leur fournit des revolvers, puis il entre dans les chambres où dorment la famille impériale et leurs suivants (Evgueni Botkine, Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Aloïs Troupp) afin de les avertir qu’ils vont être transférés. Les prisonniers descendent donc jusqu’au sous-sol où on leur a dit qu’ils devaient attendre l’arrivée des camions. Mais laissons la parole à Pierre Gilliard qui fut le précepteur des enfants du Tsar :

     


     

    " Le 16 juillet au soir, Yourovski procura des pistolets à ses hommes. Après minuit, il demanda aux Romanov et à leurs suivants de se préparer à être transférés dans un lieu plus sûr. Tout le monde descendit par les escaliers intérieurs jusqu’au sous-sol. L’ex-tsar portait son fils dans ses bras. Il y avait deux chaises, où s’assirent l’empereur et l’impératrice, Alexis se trouvait sur les genoux de son père, les grandes-duchesses et leurs suivants se trouvaient debout à côté du couple impérial.

     

    Yourovski, prétextant qu’il allait chercher un appareil photographique pour prouver de leur bonne santé auprès de Moscou, alla régler les derniers détails du massacre avec ses hommes de mains. Puis il ouvrit la double porte où se trouvaient les prisonniers. Sur le seuil, les douze hommes s’alignèrent sur trois rangs. Dehors, le chauffeur du camion mit le moteur en marche pour couvrir le bruit des détonations.

     

     
    Au premier rang des tueurs, Yourovski sortit un papier et se mit à le lire rapidement : "Du fait que vos parents continuent leur offensive contre la Russie soviétique, le comité exécutif de l’Oural a pris le décret de vous fusiller."
    aechlys:

themauveroom:

The Imperial family in the yard at Tobolsk: 1917.

Holy crap- where’d this come from??

 I THINK I found it on the Alexander Palace Time Machine Forum in one of the topics about pictures in exile? I can’t remember exactly. I think I may have seen it at least once before and then couldn’t find it again until recently.

    The Imperial family in the yard at Tobolsk: 1917.

    Holy crap- where’d this come from??

    I THINK I found it on the Alexander Palace Time Machine Forum in one of the topics about pictures in exile? I can’t remember exactly. I think I may have seen it at least once before and then couldn’t find it again until recently.

     
    La fusillade se déchaîna aussitôt, dans le désordre le plus absolu. Il n’était plus question de préséance révolutionnaire : la plupart des exécuteurs visèrent le tsar.
     
    Le choc des multiples impacts le projeta en arrière et il s’effondra, mort sur le coup. Alexandra et la grande-duchesse Olga eurent à peine le temps d’esquisser un signe de croix avant de tomber à leur tour, ainsi que Troupp et Kharitonov. Le massacre prit rapidement un tour dantesque.

     

    Dans la fumée de la poudre qui emplissait la pièce, le tsarévitch effondré par terre, faisait preuve, selon Yourovski, d’une "étrange vitalité" : il rampait sur le sol en se protégeant la tête de la main. Nikouline, maladroit ou trop énervé, vida sur lui un chargeur sans réussir à le tuer. Yourovski dut l’achever de deux balles dans la tête.

    Grand Duchesses Anastasia and Olga in the yard at Tobolsk: 1917.

    Grand Duchesses Anastasia and Olga in the yard at Tobolsk: 1917.

     
    Le sort des grandes-duchesses fut encore plus horrible : les projectiles ricochaient sur leurs corsets où elles avaient cousu des bijoux et des pierres précieuses pour les dissimuler aux gardiens.

     

    Yourovski dira, plus tard, qu’elles étaient "blindées".
     
    Anna Demidova fut aussi très longue à mourir.
     
    Les tueurs ont vidé leurs armes mais cela ne suffit pas, trois des grandes-duchesses étaient encore en vie. Selon son témoignage, Kabanov alla chercher une baïonnette en forme de couteau d’une Winchester pour les achever. D’autres l’imitèrent.

    The courtyard at the Ipatiev House that the Imperial family passed through to the cellar. The gallery was added in the 1930s.

    The courtyard at the Ipatiev House that the Imperial family passed through to the cellar. The gallery was added in the 1930s.

     
     
    Les corps ensanglantés furent emmenés en camion dans une clairière, près du village de Koptiaki. Ils furent arrosés d’acide sulfurique, brûlés et démembrés avant d’être ensevelis sous un chemin forestier. "

     

    Pour ceux qui croiraient que ce fut un incident de parcours :

     

    " Le métropolite Vladimir de Kiev fut mutilé, castré avant d’être fusillé.
     
    Son corps laissé nu, exposé à la profanation publique. Le métropolite Véniamine de Saint-Pétersbourg, candidat possible à la succession du patriarche, fut transformé en un pilier de glace : on le passa sous une douche d’eau froide par un temps glacial.
     
    L’évêque Germogène de Tobolsk, qui avait accompagné le Tsar en exil de son plein gré, fut sanglé vivant à la roue à aubes d’un bateau à vapeur et déchiqueté par les pales en rotation. L’archevêque Andronnik de Perm, qui s’était acquis une réputation de missionnaire et qui avait œuvré au japon, fut enseveli vivant. Et l’archevêque Vassili a fini crucifié et brûlé. "

    Alexander Yakovlev – Le Cimetière des Innocents – page 189

     

     

    Il est là le véritable visage de l’homme de gauche, du révolutionnaire. 1789 / 1917 /1936 /1949 / etc., même combat.

    Mêmes aspirations frustrées de petits bourgeois envieux prêts à toutes les horreurs pour s’emparer du pouvoir; mêmes horreurs perpétrées au nom de la liberté et du bonheur du genre humain; mêmes machines politiques inhumaines créées pour instiller dans le bas peuple une saine peur du nouvel appareil de gouvernement; même volonté d’abattre tout ce qui fait sens, tout ce qui cimente la société humaine afin d’isoler les hommes face à la puissance publique.

     

     

     

    http://koltchak91120.wordpress.com/2011/08/15/lassassinat-des-romanov-

    petit-exemple-de-lhumanisme-de-gauche/?replytocom=6754#respond

     

     

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    COMMENTAIRES BIOGRAPHIQUES SUR S.A.I. LA PRINCESSE PILAR

    ROMANOV-BRASSOVA,GRANDE-DUCHESSE DE RUSSIE,

    HERITIERE DE LA COURONNE IMPERIALE

    ET QUI VIVAIT EN ESPAGNE SOUS LE NOM DE "TORIJA"

    AFIN DEPROTEGER SA PROPRE VIE

    ET CELLE DE SES DESCENDANTS

     

    GD. et Princesse Pilar Romanov (1919-1979)
My beloved Mother.

     

    (Janvier 1919 - Août 1979)

     

    Pilar était une enfant réfugiée, lors de la période russe de la "Révolutionbolchevique" de 1917 à 1918, née sur l'île de Malte à la fin du mois de janvier 1919, peu de temps après que sa mère, la comtesse moscovite Natasha Cheremetievskaya de Brassova (1880-1952) ait débarqué sur cette île, le 16 janvier 1919, du cuirassé britannique dénommé "Agamemnon", en provenance de Constantinople (Istamboul), lieu qui servit de refuge à bon nombre d'exilés ayant fui la révolution russe.

     

    Natasha, utilisant le nom de son père (Cheremetievsky), avocat de renom, ainsi qued'autres noms changés, arriva après un voyage hasardeux jusqu'à cette ville turque. Elle était auparavant partie de Saint Pétersbourg déguisée en religieuse et avec un passeport délivré au Consulat du Royaume d'Ukraine au nomde "Tatiana Klenow". Elle traversa ainsi Kiev pour se rendre à Odessa où elle s'embarqua vers le 16 décembre 1918 à bord du navire de guerre "Nerea", sous drapeau britannique, pour atteindre Constantinople (Istamboul) après une traversée de deux ou trois jours.

     

    Une fois à Istamboul, elle y restera un certain temps, déguisée, semble-t-il, en infirmière de la Croix-Rouge, jusqu'à ce qu'elle prenne la mer à bord du cuirassé "Agamemnon" de la Royal Navy, cette fois sous la protection britannique, avec sa véritable identité et ses titres, étant traitée avec une correction exquise par l'équipage de ce navire.

     

    Personne ne connaît avec exactitude la date à laquelle le "cuirassé Agamemnon" fit route pour Malte, mais nous savons avec certitude (tel que cela fut enregistré dans les livres de l'Amirauté de la Royal Navy à Londres) que ce grand navire jeta l'ancre dans le port de Malte le 16 janvier 1919, date officielle britannique.

     

    GD. et dernier tsar Michel II de Russie
(1878-1918).
Notre Grand-père bien-aimé, en Lignée maternelle.

    GD. et dernier tsar Michel II de Russie (1878-1918). Notre Grand-père bien-aimé, en Lignée maternelle.

     

    Le père de Pilar était le Grand-duc, prince héritier, et dernier Tsar de Russie, Milkhaïl II Romanov-Holstein Gottorp, fils du tsar Alexandre III et de Maria Feodorovna, né à Saint Pétersbourg le 22 novembre 1878 et mort, assassiné par les bolcheviques dans une forêt proche de la ville de Perm, la nuit du 12 au 13juin 1918. C'est ce que reflète l'histoire officielle, mais selon d'autres versions il aurait réussi à s'échapper.

    Il est vrai que ses restes mortels n'ont pas été retrouvés et nous ne pouvons pas exclure l'une des diverses autres versions russes selon laquelle son corps fut incinéré le lendemain dans le four d'une usine de métallurgie, non loin de l'endroit où avait eu lieu le sacrifice de notre grand-père et de son assistant M. Johnson. Selon l'histoire extra-officielle, Michel aurait été reconduit hors de Russie à la demande de l'empereur Guillaume II d'Allemagne. Cette pétition était, semble-t-il accompagnée de graves menaces à l'encontre de Lénine et de son mouvement révolutionnaire (énorme contradiction, car ce fut l'empereur allemand lui-même qui fit libérer Lénine de sa captivité en Suisse).

     

    Michel Romanov, qui avait épousé Natasha le 16 octobre 1912 à Vienne, fut aussi, par un caprice du destin, le dernier empereur de Russie suite à l'abdication forcée de son frère, le tsar Nicolas II (2 mars 1917), et à la maladie chronique dont souffrait son seul fils, le tsarévitch Alexis.

    Il est également vrai que 24 heures plus tard, Michel remit momentanément sa charge à disposition de la Douma (parlement russe) jusqu'à ce que des élections libres et constituantes aient pu se dérouler. Ceci, selon les"officiels" lui coûta la vie. Notre grand-père, qui a toujours été optimiste, pensait, à tort, que le massacre des Romanovs n'aurait jamais lieu et il en arriva même à se convaincre que les Rouges seraient vaincus par les Blancs en Russie.

     

    Par conséquent, pour en revenir à la naissance de Pilar, le grand-duc et dernier tsar Michel II engendra avec Natasha, son épouse, sa dernière et posthume descendance en mai 1918, lors de sa captivité "élargie" à Perm, juste avant d'être assassiné, victime de la révolution. En fait, avec l'autorisation arrachée à Lénine, à Moscou, le "prisonnier Michel" et son épouse vécurent ensemble un mois de mai dans un calme relatif, de liberté surveillée, jusqu'à ce que Natasha ait fait l'objet précipitamment, début juin, d'un ordre d'éloignement de Perm, ordre venant de Moscou.

     

    Ce fut apparemment la séparation forcée et définitive d'avec son cher époux, peu de temps avant que celui-ci ne disparaisse. Plus tard, comme nous l'avons dit, en janvier 1919 est née à malte une jolie petite fille, c'est-à-dire ma propre mère qui, pour des raisons évidentes, a été gardée dans un secret absolu.

     

    Un silence secret de plus de 90 ans a pesé sur ces faits douloureux, qui nous sont insupportables. Je suis conscient que cette nouvelle puisse surprendre les autres membres de la Famille Romanov, mais il nous appartient, usant de notre droit légitime, de clamer "Justice" avec prudence et humilité chrétienne. Récemment, l'analyse ADN de Pilar, réalisée au printemps 2010 et comparée à celles de son oncle Georges et de Nicolas Romanov, s'est révélée positive. Par voie de conséquence, le résultat du test pratiqué sur le comte de Clonard IX en Espagne, son fils, est également positif.

     

    Sous la protection de notre oncle, le roi Alphonse XIII, grand protecteur également des victimes de la première guerre mondiale, des chevaliers de Malte, et de sonservice de renseignements, Pilar fut baptisée en 1923, juste après avoir été confié en adoption naturelle à un couple de sourds-muets, dont le nom paternel était "Torija". Peu de temps après la mort de " Antonio le sourd-muet", son père adoptif, de profession artiste peintre et restaurateur de tableaux, la petite "Romanov", dont les noms avaient été changés, fut internée comme pensionnaire à l'école des religieuses "Irlandaises de Madrid" entre 1926-1936. Il est évident qu'à son arrivée en Espagne Pilar ne parlait pas le castillan, et tout semblait indiquer qu'étant enfant, à Malte, elle avait appris des rudiments de langue allemande.

     

    En août de la même année 1936, Pilar fut conduite avec sa mère adoptive à Valence où elle séjournera jusqu'en avril 1939. Elle nous a mentionné que dans cette ville elle fut bien soignée par les membres de la "famille" résidant dans cette province (nous n'excluons pas qu'il pût s'agir de réfugiés russes de la Maison Romanov ayant naturellement changé leurs noms). Malheureusement sa mère adoptive, "Maria la sourde-muette", personne au grand coeur, mourut de Tuberculose à la fin de l'année 1938.

     

    Une fois terminée la gurerre civile et de retour à Madrid, notre mère resta sous la protection de la famille de "Beltran" (ce fut récemment, aux alentours de 2004, que nous sûmes que derrière Beltran se trouvait la famille des ducs d'Albuquerque (cousins éloignés de notre père, par la lignée Clonard-Zea-Mahy-Solis Wignacourt).

     

    A propos de tout ce récit, et par décision solennelle liée à un grand secret d'Etat des couronnes d'Espagne et de Russie, seul le premier-né de la famille Clonard actuelle, Joseph Guijarro Romanov de Sutton (Sotto) fut informé par son père malade sur les véritables origines de son épouse Pilar, mère de ses enfants, en mai 1991, soit trois mois avant que lui-même, José Vicente Cecilio, arrière petit-fils de la reine Elisabeth II d'Espagne, ne décédât en août de cette triste année.

     

    La véritable origine de Pilar de Clonard fut donc un grand mystère pour la plupart des membres de notre famille, à l'exception, comme nous l'avons dit, du fils aîné, qui a gardé, à son tour, ce secret de mai 1991 à juillet 2009. Peu à peu celui-ci s'est trouvé dissous devant l'insistance de l'arrière petit-fils de Michel, prénommé Jaime, qui n'a eu de cesse de connaître la "vérité", car du côté de sa grand-mère Pilar..."il n'y avait pas de famille, il n'y avait en fait personne".

     

    Soulignons encore une fois que les parents espagnols "adoptifs" de Pilar étaient tous deux, à la surprise de nombreuses personnes, sourds de naissance. En 1922, ils étaient déjà considérés comme des personnes d'un âge avancé. Le fait que Pilar ait été adoptée en Espagne par des sourds-muets nous dit implicitement tout, soit pratiquement appliquant le principe lié aux trois petits singes :

    "ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire".

    Cependant, nous autres, ses enfants, avons appris, par le biais de Beltran, dès notre enfance qu'elle était sa "cousine" ou bien sa "protégée".

    Parmi les Clonard "juniors" on se référait toujours à Beltran comme "cousin et ami". Rien de plus.

     

    Pilar fut, par conséquent, présentée à notre père José Vicente Cecilio Guijarro et de Sotto (1919-1991), pardonnez la redondance, par le cousin et ami commun aux deux, D. Alfonso Beltran Osorio y Diez de Rivera, duc d'Albuquerque, au cours d'une réception à l'hôtel Ritz de Madrid, au mois de mai 1939.

     

    Pilar et José se fiancèrent peu de temps après, alors que hors des frontières de l'Espagne, avait éclaté la seconde guerre mondiale. Apparemment, ce fut à cette époque que Pilar se confia à son jeune époux, dans son angoisse de ne pas recevoir de lettres ou de nouvelles de sa mère Natasha, qui résidait à Paris, dans la France occupée par le troisième Reich.

     

    Finalement leur mariage se célébra le 25 novembre 1944 à Madrid. Ainsi donc, en décembre1945, naquit, également à Madrid, leur premier enfant, nommé Joseph, futur comte de Clonard IX.

     

    Ce fut aussi au cours de l'année 1944, d'après mon défunt père, que Pilar commença à recevoir des lettres et des nouvelles fraîches de Natasha, sa mère qui résidait toujours à Paris, dans un quartier résidentiel, circonscrit, selon mes souvenirs, aux VIIème, VIIIème et XVIème arrondissements.

     

    Comme habituellement, les lettres ne portaient pas de timbre et les enveloppes étaient sans adresse. Celles-ci lui étaient transmises de la main à la main àdomicile et, aux dires de mon père, étaient transportées par "courrier ou valise diplomatique". Ma mère les surnommait "les lettres de la bonnefée" et elle était remplie de joie et d'allégresse lorsqu'elle recevait l'une d'entre elles. Parfois elle reçut aussi de "petits" cadeaux, toujours les mêmes, et une grande quantité de cartes postales, toujours enblanc, avec des photos du coeur de la capitale, de la Seine.

     

    La décennie des années 40 termina chez mes parents, malgré les rationnements, pleine de joie et d'espérance. C'était alors un jeune couple heureux, débordant d'optimisme, dans une ambiance chaleureuse et relativement confortable pour l'époque. La famille avait grandi. Leurs fils, Richard et Raphaël, étaient nés en1948 et 1949, respectivement. Des moments agréables pour ceux qui, comme nous, aiment une union forte entre les membres du cercle familial.

     

    En parlant de moi, beaucoup de mes proches disaient alors que j'avais plus d'innocence qu'un "agneau nouveau-né", mais étais en même temps très remuant, farceur et espiègle, pas toujours obéissant. En fait, j'étais "le garçonnet blond aux yeux clairs, celui qui attirait le plus l'attention dans la famille", à tel point que beaucoup de mes tantes m'appelaient "le petit prince", ce qui plustard me donna à réfléchir.

     

    Vers1947, mes parents décidèrent de s'installer dans un quartier plus calme de la dénommée "prosperidad", à proximité du rond-point de "Ruiz de Alda". L'immeuble où nous habitions était de construction nouvelle, à proximité d'un terrain de football appelé "El Carmen", autour duquel il y avait alors plusieurs chantiers de construction d'immeubles et de nombreux terrains vagues, d'accès libre. C'est dans cet environnement que nous, jeunes enfants, jouions entre nous en toute liberté.

     

    En 1951, il y eut une série d'événements qui m'ont profondément marqué jusqu'à l'âge adulte et ont interrompu la quiétude de notre foyer. Il s'agit d'au moins deux attentats criminels à ma propre vie, c'est-à-dire celle du neuvième comte de Clonard. Ce sont des détails désagréables à évoquer et, pour cette raison, jevais les citer brièvement.

     

    1. Fin mai, un couple de jeunes gens me neutralisèrent et m'emmenèrent près d'un chantier où se trouvaient des monticules de sable humide de rivière, fraîchement déchargé des camions à bennes basculantes (sans doute pour préparer le béton). Ils m'enterrèrent précipitamment, la tête vers le bas, dans l'un des monticules. Instinctivement je m'étais protégé la bouche et le nez avec mon bras gauche ettenant comte du fait que le sable encore récent avait conservé sa porosité, je pus respirer lentement pendant un certain temps. En agitant les jambes, je réussis à laisser en vue mes pieds et unepartie de celles-ci, sans cesser de les remuer, jusqu'à ce que des dames qui passaient tout près se rendirent compte, voyant comment j'agitais mes membres inférieurs et comment le reste de mon corps demeurait enterré.

     

    Ce sont elles qui me sauvèrent, me tirant hors du monticule de sable. J'avais les yeux, lesoreilles et le nez bouchés, et la bouche pleine d'un mélange de sable et de salive, montrant les premiers signes d'asphyxie. Pour cette raison, je fus conduit à un poste de secours tandis que mes parents consternés apprirent par notre bonne d'enfant et par la police l'attaque dont j'avais été victime. Aucune plainte ne fut déposée et mes parents demandèrent aux autorités de stopper tout type d'enquête.

     

    2. fin juillet, tandis que je jouais, en sautant dans la rue, attendant que l'on me donnât mon tricycle, uncouple de jeunes gens, postés au coin d'une entrée d'immeuble, m'engouffrèrent dans une sorte de sac en toile rude, comme ceux qu'utilisent les services postaux. Ils me dirent : " ne pleure pas, c'est seulement un jeu - tu vas voir quelle bonne surprise nous allons te donner". Peu de temps après, je me retrouvai face à un mur blanchâtre avec "un grand trou" dans sa partie supérieure droite. En un instant, je me vis de l'autre côté du mur, gisant sur le sol, où tout était dans l'obscurité.

    Puis ils se glissèrent eux-mêmes par le dit trou, allumèrent des lanternes et se précipitèrent avec moi à l'intérieur d'un tunnel assez long, où il n'y avait rien, ni personne. Il est possible qu'ils m'emmenèrent àl'intérieur à plus de 500 mètres. L'un d'eux me dit : "ne bouge pas de là, c'est dangereux et tu pourrais tomber dans une fosse" et l'autre ajouta "n'appelle personne car personne ne pourra t'entendre". Ce qui est certain c'est que j'étais pris de tremblements de la panique que je ressentis en les voyant s'éloigner, puis disparaître complètement, hors de vue. Je ne pouvais plus distinguerquoi que ce soit et ne savais pas non plus où j'étais. Brusquement, et malgré mon jeune âge, je pris conscience que la "mort était sur mes talons" et que pleurer n'était que pure impuissance. Je me rappelle qu'il faisait jour lorsque j'étais entré dans cette caverne et que quand la police me retrouva, il faisait nuit dehors.

     

    En réalité, ces "bourreaux" m'avaient introduit dans un refuge anti-aérien inachevé,dont la construction avait été commencée durant la guerre civile (1936-1939). Le mur blanchâtre était celui qui scellait l'entrée principale de l'un de ses accès, presque à la limite de la zone pavillonnaire "del Rayo" qui est, de nos jours, la prolongation de l'avenue "Principe de Vergara", cela dit, pratiquement en face du Conservatoire National. Ce fut une dame, appelée "Ana" qui habitait une vieille masure proche de l'entrée, et qui s'était rendue compte que les cellement de l'entrée avait été cassé de façon à laisser un passage pour des personnes de taille moyenne, en avait averti la police, en ajoutant :"dépêchez-vous !!!... j'ai le pressentiment que cet enfant est ici à l'intérieur et qu'il est encore vivant".

     

    C'est grâce à cette femme, que jamais je n'oublierai, que la police est entrée dans la caverne munie de pics, de cordes, de lampes de carbure et de lanternes, qui furent les premières choses que je vis, couché à même le sol, car je peux me rappeler qu'au moment de mon sauvetage je n'avais même pas la force de faire un pas. Il n'y eut pas de plainte déposée et mes parents demandèrent aux autorités d'alors de stopper toute enquête. Je souffris de tremblements de panique et de cauchemars durant plusieurs semaines, après avoir passsé au moins deux jours à l'hôpital. Mesparents ne parlèrent de cet événement ni avec la famille, ni avec leurs amis. A l'exception des témoins, tout resta dans le secret.

     

    J'aurais plus à dire là-dessus mais je pense que cela est suffisant. C'est au moins ce que me dicte le coeur.

     

    A la fin août 1951, un beau matin, arriva chez nous, par surprise, une de mes tantes (Guijarro). Elle ne se rendit même pas compte que j'étais en train de jouer dans le hall d'entrée de l'immeuble. Je l'appelai pour nous faire la bise. Alors elle m'emmena par la main jusqu'à la porte de notre appartement. Celle-ci s'ouvrit. Mon père apparut avec un paquet rudimentaire, fait de papier d'emballage et de corde, qui contenait tous mes effets personnels. Je vis tout le monde en larmes à la maison. Ma mère pleurait, complètement affligée, puis finalement entra dans sa chambre. Mon père me dit :"Pepito (mon prénom familier), nous n'avons pas de temps, tu dois partir tout de suite pour aller voir ton grand-père et rester avec lui à Logroño. Ne t'inquiète pas, mon fils, tout ira bien et tu vas bien t'amuser avec ton Papi et ta tante qui t'aiment beaucoup". Cette scène ne dura même pas cinq minutes. Un taxi attendait dans la rue pour nous conduire à la station du Midi, ma tante et moi.

     

    Nous sommes allés jusqu'au train en courant. Quelques minutes plustard, c'était l'heure de départ de l'Express en direction de Logroño, passant par "Castejón". Je m'en rappelle encore par les commentaires des adultes.

     

    A Logroño, j'ai passé des années heureuses en compagnie de mon grand-père. Enseptembre 1951, je commençai ma première année d'école primaire au collège des Frères Maristes. Je fus un bon élève et un ami loyal, avec un grand nombre de camarades de classe. Je me fis au caractère et à la façon d'être de la Rioja. Je m'habituai également à vivre sans mes parents : ce fut un dur apprentissage. J'appris plustard qu'ils ne pouvaient pas m'écrire, ni m'appeler par téléphone, et encoremoins venir me voir à Logroño. Il leur était seulement permis un appel téléphonique par an, coïncidant avec la veille de mon anniversaire, et ils pouvaient, à cette occasion, m'envoyer un paquet, pesant moins de 2 kg.

     

    Personne n'était autorisé à me faire des photos, à tel point que je fis ma première communion en 1953, complètement seul, ainsi que je peux affirmer que je suis l'unique personne de ma famille qui n'a pas de photo de cette chère et solennelle célébration, ceci malgré mes sanglots et mes pleurs insistants pour obtenir à tout prix une photo.

     

    Enfin, toute l'Europe apprit que Staline était mort le 5 mars 1953 (laissant derrière lui près de 50millions de victimes assassinées). Peu de temps après, Nikita Krouchtchov, le nouveau leader soviétique, commença la "déstalinisation" et la rupture du "culte à lapersonnalité", typique de Staline. Un peu d'air frais pénétra dans la Russie soviétique de ces années-là.

     

    Mais le plus important pour les russes réfugiés à l'étranger fut le fait que Krouchtchov rompit peu à peu l' "étroite collaboration existant entre le KGB (services secrets russes) et les organes de l' "Internationale Communiste" qui opéraient, causant d'importants dégâts, dans tous les pays d'Europe Occidentale, y compris l'Espagne, bien entendu, malgré la ceinture de sécurité et le système de représailles établis, à mon avis de façon cohérente, par le Général Franco.

     

    Durant ce temps, j'appris beaucoup de mon grand-père, par exemple : tout ce qu iconcernait le Légat Historique des Clonard-Borbón, que lui, à cette époque,connaissait par coeur. Par contre, il n'eut pour moi pas un seul mot sur ma Famille Romanov, se limitant à affirmer, en diverses occasions, que ma mère était une "grande dame". A ce propos, elle-même avait l'habitude plus tard d'ajouter, à part : "mon fils, je ne vis pas ma propre vie", ce qui par mon manque de connaissance sur son passé et l'histoire de ses ancêtres, résultait difficile à comprendre, même avec de la bonne volonté.

     

    Le 31 mai 1956, naquit mon unique soeur, Rosario, qui toujours aujourd'hui est pratiquement le "vivant portrait" de notre mère Pilar et de Natasha, bien que Pilar eût également une ressemblance avec ma bisaïeule Maria Feodorovna von Schleswig (1847-1928), lorsqu'elle était une jeune princesse danoise.

     

    L'été 1958, mes parents décidèrent- après s'être fait bien conseiller - que mon séjour à Logroño avec mon cher grand-père avait pris fin. Mon retour fut, d'une certaine façon, également traumatique, car je ne fus informé de rien et n'eus même pas le temps, ni l'occasion, de faire mes adieux à certains de mes amis de la Rioja que j'aimais comme de véritables frères. Il ne me fut pas mentionné non plus qu'il s'agissait d'un retour définitif...tout restait en suspens...jusqu'à ce que, en septembre, étant toujours à Madrid, mes parents m'inscrivirent à l' "Institut Ramiro de Maetzu" (considéré alors comme le meilleur d'Espagne) pour entrer en classe de "troisième B - Rioja" (quelle coïncidence !). je commençai ainsi l'une des étapes les plus heureuses de ma vie, ayant des compagnons et des professeurs formidables. A partir de 1959, et malgré la sévère discipline de "Ramiro", je respirais ma liberté, ou ce qui revient au même, je me sentais libre et délivré des cauchemars qui m'assaillaient encore parfois à Logroño.

     

    Nous avions même du temps pour réaliser quelques espiègleries avec les filles du collège des"Soeurs irlandaises de la rue Velazquez" ou de préparer des "guerillas" contre ceux du "Collège Maravillas" de la zone pavillonnaire "du Viso". Nous distribuions ou recevions des "tartes" mais personne ne nous réprimandait pour cela.

     

    Il est curieux qu'après tant d'années, en 2010, j'ai renoué amitié avec l'un de mes compagnons de l'époque et tous deux nous nous souvenons encore de nos "codes d'honneur "d'adolescents" et "ramiriens".

     

    De même, à partir de 1958, ma mère me permettait parfois de voir le contenu de son"coffret de souvenirs", cependant sans avoir le droit d'en emprunter quoi que ce soit. A l'intérieur du coffret se trouvaient :

     

    . Un ensemble de lettres, dont les enveloppes étaient toutes identiques, bien ordonnées par paquets de plus ou moins 25, tous sans en-tête, ni timbre et sans adresses . Il y en avait facilement 200. Ma mère, Pilar, m'informa qu'il m'était défendu d'en lire, ne serait-ce qu'une seule, et même de les sortir de leurs enveloppes respectives. En réalité, toutes ces lettres étaient de sa propre mère Natasha.

     

    . Une collection de cartes postales de Paris, en blanc, sans aucune trace d'écriture ; leur finalité étant, selon moi, de montrer à Pilar comment était la ville où résidait sa mère, Natasha.

     

    . Un oeuf de Pâques en or, décoré à l'extérieur, bien qu'il ne fût pas de Fabergé, sans doute plus modeste, mais similaire quant à l'esthétique. Il renfermait à l'intérieur deux ou trois oeufs plus petits.

     

    . Une grande boìte en carton (comme celles utilisées pour les robes) contenant plusieurs centaines de feuilles de laurier en or, que sa mère lui envoyait dans les enveloppes avec le courrier, très probablement afin de pouvoir les échanger contre de l'argent en cas de nécessité.

     

    Tous ces souvenirs de ma mère disparurent de son domicile entre juin 1978 et le 14 aût 1979. La première date correspond à une visite que je fis à Madrid deux mois après son opération d'extirpation d'une tumeur maligne.

    La seconde correspond au jour de son décès. Durant ce laps de temps, ma mère étant déjà dans un état très grave, le "coffret de souvenirs" disparut du foyer familial.

    Seul, Dieu sait où il peut se trouver, s'il existe encore. Je ne peux cependant pas oublier de penser qu'en 1979 le Régime de l'Union Soviétique lui produisait une véritable panique.

     

    Mes soupçons se tournent vers une très belle dame, de type nordique ou russe, coiffée avec des nattes relevées sur la tête, à la russe, et qui avait coutume de lui rendre visite certains après-midi, à partir de 1967. La particularité était que ma mère avait prévenu ses enfants ainsi que mon père de sortir de la maison et de la laisser seule avec elle, car aucun de nous n'était admis à écouter quoi que ce soit de leurs conversations. Il n'était pas étrange, pour notre part, de téléphoner à la maison pour demander "si nous pouvions monter".

     

    Il est fort possible que, par son biais, ma mère put recevoir des entrées pour assister à des concerts, des récitals ou des ballets russes présents à Madrid et auxquels elle nous invitait toujours, enthousiasmée.

     

    Le jour le plus triste de la vie de Pilar en Espagne, selon mon père, fut lorsqu'elle apprit, au travers de ses propres canaux d'information, que nous autres n'avons jamais connus (excepté celui de Beltran), que sa Mère, la Princesse Natalia Romanova-Brassova était décédée dans la plus grande misère, à cause d'une tumeur maligne, le 26 janvier 1952, dans un hôpital de bienfaisance parisien.

     

    Les sacrifices de la mère et de sa fille pour garder un redoutable et épouvantable secret sur le massacre des Romanovs en 1918 (et d'autres postérieurs) eurent pour résultat fructueux qu'au jour d'aujourd'hui, en novembre 2010, nous pouvons affirmer, nous leurs enfants et petits-enfants, que la descendance du Grand-duc et dernier Tsar de Russie, Michel II Romanov-Holstein-Gottorp et Schleswig, est toujours en vie et présente en 4 branches principales.

     

    Pour conclure, Pilar fut une "Grande Dame" à la beauté délicate, au caractère résolu, qui n'a jamais parlé ouvertement à sa famille (ses enfants) sur ses véritables origines. Elle a cependant souvent fait appel au langage des symboles, utilisant les "cadeaux de son enfance", ainsi que d'autres souvenirs et objets très évocateurs de ses origines.

     

    L'étude de son ADN et de son empreinte génétique (analyse mitochondriale incluse), en ajoutant, par ailleurs, les tests cohérents sur ses descendants, ont été dûment réalisés et protégés. Ce matériel génétique est réservé aux "Autorités compétentes" qui se justifient comme telles, ainsi qu'à nos cousins et cousines résidant dans différentes nations de par le monde.

     

    Son "empreinte génétique" elle-même, analysée récemment, démontre qu'elle est une nièce du tsar Nicolas II et de son frère Georges Romanov, GD. de Russie décédé en 1899 de tuberculose.


    MAISON ROMANOV-HOLSTEIN-GOTTORP-SCHLESWIG.

     

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    Monsieur Pierre Gilliard, french tutor to Tsar Nicholas II's children

      

    Alors que le train qui amène Nicolas II, sa famille et quelques domestiques arrive à Ekaterinbourg, Pierre Gilliard est séparé du groupe et mis sous bonne garde dans un wagon de 4e classe.

      

    Après la tuerie, il est libéré ce qui lui permet de faire une enquête qui narre dans ce livre témoignage. En mars 1920, il se retrouve à Kharbine où il rencontre le général Ditériks et N. Solokof sous la menace des rouges. «Que faire des documents de l'enquête ? Ou les mettre en lieu sûr ?»

     

     

    Alexei and his caregiver/teacher P. Gilliard.  

    Une tentative de les remettre au haut commissaire d'Angleterre sur le départ pour Pékin échoue car ce dernier refuse. C'est en contactant le général Janin de la Mission militaire française qui se trouvait à Kharbine.

      

    Ce dernier accepte car «il ne sera pas dit qu'un général français aura refusé les reliques de celui qui fut le fidèle allié de la France».

    Alors qu'il charge les caisses dans le train de la Mission française, un groupe de quelques individus tentèrent de l'empêcher.

      

    Mais il court et ainsi, le 19 mars 1920, le coffret contenant les reliques de la famille impériale est à l'abri. Où est-il maintenant?

    «Plus rien ne me retenait en Sibérie. J'avais le sentiment d'avoir rempli envers ceux auxquels m'attachaient de si poignants souvenirs, le dernier devoir qu'il me fut possible de leur rendre sur le sol même où s'était accomplie leur tragique destin.»

     

     

    girardin gilliard

     

    Précepteur des Romanov: le destin russe de Pierre Gilliard

    de Daniel Girardin, Actes Sud, 2005. BDG Td 786

     

     

     

    Dans “Précepteur des Romanov: le destin russe de Pierre Gilliard” de Daniel Girardin, ce dernier décrit plus en détail le voyage de retour en Suiisse de Pierre Gilliard. Après avoir été arrêté dans un wagon durant la nuit du massacre de la famille des Romanov, Gilliard est libéré. Le 8 novembre 1919, il quitte Omsk cinq jours avant que les troupes bolcheviques prennent la vie.

      

    En page 13, Girardin écrit: «Citoyen d'un pays neutre, Gilliard se bat aux côtés des Alliés sous l'uniforme français. Un fait rare, passible même de prison en Suisse.» Pierre Gilliard rejoint le général Janin, qu'il avait connu à Moghilev, au quartier général russe en 1915, et qui était chargé d'organiser la retraite à travers toute la Sibérie, d'Omsk à Vladivostock.

      

    Page 15, «Gilliard relate les rapports faisant état de dépôts entiers trouvés par les bolcheviques, lors de leur avance fin 1919, et qui contenaient tout ce qui avait été volé aux Alliés par l'entourage de Koltchak pour son profit personnel: des milliers de selles, des centaines de milliers de bottes et d'uniformes envoyés par les Anglais, des tonnes de nourriture, des munitions, des armes, et même l'argent que le Mikado envoyait au titre de l'aide de guerre…

      Tsarevitch Alexei sitting with his french tutor Pierre Gilliard.

    Dans un rapport confidentiel rédigé par Gilliard pour le département des Affaires étrangères, dès son retour en 1920, il exprime de vives critiques à l'encontre des Anglais et des Français : S'il s'était trouvé alors en Sibérie des représentants de l'Entente doués d'un sens politique réel, ils auraient compris que seul un gouvernement dans la formation duquel figureraient en majeure partie les éléments de gauche donnerait des garanties suffisantes et serait susceptible de grouper toutes les forces dans la lutte contre le bolchevisme.

      

    Gilliard rappelle que les gouvernements de Samara et d'Omsk, renversés par Koltchak, comprenaient des membres de la Constituante élus sous le gouvernement Kerenski, et que Ie dictateur s'entoura soit de personnalités qui n'avaient rien oublié et rien appris, soit de personnages qui mirent à sac la caisse publique et couvrirent toutes les infamies commises par leurs subordonnés.

     

      Alexei and Pierre Gilliard

    Au printemps 1919, lorsque les troupes françaises et anglaises sont évacuées, Gilliard pense à rentrer en Suisse : Me sentant mal en point, j'étais bien décidé à ne pas laisser ma carcasse dans ce trou puant d'Omsk et à me barrer au plus tôt, écrit-il à son père, dont il n a plus aucune nouvelle depuis plus de dix-huit mois.

    Alexei, Pierre Gilliard, & Joy  

    Mais il a quelques bonnes raisons de rester encore en Russie. D'abord il collabore étroitement à l'enquête sur l'assassinat de la famille impériale avec le juge d'instruction Nicolas Sokolov, qui est devenu un ami.

      

    Je ne voudrais pas quitter la Russie avant que l'enquête sur le meurtre ait été terminée. En effet ce drame effroyable est encore loin d'être éclairci, il y a encore bien des points qui n'ont pas été établis avec certitude et l'on ne sait encore les circonstances dans lesquelles la famille a péri. Je crois cependant que l'enquête va aboutir et qu'on sera bientôt fixés sur ce point.

    Monsieur Pierre Gilliard, French tutor to Tsar Nicholas II's children.After the Revolution he escaped and married Grand Duchess Anastasia's nurse maid "Shura" Alexandra Tegleva. Pierre did more than anyone else to try and dispute the claims of Anastasia claimant Anna Anderson.  He co-wrote a book on the matter and testified at Anderson's court case. 

      

    A Omsk, au service de l'état-major, Gilliard est bien placé pour suivre l'enquête, supervisée directement par le bras droit de Koltchak, le général Mikhail Dieterichs.

    French Tutor Pierre Gilliard and Tsarevich Alexei  

    Dieterichs s'intéresse au dossier à titre personnel parce qu'ill espère mettre la main sur les bijoux des Romanov, ceux d'entre eux du moins qui auraient échappé aux bolcheviques et qu'il pense cachés dans un endroit secret.

      

    In the Alexander Palace Park

    From left: Vassili Dolgurukov, Pierre Gilliard, Countess Anastasia Hendrikova, Baroness Sophie Buxhoeveden, Countess Benckendorff (seated), Count Benckendorff, unknown; photo taken July 31, 1917.

      

    En quoi il n'a pas tout à fait tort.

    En septembre 1919, Gilliard est sur le point de quitter la Sibérie. Il y renonce momentanément en raison de l'insistance de Janin, qui n'a à disposition que peu d'officiers maîtrisant parfaitement le russe.

      

    Difficile pourtant de se battre si loin pour une cause si douteuse, quand partout ailleurs c'est la paix.

     

    Tatiana with Anastasia and Ortino

    Above: Tatiana holds her dog Ortino in her lap with her sister Anastasia alongside. This photo was taken in the Imperial Park during their imprisonment. 

     

     

    C'est que lorsque j'ai parlé de me mettre en route, on m'a demandé de rester encore quelque temps. J'aurais été bien mal venu de répondre par une fin de non-recevoir.

    En Sibérie, il a des soucis financiers, car tour est hors de prix. Il a beaucoup dépensé lorsqu'il était en captivité à Tobolsk avec l'empereur et sa famille. Il a aussi généreusement aidé nombre d'amis restés dans la capitale, achetant et envoyant tout ce qu'il pouvait trouver sur place.

      

    Tatiana in the Alexander Palace Park

    From the left; a palace servant, a guard and Grand Duchess Tatiana; carrying sod in the Alexander Palace park during the imprisonment of the Imperial Family

      

      

    Le retour en Europe par bateau depuis Vladivostok, si par miracle il peut embarquer coûtera au moins 10'000 roubles, dix fois le prix d'un trajet normal Moscou-Lausanne par voie terrestre !

    Et Glilliard a besoin de deux billets, car il ne rentre pas seul. Il veut emmener Alexandra Alexandrovna Tegleva, son amie. La situation de sa compagne est très délicate, car elle a travaillé dix ans pour les Romanov.

      

    Countess Anastasia Hedrikova and Baroness Sophie Buxhoveden in 1917

      

    A ce titre, elle est directement menacée, aucun proche de la famille n'ayant été épargné. Russe et en pleine guerre civile, il lui est difficile d'obtenir un passeport pour partir à l'étranger. Par crainte de représailles autant que par pudeur, Gilliard ne parle pratiquement jamais d'Alexandra, qu'il épousera en 1922 clans la très belle église de Grandson, à quelques kilomètres de la propriété familiale de Fiez.

     

    Alexandra Tegleva était gouvernante des grandes-duchesses, qui l'appelaient Sasha. Anastasia, dont elle avait la charge éducative, l'appelait Shura. Au service impérial, il y avait une règle incontournable, celle du célibat imposé aux employés de confiance qui partageaient la vie de la famille.

      

    ce qui explique peut-être qu'elle ait été si proche de Gilliard pendant toutes ces années sans qu'il soit fait état de leur relation. Il l'a en revanche beaucoup photographiée.

    Après la révolution de février 1917, Alexandra Tegleva partagea la captivité des Romanov à Tsarkoïe-Selo puis à Tobolsk. Elle vivra ensuite avec Gilliard à Tioumen, d'abord dans un wagon puis, malade, chez un marchand qui les recueillera.

      

    Ils resteront ensuite à Omsk avant qu'elle ne rejoigne Verkhné-Oudinsk, une ville sous contrôle japonais le long de la ligne du transsibérien. Pour l'instant elle y est en sécurité avec la femme du général Dieterichs.

      

    Toutes deux s'occupent d'un orphelinat qu'elles ont emmené lorsque les combats se sont approchés d'Omsk.

    Gilliard, qui est dans le transsibérien, espère Ia revoir dans quelques semaines si tout va bien, après des mois de séparation.

      

    A Novo-Nikolaïevsk, à 500 kilomètres seulement d'Omsk, vingt-deux convois ont déjà été repris par les bolcheviques, qui en captureront encore cent soixante au moins dans les semaines suivantes. Les attaques, les grèves et la pénurie de charbon contribuent à retarder les trains.

      

    Le 16 décembre 1919, Gilliard est bloqué avec Janin en gare d'Irkoutsk par une insurrection socialiste-révolutionnaire. Les combats se poursuivent durant plusieurs jours, puis les troupes gouvernementales passèrent les unes après les autres aux insurgés.

    Le train de Gilliard quitte Irkoutsk au moment où celui de Koltchak entre en gare, traqué par la cavalerie bolchevique…

    Page 20: A Verkhné-Oudinsk, Gilliard rejoint Alexandra Tegleva. Tous deux repartent à la fin du mois de janvier 1920 par le train personnel du général Janin. […]

      

    Maison Ipatiev

      

    A la fin du mois de février, ils atteignent Harbon où Gilliard retrouve Nicolas Sokolov qui garde nuit et jour son précieux dossier d'enquête, ainsi qu'une malette de cuir contenant des restes humain trouvés dans la clairière des Quatre-Frères, près de Ekaterinbourg, réputé être de la famille impériale.

    Page 21. Gilliard persuade alors le général Janin de prendre à titre personnel les exemplaires du dossier en leur possession et de les acheminer en France, avec la malette de restes humains.

      

      

    C'est ainsi que le 20 mars dans la nuit noire, Gilliard, Solokov et Dieterichs transportent les trois lourdes valises de documents dans le train de Janin, en gare d'Harbin.

    Page 22. Au dernier moment, ils sont interceptés par des individus armés. Nous nous élançâmes au pas de course et, un instant plus tard., nous arrivions au wagon du général dont les sentinelles s'étaient portées à notre rencontre. Le lendemain, Dieterichs amène encore à Janin un lot de morceaux d'os calcinés, de graisse humaine et de cheveux qui avaient été récupérés par les enquêteurs.

    Janin emmène les documents er les restes humains à Pékin, puis Shanghai, d'où ils sont embarqués le 20 mai 1920 avec les documents personnels et les photographies de Gilliard. Le tout arrivera en juillet 190 à Marseille. Janin avait prévu de remettre les dossiers et la mallette au grand-duc Nicolas Nicolaïevitch, un oncle du tsar déchu, réfugié en France.

      

    Mais personne ne viendra réceptionner les colis sur le quai.

      

    Le grand-duc ne croit pas encore à la mort de Nicolas Romanov et il réfute l'enquête menée par un juge qu'il croit être socialiste. Les dossiers et la mallette seront alors remis trois mois plus tard à Michel de Guirs, le chef de la diplomatie russe blanche en exil, qui cachera les dossiers dans le coffre d'une banque parisienne, d'où ils seront emmenés par les nazis pendant la guerre pour être ensuite récupérés, en partie du moins, par les Soviétiques, cette fois à Berlin.

      

    Les restes humains sont emmurés depuis 1950 à Uccle, dans l'église saint-Job (Patriacat de Moscou, Eglise russe orthodoxe hors frontières, Paroisse Saint-Job, Uccle (Bruxelles), qui est consacrée à la famille impériale.

     

      

    Au début du mois d'avril 1920, Pierre Gilliard et Alexandra Tegleva atteignent enfin Vladivostok.

      

    Grâce au général Janin, tous d'eux trouvent place à bord d'un navire américain. Un vrai miracle. Mais à leurs frais, précise Gilliard. Ils montent avec soulagement à bord de l'ancien Kronprinzessin Cäcilie, une prise de guerre rebaptisée Mount Vernon. Le tirant d'eau du paquebot est si important qu'il ne peut passer par le canal de Suez.


    Page 23: voilà embarqués pour une traversée du Pacifique, de l'Atlantique et de la Méditerranée, suivant une route qui passera successivement par le Japon, San Francisco, le canal de Panama et Gibraltar.

    De Norfolk, le 19 juin 1920, où ils sont bloqués trois semaines en raison d'une avarie, Gilliard écrit à son père : J'ai encore peine à croire que Je suis sorti de cet enfer qu'est la Sibérie depuis six mois.

      

    Ce que j'ai vu de misères et d'horreurs dépasse tout ce que vous pouvez imaginer.

      

    J'ai hébergé dans ma chambre à Omsk la princesse Galitzine et ses cinq enfants, dont un bébé de deux ans, mais je n'ai pas pu les sauver […] J'ai été plus heureux pour la famille Lapouchine [illisible] que j'ai pu ramener en Chine où elle est pour le moment en sûreté.

    Le 9 août, Gilliard et sa compagne débarquent à Trieste. Après avoir transité par Prague où Gilliard devait encore être déconsigné - il voyage depuis Vladivostok avec le statut d'officier de l'armée tchèque -, ils rejoignent enfin la Suisse.

      

    J'avais passé près de trois ans en Sibérie dans les circonstances les plus tragiques qui se puissent imaginer. Et je gardais tout vibrant le souvenir du drame poignant auquel j'avais été si intimement mêlé. J

      

    e venais d'assister à l'effondrement d'un des plus grands empires qui fut au monde aux côtés de ceux qui en avaient été les maîtres.



    Mais Gilliard n'est pas au bout de ses surprises. Il découvre dans la presse d'innombrables récits dans lesquels se mêlent rumeurs et désinformations. Nombre de grandes-duchesses et de faux tsarévitchs apparaissent en Allemagne, aux Etats-Unis, en France et en Allemagne.

      

    Un véritable fantasme qui va se prolonger durant tout le XXe siècle, et dont la fausse Anastasia, bête noire de Gilliard, deviendra bientôt l'expression la plus populaire.

      

    Mais lorsqu'il lit dans un journal le récit de sa propre mort, soi-disant fusillé aux côtés de la famille impériale, et ceci par un “témoin oclaire”, il décide de réagir. Il entame une série d'articles pour la revue L'Illustraton, qui formeront le corps d'un livre qu'il publiera bientôt.

    Pierre Gilliard, Sur le bolchevisme, rapport dactylographié de 9 pages, 1920, BCU/Lausanne/fonds Pierre Gilliard/IS 1916, Ab 8.

     

     http://www.fonjallaz.net/Communisme/N2/Massacre-famille-tsar/pierre-gilliard/epilogue.html

     

    Le destin tragique destin de Nicolas II et de sa famille, Pierre Gilliard, Payot, Paris, 1922, BDG Te 7336

    Treize années à la cour de Russie par Pierre Gilliard, ancien précepteur du grand-duc héritier Alexis Nicolaïévitch

    D'où est extrait le chapitre 22

    Epilogue et retour en Suisse.

    Où se trouvent les documents et reliques ramenés par Pierre Gilliard?

    Précepteur des Romanov, le destin russe de Pierre Gilliard, Daniel Girardin, Actes Sud, 2005

     

    Emprisonnée à Tsarko-Celo, la famille Romanov crée un potager

     

    tsar Tsarko-Celo

     

    Ensuite, forcés à l'exil, ils sont emprisonnés à Tobolsk

     

    Tobolsk
    La famille impériale prend le chaud

     

    De ce témoignage de Pierre Gilliard, il ressort que:

    • Le tsar Nicolas II a été tué parce qu'il était totalement opposé à la capitulation de Brest-Litovsk, traité par lequel remplit son contrat avec l'Allemagne impériale qui lui a permis de rentrer en Russie avec 40 millions de marks-or.
    • Lénine et Sverdlov sont les commanditaires de cette tuerie.
    • (Page 254) Le régime de Lénine a fait organiser un procès pour accuser les Socialistes-Révolutionnaires. «En septembre 1919, vingt-huit personnes, accusées faussement d'avoir pris part au meurtre de la famille impériale, sont arrêtées par eux à Perm et jugées. Cinq d'entre elles sont condamnées à mort et exécutées.»
    • (Page 254) Dans la nuit du 17 au 18 juillet, vingt-quatre heures après le crime d'Ekaterinbourg, on vint chercher et, sous prétexte de les emmener dans une autre ville, on les conduisit en voiture à quelque douze verstes d'Alapaevsk. c'est là, dans une forêt, qu'ifs furent mis à mort. Leurs corps furent jetés dans un puits de mine. Il s'agit de: La grande-duchesse Elisabeth Féodorovna, soeur de l'impératrice, le grand-duc Serge Michailovitch, cousin de l'empereur, les princes Jean, Constantin et lgor, fils du grand-duc Constantin, et le prince Parée, fils du grand-duc Paul, avaient été arrêtes au printemps 1918 et conduits dans la petite ville d'Alapaevsk, située à cent cinquante verstes au nord d'Ekaterinbourg.
    • Le 20 juillet, le gouvernement de Lénine annonce l'exécution de Nicolas II mais prétend que la famille de Romanof a été transférée d'Ekaterinbourg dans un autre endroit plus sûr.
    • Page 250: Pourquoi ces hommes prennent-ils tant de soin à faire disparaître toute trace de leur action ? Pourquoi, alors qu'ils prétendent faire oeuvre de justiciers, cachent-ils comme des criminels ? Et de qui se cachent-ils ?

     

    CHAPITRE XXII

    LES CIRCONSTANCES DU CRIME ÉTABLIES PAR L'ENQUETE 236

    Dans les pages qui vont suivre, j'exposerai les circonstances du meurtre de la famille impériale, telles qu'elles ressortent des dépositions des témoins et des pièces de l'instruction. Des six forts volumes manuscrits où elle est consignée j'ai extrait les faits essentiels de ce drame au sujet duquel, hélas ! ne subsiste plus aucun doute. L'impression que l'on ressent à sa lecture de ces documents est celle d'un effroyable cauchemar, mais je ne me crois pas le droit d'en atténuer l'horreur.

    Vers la mi-avril 1918, Yankel Sverdlof, président du comité exécutif central à Moscou, cédant à ta pression de l'Allemagne (1), envoya le commissaire Yakovlef à Tobolsk pour procéder au transfert de la famille impériale. ce dernier avait reçu l'ordre de la conduire à Moscou ou à Pétrograd. Il rencontra toutefois dans l'exécution de sa mission une résistance qu'il s'efforça de vaincre, ainsi que l'a établi l'enquête. cette résis-

    1. Le but que poursuivait l'Allemagne, c'était une restauration monarchique en faveur de l'empereur ou du tsarévitch, à la condition que le traité de Brest-Litovsk fût reconnu. et que la Russie devint l'alliée de l'Allemagne. Ce plan échoua grâce à ta résistance de l'empereur Nicolas II qui fut probablement victime de sa fidélité à ses Alliés.

    LES CIRCONSTANCES DU CRIME 237

    tance avait été organisée parle gouvernement régional de l'Oural, dont le siège était à Ekaterinbourg. C'est lui qui prépara, à l'insu de Yakovlef, le guet-apens qui devait permettre de s'emparer de l'empereur à son passage. Mais il paraît établi que ce projet avait reçu l'approbation secrète de Moscou. Il est plus que probable, en effet, que Sverdlof joua double jeu et que tout en feignant d'obtempérer aux instances du général baron de Mirbach, à Moscou, il s'entendit avec les commissaires d'Ekaterinbourg pour ne pas laisser échapper le tsar. Quoi qu'il en soit, l'installation de l'empereur à Ekaterinbourg fut une improvisation. En deux jours, le marchand lpatief était délogé de sa maison, et l'on se mit à construire une forte clôture de planches qui s'élevait jusqu'au haut des fenêtres du deuxième étage.

    C'est là que furent conduits, le 30 avril, l'empereur, l'impératrice, la grande-duchesse Marie Nicolaïévna, le Dr Botkine et les trois serviteurs qui les accompagnaient: Anna Démidova, femme de chambre de l'impératrice, Tchémadourof, valet de chambre de l'empereur, et Sèdnief, valet de pied des grandes-duchesses.

    Au début, la garde était formée de soldats que l'on prenait au hasard et qui changeaient fréquemment. Plus tard, ce furent exclusivement des ouvriers de l'usine de Sissert et de ta fabrique des frères Zlokazof qui la composèrent. Ils avaient à leur tête le commissaire Avdief, commandant de «la maison à destination spéciale» - s'est ainsi que l'on désignait la maison Ipatief.

     

    maison Ipatief
    Devenue «maison à destination spéciale», une double palissades en fait une prison, préparation de la tuerie

    maison Ipatief

     

    238 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    grossiers et s'ingéniait avec ses subordonnés à infliger chaque jour de nouvelles humiliations à ceux dont it avait la garde. Il fallait accepter les privations, se soumettre aux vexations, se plier aux exigences et aux caprices de ces êtres vulgaires et bas.

    Dès leur arrivée à Ekaterinbourg, le 23 mai, le tsarévitch et ses trois soeurs furent conduits à la rnaison Ipatief où les attendaient leurs parents. Succédant aux angoisses de la séparation, cette réunion fut une joie immense, rnalgré les tristesses de l'heure présente et l'incertitude d'un avenir menaçant.

    Quelques heures plus tard, on amenait également Kharitonof (chef de cuisine),. le vieux Troup (laquais} et le petit Léonide Sèdnief (marmiton). Le général Tatichtchef, la comtesse Hendrikof, Mme Schneider et Volkof, valet de chambre de l'impératrice, avaient été conduits directement en prison.

     

    général Tatichtchef, la comtesse Hendrikof, Mme Schneider et Volkof

     

    Le 24, Tchérnadourof, était tombé rnalade, fût transféré à l'infirmerie de la prison; - on l'y oublia et c'est ainsi qu'il échappa miraculeusement à la mort. Quelques jours après, on emmenait à leur tour Nagornv et Sèdnief. Le petit nombre de ceux qu'on avait laissés auprès des prisonniers diminuait rapidement. Par bonheur il leur restait le Dr Botkine dont le dévouement fut admirable et quelques domestiques d'une fidélité à toute épreuve : Anne Demidova, Kharitonof, Troup et le petit Léonide Sèdnief. En ces jours de souffrances, la présence du Dr Botkine fut un grand réconfort pour les prisonniers; il les entoura de ses soins, servit d'intermédiaire entre eux et les commissaires et s'efforça de les protéger contre la grossièreté de leurs gardiens.

    L'empereur, l'impératrice et le tsarévitch occupaient la pièce qui forme l'angle de la place et ce la ruelle

    ETABLIES PAR L'ENQUETE 239

    Vosnessensky ; les quatre grandes-duchesses, la chambre voisine dont la porte avait été enlevée ; les premières nuits. n'avant pas de lit, elles couchèrent sur Ie plancher. Le docteur Botkine dormait dans le salon et la femme de chambre de l'impératrice dans la pièce qui est à l'angle de la ruelle Vosnessenskv et du jardin. Quant aux autres captifs, ils s'étaient installés dans la cuisine et la salle adjacente.

    La nuit du meurtre. la famille impériale passa par la salle a manger et la cuisine et descendit l'escalier, à droite, au-dessous du mot passage.

    L'état de santé d'Alexis Nicolaïévitch avait été aggravé par les fatigues du voyage ; il restait couché la majeure partie de la journée et, lorsqu'on sortait pour la promenade, c'était l'empereur qui le portait jusqu'au jardin.

    La famille et les domestiques prenaient leurs repas en commun avec les commissaires qui habitaient au

    240 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    même étage qu'eux, vivant ainsi dans une promiscuité de toute heure avec ces hommes grossiers qui le plus souvent étaient ivres.

    La maison avait été entourée d'une seconde clôture de planches ; elle était devenue une véritable prison-forteresse. Il y avait des postes de sentinelles à l'intérieur et à I'extérieur, des mitrailleuses dans le bâtiment

    Plan de la propriété Ipatief.

    et au jardin. La chambre du commandant - la première en entrant - était occupée par le commissaire Avdief, son adjoint Mochkine et quelques ouvriers. Le reste de la garde habitait le sous-sol, mais les hommes rnontaient souvent, à l'étage supérieur et pénétraient quand bon leur semblait dans les chambres où logeait la famille impériale.

    Cependant la religion soutenait d'une façon remarquable le courage des prisonniers. Ils avaient gardé cette foi merveilleuse qui, à Tobolsk déjà, faisait. l'admiration de leur entourage et qui leur donnait tant de force, tant de sérénité dans la souffrance. Ils étaient déjà presque détachés de ce monde. On entendait souvent l'impératrice et les grandes-duchesses chanter des airs religieux qui venaient troubler, rnalgré eux, leurs gardiens.

    Peu à peu, toutefois, ces gardiens s'humanisèrent, au

    ETABLIES PAR L'ENQUÊTE 241

    contact de leurs prisonniers. Ils furent étonnés de leur simplicité, attirés par leur douceur, subjugués par leur dignité sereine et bientôt ils se sentirent dominés par ceux qu'ils avaient cru tenir en leur pouvoir. L'ivrogne Avdief lui-même se trouva désarmé par tant de grandeur d'âme ; il eut le sentiment de son infamie. Une profonde pitié succéda chez ces hommes à la férocité du début.

    Les autorités soviétiques, à Ekaterinbourg, comprenaient :

    a) le Conseil régional de l'Outal, composé de 30 membres environ dont le président était le commissaire Biéloborodof ;
    b) le Présidtum, sorte de comité exécutif formé de quelques membres : Biéloborodof, Golochtchokine, Syromolotof, Safarof, Voïkof, etc. ;
    c) la Tchrezugtchaïka, dénomination populaire de la « Commission extraordinaire pour la lutte contre la contre-révolution et Ia spéculation », dont le centre est à Moscou et qui a ses ramifications dans toute la Russie. C'est là une organisation formidable qui est Ia base même du régime soviétique. Chaque section reçoit ses ordres directement de Moscou et les exécute per ses propres moyens. Toute Tchrezugtchaika de quelque irnportance dispose d'un détachement d'hommes sans aveu : le plus souvent des prisonniers de guerre austro-allemands, des Lettons, des Chinois, etc., qui ne sont en réalité que des bourreaux grassement retribués.

    A Ekaterinbourg, la Tchrezugtchaïka était toute-puissante, ses membres les plus influents étaient les commissaires Yourovsky, Golochtchokine, etc.

    Avdief était sous le contrôle immédiat des autres

    242 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    commissaires, membres du Présidium et de la Tchrezvytchaika. IIs ne tardèrent pas à se rendre compte du changement qui s'était opéré dans les sentiments des gardiens à I'égard de leurs prisonniers et résolurent de prendre des mesures radicales. A Moscou aussi on était inquiet, comme le prouve te télégramme suivant envoyé d'Ekaterinbourg par Biéloborodof à Sverdlof et à Golochtchokine (qui se trouvait alors à Moscou) : « Syrornolotof vient de partir pour Moscou pour organiser l'affaire selon indications du centre. Appréhensions vaines. Inutile s'inquiéter. Avdief révoqué. Mochkine arrêté. Avdief remplacé par Yourovsky. Garde intérieure changée, d'autres la remplacent. »

    Ce télégramme est du 4 juilliet.

    Ce même jour, en effet, Avdief et son adjoint Mochkine étaient arrêtés et remplacés par le commissaire Yourovsky, un Juif, et son second, Nikouline. La garde formée -cornrne il a été dit - exclusivement d'ouvriers russes, fut transférée dans une maison voisine, la maison Popof.

    Yourovsky amenait avec lui dix hommes - presgue tous des prisonniers de guerre austro-allemands « choisis » parmi les bourreaux de la Tchrezagtchaïka. A partir de ce jour, ce furent eux qui occupèrent les postes intérieurs, les postes extérieurs continuant à être fournis par la garde russe.

    La « maison à destination spéciale » était devenue une dépendance de la Tchrezagtchsika et la vie des prisonniers ne fut plus qu'un long rnartyre.

     

    signe de tsarine

     

    A cette époque, la mort de la famille impériale avait déjà été décidée à Moscou. Le télégramme cité plus haut le prouve. Syromolotof est parti pour Moscou.

    ETABLIES PAR L'ENQUÊTE 243

    « afin d'organiser l'affaire selon les indications du centre »... il va rentrer avec Golochtchokine apportant les instructions et les directives de Sverdlof. Yourovsky, en attendant, prend ses dispositions. Il sort plusieurs jours de suite à cheval, on le voit parcourir les environs, cherchant un endroit propice à ses desseins et où il puisse faire disparaître les corps de ses victimes. Et ce même homme, - cynisme qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, - s'en vient ensuite visiter le tsarévitch dans son lit !

    Plusieurs jours s'écoulent ; Golochtchokine et Syromolotof sont rentrés, tout est prêt.

    Le dimanche 14 juillet, Yourovsky fait appeler un prêtre, le Père Storojef, et autorise un service religieux. Les prisonniers sont déjà des condamnés à mort auxquels on ne saurait refuser les secours de la religion !

    Le lendemain, il donne l'ordre d'emmener le petit Léonide Sèdnief dans la maison Popov où se trouve la garde russe.

    Le 16, vers sept heures du soir, il ordonne à Paul Medviédef, en qui il avait toute confiance, - Medviédef était à la tête des ouvriers russes, - de lui apporter les douze revolvers, système Nagan, dont dispose la garde russe. Lorsque cet ordre est exécuté, il lui annonce que toute la famille impériale sera mise à mort cette nuit même et il le charge de le faire savoir plus tard aux gardes russes. Medviédef le leur communique vers dix heures.

    Un peu après minuit, Yourovskv pénètre dans les chambres occupées par les membres de la famille impériale, les réveille, ainsi que ceux qui vivent avec eux, et leur dit de se préparer à le suivre. Le prétexte qu'il leur donne est qu'on doit les emmener, qu'il y a des

    244 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    émeutes en ville et qu'en attendant ils seront plus en sécurité à l'étage inférieur.

    Tout le monde est bientôt prêt, on prend quelques menus objets et des coussins, puis l'on descend par l'escalier intérieur qui mène à la cour d'où l'on rentre dans les chambres du rez-de-chaussée. Yourovsky marche en tête avec Nikouline, puis viennent l'empereur portant Alexis Nicolarévitch, l'impératrice, les grandes-duchesses, le docteur Botkine, Anna Démidova, Kharitonof et Troup.

     

    plan tuerie ipatief

     

    La, ligne pointillé indique le trajet par la famille impériale : descendue du premier étage, elle sortit dans la cour intérieure, remonta quelques marches et retraversa toute la maison pour arriver dans la chambre où elle allait être massacrée.

    Les prisonniers s'arrêtent dans la pièce qui leur est indiquée par Yourovsky. Ils sont persuadés que l'on est, allé chercher les voitures ou les automobiles qui doivent les emmener et, comme l'attente peut être

    ÉTABLIES PAR L'ENQUÊTE 245

    longue, ils réclament des chaises. On en apporte trois. Le tsarévitch, qui ne peut rester debout à cause de sa jambe malade, s'assied au milieu de la chambre. L'empereur prend place à sa gauche, le docteur Botkine est debout à sa droite et un peu en arrière. L'impératrice s'assied près du mur (à droite de la porte par laquelle ils sont entrés), non loin de la fenêtre. On a mis un coussin sur sa chaise comme sur celle d'Alexis Nicolaiévitch. Elle a derrière elle une de ses filles, probablement Tatiana. Dans I'angle de la chambre, du même côté, Anna Démidova, - elle a gardé deux coussins dans ses bras. Les trois autres grandes-duchesses sont adossées au mur du fond et ont à leur droite dans l'angle Kharitonof et le vieux Troup.

    L'attente se prolonge. Brusquement Yourovsky rentre dans la chambre avec sept Austro-Allemands et deux de ses amis, les commissaires Ermakof et Vaganof, bourreaux attitrés de la Tchrezugtchaïka. Medviédef aussi est présent. Yourovsky s'avance et dit à l'empereur.: « Les vôtres ont voulu vous sauver, mais ils n'y ont pas réussi et nous sommes obliges de vous mettre à mort. » Il lève aussitôt son revolver et tire à bout portant sur l'empereur qui tombe foudroyé. C'est le signal d'une décharge générale. Chacun des meurtriers a choisi sa victime. Yourovsky s'est réservé I'empereur et le tsarévitch. La mort est presgue instantanée pour la plupart des prisonniers. Cependant Alexis Nicolaïévitch gémit faiblement. Yourovsky met fin à sa vie d'un coup de revolver. Anastasie Nicolaiévna n'est que blessée et se met à crier à l'approche des meurtriers; elle succombe sous les coups des baîonnettes. Anna. Démidova elle aussi, a été: épargnée grâce aux coussins derrière lesquels elle se cache. Elle se jette de côté et

     

    tuerie Nicolas II et famille
    Sont tués en même temps que la famille impériale: le Dr Botkine, Kharitonof, le vieux Troup et Anna. Démidova, leurs employés. Page 248

    Dr Botkine
    Le Dr Botkine également tué!

     

    246 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    d'autre et finit par tomber à son tour sous les coups des assassins

    Les dépositions des témoins ont permis à l'enquête de rétablir dans tous ses détails la scène effroyable du massacre. Ces témoins sont Paul Medviédef (1), I'un des meurtriers; Anatole Yakimof, qui assista certainement au drame, quoiqu'il le nie, et Philippe Proskouriakof qui raconte Ie crime d'après le récit d'autres spectateurs. Tous les trois faisaient partie de la garde de la maison Ipatief.

    Quand tout est terminé les commissaires enlèvent aux victimes leurs bijoux, et les corps sont transportes à l'aide de draps de lit et des brancards d'un traîneau jusqu'au camion automobile qui attend devant la porte de la cour, entre les deux clôtures de planches.

    Il faut se hâter avant le lever du jour. Le funèbre cortège traverse la ville encore endormie et s'achemine vers la forêt. Le commissaire Vaganof le précède à cheval, car il faut éviter toute rencontre. Comme on approche déjà de la clairière vers laquelle on se dirige, il voit venir à lui un char de paysans. C'est une femme du village de Koptiaki, qui est partie dans la nuit avec son fils et sa bru pour venir vendre son poisson à la ville. Il leur ordonne aussitôt de tourner bride et de rentrer chez eux. Pour plus de sûreté, il les accompagne en galopant à côté du char, et leur interdit sous peine

    1. Medviédef fut fait prisonnier, lors de ta prise de Perm par les troupes antlbolchéviques en février 1919. Il mourut un mois plus tard à Ekaterinbourg du typhus exanthématique.Il prétendait n'avoir assisté qu'à une partie du drame et n'avoir pas tiré lui-même. (D'autres témoins affirment le contraire.) C'est là le procédé classique auquel tous les assassins recourent pour leur défense.

     

    incinération des corps famille romanov

     

    ÉTABLIES PAR L'ENQUÊTE 249

    de mort de se retourner et de regarder en arrière. Mais la paysanne a eu le temps d'entrevoir [a grande masse sombre qui s'avançait derrière le cavalier. Rentrée au village, elle raconte ce qu'elle a vu. Les paysans intrigués partent en reconnaissance et viennent se heurter au cordon de sentinelles gui a été placé dans la forêt.

    Cependant, après de grandes difficultés, car les chemins sont très mauvais, le camion a atteint la clairière. Les cadavres sont déposés à terre puis en partie déshabillés. C'est alors que les commissaires découvrent une quantité de bijoux que les grandes-duchesses portaient cachés sous leurs vêtements. Ils s'en emparent aussitôt, mais dans leur hâte ils en laissent tomber quelques-uns sur te sol où ils sont piétinés. Les corps sont ensuite sectionnés et placés sur de grands bûchers, dont la combustion est activée par de la benzine. Les parties les plus résistantes sont détruites à l'aide d'acide sulfurique. Pendant trois jours et trois nuits les meurtriers travaillent à leur oeuvre de destruction sous la direction de Yourovsky et de ses deux amis Ermakof et Vaganof. On amène 175 kilogrammes d'acide sulfurique et plus de 300 litres de benzine de la ville à ta clairière !

    Enfin, le 20 juillet. tout est terminé. Les meurtriers font disparaître tes traces des bûchers, et les cendres sont jetées dans un puits de mine ou dispersées dans les environs de la clairière, afin que rien ne vienne révéler ce qui s'est passé.

     


    ***

     

    Pourquoi ces hommes prennent-ils tant de soin à faire disparaître toute trace de leur action ? Pourquoi, alors qu'ils prétendent faire oeuvre de justiciers,

    250 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    cachent-ils comme des criminels ? Et de qui se cachent-ils ?

    C'est Paul Medvédief qui nous le fait savoir dans sa déposition. Après le crime, Yourovsky s'approche de lui et lui dit : « Maintiens les postes extérieurs de peur que le peuple ne se révolte t » Et, les jours suivants, les sentinelles continuent à monter la garde autour de la maison vide, comme si rien ne s'était passé, comme si les clôtures renfermaient toujours les prisonniers.

    Celui qu'il faut tromper, celui qui ne doit pas savoir, c'est le peuple russe.

    Un autre fait le prouve, c'est la précaution prise, le 4 juillet, d'emmener Avdief 'et d'écarter la garde russe. Les commissaires n'avaient plus confiance en ces ouvriers des usines de Sissert et de la fabrique des frères Zlokazof, qui s'étaient pourtant ralliés à leur cause et qui étaient venus s'enrôler volontairement pour « garder Nicolas le sanguinaire ». C'est qu'ils savaient que, seuls, des forçats ou des étrangers, des bourreaux salariés, consentiraient à accomplir la besogne infâme qu'ils leur proposaient. ces bourreaux furent : Yourovsky, un Juif, Medvédief, Nikouline, Ermakof, Vaganof, forçats russes, et sept Austro-Allemands.


    Oui, c'est du peuple russe qu'ils se cachent, ces hommes qui prétendent en être les mandataires. c'est de lui qu'ils ont peur; ils craignent sa vengeance.

    Enfin, le 20 juillet, ils se décident à parler et à annoncer au peuple la mort de l'empereur, par une proclamation affichée dans les rues d'Ekaterinbourg.

    Cinq jours plus tard, les journaux de Perm publient la déclaration suivante :

    ÉTABLIES PAR L'ENQUÊTE 251

    DECISION
    du Présidium du Conseil régional des députés ouvriers, paysans et gardes rouges de I'Oural :

    Étant donné que tes bandes tcbéco-slovaques menacent la capitale rouge de l'Oural, Ekaterinbourg; étant donné que le bourreau couronné peut échapper au tribunal du peuple (on vient de découvrir un complot des gardes blancs ayant pour but I'enlèvement de toute la famille Romanof), le Présidium du Comité régional, en exécution de la volonté du peuple, a décidé : l'ex-tsar Nicolas Romanof, coupable devant le peuple d'innombrables crimes sanglants, sera fusillé.

    La décision du Présidium du Conseil régional a été exécutée dans la nuit du 16 au 17 juillet.

    La famille de Romanof a été transférée d'Ekaterinbourg dans un autre endroit plus sûr.

    Le Présidium du Conseil régional des députés ouvriers, paysans, et gardes rouges de l'Oural.

    DÉCISION
    du Présidium du Comité exécutif central de toutes les Russies, du 18 juillet, a. c.

    Le Comité exécutif central des Conseils des députés ouvriers, paysans, gardes rouges et cosaques, en la personne de son président, approuve I'action du Présidium du Conseil de l'Oural.

    Le Président du Comité exécutif central :
    Y. Sverdlof

    Dans ce, document, on fait état d'une sentence de mort prononcée soi-disant par le Présidium d'Ekaterinbourg. contre l'empereur Nicolas II. Mensonge ! Le crime, nous le savons, a été décidé à Moscou par Sverdlof, et ses instructions ont été apportées à Yourovsky par Golochtchokine et Syromolotof.

    252 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    Sverdlof a été la tête et Yourovsky le bras ; tous deux étaient juifs.

    L'empereur n'a été ni condamné, ni même jugé, - et par qui aurait-il pu l'être ? - il a été assassiné. Que dire alors de t'impératrice, des enfants, du docteur Botkine et des trois domestiques gui ont succombé avec eux ? Mais qu'importe aux meurtriers : ils sont sûrs de I'impunité ; la balle a tué, la flamme a détruit et la terre a recouvert ce que le feu n'avait pu dévorer. Oh I ils sont bien tranquilles, aucun d'eux ne parlera, car ils sont liés par l'infamie. Et c'est avec raison, semble-t-il, que le commissaire Voikof peut s'écrier : « Le monde ne saura jamais ce que nous avons fait d'eux ! »

    Ces hommes se trompaient.

    Après quelques mois de tâtonnements, I'instruction entreprend des recherches méthodiques dans la forêt. Chaque pouce de terrain est fouillé, scruté, interrogé, et bientôt le puits de mine, le sol de la clairière et t'herbe des environs révèlent leur secret. Des centaines d'objets et de fragments d'objets, la plupart piétinés et enfoncés dans le sol, sont découverts, identifiés et classés par l'instruction. On retrouve ainsi entre autres :

    La boucle du ceinturon de l'empereur, un fragment de sa casquette, le petit cadre portatif qui contenait le portrait de I'impératrice la photographie en a disparu - et que l'empereur emportait toujours avec lui, etc.

    Les boucles d'oreilles préférées de l'impératrice (l'une est brisée), des morceaux de sa robe, un verre de ses lunettes, reconnaissable à sa forme spéciale, etc.

    ÉTABLlES PAR L'ENQUÊTE 253

    La boucle du ceinturon du tsarévitch, des boutons et des morceaux de son manteau, etc.

    Une quantité de petits objets ayant appartenu aux grandes-duchesses : fragments de leurs colliers, de leurs chaussures : boutons, crochets, pressions, etc.

    Six buses de corsets en métal, « six », chiffre qui parle de lui-même, si l'on se rappelle le nombre des victimes : l'impératrice, les quatre grandes-duchesses et A. Démidova, la femme de chambre de l'impératrice'

     

    romanov
    6 buses de corset et quelques bijoux retrouvés près du puits de mine en mai 1919
    Daniel Girardin: “Précepteur des Romanov: le destin russe de Pierre Gilliard”, page 138

     

    Le dentier du docteur Botkine, des fragments de son lorgnon, des boutons de ses vêtements, etc.

    Enfin, des ossements et des fragments d'ossements calcinés, en partie détruits par l'acide, et qui portent parfois la trace d'un instrument tranchant ou de la scie ; des balles de revolver - celles qui étaient restées dans les corps, sans doute - et une assez grande quantité de plomb fondu.

    Lamentable énumération de reliques qui ne laissent, hélas ! aucun espoir et d'où la vérité se dégage dans toute sa brutalité et son horreur.

    Le commissaire Voïkoff se trompait : « Le monde sait maintenant ce qu'ils ont fait d'eux »

    Cependant les meurtriers s'inquiètent. Les agents quille ont laissés à Ekaterinbourg pour égarer les recherches les tiennent au courant de la marche de l'instruction. Ils en suivent pas à pas les progrès. Et quand ils comprennent enfin que la vérité va être connue, que le monde entier saura bientôt ce qui s'est passé, ils ont peur et cherchent à faire retomber sur d'autres la responsabilité de leur forfait. c'est alors qu'ils accusent les socialistes-révolutionnaires d'être les auteurs du crime et d'avoir voulu par là compromettre

    254 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    Ie parti bolchévique. En septembre 1919, vingt-huit personnes, accusées faussement d'avoir pris part au meurtre de la famille impériale, sont arrêtées par eux à Perm et jugées. Cinq d'entre elles sont condamnées
    à mort et exécutées.


    Cette odieuse comédie témoigne, une fois de plus, du cynisme,de ces hommes qui n'hésitent pas à envoyer à Ia mort des innocents pour ne point encourir la responsabilité d'un des plus grands crimes de l'histoire.

     

    ***

     

    II me reste à parler de la tragédie d'Alapaevsk qui est étroitement liée à celle d'Ekaterinbourg et qui causa la mort de plusieurs autres membres de la famille impériale.

    La grande-duchesse Elisabeth Féodorovna, soeur de l'impératrice, le grand-duc Serge Michailovitch, cousin de l'empereur, les princes Jean, Constantin et lgor, fils du grand-duc Constantin, et le prince Parée, fils du grand-duc Paul, avaient été arrêtes au printemps 1918 et conduits dans la petite ville d'Alapaevsk, située à cent cinquante verstes au nord d'Ekaterinbourg. Une nonne, Barbe Yakovlef, compagne habituelle de la grande-duchesse, et S. Remes, secrétaire du grand-duc Serge, partageaient leur captivité. on leur avait donné pour prison la maison d'école.

    Dans la nuit du 17 au 18 juillet, vingt-quatre heures après Ie crime d'Ekaterinbourg, on vint les chercher et, sous prétexte de les emmener dans une autre ville, on les conduisit en voiture à quelque douze verstes d'Alapaevsk. c'est là, dans une forêt, qu'ifs furent mis à mort. Leurs corps furent jetés dans un puits de mine

    ÉTABLIES PAR L'ENQUÊTE 255

    abandonné où on les retrouva, au mois d,octobre 1918, recouverts par la terre éboulée à ta suite de l'explosion des grenades à main qui avaient mis fin aux souffrances des victimes.

    L'autopsie n'a relevé des traces d'armes à feu que sur Ie corps du grand-duc Serge et l'enquête n'a pu établir avec exactitude comment ses compagnons furent mis à mort. Il est probable qu'ils furent assommés à coups de crosses.

    Ce crime, d'une brutalité inouïe, fut l'oeuvre du commissaire Safarof, membre du présidium d'Ekaterinbourg qui ne fit d'ailleurs qu'exécuter les ordres de Moscou.

     

    ***

     

    Quelques jours après la prise d'Ekaterinbourg, alors qu'on s'occupait de remettre en état la ville et d'enterrer les morts, on releva deux cadavres non loin de Ia prison. Sur I'un d'eux, on trouva un reçu de 80'000 roubles au nom du citoyen Dolgorouky et. d'après les descriptions des témoins, il semble bien que c'était là le corps du prince Dolgorouky. Quant à l'autre, on a tout lieu de croire que c'était celui du général Tatichtchef.

    L'un et l'autre sont morts, comme ils l'avaient prévu, pour leur empereur. Le général Tatichtchef me disait un jour à Tobolsk : « Je sais que je n'en ressortirai pas vivant. Je ne demande qu'une seule chose, c'est qu'on ne me sépare pas de l'empereur et qu'on me laisse mourir avec lui. » II n'a même pas eu cette suprême consolation.

    La comtesse Hendrikof et Mlle Schneider furent emmenées d'Ekaterinbourg quelques jours après le

    256 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    meurtre de la famille impériale, et conduites à Perm. C'est là qu'elles furent fusillées dans ta nuit 4 septembre 1918. Leurs corps furent retrouvés et identifiés en mai 1919.

    Quant à Nagorny, le matelot d'Alexis Nicolaïévitch, et au laquais Ivan Sèdnief, ils avaient été mis à mort dans les environs d'Ekaterinbourg, au début de juin 1918. Leurs corps furent retrouvés deux mois plus tard sur le lieu de l'exécution.

    Tous, du général au simple matelot. ils n'ont pas hésité à faire le sacrifice de leur vie et à marcher courageusement à la mort. Et ce matelot, humble paysan d'Ukraine, il n'avait pourtant qu'un mot à dire pour être sauvé. Il n'avait qu'à renier son empereur! Ce mot, il ne l'a pas dit.

    C'est que, depuis longtemps, ils avaient, d'une âme simple et fervente, sacrifié leur vie à ceux qu'ils aimaient et qui avaient su faire naître autour d'eux tant d'attachement, de courage et d'abnégation.

     

     

     

    17 juillet 1918, l'assassinat de Nicolas II, de sa famille et quelques serviteurs

    1er octobre 2008: Le Présidium de la Cour Suprême de Russie a reconnu que les répressions contre le tsar Nicolas et sa famille comme injustifiées et a décidé de les réhabiliter. Il ne reste plus, à cette cour de justice qu'à condamner, à titre postume, les commanditaires et les assassins. Ce qui obligerait à effacer les rues, les villes, les oblasts qui portent encore le nom des meurtriers, Lénine et Sverdlov!

    27 août 2010: La décision de la Cour suprême permet la réouverture l'enquête sur le meurtre du Tsar et de sa famille. Un acte tout sauf anodin car il permettra au peuple russe de faire connaître la vérité sur l'horreur des bolcheviks masquées par des tonnes de mensonges.
     

    L'article de Aurélia Vertaldi , “Le Figaro” du 1er octobre 2008 apporte des informations intéressantes sur la réhabilitation du tsar Nicolas II. La cour a répondu à une plainte déposée il y a 3 ans par la Grande Duchesse Maria Vladimirovna dont le bisaïeul était Alexandre II. Après avoir été rejetées plusieurs fois, la ténacité a fini par payer. Quant à Ivan Artsichevski, autre descendant, il a déclaré: “«Le fait que l'Etat russe a reconnu sa responsabilité pour ce meurtre est un pas vers un repentir général et la réhabilitation de toutes les victimes innocentes» des bolcheviks. Les victimes de tortures, d'arrestations arbitraires, de déportations, d'exécution par le poison, le froid, une balle ou la faim, se chiffrent à au moins 5 millions, sans compter les exilés!

    http://www.fonjallaz.net/Communisme/N2/Massacre-famille-tsar/index.html

     

     

     

     

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    L’assassinat des Romanov, petit exemple de l’humanisme de gauche

     



     

    Minuit. Iekaterinbourg dort paisiblement en cette nuit du 16 au 17 août 1918. La villa Ipatiev située en plein centre-ville est calme également, tout au moins en apparence.

     

    La famille impériale y est retenue depuis le 30 avril et depuis cette date les jours s’écoulent dans l’ennui

    (la propriété est isolée par de hautes palissades en bois).

     

    Ils s’écoulent aussi dans la crainte.

     

    Le comité de l’Oural a désigné un certain Avdéïev en tant que responsable de la maison.

     

    C’est un alcoolique à l’intelligence tristement limitée qui se révèle violent à l’occasion.

     

    Les gardes sont à l’avenant.

     

     

     

    Le 4 juillet, Avdéïev est remplacé par le commissaire Iakov Yourovski qui arrive avec dix gardes armés qui prennent la relève de ceux qui étaient sous les ordres d’Avdéïev.

     

    Youroski s’absente souvent, il parcourt la région à cheval.

     

     

      

     

    Le 16 août, peu avant minuit, Yourovski réunit les gardes et leur fournit des revolvers, puis il entre dans les chambres où dorment la famille impériale et leurs suivants (Evgueni Botkine, Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Aloïs Troupp) afin de les avertir qu’ils vont être transférés.

      

    Famille Romanov : Photo de leur captivité.

      

      

    Les prisonniers descendent donc jusqu’au sous-sol où on leur a dit qu’ils devaient attendre l’arrivée des camions.

     

    Mais laissons la parole à Pierre Gilliard qui fut le précepteur des enfants du Tsar :

     


    Famille Romanov: photo de leur captivité.

    Dernière photographie d'Alexandra et des grandes Duchesses

     

    " Le 16 juillet au soir, Yourovski procura des pistolets à ses hommes. Après minuit, il demanda aux Romanov et à leurs suivants de se préparer à être transférés dans un lieu plus sûr. Tout le monde descendit par les escaliers intérieurs jusqu’au sous-sol. L’ex-tsar portait son fils dans ses bras.
     
    Famille Romanov: Photo de leur captivité.
      
      
    Il y avait deux chaises, où s’assirent l’empereur et l’impératrice, Alexis se trouvait sur les genoux de son père, les grandes-duchesses et leurs suivants se trouvaient debout à côté du couple impérial.
     
     
     

    Famille Romanov: Photo de leur captivité.

     

    Yourovski, prétextant qu’il allait chercher un appareil photographique pour prouver de leur bonne santé auprès de Moscou, alla régler les derniers détails du massacre avec ses hommes de mains.
      
    Puis il ouvrit la double porte où se trouvaient les prisonniers. Sur le seuil, les douze hommes s’alignèrent sur trois rangs.
      
    Dehors, le chauffeur du camion mit le moteur en marche pour couvrir le bruit des détonations.

     

    Au premier rang des tueurs, Yourovski sortit un papier et se mit à le lire rapidement : "Du fait que vos parents continuent leur offensive contre la Russie soviétique, le comité exécutif de l’Oural a pris le décret de vous fusiller."
      
    La fusillade se déchaîna aussitôt, dans le désordre le plus absolu. Il n’était plus question de préséance révolutionnaire : la plupart des exécuteurs visèrent le tsar. Le choc des multiples impacts le projeta en arrière et il s’effondra, mort sur le coup. Alexandra et la grande-duchesse Olga eurent à peine le temps d’esquisser un signe de croix avant de tomber à leur tour, ainsi que Troupp et Kharitonov. Le massacre prit rapidement un tour dantesque.

     

    Dans la fumée de la poudre qui emplissait la pièce, le tsarévitch effondré par terre, faisait preuve, selon Yourovski, d’une "étrange vitalité" : il rampait sur le sol en se protégeant la tête de la main. Nikouline, maladroit ou trop énervé, vida sur lui un chargeur sans réussir à le tuer. Yourovski dut l’achever de deux balles dans la tête. Le sort des grandes-duchesses fut encore plus horrible : les projectiles ricochaient sur leurs corsets où elles avaient cousu des bijoux et des pierres précieuses pour les dissimuler aux gardiens.

     

    Yourovski dira, plus tard, qu’elles étaient "blindées".
    Anna Demidova fut aussi très longue à mourir.
    Les tueurs ont vidé leurs armes mais cela ne suffit pas, trois des grandes-duchesses étaient encore en vie. Selon son témoignage, Kabanov alla chercher une baïonnette en forme de couteau d’une Winchester pour les achever. D’autres l’imitèrent. Les corps ensanglantés furent emmenés en camion dans une clairière, près du village de Koptiaki. Ils furent arrosés d’acide sulfurique, brûlés et démembrés avant d’être ensevelis sous un chemin forestier. "

     

    Pour ceux qui croiraient que ce fut un incident de parcours :

     

    " Le métropolite Vladimir de Kiev fut mutilé, castré avant d’être fusillé. Son corps laissé nu, exposé à la profanation publique. Le métropolite Véniamine de Saint-Pétersbourg, candidat possible à la succession du patriarche, fut transformé en un pilier de glace : on le passa sous une douche d’eau froide par un temps glacial. L’évêque Germogène de Tobolsk, qui avait accompagné le Tsar en exil de son plein gré, fut sanglé vivant à la roue à aubes d’un bateau à vapeur et déchiqueté par les pales en rotation. L’archevêque Andronnik de Perm, qui s’était acquis une réputation de missionnaire et qui avait œuvré au japon, fut enseveli vivant. Et l’archevêque Vassili a fini crucifié et brûlé. "

    Alexander Yakovlev – Le Cimetière des Innocents – page 189
     

    Départ de Tobolsk de Nicolas, d`Alexandra et de Maria 

    Calèche où prirent place Nicolas, Alexandra, Maria et quelques servants lorsqu'ils quittèrent tobolsk.

      

    Il est là le véritable visage de l’homme de gauche, du révolutionnaire. 1789 / 1917 /1936 /1949 / etc., même combat. Mêmes aspirations frustrées de petits bourgeois envieux prêts à toutes les horreurs pour s’emparer du pouvoir; mêmes horreurs perpétrées au nom de la liberté et du bonheur du genre humain; mêmes machines politiques inhumaines créées pour instiller dans le bas peuple une saine peur du nouvel appareil de gouvernement; même volonté d’abattre tout ce qui fait sens, tout ce qui cimente la société humaine afin d’isoler les hommes face à la puissance publique.

     

     

     

     

     

    http://koltchak91120.wordpress.com/2011/08/15/lassassinat-des-romanov-petit-exemple-de-lhumanisme-de-gauche/?replytocom=6754#respond

     

     

     

     

     

     

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    Louise Bohy et Nicolas le Tsarévitch

     

     

     

    Louise Octavie Bohy est née le 26 février 1856 à Besançon.

    Elle était une très belle femme aux longs cheveux noirs jais brillants, quand ils n’étaient pas coiffés, ils touchaient ses fines chevilles. Elle les relevait en un lourd chignon natté et ressemblait à une espagnole. Elle était Israélite comme toute sa famille et désirait devenir comédienne comme Rachel la grande tragédienne ou chanteuse. Ses rêves de scène l’entraînèrent à Paris où elle ne connut pas la célébrité désirée.

     

    Elle était une beauté brune et pénétrante, à la fois effacée et douce, belle et troublante. Sa taille de guêpe faisait tourner la tête de tous ceux qui l’approchaient et le Paris des années 1880 grouillaient de « Protecteurs » prêts à entretenir de belles femmes distinguées. Le temps était à l’admiration des belles brunes telles Rachel, la belle Otéro, la Polaire…

     

     

     

    Louise Bohy devint une femme entretenue dont la distinction fit d’elle une belle remarquée et l’homme qui veillait sur elle était toujours envié. Elle n’avait qu’un « ami » à la fois et lui restait fidèle. Cette particularité fit d’elle la « Cocotte » la plus discrète de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle. Sa discrétion lui permit de fréquenter les plus hautes personnalités d’Europe et elle fit un jour la connaissance de Nicolas II.

     

    Il n’avait que 17 ans alors, il était jeune homme et n’avait pas d’expérience avec les femmes.

    Afin de ne pas brusquer sa délicatesse, un ami de Nicolas lui fit rencontrer Louise un soir à l’Opéra.

     

    Ils se rencontrèrent plusieurs fois ce mois-là, c’était en Juin. Louise lui montrait les roses qu’elle cultivait dans son jardin et prenait le thé avec lui, bavardant de choses et d’autres et de la ville de son enfance.

     

    Un jour, Nicolas devint « son Nicolas ». Elle lui ouvrit son coeur et lui fit découvrir les délices de l’Amour. Quand elle parlait de lui à sa petite nièce, ma grand-mère, elle avait les yeux pleins de larmes et le coeur illuminé d’amour.

     

    Son Nicolas dut pourtant un jour rejoindre la Russie et devenir Tsar, avant de partir, il l’invita à passer quelques jours à Isola Bella dans les Iles Borromées et ces instants rares d’intimité restèrent à jamais gravés dans son coeur. Là, il lui offrit un splendide nécessaire de Toilette en peau de porc de Louis Vuitton. Quand elle l’ouvrit elle eut les larmes aux yeux.

     

    Les accessoires et les flacons étaient en cristal et en ivoire, les bouchons en argent portaient le monogramme L B de Louise Bohy. A l’intérieur se trouvait un petit écrin rouge dans lequel une ravissante montre Clerc trônait. Nicolas la prit dans ses bras, lui murmurant des mots tendres et lui dit comme elle s’y attendait qu’il devait rejoindre son pays pour y régner. Il lui parlait avec fièvre de l’Emprunt Russe et l’incita à en prendre des bons. Il avait des étoiles dans les yeux quand il parlait de Sa Russie. Elle avait les mêmes étoiles dans les yeux quand elle parlait des années plus tard de Son Nicolas…

     

     

    Quand elle revint à Paris, elle mit fin à sa vie de demi-mondaine et refusa les avances de ses anciens amis. Elle ne voulait plus appartenir à personne. Nicolas avait conquis son coeur, il restera son grand amour toute sa vie. Elle plaça toute sa fortune dans l’Emprunt Russe et perdit tout…

     

    La fin de sa vie se passa encore plus discrètement qu’avant. Ruinée, elle dût quitter son hôtel particulier, elle s’installa dans une chambre de bonne près de l’Opéra, ne se nourrissant que de pain et d’eau. Son luxe, jusqu’à la fin fut d’aller chaque après-midi au Café de Paris boire un chocolat.

     

    Elle s’habillait de noir, portant à son sautoir la belle montre de son Nicolas et savourait le souvenir des merveilleux moments passés avec lui, au temps doré de leur rencontre.

     

    Mon arrière Grand-Père Jules Paymal était son neveu. Louise Bohy sa tante assista en 1909 à son mariage et offrit son éventail à la jeune mariée. Paulette ma grand-mère née en 1910 durant les fameuses inondations de Paris et sa soeur Odette née en 1913 connurent bien Louise Bohy. Elle venait souvent voir ses « Petites Reines », leur apportant toujours un bonbon à la menthe.

     

    Elle racontait son grand amour à ses petites nièces avec tant d’émerveillement que Paulette, ma grand-mère raconta son histoire avec le même amour à ma mère qui me la raconta.

    Ce qu’il y a de particulier dans l’Amour Vrai c’est qu’il traverse le Temps sans prendre une ride, comme l’aile d’un papillon ne dérange pas le cours d’eau.

     

    http://langloislaurence.unblog.fr/2011/09/28/louise-bohy-et-nicolas-le-tsarevitch/ 

     

     

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    Louis Vuitton : un précieux nécessaire de toilette

     

     

     

    La semaine dernière, j’ai reçu ça parmi les dossiers de presse. Évidemment, ça n’a pas manqué de retenir mon attention : un nécessaire de toilette Louis Vuitton. Et pourtant, à la base, Louis Vuitton ne fait pas partie de ces marques qui me font rêver.

    Mais là, c’est surtout d’une jolie histoire d’amour dont il s’agit. Une histoire à la Marguerite Gautier, la fameuse Dame aux camélias.

    Ce nécessaire de voyage Louis Vuitton fut offert par le futur Nicolas II de Russie (1868-1918) à sa maîtresse française, Louise Octavie Bohy.

    On dit que c’était une très belle femme, brune avec les cheveux qui lui tombaient aux chevilles lorsqu’elles ne les attachaient pas.

     

    Ses charmes firent d’elle, une « femme entretenue », une demi-mondaine. Elle rencontre alors le futur Nicolas II un soir à l’Opéra de Paris. Il n’a alors que 17 ans. Elle, en a 29.

    Ils devinrent très proches. Elle lui fait découvrir les plaisirs de la chair. Mais inexorablement, vient le moment ou il est rappelé en Russie pour devenir Tsar.

    Avant son départ, ils passèrent quelques jours dans les Iles Borromées. C’est là qu’il lui offre ce magnifique nécessaire de toilette Louis Vuitton. Tous les accessoires étaient d’un grand raffinement : accessoires en ivoire, flacons en cristal, bouchons en argent portant le monogramme LB, Louise Bohy.

     

    C’est vraiment sublime

    louis vuitton necessaire de toilette 1024x1024 Louis Vuitton : un précieux nécessaire de toilette

     

    Nécessaire de toilette Louis Vuitton ©www.expertissim.com

    De retour à Paris, Louise Bohy, n’a pas la volonté de reprendre sa vie de demi-mondaine malgré les sollicitations. Elle place toutes ses économies dans les emprunts russes dont Nicolas lui avait parlé et perd tout. Elle finira sa vie ruinée mais n’oubliera jamais son cher amant et ne se séparera jamais de ce précieux cadeau.

     

    Sources
    Louise Bohy et Nicolas le Tsarévitch
    http://www.expertissim.com/

    - See more at: http://www.pure-beaute.fr/2011/10/31/louis-vuitton-un-precieux-necessaire-de-toilette/#sthash.caam0zmj.dpuf

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Anna Pavlovna (ci-dessus en robe verte auprès de son père ) , née en 1795 , était la plus jeune fille du tsar Paul Ier et Maria Feodorovna (fille du duc de Wurtemberg) et le huitième enfant d'une famille de dix.

     

    Quand elle avait six ans , on retrouva son père mort ( dont il a été dit qu'il était fou), lors d’une tentative de coup d'Etat militaire . Son frère, Alexandre, qui faisait partie du complot, lui succéda. Sa mère a alors résidé à Saint-Pétersbourg avec ses plus jeunes enfants dans les palais sud, Gatchina et Pavlovsk et dans sa résidence d'été de Tsarskoïe Selo.

     

    C’est donc ainsi que grandit Anna avec ses deux plus jeunes frères, Nicolas (1796-1855) et Michael (1798-1849). Tous les trois portaient un anneau identique à celui porté par leur mère : une sorte de « pacte » symbolique les unissant .

     

    Anna Pavlovna avait une gouvernante suisse Louise de Sybourg (Bourcis ) .Elle reçoit une éducation polyglotte: elle a lu, écrit et parlé couramment le russe, l'allemand et le français et a également reçu des leçons de mathématiques et de physique. Pour ses loisirs, elle peignait et brodait des scènes historiques. Dans le palais de Pavlovsk subsistent des peintures faites de sa main et un certain nombre de ses sièges brodés.

     

    Sa mère et ses frères ont toujours eu une grande influence sur Anna, même après son mariage. Elle entretenait avec eux une correspondance intense. Elle aimait beaucoup son frère aîné le tsar Alexandre (1777-1825), mais avait des liens plus privilégiés encore avec Nicolas, son successeur, avec lequel Anna partagea son enfance sur un pied d'égalité (puisqu’il n’était pas pré-destiné à régner à priori) . Après la mort de sa mère en 1828, elle s’est rapprochée de Nicolas qui était son allié et son confident et la gâtait de nombreux cadeaux. De ses sœurs , seulement deux étaient encore vivantes: Mary (1786-1859) et Catherine de Wurtemberg (1788-1819). Si avec la première , elle entretenait de bons rapports , elle considérait la seconde comme « le parent pauvre » de la famille (on explique ainsi le rejet ultérieur d’Anna pour sa belle-fille et nièce Sophie après son mariage avec son fils aîné le prince héritier Willem, qu’elle désapprouva)...

     


     

    Mariage avec Willem II

     

    En tant que grande-duchesse de Russie et sœur du tsar Anna Pavlovna représentait un « bon parti » dans l’Europe des cours royales En 1809 (elle avait quatorze ans) , l'empereur Napoléon , à la recherche d’une seconde épouse vit sa demande rejetée (par Maria Feodorovna qui considérait ce candidat de rang « inférieur » ). A partir de 1814, il fut question de plusieurs autres « candidats au mariage » : avec un prince français (mais catholique…) Charles de Bourbon, prétendant français au trône, duc de Berry et fils du futur roi Charles X , puis avec l'archiduc Ferdinand et le duc de Clarence : toutes ces demandes rejetées, le tsar Alexandre envisagea avec bienveillance une alliance avec le prince héréditaire d’Orange mais cela ne pouvait se faire sans le consentement d'Anna, le tsar Pierre le Grand ayant déterminé qu'aucun Romanov ne devait se marier sans que les partenaires se soient rencontrés au préalable.

     

    Anna a reçu une dot d'un million de roubles. Dans un document séparé, il a été convenu que les enfants recevraient une éducation protestante. Anna elle-même restant fidèle à sa foi orthodoxe russe.

     

     

    Le 21 Février, 1816 à la fois suivant la liturgie protestante et selon le rite orthodoxe russe le mariage religieux fut célébré dans le White Hall du Palais d'Hiver de Saint-Pétersbourg.

     

    En Août 1816, le couple est arrivé aux Pays-Bas, où Anna avait emmené sa gouvernante.

     

    Ils ont résidé temporairement au palais Lange Voorhout à La Haye.

     

    Leurs résidences principales seraient le palais Kneuterdijk à La Haye et le palais Soestdijk à Baarn , qui durent être entièrement rénovés , surtout Soestdijk .De cette époque date l’installation de l'immense peinture de JW Pieneman «Le prince d'Orange lors de la bataille des Quatre-Bras» (1824) , où le prince est auréolé de ses mérites dans la lutte contre Napoléon lors de la célèbre bataille de Waterloo qui a donné à la salle de Soestdijk où elle fut installée le nom de « Hall Waterloo ».

     

    En partie à cause de ses mauvaises relations avec son père , Willem préférait résider à La Haye plutôt qu’à Bruxelles .. Mais Anna préférait elle la vie à la cour de Bruxelles pour son exubérance , qui contrastait fortement avec la vie sobre voire austère de La Haye et qui lui rappelait celle de Saint-Pétersbourg.

     

    Dans les années vingt , la vie d'Anna fut dévouée à ses enfants. Son fils aîné Willem est né le 19 Février 1817 à Bruxelles. A Soestdijk sont nés trois autres fils: Alexander (2 Août 1818), Henry (13 Juin 1820) et Casimir (le 21 mai 1822), un bébé qui est mort peu après quatre mois à Bruxelles. Sa fille unique, Sophie, est née le 8 Avril 1824 à La Haye. L'éducation de son fils aîné, l'héritier, causa à Anna bien des tourments. Elle a parfois été très inquiète pour lui et lui reprochait son «goût inférieur » et une certaine débauche. (Son fils préféré était Alexandre, mais il était en mauvaise santé et mourut en 1848 – à pas encore trente ans - à Madère, où il était soigné pour sa tuberculose. )

     

    A partir de 1829 , le couple connut une période difficile. Quand à Bruxelles , presque tous ses bijoux ont été volés ( ils devaient par la suite être en grande partie récupérés), Anna en fut tellement bouleversée qu'elle accusa alors Willem d’y être impliqué. C'est une indication sur l'image déplorable qu'elle avait alors de son mari dispendieux et prompt à se créer des dettes abyssales . Mais elle était fidèle et quand Willem dans les premières années de la Révolution belge (1830-1839) , qui conduisit à son indépendance , a eu de sérieux désaccords avec son père sur la ligne à tenir , Anna a soutenu son mari chaque fois que possible, essayant d'adoucir et poussant à faire preuve de compréhension pour son attitude. Lorsqu’il fut accusé de duplicité et acculé un certain temps à se réfugier dans la Willemsdorp à Moerdijk, Anna écrivit à son fils aîné préférer « vivre dans une cabane avec son Willem plutôt que de le voir accepter de se déshonorer ».

     

    Reine et Reine Mère

     

    Après l'abdication de Willem Ier (désireux d'épouser sa maîtresse une dame belge...), le 7 Octobre 1840, eut lieu le 28 Novembre , l'intronisation de Willem II dans la Nieuwe Kerk d’ Amsterdam. Anna décrit la cérémonie en détail dans une lettre à son frère le tsar Nicolas. Willem portait sous sa robe royale un uniforme bleu foncé, identique à celui de la campagne de 1831. Anna était vêtue d'une robe de drap d'argent avec dessus , de l'hermine avec un manteau de drap d'or cousu aussi d'hermine .

     

    Sous l'influence d'Anna, la vie à la cour des Pays-Bas devint plus digne d'un roi. Malgré son éducation et son attitude qui en découlait et pouvait parfois paraître pour de l’arrogance , en tant que reine, elle s'est fortement impliquée dans la société néerlandaise. Elle avait appris le néerlandais et le maîtrisait même mieux que son mari (élevé à la cour de Prusse) , avec qui elle parlait souvent français. En 1832, elle vint en aide à l'école royale de couture de Scheveningen , conçue pour aider des femmes dans le besoin et pour faire acquérir des compétences en couture et la broderie à des jeunes filles. Pendant la Révolution belge , elle fonda avec ses fonds propres l'Hôpital Willem à La Haye, pour les soldats blessés. Elle a visité l'hôpital et soigné les blessés là-bas. Après la mort de sa mère Anna a financé grâce à son héritage plusieurs écoles..

     

    En raison de sa position, elle ne pouvait pas partager ses opinions politiques avec le monde extérieur, mais elle se tenait parfaitement au courant de la politique néerlandaise et européenne, ainsi qu'il en ressort de sa correspondance. Également dans le journal du baron de Mackay Ophemert, son chambellan jusqu’en 1862 , qui sera nommé vice-président du Conseil d'Etat, il apparaît qu’elle jouissait d’un certain capital de sympathie dans l'arène politique .

     

    En Mars 1849, Willem tomba gravement malade. Anna et son fils Henry sont venus à Tilburg, où Willem est mort en leur présence le 17 Mars . La Reine Anna était tellement choquée qu'elle a crié et s’est jetée sur son corps sans vie. On rapporte qu’elle passa des heures à genoux auprès de son cadavre . Ses restes ont été transférés à Delft.

     

    On ignore si la reine Anna assista à l'enterrement dans la crypte royale ou non. Dans une lettre du 20 Avril au tsar Nicolas, elle décrit sa visite à la tombe quelques jours plus tard. Son désarroi est si grand qu'elle ne veut plus résider dans le palais de Kneuterdijk . Elle se retira de la vie publique et s’installa d'abord dans la maison de son défunt fils Alexander , mort en 1848. Plus tard, elle a vécu au château Trillion à Velp.

     

    L'héritage de Willem II était surtout composé de dettes. Avec la permission du tsar,Anna a utilisé le produit de la vente d'une partie de ses actifs russes pour pouvoir conserver le palais Soestdijk , son «Waterloo». Par contre les peintures de sa collection d’art, qui avait servi comme garantie pour un prêt important du tsar Nicolas à Willem, partirent pour Saint-Pétersbourg, où elles sont exposées aujourd’hui au musée de l’Hermitage.

     


     

    Dernières années

     

    Anna connut une fin de vie solitaire .. Avec son fils , devenu le roi Willem III , les relations était tendues . Une fois, elle glissa qu’elle était : "contente qu'il soit prince d'un gouvernement constitutionnel». En 1855, un conflit avec lui au sujet de l'attribution du Willems Ordre prit de telles proportions qu’elle songea à quitter le pays et rejoindre sa famille en Russie. Pourtant, elle choisit aussi inconditionnellement de prendre parti pour lui dans son mariage malheureux avec Sophie de Wurtemberg, avec qui, en 1839, il fut marié contre son gré. Elle la décrivait comme une « femme arrogante et pleine de ruse, un fléau sur la terre. " Avec ses enfants Henry et Sophie , Anna eut un lien très fort, mais tous les deux vivaient à l'étranger. Henry, marié à Amalia de Saxe-Weimar(photo ci-dessous),au nom de son frère était gouverneur du Luxembourg et Sophie était devenue en 1853 grande-duchesse de Weimar, par son mariage en 1842 avec Charles Alexandre de Saxe-Weimar, le fils de sa sœur Maria .

     


     

    Anna Pavlovna est morte en 1865 à La Haye et a été inhumée dans le caveau royal de Delft. Dans son testament, elle a légué à son fils Willem III une bourse et une partie de ses bijoux. Ses effets personnels sont allés à ses deux autres enfants. Pour sa fille Sophie : ses domaines de La Haye, et à Henry , Soestdijk

     

    La personnalité et la réputation

     

    Anna Pavlovna a été décrite comme une femme au « port majestueux », consciente de son rang imlpérial , habituée à une cour au protocole strict et à de magnifiques cérémonies.

     

    Elle avait , ce que d’aucuns appellent un « tempérament russe» , c’est à dire être capable de réagir de façon émotive et très déraisonnable ,cette « ferveur » s'exprimant dans des moments de stress ou de grande tension nerveuse. D'autre part, elle était sans conteste une femme intelligente animée d’une certaine « conscience sociale » . Elle était sensible et très dévouée à sa famille et ses amis. Plusieurs fois, elle a joué un rôle de médiateur entre son mari et son père.

     


     

    Anna était très pieuse et a continué même après son mariage à fréquenter l'Eglise orthodoxe russe et à rester fidèle à sa foi et à la culture russe. Elle a fondé dans ses quartiers d'habitation des chapelles , parfois avec le soutien financier du tsar. Certains jours, elle aimait revêtir le costume national russe. En réponse à ces sentiments , son beau-père le roi Willem Ier lui a donné à la naissance de son fils la Maison du Tsar Pierre à Zaandam , un geste qu'elle a beaucoup apprécié. Anna ne fut jamais une reine « populaire », mais elle n’aspirait pas à la popularité. Elle voulait être respectée pour son sens du devoir et son attitude irréprochable, et elle exigeait de sa famille immédiate qu'elle en fit de même. Si Anna Pavlovna était reine des Pays-Bas, elle est toujours restée dans l’âme une grande-duchesse russe .

     

    http://vivamaxima.centerblog.net/rub-reines-consorts-.html

     

     

     

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    The coronation of Tsar Nicholas II, took place with great pomp and ceremony on 26 May [14 May Old Style], 1896 in Moscow.

     

    This magnificent collection of 60 photographs is a fitting tribute to the ceremony surrounding the crowning of Russia's last tsar.

     

     

    The Kremlin and the Moscow Bridge decorated for the festivities

     

    The Bolshoy Theater is decorated for the festivities

    The Resurrection (later Revolution) Square and the Vitaly Fountain

    The Strasnoy (Pushkin) Square

    The festive pavilion of the Moscow Zemstvo across Tverskaya, opposite Strasnoy Monastery

    The beautiful carved pavilion by the architect Fjodor Sehtel on Tverskaya

    The asphalted Tverskaya along the Glinischevsky pereulok, with the Filippov bakery to the right

    Facing it, the central building of the police and fire department

    The Moscow Governor’s House, the home of Grand Duke Sergei Alexandrovich and Grand Duchess Elizabeth Feodorovna

    The Tverskaya continuing after the Manezhki

    Further along Tverskaya, at the Georgievsky pereulok. Most of these buildings were demolished in the 20th century

    Towards Kuznecki bridge

    An unidentified place

    On the corner of Myasnickaya, near the Red Gate

    The adorned Red Gate (demolished in 1926)

    A little square on the Kalanchovka, near the Red Gate

    A temporary triumphal arch was constructed at the corner of Sretenka and Bulvarnoye kolco

    Festive colonnade in front of the Moscow Assembly of the Nobility

    Festive column on the Ohotny Ryad and the later pulled down Paraskeva Church

    The Church of the Grebnovo Icon of Our Lady on the Lubyanka. It was demolished in 1898,
    and the building erected on its place later became the infamous headquarters of Cheka/GPU/KGB

    The first known examples of the festive pavilions regularly set up on Lubyanka Square

    The bastion on the Kitaysky proyezd also received a festive dome

    People assemble on the Red Square on the day of the Coronation

    Flags and banners flutter on Red Square

    The Manezh (to the left) and the Kutafya Bastion with the Romanov coat of arms

    The Alexander Garden

    The Petrovsky Palace where the tsar stayed during the festivities

    Foreign delegations on the Khodynska field, across from the Petrovsky Palace

    Triumphal arch on the Tverskaya, through which the tsar entered Moscow. Inscriptions on the columns read: "God, save the Tsar" and "Glory for ever and ever"

    The tsar, according to the tradition, enters the old capital through the Tversky Gate on a white horse with silver horseshoes . . .

    . . . proceeds to the Iversky (Iberian) Gate . . .

    . . . Empress Marie, Tsar Nicholas II and Empress Alexandra visit the Iversky Chapel . . .

    . . . then enter the Red Square through the Iversky Gate . . .

    . . . they pass by the monument of Minin and Pozharsky and the recently erected GUM Emporium . . .

    The carriage of the tsarina passes by the temporary grandstands set up on the Red Square, on the place of the later Lenin Mausoleum

    The parade regiment waiting for the tsar on the Red Square, near to Lobnoye mesto

    Festive entrance to the Kremlin through the Savior’s Gate. The Nicholas Palace can be seen on the left (demolished in 1929)

    Guests of honor watching the march of the hussars from the grandstands near the Tsar’s Bell

    The imperial regalia laid out in the Grand Kremlin Palace

    The Andreyevsky or Throne Room

    The three imperial thrones

    Sedan chairs waiting for the tsar and tsarina

    Officers having their photographs taken on the great occasion in front of the Tsar’s Cannon

    Carriages in the Kremlin

    The carriage of a guest of honor with lackeys and body-guards

    The Senate Square in the Kremlin

    The master of ceremonies announcing the details of the forthcoming coronation

    Audience outside the Chudov Monastery (demolished in 1929) in the Kremlin

    The tsar and his entourage at the bottom of the Red Staircase before entering the Uspensky Cathedral

    Interior of the Uspensky Cathedral before the coronation

    The imperial procession leaves the cathedral

    “His Majesty, Tsar of All Russia” under the canopy after the coronation

    The Honour guards line the path

    Nicholas II ceremonially drinking a cup of vodka before the military parade on the Khodynka field

    Policemen on the Khodynka field who later could not keep back the crowd of half million

    On the Khodynka field at the beginning everything was in order

    The Tsar’s pavilion, the grandstands and the crowd on the Khodynka field, some hours before the tragedy

    it is estimated that 1,389 people were trampled to death,
    and roughly 1,300 were injured on the Khodynka field

    The festive illuminations of the Kremlin was an incredible novelty at the end of the 19th century

    The Kremlin seen from the Bolshoy Kamennyj bridge

    THE CORONATION OF TSAR NICHOLAS II - ARTICLE & WATERCOLOURS

     

    THE CORONATION OF TSAR NICHOLAS II - ORDER THE BOOK
    Six Eyewitness Accounts & More Than 200 Photos!

      

     

     


     

     http://www.angelfire.com/pa/ImperialRussian/royalty/russia/corphotoalbum.html

     

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    Selon la thèse officielle, tous les membres de la famille Romanov ont été massacrés dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg. Très vite, cette version devient contestée par de nombreux enquêteurs. Si tout le monde s'accorde à dire que le Tsar a bel et bien été tué, ce ne serait pas le cas pour sa femme et ses enfants. Dès lors, des thèses plus ou moins crédibles circulent affirmant la survie d'un ou plusieurs membres de la famille Romanov. Parmi toutes ces thèses, un nom revient souvent : Anastasia. La plus jeune des filles Romanov aurait-elle survécu au drame ? Que sont devenues sa mère et ses sœurs ?

    Dans les jours qui suivent l'assassinat des Romanov, la mort de Nicolas fait la une de tous les journaux. On peut lire notamment : « Par cet acte de châtiment révolutionnaire, la Russie soviétique a donné un avertissement solennel à tous les ennemis qui rêvent du rétablissement du vieux tsarisme, ou même qui osent lui porter atteinte les armes à la main ». L'article précise par ailleurs que « la femme et le fils de Nicolas Romanov ont été mis en lieu sûr ». Ainsi, la première version des bolcheviques est que seul le Tsar aurait été exécuté. Qu'en est-il réellement ?

     


     

    La remise en cause de l'enquête Sokolov


    Nicolas Sokolov est le magistrat qui a enquêté sur la disparition des Romanov.
    Le juge Nicolas Sokolov est l'enquêteur qui s'est vu confié pas les Blancs (les royalistes) l'enquête sur la disparition des Romanov. Il a très vite conclu à l'assassinat de toute la Famille impériale... Peut-être trop vite selon ses détracteurs ! En 1924, il publie ses conclusions dans un ouvrage « Enquête judiciaire sur l'assassinat de la Famille impériale russe » où il ne laisse aucun doute quant au destin du Tsar et des siens : absolument personne n'a survécu au drame. Cette conclusion aussi tranchée est très étonnante lorsque l'on sait que le juge n'a retrouvé aucun corps. Sokolov trouve cependant une explication : les corps auraient été dissous dans de l'acide, puis les restes brûlés et dispersés aux quatre vents. Cette explication ne tient cependant pas : il est impossible de détruire complètement des corps de cette manière à l'air libre, et notamment les dents. Or, aucune dent n'a été retrouvée alors que onze corps sont censés avoir été détruits. Les seules preuves matérielles qu'il retrouve sur le lieu de la « destruction » des corps démontrent bien qu'il y a eu un meurtre, mais elles ne peuvent en aucun cas montrer que tous les Romanov ont été tués. En effet, les enquêteurs remontent du puits de mine un doigt de femme, des lambeaux de peau, une boucle d'oreille, quelques dents artificielles, des restes de bijoux, six baleines de corsets, un dentier, des boutons et d'autres menus objets. Mais aucun corps.

     

     

    L'absence de corps ne démonte cependant pas l'argumentation du juge et il reconstitue les pièces du puzzle à l'aide de ces objets. Pour lui, la présence des six baleines de corsets calcinées démontre que six femmes ont bien été tuées, à savoir l'impératrice, ses quatre filles et sa femme de chambre. Quant au doigt de femme, il appartiendrait à l'impératrice et le dentier au docteur Botkine. Surtout, il remonte du puits un chien : Jemmy, le Cavalier King-Charles d'Anastasia en bon état de conservation... Près d'un an après sa mort officielle ! Les partisans de la survie des femmes de la famille Romanov voient là une manipulation pour accréditer le massacre collectif : un an après sa mort, il ne devrait plus rester que des ossements du petit chien. Une explication autre que la manipulation peut cependant être apportée. En effet, l'enquête du juge Sokolov a débuté au printemps 1919, juste après la fin des gelées du long hiver sibérien. Or, le petit Jemmy se trouvait dans le puits de mine à moitié rempli d'eau, comme déjà énoncé dans la page consacrée au drame des Romanov. L'eau se serait donc tout naturellement transformée en glace, d'où le bon état de conservation du compagnon préféré d'Anastasia.

     

     

    Cadavre de Jemmy, le petit chien d'Anastasia, retrouvé par le juge Sokolov au printemps 1919.

     

    Le point le plus contestable de l'enquête Sokolov est le télégramme du 17 juillet 1918 envoyé à Moscou par Alexandre Biéloborodov, président du Soviet régional de l'Oural, et retrouvé par les troupes Blanches à Ekaterinbourg. Il s'agit d'un message codé constitué de chiffres et décrypté de cette manière : « Dire à Sverdlov que famille a subi le même sort que son chef officiellement famille mourra pendant évacuation ». Pour Sokolov, ce télégramme est la preuve la plus accablante du massacre de la Famille impériale par les révolutionnaires. Pourtant, on peut s'étonner que les bolcheviques aient laissé une telle preuve à la portée des enquêteurs. Summers et Mangold, dans leur ouvrage « Le dossier Romanov », estiment que ce télégramme est un faux et a été fabriqué par les troupes Blanches dans le but de discréditer les révolutionnaires. En outre, suite à des expertises graphologiques, les deux auteurs ont pu établir que la signature du télégramme n'est pas celle Biéloborodov. Par ailleurs, les témoignages récoltés par Sokolov sur le déroulement de la nuit du 16 au 17 juillet 1918 sont souvent contradictoires. Ces éléments permettent, selon certains auteurs, à affirmer que l'enquête de Sokolov a été montée de toute pièce. Pour eux, tous les Romanov n'auraient pas été tués.


    Les raisons de la survie d'une partie de la Famille impériale :

     

    Face à ces incohérences dans l'enquête Sokolov, on peut se demander si tous les Romanov ont bien été tués. Il est établi avec certitude que plusieurs proches de la Famille impériale ont été exécutés par les révolutionnaires, telle Élisabeth, la sœur d'Alexandra, ou Michel, le frère de Nicolas II. Il y avait donc une véritable volonté des communistes de mettre à mort tous les anciens symboles de la Monarchie. A partir de cette constatation, pour quelle raison les révolutionnaires auraient épargné une partie de la Famille impériale ?

    Si l'Angleterre et la France ont refusé d'accueillir la Famille impériale sur leur territoire, l'Allemagne, en revanche, aurait essayé de sauver les princesses Romanov. En effet, tandis que les bolcheviques voulaient mettre fin coûte que coûte à la guerre contre l'Allemagne, l'empereur allemand Guillaume II aurait cherché à sauver sa cousine, l'impératrice Alexandra ainsi que ses enfants. Riezler, conseiller d'ambassade, à la suite d'un entretien avec Radek, chef du département des Affaires étrangères, écrit à Berlin : « Personnellement, Radek estime que si nous portons un intérêt particulier aux femmes de la Famille impériale qui sont d'origine allemande, elles pourraient être autorisées à quitter le pays ». Pour certains auteurs, la remise aux allemands de l'impératrice et de ses filles aurait été convenue lors du traité de Brest-Litovsk, qui a instauré une paix séparée entre l'Allemagne et la Russie soviétique. Cependant, on peut se demander si le Kaiser a vraiment agi pour sauver les Romanov. En effet, sur le front ouest, l'Allemagne subissait de plus en plus de défaites. A Berlin, la colère commençait à gronder face à cette guerre interminable. Du fait de tous ces événements qui ébranlaient la monarchie allemande, Guillaume II avait sans doute des préoccupations plus importantes que de sauver à tout prix la vie de sa famille russe.

    L'empereur Guillaume II et les Romanov. Au second plan, de gauche à droite : Alexis, Guillaume II, Olga, Alexandra et Nicolas II. Au premier plan : Maria, Anastasia et Tatiana. L'empereur allemand, cousin de la Tsarine, a-t-il vraiment tenté de sauver Alexandra et ses quatre filles ?

     

     

    Cependant, suite à des discussions, un membre du comité central propose d'échanger les femmes de la famille Romanov contre Karl Liebnecht, un chef révolutionnaire emprisonné par les allemands. Officiellement, les négociations prennent fin suite au massacre de la famille. Pourtant, en octobre 1918, Karl Liebnecht est libéré. Pour les théoriciens de la survie d'une partie de la famille Romanov, ce geste ne peut être lié qu'à la libération secrète d'Alexandra et de ses filles. Elles auraient ainsi constitué « le premier échange Ouest-Est de l'histoire » selon les termes de Marc Ferro. Cependant, rien ne peut affirmer que Karl Liebnecht ait bien été échangé contre des membres de la Famille impériale.

     

    Le silence de l'impératrice et de ses filles :

     

    Le traité de Brest-Litovsk a été très critiqué par les socialistes révolutionnaires qui voyaient là une énième trahison du gouvernement envers les paysans. C'est dans ce contexte que le comte Mirbach, l'ambassadeur d'Allemagne à Moscou, est assassiné par les socialistes révolutionnaires le 6 juillet 1918. Dès lors, le nouveau gouvernement communiste est confronté à une double menace : l'Allemagne à l'extérieur et les socialistes révolutionnaires à l'intérieur. En effet, si les socialistes révolutionnaires se montraient de plus en plus hostiles à la politique de Lénine, le récent assassinat de l'ambassadeur allemand pouvait servir de prétexte à l'Allemagne pour envahir la Russie soviétique. Cependant, Lénine avait encore une carte à jouer : celle des Romanov. En libérant l'impératrice et ses filles (« les princesses allemandes » comme les appelle l'ambassadeur d'Allemagne à Moscou), les bolcheviques pouvaient espérer éviter des représailles de l'Allemagne. Mais c'est sans compter sur le fait que les socialistes révolutionnaires, les ennemis de l'intérieur, réclamaient l'exécution de Nicolas II et de toute sa famille. Face à ce dilemme, une solution s'imposait : sauver l'impératrice et ses filles pour satisfaire les allemands et éviter des représailles, mais garder cette libération secrète pour ne pas provoquer la colère des socialistes révolutionnaires.
     
     
    Cette hypothèse reviendrait à une véritable trahison de la part de Lénine, qui aurait en secret épargné une partie de la famille du « bourreau couronné ». Mais cette solution n'était pas seulement inadmissible pour les bolcheviques, elle l'était également pour les Blancs. En effet, le sauvetage d'une partie de la famille Romanov par l'Allemagne, patrie d'origine d'Alexandra, aurait confirmé qu'il existait un lien entre la Famille impériale et l'ennemi allemand. En outre, la mort de tous les Romanov servait plus aux Blancs que leur survie : les bolcheviques devenant ainsi des monstres qui n'hésitaient pas à tuer des enfants pour asseoir leur pouvoir. D'ailleurs, Wilton, un partisan des Blancs, dit un jour au député français Lasies : « Commandant Lasies, même si le Tsar et la Famille impériale sont vivants, il est nécessaire de dire qu'ils sont morts ». Au besoin, les Blancs étaient prêts à trafiquer les indices pour arriver à la conclusion du massacre et ainsi discréditer définitivement le régime communiste aux yeux du monde entier.

    Si l'impératrice et ses filles ont effectivement survécu, il est cependant très étonnant qu'aucune d'elles n'ait jamais revendiqué son identité, mise à part Anastasia. Les auteurs qui croient en la survie des cinq femmes se sont penchés sur la question et expliquent ce silence par la peur de représailles.
    Lénine a-t-il permis la libération secrète de l'impératrice et ses filles ?

     

     

    En effet, beaucoup de membres de la Maison impériale ayant été tués par les bolcheviques, l'impératrice et les Grandes-duchesses auraient préféré garder le silence à jamais plutôt que de subir le même sort funeste. Mais cette explication n'est pas très convaincante : les bolcheviques n'avaient aucune raison de pourchasser et tuer la femme et les filles du Tsar puisque ce sont eux qui les auraient libéré. En outre, l'impératrice douairière Marie Feodorovna et les Grandes-duchesses Olga et Xénia Alexandrovna, la mère et les sœurs de Nicolas II, ont toutes les trois réussi à prendre le chemin de l'étranger. Or, aucune représaille n'a jamais été diligentée contre elles par les bolcheviques. Pourtant, étant femme et filles de Tsar, elles représentaient le même symbole que l'impératrice Alexandra et ses quatre filles. De ce fait, si le silence des cinq femmes était nécessaire les premières années de leur exil, il ne l'était plus les décennies suivantes, les principaux protagonistes de la « disparition/évasion » des Romanov étant décédés (Lénine, Sverdlov et Yourovski notamment). Selon les théoriciens de la survie d'une partie de la Famille impériale, les Grandes-duchesses ne seraient décédées que dans les années 1970-1980. Or, comme démontré précédemment, elles n'avaient aucune raison de se taire aussi longtemps. Vraisemblablement, les femmes de la famille Romanov n'ont pas vécu aussi longtemps que certains veulent bien le prétendre...

    Cette constatation peut paraître assez étonnante car, comme nous l'avons vu, Lénine avait toutes les raisons d'épargner l'impératrice et ses filles. En outre, sous l'impulsion de Trotsky, il était prévu de conduire le Tsar à Moscou afin de le juger publiquement et de l'exécuter. Cependant, c'est sans compter sur les événements qui se déroulaient dans l'Oural en juillet 1918. Les troupes royalistes gagnaient du terrain, les révolutionnaires battaient en retraite. Le bastion bolchevique de l'Oural, Ekaterinbourg, était de plus en plus menacé par les contre-révolutionnaires. Or, c'est dans cette même ville que la Famille impériale était emprisonnée. Il n'était alors plus envisageable de conduire les Romanov à Moscou, car l'armée tsariste était en marche pour délivrer Nicolas II et sa famille. Pour les communistes, il n'y avait plus que deux issues possibles : soit laisser les Romanov aux mains des Blancs, ce qui était inconcevable, soit tous les exécuter. Officiellement, c'est la deuxième solution qui a été choisie. Cependant, une autre piste a été ouverte par certains enquêteurs : celle de Perm. A ce sujet, la femme du soldat Ivan Gouchtchine rapporte : « Dans la nuit du 17 juillet, un chauffeur avait conduit le Tsar à la gare. De là, on l'avait expédié à Perm dans le but de le remettre aux mains des allemands ».


    La piste de Perm

     

    Centre-ville de Perm.

     

     

    La piste du transfert d'une partie de la Famille impériale à Perm le 17 juillet 1918 a été corroborée par plusieurs témoignages. Un mystérieux train aurait notamment été aperçu en gare d'Ekaterinbourg II le 17 juillet. Officiellement, il contenait de l'or qui devait être évacué vers Perm afin d'éviter que les troupes blanches, qui s'approchaient de plus en plus d'Ekaterinbourg, ne mettent la main sur ces richesses. Cependant, pour certains, cet « or » ne serait qu'un nom de code pour désigner les membres survivants de la Famille Romanov. Sir Charles Eliott, haut-commissaire britannique en Sibérie, écrit au Foreign Office : « Dans la nuit du 16 juillet 1918, un train aux fenêtres soigneusement fermées et voilées quitta Ekaterinbourg à destination de Perm... Il y a tout lieu de croire qu'il transportait les membres survivants de la famille impériale... ». Cette même information est rapportée par Fedor Ivanov, un coiffeur situé à proximité de la gare d'Ekaterinbourg, mais aussi par deux cheminots, Alexandre Samoïlov et Mikhaïl Lozovski.

    Cette thèse du transfert de la Famille impériale en train vers Perm est appuyée par plusieurs auteurs, tels Anthony Summers et Tom Mangold, ou plus récemment par Marc Ferro et Michel Wartelle. En revanche, pour l'historien Nicolas Ross, si ce train mystérieux transportait bien des prisonniers, il ne s'agissait pas des Romanov, mais d'une partie de leurs domestiques qui ont été emprisonnés à l'écart de la Famille impériale. Il s'agissait plus particulièrement d'Alexis Volkov, de la comtesse Anastasia Gendrikova, de Catherine Schneider et des membres d'une mission Serbe, avec à sa tête la princesse Hélène de Serbie. Après le massacre des Romanov, les douze prisonniers ont été transférés à Perm où ils ont tous été exécutés dans la nuit du 22 août 1918, à l'exception d'Alexis Volkov qui a réussi à s'enfuir. Cette hypothèse semble tout à fait crédible et expliquerait donc la présence de ce train en gare d'Ekaterinbourg.

    Ernest de Hesse-Darmstadt, frère de l'impératrice Alexandra.

    A l'automne 1918, le frère d'Alexandra, Ernest de Hesse-Darmstadt, envoie un télégramme à sa famille de Suède destiné en réalité à sa sœur Victoria, marquise de Milford Haven, à défaut de pouvoir communiquer directement avec elle (Ernest étant prince allemand et Victoria étant marquise anglaise). La Suède se charge donc de transmettre l'information à Victoria : « Ernie vient de télégraphier qu'il a appris de deux sources dignes de foi qu'Alix et tous les enfants sont vivants ». En outre, sur la question du sort des Romanov, Tchitchérine, commissaire aux affaires étrangères, répond : « Pour autant que je sache, la Tsarine et ses filles ont été emmenées à Perm. ».

    A Perm, plusieurs personnes affirment avoir vu vivantes l'impératrice et ses quatre filles, détenues dans la maison Berzine dans des conditions bien plus horribles qu'à Ekaterinbourg. Venue retrouver son mari, la femme d'un garde rouge, Glafira Malicheva témoigne : " [...] J'ai vu une jeune fille descendre l'escalier : pas grande, plutôt de taille moyenne, avec les cheveux coupés et des lunettes à monture dorée, des cheveux blonds avec un reflet roux. Elle était maigre, pâle, elle semblait éreintée et en mauvaise santé. Elle est passée très vite..."

    Selon elle, il s'agissait à n'en pas douter de l'une des filles de Nicolas II. Deux points permettent cependant de remettre en cause ce témoignage : aucune des quatre sœurs ne portait de lunettes et aucune d'elles n'était blonde avec des reflets roux.

     

    La fuite d'Anastasia

    Alors que l'impératrice et ses filles seraient détenues à Perm, l'une d'elles tente de s'évader : il s'agit d'Anastasia. Elle est rattrapée par les Rouges, battue et sans doute violée. Pavel Outkine, le médecin chargé de soigner la blessée, témoigne : « Moi, docteur Outkine, fus appelé d'urgence, le soir, vers 5-6 heures pour une aide médicale. Entrant dans le local, je vis sur le divan, à demi consciente, à part, une jeune fille, bien en chair, les cheveux ras. Auprès d'elle se trouvaient quelques individus […]. Parmi tous ces hommes, il y avait aussi une femme, de 22-24 ans environ, modérément nourrie, blonde. A ma demande, tous les hommes s'éloignèrent. La femme resta, expliquant que, femme, elle ne pouvait gêner. Moi, médecin, je sentis très bien qu'elle jouait un rôle de mouchard. A la question : « Qui êtes-vous ? », la malade leva la tête et dit tout doucement : « Je suis la fille du souverain, Anastasia. » Puis elle perdit connaissance. »

    Pour le docteur Outkine, cette jeune fille ne pouvait être qu'Anastasia. Lors de son enquête, Sokolov présente à Outkine quatre photographies représentant Anastasia seule ou en groupe. Il ne reconnut pas Anastasia sur une photo de 1916, où elle posait seule. Il désigna deux fois Tatiana à la place d'Anastasia sur des photos de groupe, alors que les deux sœurs ne se ressemblaient pas du tout. Il ne désigna donc correctement Anastasia qu'une seule fois, sur la quatrième photo. Face à cette constatation, on peut honnêtement douter que le docteur Outkine ait bien soigné la quatrième fille du Tsar. Enfin, il est à noter que lors de son interrogatoire par les enquêteurs, Outkine avait un comportement proche de l'hystérie. Peut-être essayait-il en réalité de se convaincre lui-même qu'il avait eu l'honneur de soigner une Romanov...

    En relisant sa déposition, le docteur Outkine a précisé que la jeune femme n'avait pas dit « Je suis la fille du souverain, Anastasia », mais « Je suis la fille du chef, Anastasia ». Selon certains auteurs, c'est cette même personne qui serait réapparue à Berlin sous les traits d'Anna Anderson, la célèbre femme qui proclamait être Anastasia... Cependant, Constantin Savitch tranche clairement la question et prouve que la jeune femme arrêtée par les gardes rouges dans la forêt n'était en aucun cas la quatrième fille de Nicolas II : « Les bruits qui circulaient au sujet de la survivance des Grandes-duchesses furent particulièrement persistants. Il faut certainement chercher leur origine en Russie. C'est de là qu'ils pénétrèrent en Europe. La Grande-duchesse Hélène Pétrovna a raconté personnellement à la princesse Orlov-Davidov que, pendant son incarcération à Perm, le chef de la prison lui avait amené une jeune fille dont le nom véritable était Anastasia Romanov, pour qu'elle constatât si c'était bien la Grande-duchesse Anastasia, car on disait qu'elle avait pu prendre la fuite. On découvrit que la jeune fille en question était la fille du chef de la gare d'une petite station de chemin de fer ». De quoi casser le mythe de la fuite d'Anastasia...

    Quoi qu'il en soit, à partir de cette date, il n'y aurait plus que quatre femmes détenues à Perm : l'impératrice et ses trois filles aînées.

    Anastasia n'est donc pas la jeune femme capturée à Perm.

    Une infirmière témoigne : « Il y avait quatre matelas par terre, sur lesquels étaient allongées la tsarine et trois de ses filles, dont deux avaient les cheveux coupés et portaient des fichus. L'une des filles était assise sur sa paillasse. J'ai noté qu'elle regardait mon frère avec mépris. Sur les matelas, en plus des oreillers, il y avait des capotes militaires et, sur celui de la Tsarine, il y avait un petit coussin en plus de la capote ». Mais quel crédit apporter à ce témoignage ? En effet, selon Marcel Godfroid, cette infirmière serait « une cocaïnomane notoire […] (qui) recevait sa drogue des enquêteurs pour prix de ses informations ». Ce témoignage est donc, encore une fois, à prendre avec précaution. La piste de Perm s'arrête ici.

     

    Et Après ?

     

    L'impératrice et ses filles en 1913. De gauche à droite, Olga, Tatiana et Anastasia. Au premier plan, Alexandra et Maria. Que sont-elles devenues après la "piste" de Perm ?

     

    Il faudra attendre les révélations d'un certain Alexis Durazzo, prince d'Anjou, avant de savoir ce que sont devenues les « survivantes » de la maison Ipatiev après leur détention à Perm. En effet, à la mort de sa grand-mère en 1970, celle-ci lui aurait confié son testament à n'ouvrir que dix ans après sa mort. A son ouverture, on apprendra qu'elle prétendait être en réalité la Grande-duchesse Maria Nicolaïevna, la troisième fille du tsar Nicolas II. Suite à l'exécution de Nicolas II et d'Alexis, l'impératrice et ses filles auraient été transférées à Perm et incarcérées dans la maison Berzine. Au mois de septembre, les prisonnières sont séparées : tandis que Maria et Anastasia sont toujours détenues dans la maison Berzine, Alexandra, Olga et Tatiana sont internées dans un couvent des environs de Perm. A la mi-septembre, Anastasia s'enfuit et Maria se retrouve donc seule dans la maison Berzine. Sur les ordres de Biéloborodov, la jeune fille est autorisée à rejoindre sa mère et ses deux sœurs.

     

    L'incarcération de l'impératrice et de ses trois filles aînées à Perm s'achève le 6 octobre 1918. Biéloborodov annonce aux quatre femmes qu'elles seront transférées à Moscou, mais qu'elles doivent se séparer pour faciliter le transport. Après des supplications, Alexandra est autorisée à voyager avec Tatiana. Olga et Maria sont donc contraintes à voyager seules. Avant de se séparer, Maria aurait dit à Olga en anglais : « Qu'importe à présent. Plus rien de pire ne peut arriver. Que la volonté de Dieu soit faite ! »

    Après leur départ de Perm, Alexandra se serait retirée dans un couvent à Florence (en Italie) et y meurt en 1942. Olga aurait vécu sous le nom d'emprunt Marga Boodts et meurt en 1976 en Italie, sans aucune descendance. Après son évacuation vers la Roumanie, Maria épouse le prince Nicolas Dolgorouky en 1919, avec qui elle aura deux filles : Olga-Béata et Julia-Yolande. Elle meurt en 1970 des suites d'un cancer des intestins. Tatiana aurait été évacuée vers l'Angleterre et aurait pris le nom de Marguerite Lindsay. Dès lors, on perd la piste de la jeune femme. Quant à Anastasia, elle serait devenue Anna Anderson, l'inconnue de Berlin. Pour en savoir plus sur le destin de ces femmes, des pages leurs sont consacrées un peu plus haut.

     

    Les Grandes-duchesses "Maria" (au centre) et "Olga" (à droite), respectivement grand-mère et grand-tante d'Alexis Brimeyer (alias Alexis Durazzo) vers 1958 à Antibes. En réalité, il y a tout lieu de croire que ces femmes sont en fait ses tantes ou grands-tantes Brimeyer plutôt que les filles du Tsar.

     

    Alexis Brimeyer (1946-1995), alias Alexis Durazzo, est un mystificateur qui s'est fait passer pour le petit-fils de Maria Nicolaïevna.

    Malgré les récentes découvertes, cette thèse est encore défendue par quelques historiens, tels Marc Ferro ou Michel Wartelle. Comme démontré tout au long de cette page, la théorie de la survie des femmes de la famille Romanov souffre cependant de nombreuses lacunes. En outre, si le testament de la grand-mère d'Alexis Durazzo a été constaté par acte notarié, rien ne prouve qu'il a bien été rédigé par la troisième fille de Nicolas II. Par ailleurs, Alexis Durazzo (« Moi, Alexis, arrière-petit-fils du Tsar ». Fayard, 1982) dévoile l'histoire de sa « grand-mère » après la sortie du célèbre ouvrage d'Anthony Summer et Tom Mangold (« Le dossier Romanov ») qui rassemble une quantité impressionnante de documents semblant prouver la survie des femmes de la Famille impériale. A partir de ces documents, il était aisé pour cet « héritier » de construire une histoire plausible.

    L'élément qui vient mettre un point définitif à l'histoire de ce « petit-fils » de la Grande-duchesse Maria est l'identité même de cet homme : Alexis Durazzo s'appelait en réalité Alexis Brimeyer, un citoyen belge connu pour avoir usurpé de nombreux titres européens. Il s'est ainsi proclamé prince d'Anjou Durazzo (par son père) et prince Romanov-Dolgorouky par ses « grands-parents » : Maria Nicolaïevna (troisième fille de Nicolas II) et Nicolas Dolgorouky (prince Dolgorouky).
    Or, comme Maria, Nicolas Dolgorouky a été exécuté par les bolcheviques lors de la révolution. En 1992, Alexis Brimeyer s'est également proclamé héritié du trône de Serbie. Il décède à Madrid, en 1995. Au final, ce « petit-fils » de Maria n'était sans doute qu'un mystificateur. Pourtant, quelques historiens le reconnaissent encore comme un descendant de Nicolas II. Rien de bien sérieux...
     

    L'absence de ressemblance avec les filles de Nicolas II ?

    La ressemblance entre ces prétendantes et les filles de Nicolas II est une question essentielle qui est pourtant occultée par la plupart des ouvrages sur le sujet. Nous possédons les photographies de trois femmes qui seraient en réalité Olga, Maria et Anastasia selon certains auteurs, tels Marc Ferro et Michel Wartelle. Cependant, force est de constater que la ressemblance entre les trois femmes et les Grandes-duchesses n'est pas frappante. Les épreuves de la vie changent physiquement une personne, mais les traits fondamentaux demeurent. Or ici, les « survivantes » de la Famille impériale ne ressemblent pas vraiment aux filles du Tsar. Bien plus fiables que des témoignages, les photographies semblent prouver, à mon sens, que ces femmes ne peuvent pas être les quatre sœurs Romanov... Je vous laisse ici vous faire votre propre opinion sur le sujet.

     

    Marga Boodts et Olga Nicolaïevna. Les mémoires de Marga Boodts ont été retrouvées en 2012 dans les archives du Vatican par la journaliste américaine Marie Stravlo et publiées en espagnol sous le titre « Je suis vivante : les mémoires inédites de la dernière Romanov ». Ces mémoires devraient être traduites prochainement en français.

     

    Cécile Czapska et Maria Nicolaïevna. La "comtesse Czapska", puis Di Fonzo, est la grand-mère d'Alexis Brimeyer, un célèbre mystificateur du XXème siècle. Il prétendait que sa grand-mère était en réalité la grande-duchesse Maria. Mais dès lors, quel crédit donner à ses allégations ?



    Anna Anderson et Anastasia Nicolaïevna. Anna Anderson est la femme qui a rendu célèbre Anastasia en se proclamant être la quatrième fille de Nicolas II. C'est sans doute la prétendante qui a rassemblé le plus de partisans au cours du XXème siècle, alors même que sa ressemblance avec Anastasia n'est pas frappante. En effet, elle ressemblait plus à Tatiana, sans toutefois posséder sa beauté. En 1994, les tests ADN ont finalement prouvé qu'Anna Anderson n'était pas Anastasia, ni même un membre de la famille Romanov.

     

     

     

     

    SOURCES

    Excellent blog - d'un passionné -

    http://www.les-derniers-romanov.com/une-version-contestee.php

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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     Vue générale du palais de Likanskii près du fleuve Koura

     

    Au début du 20e siècle, le photographe russe Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii (1863–1944) utilisait un procédé de photographie en couleur particulier destiné à créer des archives visuelles de l'empire russe. Certaines des photographies de Prokudin-Gorskii remontent aux alentours de 1905, mais la majeure partie de son travail est datée de 1909 à 1915, années pendant lesquelles, avec l'appui du tsar Nicolas II et du ministre des Transports, il entreprit de longs voyages aux quatre coins de l'empire.

     

    Sergey Prokudin-Gorsky un pionnier de la photographie en couleur  dans Photos Prokudin-Gorskii-CU-Self-Portrait

    Sergueï Prokoudine-Gorski.

    Auto-portrait sur les bords de la rivière Korolistskali, 1912

      

      

     Les splendeurs de l’Emprie Russe à travers les photos de Prokudin-Gorsky

     

     Né en 1863 à Mourom, dans la province de Vladimir, Prokudin-Gorsky étudia la chimie avant de se consacrer au développement de la photographie, aux cotés de scientifiques de renom à Saint-Pétersbourg, Berlin et Paris. Ses recherches originales se soldèrent par des brevets pour la production diapositives en couleur et la projection de dessins animés en couleur. Il utilisait une caméra qui prenait une séquence de trois photos monochromes, chacune à travers un filtre de couleur différente. En projetant les trois images, il reconstituait les couleurs authentiques de la scène.

     

    Kasli.Photo by Sergey Prokudin-Gorsky (1864-1944)

     

    Prokudin-Gorsky parcourut la Russie en train. Le tsar Nicolas II avait mis à sa disposition un wagon-chambre noire et deux permis qui lui donnaient accès aux zones fermées. Il put ainsi photographier librement l’Empire russe de 1907 à 1915.

    Prokudin-Gorsky quitta la Russie en 1918, en traversant la Norvège puis l’Angleterre, avant de se poser en France. À ce moment là, le tsar et sa famille avaient déjà été exécutés, et l’empire, documenté avec tant de soins par le photographe, détruit. Prokudin-Gorsky mourut à Paris en 1944.

     

    View of Tbilisi (Georgia), in the early 1900s.

     

    Sergei Prokudin-Gorskii: View of Suzdal along the Kamenka River, 1912

     

     

     Le photographe Sergeï Prokudin-Gorsky immortalisa une période dramatique de l’histoire : l’Empire russe à la veille de la Première guerre mondiale et de la révolution. Il ne se contenta pas de saisir des paysages et des monastères, mais aussi des prisonniers Ouzbeks dans une prison de province, de jeunes paysannes russes, des prisonniers de guerre austro-hongrois. Ses clichés, pris pendant de longs voyages en train, saisirent un monde pris dans un tourbillon et en proie à des changements monumentaux.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      

      

      

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    Lac Seliger, filets de séchage

     

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    Ostrechiny. Sketch. 1909

     

     

     

     

    This picture was taken in 2010 1910.



    The iron bridge on stone pillars. Ural. Trans-Siberian Railroad.

     



    Team of Sheksna steamer, 1909

    The process to create these original color photographs is described here.
    www.loc.gov/exhibits/empire/gorskii.html

     

     

     

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    Sur le fleuve Sim. 1910

     

     

     

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    Menuiserie à Zlatooust. 1909

     

     

    100507075908626245

    Station de pesage de thé à Chakva, Georgie. 1910

     

     

    100507080026817485

    Pont-levis, Vitegra. 1909

     

     

    100507080130960319

    Locomotive à vapeur. 1910

     

     

     

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    Pont ferroviaire qui enjambe la rivière Shuya

     

     

     

     

     

     

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    Isfandiyar Jurji Bahadur, Khan de Khanate de Khiva. 1911

     

     

    100507081525955194

    Travailler à la fosse de la mine Bakalski. 1910

     

     

    100507081606728073

    Pompiers de la ville de Vytegra. 1909

     

     

    100507082122844740

    Observation d’une éclipse solaire le 1er janvier 1907 près de la gare de Cherniaevo, dans les montagnes de Tian-Shan, au-dessus des mines de Saliuktin. Steppe de Golodnaya.

     

     

    100507082416718434

    Sur le rouf du bateau à vapeur « Sheksna » du ministère des communications et des transports. 1909

     

     

    100507101047504703

    Fille avec des fraises. 1909

     

     

    100507101133271490

    Groupe d’enfants. 1909

     

     

    100507101212975132

    Filles paysannes. 1909

     

     

     

    100507101241553697

    Vue du monastère de Saint Nil Stolbenski, depuis l’île de Svetlitsa. 1910

     

     

    100507101411911490

    Sur la draisine située à l’extérieur de Petrozavodsk sur la voie menant à Murmansk. 1915

     

     

    100507101438744801

    Équipage du bateau à vapeur « Sheksna » du Ministère de la Communication et des Transports. 1909

     

     

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    Andrei Petrov Kalganov. Ex-Maître de l’usine. Soixante-douze ans, travailla au sein de l’usine pendant plus de cinquante-cinq ans à Zlatooust. 1910

     

     

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    Trois générations. A.P. Kalganov avec son fils et sa petite-fille. Les deux derniers travaillent dans les ateliers de Zlatooust. 1910

     

     

     

     

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    Prison en Ouzbekistan ( probablement à Boukhara). 1907

     

     

     

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    Un Musulman sunnite décoré de la médaille militaire, en costume traditionnel et chapellerie, avec un poignard gainé à ses côtés. Daghestan . 1904

     

     

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    Des enfants juifs avec leur maître à Samarkand. 1911

     

     

     

     

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    Marchand de tissus – Samarkande. 1915

     

     

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    Femme arménienne en costume national. Artvin

     

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    Femme géorgienne. 1905

     

     

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    Homme turkmène posant avec un chameau chargé de sacs, probablement des céréales ou du coton. 1907

     

    131019031459146617

    Le Registan. Samarcande. 1911

     

     

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    Contremaître chinois Lau-Dzhen-Dzhau. Usine de thé de Chavka 1905

     

     

    131019025934220109

    Femme bachkir vêtue d’un costume folklorique. 1910

     

     

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    Bureaucrate de Boukhara. 1905

     

     

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    Alim Khan, Émir du Boukhara. 1911

     

     
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    1911, St. John Chrysostom Church. View from the south-east (color photo of Sergey Prokudin-Gorsky):

     



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    1911, "summer" St. Theodore Church in Yaroslavl (color photo of Sergey Prokudin-Gorsky):

     


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    1911, entrance to the "summer" St. Theodore Church (color photo of Sergey Prokudin-Gorsky):

     



    Link

    1911, "winter" St. Theodore Church in Yaroslavl (color photo of Sergey Prokudin-Gorsky):

     



    Link

    1911, entrance to the "winter" St. Theodore Church (color photo of Sergey Prokudin-Gorsky):

     



    Link

    1911, Iconostasis of the "winter" St. Theodore Church (color photo of Sergey Prokudin-Gorsky):

     



    Link

     

    http://prokudin-gorsky.ath.cx:8081/index.html

     

      

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    Petites histoires de l'Histoire - Raspoutine -

     

     

    Qui était vraiment Raspoutine ?

     

     

     

    Le 16 décembre 1916, le prince Ioussoupov et le grand-duc Dimitri Pavlovitch décident de mettre fin à la vie de Grigori Raspoutine, moine débauché, entré dans les faveurs de la famille impériale en raison de ses pouvoirs de guérisseur.

     


    Réputé pour faire des miracles, Raspoutine n’était-il qu’un moujik ivrogne mais intelligent ou un vrai guérisseur aux pouvoirs hors du commun ?

     

    File:Gorskii 04663u.jpg

    Pokrovskoïe, le village de Sibérie où serait né Raspoutine. Photo de 1912.

    (photo de Sergueï Prokudin-gorski)

     

     

    Les débuts de Raspoutine

     

    Grigori Iefimovitch Raspoutine dit Raspoutine est né probablement en 1869. Il vient d’un petit village sibérien qu’il a quitté pour se consacrer à la religion, à la méditation et à l’errance. Après quelques années de ces vagabondages, il acquiert une réputation de saint homme (starets) et de guérisseur. (Starets ou stariets (mot russe signifiant vieillard. Dans l’ancienne Russie, saint moine ou ermite, considéré par le peuple comme prophète, ou thaumaturge.)

     

     

     

     

    Raspoutine

     

     

     

    En 1904, il quitte la Sibérie pour se rendre à Saint-Pétersbourg et vient demander l’hospitalité à l’Académie de théologie.
    L’évêque Hermogène et le grand prédicateur Illiodore sont séduits par sa foi et favorisent son entrée dans la société de la capitale.

     

     

     

    Dès lors, Raspoutine commence à faire parler de lui. Il est réputé pour faire des miracles mais également pour être l’initiateur de nombreuses débauches.

     

     

    Le faiseur de miracles

     

    La cour du tsar Nicolas II vit un drame familial. Le tsarévitch, Alexis, unique héritier de la couronne, est atteint d’hémophilie, maladie incurable à l’époque.

     

     

     

    La réputation de Raspoutine est arrivée aux oreilles de la tsarine Alexandra. Par amour pour son fils, elle convoque le moine guérisseur.

     

    File:Alexei Nikolaevich, Tsarevich of Russia 02.jpg

    Alexis

     

    On sait de source sûre que Raspoutine a, à plusieurs reprises, atténué les souffrances du garçon. Il a également réussi à stopper plusieurs hémorragies qui auraient dû être fatales. Il le sauvera encore lors de graves hémorragies en 1912 et 1915. Aussi est-il vénéré par l’impératrice comme l’« homme de Dieu » voué à sauver son fils et la Russie.

     

     

     

     

    Le tsar Nicolas II avec sa femme et le jeune Alexis

     

     

     

    Chaque fois que Raspoutine se rend au chevet de l’enfant, on assiste à une nette amélioration de son état de santé. Difficile de parler de simple coïncidence.

     

     

     

    Nul ne sait quelle technique utilise Raspoutine. Une chose est certaine, son influence sur la tsarine et sur la Cour est de plus en plus importante.

     

     

     

    Grigori Raspoutine et ses trois enfants : Maria, Varvara et Dimitri.

     

     

    Un mystique débauché

     

    La famille impériale voue à Raspoutine une telle amitié qu’on commence à le surnommer le « tsar au-dessus des tsars ». Cependant Grigori Raspoutine abuse cyniquement de bon nombre de ses admiratrices ou des solliciteuses et s’adonne de plus en plus ouvertement à la débauche.
    Tout en abusant des jolies filles, il leur parle de Dieu et de la rédemption.

     

     

     

    Cette vie de débauche bien connue ne l’empêche d’ailleurs nullement d’avoir autour de lui une cour féminine prête à tout pour lui.

     

     

     

    L’appartement de Raspoutine devient le lieu de passage obligé de toutes les sollicitations possibles provenant des personnages les plus importants.

     

     

     

     

    Raspoutine entouré d'une cour féminine - Image De Selva Tapabor

     

     

     

    En 1916, le président du conseil Sturmer et le ministre de l’intérieur Protopopov participent aux séances de spiritisme qu’il organise régulièrement.

     

     

     

    Attaqué par la presse, il est l’objet d’une discussion à la douma en 1912, mais les diverses démarches pour faire comprendre à Nicolas II les risques qu’encourt le régime du fait de ses relations avec le prétendu homme de Dieu demeurent vaines.

     

     

     

    La haine qu’il inspire est très probablement à l’origine du mythe de l’omnipotence qu’on lui prête. Si la tsarine est à ses ordres, le Tsar ne tient en réalité pas compte de ses conseils.

     

     

     

    Un assassinat programmé

     

     

     

    En 1916, les défaites de la Russie au front et la décomposition de l’Etat suscitent une grande indignation dans tout le pays.

     

     

     

    Tout va mal et le responsable est tout de suite trouvé. C’est la mauvaise influence de Raspoutine sur le Tsar qui provoque ces désastres.
    La défaite de l’armée s’explique, selon l’opinion publique, par le fait que Raspoutine est vendu à l’Allemagne.

     

     

     

    Raspoutine devient un monstre à abattre. C’est le jeune prince de 19 ans, Felix Ioussoupov, qui va se charger de cette mission.

     

     

     

    Le 29 décembre 1916, il invite Raspoutine chez lui sous le prétexte de lui présenter une femme pour laquelle il languit depuis longtemps. Avec ses complices, le prince fait préparer des gâteaux imprégnés d’une dose de cyanure capable de tuer 20 personnes et verse en supplément ce poison dans le verre destiné à l’invité.

     

     

     

     

    Le Tsar Nicolas II

     

     

     

    Arrivé chez le prince, Raspoutine mange et boit. En principe, une telle dose de cyanure aurait dû le tuer en quelques minutes mais il continue à se porter comme un charme pendant plus de deux heures.

     

     

     

    Le prince est à bout tandis que le moine redemande à boire. Décidé à en finir, Ioussoupov prend son revolver et tire à bout portant.
    Juste après la détonation, les complices arrivent accompagnés d’un médecin. Ce dernier examine le corps mais Raspoutine est toujours vivant.

     

     

     

    Enfin, il cesse de respirer et le corps est descendu au sous-sol du palais. Mais, quelques minutes après, Raspoutine se relève et tente d’étrangler le prince.

     

     

     

    Il faudra quatre nouvelles balles et des coups de matraque qui lui défoncent le crâne pour que Raspoutine cesse de se débattre.

     

     

     

    Les conjurés enveloppent alors le corps et le jettent dans la Neva.

     

     

     

    Quand on découvrira le cadavre dans l’eau, on constatera que Raspoutine était toujours en vie quand il a été jeté dans le fleuve. En réalité, il est mort noyé.

     

     

     

    Il est certain que cette endurance vraiment exceptionnelle a contribué au mythe du surhomme.

     

     

     

    Raspoutine était-il insensible au poison ? .

    Une chose est sûre, il possédait une constitution hors du commun.

     

     

     

     

     

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    Petites histoires de l'Histoire - Raspoutine -

     

     

    Qui était vraiment Raspoutine ?

     

     

     

    Le 16 décembre 1916, le prince Ioussoupov et le grand-duc Dimitri Pavlovitch décident de mettre fin à la vie de Grigori Raspoutine, moine débauché, entré dans les faveurs de la famille impériale en raison de ses pouvoirs de guérisseur.

     


    Réputé pour faire des miracles, Raspoutine n’était-il qu’un moujik ivrogne mais intelligent ou un vrai guérisseur aux pouvoirs hors du commun ?

     

    File:Gorskii 04663u.jpg 

    Pokrovskoïe, le village de Sibérie où serait né Raspoutine. Photo de 1912. 

    (photo de Sergueï Prokudin-gorski)

      

      

    Les débuts de Raspoutine

      

    Grigori Iefimovitch Raspoutine dit Raspoutine est né probablement en 1869. Il vient d’un petit village sibérien qu’il a quitté pour se consacrer à la religion, à la méditation et à l’errance. Après quelques années de ces vagabondages, il acquiert une réputation de saint homme (starets) et de guérisseur. (Starets ou stariets (mot russe signifiant vieillard. Dans l’ancienne Russie, saint moine ou ermite, considéré par le peuple comme prophète, ou thaumaturge.)

     

     

     

     

    Raspoutine

     

     

     

    En 1904, il quitte la Sibérie pour se rendre à Saint-Pétersbourg et vient demander l’hospitalité à l’Académie de théologie.
    L’évêque Hermogène et le grand prédicateur Illiodore sont séduits par sa foi et favorisent son entrée dans la société de la capitale.

     

     

     

    Dès lors, Raspoutine commence à faire parler de lui. Il est réputé pour faire des miracles mais également pour être l’initiateur de nombreuses débauches.

     

     

     

    Le faiseur de miracles

      

    La cour du tsar Nicolas II vit un drame familial. Le tsarévitch, Alexis, unique héritier de la couronne, est atteint d’hémophilie, maladie incurable à l’époque.

     

     

     

    La réputation de Raspoutine est arrivée aux oreilles de la tsarine Alexandra. Par amour pour son fils, elle convoque le moine guérisseur.

     

    File:Alexei Nikolaevich, Tsarevich of Russia 02.jpg 

     Alexis

     

    On sait de source sûre que Raspoutine a, à plusieurs reprises, atténué les souffrances du garçon. Il a également réussi à stopper plusieurs hémorragies qui auraient dû être fatales. Il le sauvera encore lors de graves hémorragies en 1912 et 1915. Aussi est-il vénéré par l’impératrice comme l’« homme de Dieu » voué à sauver son fils et la Russie.

     

     

     

     

    Le tsar Nicolas II avec sa femme et le jeune Alexis

     

     

     

    Chaque fois que Raspoutine se rend au chevet de l’enfant, on assiste à une nette amélioration de son état de santé. Difficile de parler de simple coïncidence.

     

     

     

    Nul ne sait quelle technique utilise Raspoutine. Une chose est certaine, son influence sur la tsarine et sur la Cour est de plus en plus importante.

     

     File:Rasputin et ses enfants.jpg

     

    Grigori Raspoutine et ses trois enfants : Maria, Varvara et Dimitri. 

      

      

    Un mystique débauché

      

    La famille impériale voue à Raspoutine une telle amitié qu’on commence à le surnommer le « tsar au-dessus des tsars ». Cependant Grigori Raspoutine abuse cyniquement de bon nombre de ses admiratrices ou des solliciteuses et s’adonne de plus en plus ouvertement à la débauche.
    Tout en abusant des jolies filles, il leur parle de Dieu et de la rédemption.

     

     

     

    Cette vie de débauche bien connue ne l’empêche d’ailleurs nullement d’avoir autour de lui une cour féminine prête à tout pour lui.

     

     

     

    L’appartement de Raspoutine devient le lieu de passage obligé de toutes les sollicitations possibles provenant des personnages les plus importants.

     

     

     

     

    Raspoutine entouré d'une cour féminine - Image De Selva Tapabor

     

     

     

    En 1916, le président du conseil Sturmer et le ministre de l’intérieur Protopopov participent aux séances de spiritisme qu’il organise régulièrement.

     

     

     

    Attaqué par la presse, il est l’objet d’une discussion à la douma en 1912, mais les diverses démarches pour faire comprendre à Nicolas II les risques qu’encourt le régime du fait de ses relations avec le prétendu homme de Dieu demeurent vaines.

     

     

     

    La haine qu’il inspire est très probablement à l’origine du mythe de l’omnipotence qu’on lui prête. Si la tsarine est à ses ordres, le Tsar ne tient en réalité pas compte de ses conseils.

     

     

     

    Un assassinat programmé

     

     

     

    En 1916, les défaites de la Russie au front et la décomposition de l’Etat suscitent une grande indignation dans tout le pays.

     

     

     

    Tout va mal et le responsable est tout de suite trouvé. C’est la mauvaise influence de Raspoutine sur le Tsar qui provoque ces désastres.
    La défaite de l’armée s’explique, selon l’opinion publique, par le fait que Raspoutine est vendu à l’Allemagne.

     

     

     

    Raspoutine devient un monstre à abattre. C’est le jeune prince de 19 ans, Felix Ioussoupov, qui va se charger de cette mission.

     

     

     

    Le 29 décembre 1916, il invite Raspoutine chez lui sous le prétexte de lui présenter une femme pour laquelle il languit depuis longtemps. Avec ses complices, le prince fait préparer des gâteaux imprégnés d’une dose de cyanure capable de tuer 20 personnes et verse en supplément ce poison dans le verre destiné à l’invité.

     

     

     

     

    Le Tsar Nicolas II

     

     

     

    Arrivé chez le prince, Raspoutine mange et boit. En principe, une telle dose de cyanure aurait dû le tuer en quelques minutes mais il continue à se porter comme un charme pendant plus de deux heures.

     

     

     

    Le prince est à bout tandis que le moine redemande à boire. Décidé à en finir, Ioussoupov prend son revolver et tire à bout portant.
    Juste après la détonation, les complices arrivent accompagnés d’un médecin. Ce dernier examine le corps mais Raspoutine est toujours vivant.

     

     

     

    Enfin, il cesse de respirer et le corps est descendu au sous-sol du palais. Mais, quelques minutes après, Raspoutine se relève et tente d’étrangler le prince.

     

     

     

    Il faudra quatre nouvelles balles et des coups de matraque qui lui défoncent le crâne pour que Raspoutine cesse de se débattre.

     

     

     

    Les conjurés enveloppent alors le corps et le jettent dans la Neva.

     

     

     

    Quand on découvrira le cadavre dans l’eau, on constatera que Raspoutine était toujours en vie quand il a été jeté dans le fleuve. En réalité, il est mort noyé.

     

     

     

    Il est certain que cette endurance vraiment exceptionnelle a contribué au mythe du surhomme.

     

     

     

    Raspoutine était-il insensible au poison ? .

    Une chose est sûre, il possédait une constitution hors du commun.

     

     

     

     

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    Princess Tatyana Alexandrovna Yusupova by Franz Xavier Winterhalter, 1858

    Princess Tatyana Alexandrovna Yusupova by Franz Xavier Winterhalter, 1858

     

     

     

     

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    Russie

    Vie et mort d'un immense empire

     


    La Russie est aujourd'hui le plus vaste État de la planète (17 millions de km2), à cheval sur l'Europe orientale et l'Asie septentrionale, mais avec seulement 140 millions d'habitants (2008), soit une densité de 8 habitants au km2, elle est loin d'en être le plus peuplé !

    Cette population, à 80% de langue russe et de tradition orthodoxe, tend à diminuer d'environ un million d'habitants par an, du fait de la dénatalité et des mauvaises conditions d'hygiène. Cette situation si particulière est l'aboutissement d'une histoire particulièrement violente.

    Revanche sur les Mongols

    Après la terrible invasion mongole du début du XIIIe siècle, les populations russes dispersées dans les plaines d'Europe orientale reconquièrent lentement leur autonomie et se fédèrent autour du grand-duché de Moscovie (capitale : Moscou) et de ses souverains.

    Ivan IV le Terrible se donne le titre de tsar ou empereur et entame l'expansion de la Russie vers l'Est. Il conquiert en 1554-1556 les khanats tatars musulmans de Kazan et Astrakhan, sur la Volga. L'empire russe devient dès lors multinational et multiconfessionnel. En 1579, un Cosaque explore la Sibérie. C'est le début de la poussée russe vers l'Asie. Cette poussée est informelle. Elle est le fait d'aventuriers, de marchands de fourrures et de paysans qui fuient le servage.

    En 1640, sous la dynastie des Romanov, les Russes atteignent le fleuve Amour, aux limites de la Chine, et fondent la ville d'Iakoutsk, près du lac Baïkal. Catherine II intensifie la colonisation des terres vierges, au besoin en y installant des paysans allemands ! Au XIXe siècle, l'empire absorbe les khanats d'Asie centrale et dès lors, ses frontières ne bougent plus... Dans le même temps, la Russie s'étend aussi vers les mers chaudes. En 1787, elle annexe la Crimée, sur la mer Noire. Dans le Caucase, l'imam Chamil, chef de la rébellion tchétchène, fait sa reddition en 1859, consacrant la mainmise russe sur la région.

    Jusqu'au dernier tiers du XIXe siècle, les droits culturels des minorités sont respectés et les tsars exaltent l'empire de «toutes les Russies». À noter que les 2/3 de la noblesse ont une origine autre que russe ! Mais l'agitation anarchiste entraîne un durcissement du régime. Sous le règne des derniers tsars Alexandre III et de Nicolas II, on envisage non sans risque la «russification» des populations allogènes de l'Empire.

    Illusion bolchévique

    Lénine et les bolcheviques acceptent par principe l'autonomie voire l'indépendance des minorités de la «prison des peuples». Mais c'est une utopie : très vite, l'État bolchevique est dépassé par les mouvements d'émancipation et doit reconquérir par la force entre 1919 et 1922 les territoires sécessionnistes (sauf les Baltes).

    En théorie, les Républiques de l'URSS née en 1922 conservent le droit à la sécession. Dans les faits, elles se gardent de l'utiliser, en particulier parce que leurs frontières ont été dessinées de façon à mettre en concurrence en leur sein même des nationalités diverses, dont certaines ont été créées de toutes pièces par les bolcheviques.

    L'actuelle fédération de Russie contient à l'intérieur de ses frontières, tout à fait arbitraires, pas moins de 80 % de Russes (auxquels s'ajoutent 25 millions de Russes de l'extérieur, en Kazakhstan, Ukraine, Lettonie, Estonie...). Elle n'a jamais été aussi homogène même si Moscou reconnaît 89 «sujets» autres que russes (républiques autonomes...).

    Aujourd'hui, les Russes tendent à quitter les républiques turques d'Asie centrale mais aussi les provinces d'Extrême-Orient, pauvres, glaciales et sous-administrées. Ils se replient sur la Russie d'Europe.

    C'en est fini de la poussée pluriséculaire des Russes vers l'Asie !

      
      
    Joseph Savès
    Auteur
     
    sources
     
     
     

    La Russie coloniale

     

    La Russie est aujourd'hui le plus vaste État de la planète (17 millions de km2), à cheval sur l'Europe orientale et l'Asie septentrionale, mais avec seulement 140 millions d'habitants (2008), soit une densité de 8 habitants au km2, elle est loin d'en être le plus peuplé.

    Cette population, à 80% de langue russe et de tradition orthodoxe, tend à diminuer d'environ un million d'habitants par an, du fait de la dénatalité et des mauvaises conditions d'hygiène. Cette situation si particulière est l'aboutissement d'une histoire particulièrement violente.

    Revanche sur les Mongols

    Après la terrible invasion mongole du début du XIIIe siècle, les populations russes dispersées dans les plaines d'Europe orientale reconquièrent lentement leur autonomie et se fédèrent autour du grand-duché de Moscovie (capitale : Moscou) et de ses souverains.

    Ivan IV le Terrible se donne le titre de tsar ou empereur et entame l'expansion de la Russie vers l'Est. Il conquiert en 1554-1556 les khanats tatars musulmans de Kazan et Astrakhan, sur la Volga. L'empire russe devient dès lors multinational et multiconfessionnel. En 1579, un Cosaque explore la Sibérie. C'est le début de la poussée russe vers l'Asie. Cette poussée est informelle. Elle est le fait d'aventuriers, de marchands de fourrures et de paysans qui fuient le servage.

    En 1640, sous la dynastie des Romanov, les Russes atteignent le fleuve Amour, aux limites de la Chine, et fondent la ville d'Iakoutsk, près du lac Baïkal. Catherine II intensifie la colonisation des terres vierges, au besoin en y installant des paysans allemands !

    Au XIXe siècle, l'empire absorbe les khanats d'Asie centrale et dès lors, ses frontières ne bougent plus... Dans le même temps, la Russie s'étend aussi vers les mers chaudes. En 1787, elle annexe la Crimée, sur la mer Noire. Dans le Caucase, l'imam Chamil, chef de la rébellion tchétchène, fait sa reddition en 1859, consacrant la mainmise russe sur la région.

    Jusqu'au dernier tiers du XIXe siècle, les droits culturels des minorités sont respectés et les tsars exaltent l'empire de «toutes les Russies». À noter que les 2/3 de la noblesse ont une origine autre que russe ! Mais l'agitation anarchiste entraîne un durcissement du régime. Sous le règne des derniers tsars Alexandre III et de Nicolas II, on envisage non sans risque la «russification» des populations allogènes de l'Empire.

    Les tsars et les juifs

    Suite aux trois partages de la Pologne de la fin du XVIIIe siècle, la Russie qui, jusque-là, avait refusé tout établissement juif sur son territoire, devient l'un des pays avec la population juive la plus importante !

    À la fin du XVIIIe siècle, on y compte 700.000 à 800.00 juifs, soit 2% de la population russe et 1/3 de la population juive mondiale. Au fil du temps, l'administration tsariste constitue en Russie occidentale une zone de résidence où les juifs sont tenus d'habiter. En 1881, le régime considère les étudiants juifs comme responsable des débordements consécutifs à l'assassinat du tsar Alexandre II. Il s'ensuit de premiers pogroms encouragés, voire initiés, par les agents du gouvernement et la troupe.

    Illusion bolchévique

    Lénine et les bolcheviques acceptent par principe l'autonomie voire l'indépendance des minorités de la «prison des peuples». Mais c'est une utopie : très vite, l'État bolchevique est dépassé par les mouvements d'émancipation et doit reconquérir par la force entre 1919 et 1922 les territoires sécessionnistes (sauf les Baltes).

    En théorie, les Républiques de l'URSS née en 1922 conservent le droit à la sécession. Dans les faits, elles se gardent de l'utiliser, en particulier parce que leurs frontières ont été dessinées de façon à mettre en concurrence en leur sein même des nationalités diverses, dont certaines ont été créées de toutes pièces par les bolcheviques.

    L'actuelle fédération de Russie contient à l'intérieur de ses frontières, tout à fait arbitraires, pas moins de 80 % de Russes (auxquels s'ajoutent 25 millions de Russes de l'extérieur, en Kazakhstan, Ukraine, Lettonie, Estonie...). Elle n'a jamais été aussi homogène même si Moscou reconnaît 89 «sujets» autres que russes (républiques autonomes...).

    Aujourd'hui, les Russes tendent à quitter les républiques turques d'Asie centrale mais aussi les provinces d'Extrême-Orient, pauvres, glaciales et sous-administrées. Ils se replient sur la Russie d'Europe et sont remplacés par des immigrants chinois. La grande Russie des Romanov se réduit comme peau de chagrin et pourrait laisser la place à un nouveau «grand-duché de Moscovie».

    C'en est fini de la poussée pluriséculaire des Russes vers l'Asie.

     
     
    Joseph Savès 
    Auteur
     
    Sources
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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    Michel Romanov est élu tsar de Russie

     


    Le 21 février 1613 (selon le calendrier julien (*) en vigueur en Russie), Michel Romanov est élu tsar de toutes les Russies sous le nom de Michel 1er.

     

    Michel Romanov (16 ans) élu tsar de Russie

     

    L'élection met un terme au «temps des Troubles» qui a vu la Russie occupée et pillée par les Polonais mais également les Suédois et les Tatares.

    Le nouveau tsar a tout juste 16 ans. Mais il est le fils du prestigieux patriarche de Moscou, Philarète, qui a combattu l'usurpateur Boris Godounov et les Polonais aux côtés des Cosaques. Prisonnier des Polonais, il fait figure de martyr et de saint protecteur.

    Les nobles russes apprécient sa parenté avec l'ancienne dynastie, issue de Riourik, un Varègue ou Viking originaire de Scandinavie. Cette dynastie s'était éteinte après la mort du tsar Ivan IV le Terrible.

    Ces atouts lui valent d'être choisi entre de nombreux candidats par le Zemski Sobor, l'assemblée des états généraux russes pour ceindre la couronne de Vladimir Monomaque, grand-prince de Kiev (XIIe siècle), à l'origine de la Russie impériale.

    Michel Romanov, qui vit avec sa mère au couvent Kostroma, n'accepte la charge de tsar que sur les instances de sa mère. Il gagne Moscou sous les acclamations de la population, impatiente d'en finir avec les désordres et les invasions étrangères.

    Il est couronné le 21 juillet 1613 dans la cathédrale de la Dormition, au Kremlin.

    Le nouveau tsar s'applique à en finir avec l'occupation étrangère. Pour reconstituer une armée, il impose les villes et opère des emprunts forcés auprès des riches marchands, lesquels sont pour la plupart des étrangers.

    En février 1617, il a la satisfaction de conclure la paix avec les Suédois, au prix d'un lourd tribut et de la perte de tout accès à la mer Baltique. celle-ci devient un «lac suédois».

    L'année suivante, il repousse les Polonais et conclut une trêve avec eux, ce qui lui vaut de retrouver son père Philarète. Ce dernier est aussi énergique et dur que son fils est doux et pieux. Se complétant à merveille, les deux hommes vont réussir à rétablir la paix civile en Russie en écartant tout esprit de vengeance, notamment à l'égard des boyards (nobles) qui ont collaboré avec l'occupant polonais.

     

    Michel Fédorovitch Romanov (21 juin 1596 - Moscou, 23 juillet 1645), gravure de la fin du XVIIe siècle, musée national russe, Moscou

     

    La naissance de l'autocratie

    Le tsar prend l'habitude de décider de tout en toute indépendance cependant que se restreint le droit d'intervention du Zemski Sobor. Ainsi se met en place l'autocratie (en grec, le «pouvoir d'un seul»), un régime caractéristique de la Russie des derniers siècles.

    Les paysans russes perdent leurs dernières libertés. Écrasés d'impôts, ils s'enfuient de leur village et gagnent l'étranger ou les marges orientales en voie de colonisation, à moins qu'ils ne se placent sous la tutelle d'un seigneur. Les seigneurs accueillent les fugitifs à bras ouverts car tous ont un besoin crucial de main-d'oeuvre.

    Philarète multiplie les décrets pour décourager les fuites. Il porte à quinze ans au lieu de cinq le délai après lequel un paysan fugitif peut bénéficier de la liberté. Ainsi la paysannerie russe va-t-elle peu à peu retomber dans le servage alors même que tout l'Occident s'en éloigne.

    En 1632, profitant des désordres occasionnés en Europe centrale par la guerre de Trente Ans et d'une mauvaise passe des Polonais, Michel 1er attaque ces derniers. Mais son armée se débande et est écrasée. L'humiliation est immense en Russie même si le tsar a la satisfaction d'être reconnu comme souverain par les ennemis.

    La personne du tsar acquiert un caractère sacré.

    En 1626, à 30 ans, après deux mariages inféconds, Michel 1er épouse Eudoxie Strechneva. Elle lui donnera dix enfants. L'avenir de la dynastie est assuré.

    La descendance de Michel Romanov règnera sur la Russie jusqu'à la Révolution de Février 1917.

     

     

    Alban Dignat
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    Au début du XIXe siècle, Ekaterinbourg rivalisa avec Perm pour la prééminence dans l'Oural ; si elle l'a emporté sur sa rivale traditionnelle, sa primauté est à son tour menacée par la croissance très rapide de Tcheliabinsk.

    Ekaterinbourg a été créée volontairement en 1721 par le géographe V. N. Tatichtchev, ancêtre de la première grande famille de maîtres de forges ouraliens. La découverte de gisements de minerais de cuivre dans le voisinage a très vite souligné l'intérêt d'un site urbain placé, par ailleurs, sur les rives boisées de la Tchoussovaïa, face au débouché d'un col donnant accès à la ville de Perm.

     

    Mais la principale voie conduisant les trappeurs de Moscou à la Sibérie passait alors beaucoup plus au nord et ce n'est qu'à la fin du siècle, lorsque fut tracée la grande route sibérienne allant de Perm à Tioumen, Tara et Tomsk, que la cité put tirer pleinement parti des avantages de sa situation.

    Un siècle plus tard, la première voie ferrée trans-ouralienne, venue de Perm, atteignait Ekaterinbourg quatorze ans avant que le Transsibérien ne parvienne à Tcheliabinsk.

     

     


    Vue de la retenue du barrage sur l'Isset avec la maison Sévastianov et la cathédrale Sainte-Catherine en 1910 (collection Prokoudine-Gorski).

     


    Le palais Rastorgouïev-Kharitonov devenu aujourd'hui le Palais des oeuvres des écoliers.



    2-- LA FIN DES ROMANOV

    Toute la famille se retrouve réunie à Ekaterinbourg le 23 mai 1918.

     


    On réquisitionne, pour les loger, la maison du citoyen Ipatiev.

     

    Dans cette maison résident 12 personnes : Nicolas II, Alexandra, Olga, Tatiana, Maria, Anastasia, Alexis, le Docteur Botkine, la femme de chambre, l'intendant, le cuisinier Kharitonov et son marmiton Sednev.

     

    Durant la détention de la famille impériale, la maison s’appela : « maison à destination spéciale ».

     


    La maison Ipatiev était une belle demeure, composée de deux étages.

     

    Nicolas et Alexandra avaient leur chambre qu’ils partageaient avec leur fils Alexis. Les quatre grandes duchesses vivaient toutes ensembles dans une chambre.

     

    Malgré la chaleur d’été, il leur était interdit d’ouvrir les fenêtres, qui avaient été passées à la chaux.

    Les domestiques racontèrent comment les conditions de vie se détérioraient dans la maison : « Les gardes se sont mis à voler, d’abord les objets de valeurs, ensuite le linge de maison et les chaussures. Le tsar ne le supporta pas et se mis en colère.

     

    On lui signifia brutalement qu’il était prisonnier et

    que ce n’était plus à lui qui de donner les ordres ».

     

     

    Tous les jours les choses empiraient. Au début, ils avaient le droit à 25 minutes de promenade, après on ne leur accorda plus que 5.

     

    Toute agitation était interdite. Les gardes se comportaient de façon odieuse avec les grandes duchesses. Elles n’avaient pas le droit d’aller aux toilettes sans être accompagné d’un garde et le soir on les forçait à jouer du piano.

     

    Le responsable des mauvais traitement infligé à la famille est le chef des gardes : Serguei Avdeïev. Brutal et vantard, il organisait des beuveries régulièrement dans le poste de garde. Il participait aussi au repas des Romanov et se comportait grossièrement à table.



    Plusieurs personnes essayèrent d’entrer en contact avec la famille de Nicolas II, sans succès. Cependant le docteur Dévevendo, médecin d’Alexis, fut autorisé plusieurs fois à visiter le jeune malade, qu’il trouva dans un état déplorable.

    Au mois de juin 1918, les religieuses du couvent de la ville obtinrent la permission d’offrir à Alexis des produits frais : lait, œufs, viandes et pâtisseries.

    La nuit du 16 Juillet 1918, Sur un ordre de Lénine , Le commissaire Iourovski fit descendre au sous sol la famille impériale.

     

     

    Prétextant une soi-disant photos avant transfert ,il les aligna sur deux rangs.
    Le tsar Nicolas II qui à son fils Alexis près de lui après l’avoir porté dans ses bras en entrant, la Tsarine , les quatres grandes duchesses, leur médecin de famille le docteur Botkine, la femme de chambre Demidova , l'intendant Troupp ainsi que le cuisinier Kharitonov .

    Le chef de la garde Pavel Medvedev et neuf membres de la Téchka entrent.

     

     

    Un acte d’accusation et de sentence de mort laconique leurs est lu, le Tsar se retourne vers sa famille , « ils ne savent pas ce qu’ils font » furent ses dernières paroles .

     

     

    Ils sont tous criblés de balles dans un délire meurtrier.

     

    Le jeune prince (13 ans) et les grandes duchesses ne sont pas tués sur le coup, ils sont achevés comme la femme de chambre, à grands coups de baïonnettes. Les grandes duchesses avaient des corsets dans lesquels des diamants et des rangées de perles étaient cousu . Leurs corps furent dénudés en forêt et les bijoux envoyés à Moscou !


    Le corps du Tsar est criblé à bout portant par tout les hommes qui vident leurs chargeurs .Le sol est couvert du sang de onze personnes assassinés.

    Le jeune marmiton ami du prince Alexis fut sauvé, il fut transféré sur ordre d’Iourovski avant le massacre alors qu’il était encore a jeun. Les minutes des témoignages consignés aux archives de Moscou montrent que la troupe était assez ivre ..

     

    Deux des lettons de la Tchéka auraient refusé d’appliquer l’ordre d’exécution ,ils auraient donc été remplacés et tout le monde aurait bu abondament .

    A 25 kilomètres de la ville à Ganina Yama les corps furent dépouillés,les visages passés à l’acide, brulés et jetés dans un puit de mine .
    Le 25 juillet, l’armée blanche atteint Ekaterinbourg pour libérer la famille impériale. Trop tard.




    En 1991 Boris Eltsine, le premier président russe, a ordonné d'exhumer les restes et le processus d'identification à commencé. Beaucoup de groupes d'experts (russes, anglais et américains) ont examiné ces restes à l'aide de tests ADN pendant 10 ans et, ils ont conclu que les os appartenaient bien à Nicolas II, Alexandra, Olga, Tatiana, Anastasia et à quatre de leurs proches.

    Pour éviter sa transformation en un lieu de pèlerinage. La maison Ipatiev a été détruite suivant un décret exceptionnel du parti communiste en 1977.

    Sur ordre de Brejnev, le gouverneur de la région Boris Eltsine s’en chargea.
    Il fut construit en 2003 sur son emplacement la cathédrale symbole dite "du don du Sang".


    La famille impériale a été canonisée en 1981 par l'Eglise russe à l'étranger,inhumée en 1998 dans la cathédrale de Saint-Pétersbourg et finalement canonisé par l'église russe en 2000.

     



    Devant la cathédrale sur-le-sang-versé de Ekaterinbourg, les photos de la famille impériale, ici les quatre grandes-duchesses Olga (née en 1895), Tatiana (née en 1897), Maria (née en 1899) et Anastasia (née en 1901).

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  • File:Cáricsalád 1893.jpg

    Le futur tsar Nicolas II (debout à gauche) avec ses parents et ses frères et sœurs en 1893. 

     

    Introduction

    Fils aîné d'Alexandre III, il lui succède en 1894 et condamne dès 1895 les « rêves insensés » des délégués des zemstvos, qui demandaient la poursuite des réformes entreprises par Alexandre II. Il se déclare alors décidé à « maintenir le principe de l'autocratie de façon aussi énergique et immuable que son inoubliable père ». Ainsi, Nicolas II, que l'on a accusé d'irrésolution ou de faiblesse, défendra avec obstination ses prérogatives de tsar autocrate.

     

    Nicolas II et la tsarine Alexandra Fedorovna

    Nicolas II et la tsarine Alexandra Fedorovna

    Nicolas II et la tsarine Alexandra Federovna en costume d'apparat.

    Ph. Coll. Archives Larousse

     

     

    Très attaché à son épouse, Alexandra Fiodorovna, avec qui il aura quatre filles et un fils, le tsarévitch Alexis (né en 1904), il vit le plus souvent à Tsarskoïe Selo, se soustrayant le plus possible à la vie publique.

     

    Un pays en crise

    Or, Nicolas II est confronté aux problèmes complexes d'un pays en pleine expansion démographique et engagé dans un processus d'industrialisation rapide. Ses ministres des Finances, Ivan Vychnegradski puis le comte Witte, négocient avec la France des emprunts d'État qui permettent de financer le développement industriel. L'industrialisation se développe aux dépens des terriens, paysans ou nobles, dont les problèmes s'aggravent. Aussi Witte obtient-il de l'empereur la réunion d'une conférence sur les besoins de la paysannerie (1902).

     

     

    Nicolas et sa Mère, Maria (Minie)

     

     

     

    Mécontent de la radicalisation des aspirations paysannes, Nicolas II charge Viatcheslav Plehve (1846-1904), ministre de l'Intérieur, d'étouffer l'agitation et se sépare du comte Witte (1903). La crise qui se développe à partir de 1902 atteint toutes les couches de la société : les libéraux des zemstvos et des professions libérales, les étudiants, dont l'agitation dévie vers le terrorisme, les paysans, responsables des émeutes en Ukraine et dans la moyenne Volga, et les ouvriers, dont les grèves se multiplient à partir de 1903.

     

    Nicolas II, 1901

     

    Un autocrate

    En janvier 1904, Nicolas II s'engage dans la guerre contre le Japon, espérant ainsi reconstituer l'unité nationale autour du trône. Or, la répression dirigée par Viatcheslav Plehve, qui est assassiné en juillet 1904, et les défaites de la guerre russo-japonaise (1904-1905) aggravent encore la crise. Nicolas II, en faisant tirer sur la manifestation ouvrière du Dimanche rouge (9 [22] janvier 1905), détruit le mythe du « tsar-père du peuple » et provoque le déclenchement de la révolution de 1905. Il est alors contraint de rappeler le comte Witte (octobre 1905-avril 1906) et d'accorder le manifeste d'octobre 1905, qui promet la réunion d'une douma d'État – que les libéraux veulent transformer en Assemblée constituante.

     

    Lorsque l'armée est revenue d'Extrême-Orient, il écrase les soviets de Saint-Pétersbourg et de Moscou (décembre 1905-janvier 1906). Afin d'empêcher la douma de se transformer en Assemblée constituante, il promulgue les lois fondamentales (mai 1906) selon lesquelles il conserve le titre d'autocrate, la direction des questions militaires, diplomatiques et religieuses et a le droit de convoquer la douma, de la dissoudre et de légiférer par décrets dans l'intervalle des sessions.

     

    Les deux premières doumas se révèlent ingouvernables et ne siègent que quelques mois. Piotr Stolypine modifie alors la loi électorale (1907). Ainsi Nicolas II refuse de transformer la Russie en une véritable monarchie constitutionnelle.

     

     

     

    La chute du tsarisme et la fin des Romanov

    Il souscrit à une alliance défensive avec l'Allemagne lors de son entrevue secrète avec Guillaume II à Björkö, en juillet 1905, mais il doit y renoncer et s'engager davantage dans l'alliance franco-russe. Il se rapproche ensuite de la Grande-Bretagne, avec laquelle un accord est signé en 1907, et adhère à la Triple-Entente. Entraîné par Aleksandr Izvolski dans une politique active dans les Balkans, qui se libèrent de la domination ottomane par les guerres de 1912-1913, Nicolas II soutient la Serbie contre la Bulgarie, alliée à l'Autriche-Hongrie. Ainsi, il doit s'engager dans la Première Guerre mondiale, qui plonge la Russie dans des difficultés insurmontables.

    Après l'assassinat de Piotr Stolypine (1911), qui avait tenté de renforcer la répression contre les partis révolutionnaires et de promouvoir une réforme agraire qui libérerait les paysans des entraves du mir, l'empereur fait appel à Vladimir Kokovtsov (1911-1914), puis il s'entoure de ministres réactionnaires bornés ou incapables. L'opinion publique tient Boris Stürmer et Aleksandr Protopopov pour des créatures de Grigori Raspoutine, dont les relations avec la cour apparaissent scandaleuses.

     

     

    À la faveur de la guerre, Nicolas II tente de gouverner sans la douma et prend lui-même le commandement suprême des armées (septembre 1915). Isolé au quartier général de Moguilev, il laisse Alexandra Fiodorovna, soumise à l'influence de son « conseiller spirituel » Grigori Raspoutine, jouer un rôle croissant dans le gouvernement.

     

     

    Face à cette incurie, la société civile, les zemstvos, les associations professionnelles tentent d'organiser l'économie de guerre, ce qui permettra le bref redressement militaire de 1916. Au sein de la douma se constitue en 1915 un « bloc progressiste », qui réclame un ministère possédant la confiance du pays et envisage un complot pour destituer Nicolas II.

    Mais la douma est dépassée par le soulèvement populaire de février 1917. Les difficultés économiques ont en effet engendré la crise du ravitaillement de l'hiver 1916-1917, contre laquelle s'insurge la population de Petrograd, encadrée par les sociaux-révolutionnaires (S.-R.) et les sociaux-démocrates (S.-D.). La révolution russe de 1917 triomphe. Nicolas II abdique le 2 (15) mars 1917, en faveur de son frère, le grand-duc Michel, dont la renonciation au trône marque la fin des Romanov. La douma constitue le gouvernement  provisoire.

     

    Gardée à vue à Tobolsk, puis à Iekaterinbourg, la famille  impériale est mise à mort dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 sur l'ordre du soviet de l'Oural, peu avant l'occupation d'Iekaterinbourg par les forces antibolcheviks.

     

    Les restes de Nicolas II et ceux de certains membres de sa famille ont été transférés à Saint-Pétersbourg en 1998.

     

    En 2000,  Nicolas II, son épouse et ses enfants ont été canonisés par l'Église orthodoxe.

     

     

     

    SOURCES

    http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Nicolas_II/135236

     

     

    Chronologie

    • 1894 Nicolas II, tsar de Russie.
    • 1894 Ratification définitive de l'alliance franco-russe.
    • 1904 Attaque japonaise de la base russe de Port-Arthur.
    • 1905 Destruction de la flotte russe de la Baltique envoyée en renfort à Tsushima. Victoire du Japon dans la guerre russo-japonaise. Les Japonais obtiennent les concessions russes en Mandchourie, le sud de Sakhaline et le droit d'établir leur protectorat.
    • 1905 Première révolution russe.
    • 1905 Le manifeste d'octobre accordé par Nicolas II promet la réunion d'une douma d'État.
    • 1916 L'assassinat de Raspoutine met fin à son influence grandissante sur la tsarine russe.
    • 1917 Révolution russe, dite « révolution d'octobre », Lénine préside le Conseil des commissaires du peuple (novembre) ; armistice germano-russe de Brest-Litovsk (15 décembre).
    • 1918 Exécution du tsar et de sa famille en Russie (16-17 juillet).

     

     

    File:Nicholastudy.jpg

    Bureau du tsar au palais Alexandre de Tsarkoie-Selo.

     

     

    Nicolas II de Russie (en russe : Николай Александрович Романов, Nikolaï Aleksandrovitch Romanov), de la dynastie des Romanov, né le 18 mai 1868 (6 mai 1868 C. J.) au palais de Tsarskoïe Selo et assassiné avec toute sa famille le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg, est le dernier empereur de Russie, roi de Pologne et grand-prince de Finlande.

     

    La destruction totale des restes a pour but d’éviter qu’ils ne deviennent des reliques et de permettre à des pseudo-historiens et des escrocs de nier le massacre ou surtout de faire croire à l’existence de survivant[. Sverdlov fait biffer la mention concernant la famille sur un tract annonçant le massacre.

     

    À Trotski, qui avait soutenu l’idée d’un procès, Sverdlov répond froidement : « Nous l’avons décidé ici. Illitch [Lénine] était convaincu que nous ne pouvions laisser aux Blancs un symbole auquel se rallier ». Lénine de son côté nie qu’il soit pour quelque chose dans le meurtre des enfants de Nicolas et des membres de sa famille.

    Après la reprise de la ville d'Ekaterinbourg par la légion tchèque, les pièces de la maison où a eu lieu le massacre sont placées sous scellés et le général tchécoslovaque Radola Gajda installe son état-major à l'étage. Son bureau personnel se trouve alors dans la pièce qui avait été affectée au couple impérial.

     

    Le 7 février 1919, l'amiral Koltchak, chef des armées blanches, confie l'enquête à Nicolaï Sokolov et Mikhaïl Dieterichs sur la mort de Nicolas II et de sa famille. Le juge Sokolov découvre dans un puits de mine, dont parlent aussi les bourreaux, des vêtements et des objets personnels, dont six buscs de corsets de femme, appartenant aux six victimes féminines

     

     

    Wikipedia

     

     

     

     

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    L'INHUMATION

     


    La cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg est le lieu où reposent tous les Tsars de Russie depuis Pierre le Grand. C'est en ce lieu que Nicolas II, sa femme et trois de leurs filles ont été enterrés le 17 juillet 1998.




    En janvier 1998, la Commission d’État chargée de l'identification des restes des Romanov considérait dans une résolution que les restes retrouvés en 1991 étaient bien ceux de Nicolas II, de l'impératrice Alexandra, de trois de leurs filles (Olga, Tatiana et Anastasia), ainsi que ceux de leurs quatre derniers servants. L'enterrement des restes impériaux pouvait donc avoir lieu.

     

    Le Gouvernement russe décida de fixer les obsèques au 17 juillet 1998, 80 ans jour pour jour après le massacre d'Ekaterinbourg.



    Ella Maximovna, journaliste, écrit le 6 avril 1994 dans les Izvestia: « On peut penser ce que l'on veut du règne du dernier monarque de Russie, mais il ne faut pas oublier que le massacre [du tsar et des siens], cette bacchanale de sang, a ouvert le martyrologe de millions de familles, de dizaines de millions de personnes dont on ne saura jamais où elles reposent.

     

    En enterrant la Famille impériale de Russie, c'est également à elles que nous donnerons une sépulture. »



    L'opposition de l’Église orthodoxe russe



    Le Patriarche Alexis II (1929-2008) était le chef
    de l'Eglise orthodoxe russe.

    La décision d'enterrer les restes attribués aux Romanov suscita beaucoup d'oppositions, notamment de la part de l’Église et d'une partie des descendants de la famille Romanov. Le Patriarche de Moscou Alexis II, chef de l’Église orthodoxe, décida de ne pas participer aux funérailles.

    Il se justifie au cours d'une interview : « Les arguments scientifiques, dont les prémisses sont souvent erronés, ne sont pas déterminants pour l’Église, bien qu'elle en tienne compte. L'important est de tenter de comprendre la volonté divine, car il ne s'agit pas d'ossements ordinaires, mais de restes d'êtres dont la canonisation est sans doute très proche. Il ne faudrait donc pas que la vénération de la vie des saints dans leurs restes mortels puisse être soumise à la tentation […]. Pour ce qui est des savants, leurs avis divergent. Je reçois des témoignages d

    e scientifiques qui contestent l'aspect définitif de l'identification. Malheureusement, les travaux de la commission gouvernementale sont peu connus des communautés scientifique et juridique. La public a aussi été tenu à l'écart de l'avancement des travaux [...]. Nous pensons que la décision de la Commission gouvernementale a provoqué des doutes et même suscité une opposition au sein de l’Église et dans la société.

    C'est précisément l'attitude antinomique du peuple chrétien […] à l'égard des ossements d'Ekaterinbourg qui a déterminé la position de l’Église […]. Qu'une partie des croyants vénère ces ossements comme de saintes reliques, alors qu'une autre les considère comme faux, est impensable pour l’Église. »

     

    Ainsi, contrairement à ce que certains historiens avancent depuis 1998, le Patriarche ne conteste pas formellement l'authenticité des restes d'Ekaterinbourg. En réalité, il a décidé d'adopter une attitude neutre face aux divergences scientifiques et en l'absence de ce qu'il appelle « la volonté divine. »

    Le Patriarche Alexis II ajoute :

    « Ce quatre-vingtième anniversaire de la tragédie d'Ekaterinbourg sera jour d'affliction et de pénitence pour le péché de mort commis par le peuple. Il sera aussi jour de prière pour l'empereur, sa famille et ses fidèles serviteurs assassinés, ainsi que pour tous les martyrs du temps des persécutions féroces […].

     

    Des offices funèbres, avec mention particulière des noms de l'empereur Nicolas et de ses proches, seront célébrés tous les 17 juillet, dans toutes nos églises. Pendant les dizaines d'années qui ont précédé, les croyants n'ont jamais cessé de prier en ce jour pour les martyrs d'Ekaterinbourg.

    Cela continuera donc naturellement dans les années à venir, sans qu'aucun rappel particulier ne soit nécessaire. »

    Face à cette attitude réservée de l’Église orthodoxe, Nicolas II et sa famille ont été inhumés avec beaucoup moins d'honneurs que prévu. Au départ, le projet des funérailles était grandiose : les corps devaient gagner Saint-Pétersbourg à bord d'un train qui se serait arrêté dans toutes les grandes villes de Russie pour rassembler sur son passage l'hommage du peuple. Finalement, les dépouilles ont été transportées jusqu'à la capitale impériale par avion, sans aucune escale.

     

    A Saint-Pétersbourg, les descendants des Romanov qui étaient présents se signaient devant le passage des neuf cercueils, tandis qu'un orchestre militaire jouait l'hymne impérial russe. Sur le trajet de la cathédrale, il n'y avait que très peu de décorations : des drapeaux aux couleurs nationales ceints d'un ruban noir et des drapeaux aux armoiries de Saint-Pétersbourg.

     

    A l’extérieur de la cathédrale, des centaines de monarchistes s’insurgeaient contre cet enterrement indigne du Tsar, tandis que des contestataires communistes criaient leur opposition aux funérailles. Plus de 1200 policiers veillaient sur la cérémonie, soutenus par des vedettes sillonnant la Néva. Pour des raisons de sécurité, l'accès à la cathédrale a été interdit au public.



    Le déroulement des funérailles


    Le Président russe Boris Eltsine (1931-2007) et sa femme, entourés par les descendants de la famille Romanov, s'inclinent devant le tombeau du Tsar et de sa famille.


    En dépit des réticences de l’Église, les restes des Romanov ont été inhumés en la cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg le 17 juillet 1998. La chapelle Sainte-Catherine, qui se trouve à l'intérieur de la cathédrale, a été choisie pour accueillir les restes impériaux. Les descendants de la famille Romanov avaient fait le déplacement du monde entier pour assister aux obsèques.

     

    En revanche, la Grande-Duchesse Maria Vladimirovna, qui s'est proclamée chef de la Maison impériale, ainsi que sa mère, ont décidé de se ranger du côté du Patriarche Alexis II et donc de ne pas participer à la cérémonie.

    Le Président Boris Eltsine, ancien membre du parti communiste et instigateur de la destruction de la maison Ipatiev, hésita à participer à la cérémonie. Finalement, il décida de s'y rendre à la dernière minute : « J'ai beaucoup réfléchi et discuté, notamment avec des gens de culture, a expliqué Eltsine, pendant 80 ans on a caché la vérité, on n'a rien dit. Demain, je dois dire cette vérité, je dois être présent à Saint-Pétersbourg. Ce sera un acte de justice humaine. »

     

    Il entendait, selon ses termes, tourner « une des pages les plus honteuses de notre Histoire. » Le Président russe ouvra la cérémonie par ces paroles :

     

    « C'est un jour historique pour la Russie... En mettant en terre ces restes, nous voulons expier les péchés de nos ancêtres.

    Ceux qui ont commis cet acte barbare et ceux qui l’ont approuvé pendant des décennies sont coupables.

    Nous devons terminer ce siècle qui a été celui du sang et de l’illégalité. »



    En revanche, aucune tête couronnée d'Europe n'a jugé bon de faire le déplacement, alors que la plupart d'entre-elles sont apparentées aux Romanov. Seul un représentant de la monarchie britannique était présent.

     

    Ces absences assez étonnantes s'expliquent en raison des polémiques et de la confusion dans l'organisation de la cérémonie. Par ailleurs, très peu de personnalités culturelles ou politiques étaient présentes. Une véritable impression de malaise s'était donc invitée à cette cérémonie très controversée, impression renforcée par l'absence même des défunts. En effet, aucun nom n'a été cité au cours de l'office religieux.

     

    Lors des prières, ils ont été nommés par la formule appliquée en Russie aux morts anonymes : « C'est de toi, Seigneur, que leurs noms sont connus ».

     

    Formule très équivoque pour des corps officiellement authentifiés avec certitude.

     

    Pour certains, c'était la preuve que les corps inhumés n'étaient pas ceux des Romanov. Quoi qu'il en soit, l'ambiance qui régnait dans la cathédrale le jour de la cérémonie, sur fond de querelles religieuses, politiques et dynastiques, n'était pas digne des épreuves endurées par le Tsar et sa famille.



    Les cercueils d'une partie de la famille Romanov, ainsi que ceux de leurs derniers servants, à la morgue d'Ekaterinbourg.


    Les neuf cercueils ont été inhumés dans un caveau de la chapelle Sainte-Catherine. Dix-neuf coups de canon ont accompagné la mise en terre des dépouilles de Nicolas II et des siens. Pendant ce temps, le Patriarche Alexis II célébrait une messe à Moscou en l'honneur des Romanov, refusant toujours de reconnaître formellement l'identité des corps enterrés à Saint-Pétersbourg.

    Le 17 juillet 1998, la Russie a ainsi raté un véritable tournant de son Histoire. L'enterrement de Nicolas II et d'une partie de sa famille a été instrumentalisé pour tenter de réparer la déchirure nationale provoquée par des décennies de dictature communiste.

     

    Cependant, la mise en terre des restes d'Ekaterinbourg n'a fait que raviver les querelles et les oppositions au sein de la population.

     

    Le journaliste Mikhaïl Berg écrit à ce sujet : « Cela aurait pu être un événement d'une grande portée symbolique. Au lieu de cela, on a assisté à de sales jeux politiques sur les cercueils. » A présent, je vous invite à visionner, ci-dessous, les extraits de l'inhumation du Tsar et des siens.





    Partie I – La cérémonie (02:24 minutes)



     



    Partie II – La « mise en terre » des cercueils (08:15 minutes)



     



    Partie III – Les derniers adieux au Tsar et à sa famille (04:09 minutes)



     

     

     SOURCES
     
     
     
     
     
     
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    En 1918, les soldats de l'armée bolchevique croyaient avoir commis le crime parfait :

      

    des corps défigurés à l'acide, puis enfouis dans la campagne d'Iekaterinbourg, en Russie. Ils avaient tort.

      

    S'il a fallu soixante-treize ans pour déterrer les ossements, il a suffi de quelques gouttes de sang royal et d'une série de manipulations en laboratoire pour résoudre l'une des plus grandes énigmes du XXe siècle : la fin des Romanov.

      

    Les cadavres, exhumés en 1991, sont bien ceux de cinq membres de la famille impériale et de sa suite.

      

    Le tsar Nicolas II, la tsarine Alexandra, petite-fille de la reine Victoria et grand-tante de l'actuel prince consort, et trois de leurs enfants ont été malgré tout identifiés. Les meurtriers de 1918 ne pouvaient pas prévoir un tel dénouement.

      

    A l'époque, on ignorait totalement le terme d' "empreinte génétique".

      

    Et c'est grâce à l'analyse de celle du prince Philip, duc d'Edimbourg, petit-neveu de la tsarine, que les scientifiques ont mis fin à l'impérial suspense.
     

      

    L'histoire commence au petit matin du 17 juillet 1918. Des soldats de l'Armée blanche approchent d'Iekaterinbourg, où le tsar et sa famille sont prisonniers depuis soixante-dix-huit jours. Vers 2 heures, un officier de l'Armée rouge réveille le souverain déchu et annonce un départ imminent. Il lui demande de descendre dans la cave, avec ses proches et sa modeste suite - quatre personnes - pour sa "sécurité et les besoins d'une photo". Au lieu d'un photographe, ce sont 12 hommes armés qui apparaissent.

      

    Et qui font feu, à bout portant. L'ordre d'exécution, transmis avec un luxe de précautions, vient directement de Lénine. A la surprise des tueurs, les balles ricochent sur les enfants, qui dissimulent les bijoux royaux sous leurs vêtements. Ils seront achevés à la baïonnette.
    "Dites à Sverdlov [chef de la police secrète] que la famille entière a subi le même sort que son chef", dit le télégramme envoyé le jour même.

      

    Les corps, déshabillés et allégés de leurs bijoux, sont dissimulés dans une mine des alentours. Mais l'officier craint encore qu'on ne les retrouve: le lendemain, il les fait ressortir pour les jeter dans un trou au milieu d'un chemin boueux, à 10 kilomètres de là. Par précaution, il les arrose d'acide sulfurique, puis d'essence, et enflamme les cadavres avant de les recouvrir...

      

    C'est là que Nikolaï Avdonine, un géologue, et son ami cinéaste Guély Riabov vont les exhumer, après de longues recherches, en 1978. Et qu'ils vont les laisser: trop dangereux. A cette époque, Iekaterinbourg s'appelle Sverdlovsk. La maison du massacre a été rasée sur ordre du patron de la région, un certain Boris Eltsine, et la perestroïka est encore loin.
    En juillet 1991, les temps ont changé. Les squelettes sont déterrés et la polémique commence, les historiens se déchirant sur l'authenticité des dépouilles. Très vite, les scientifiques russes vont apporter les premières réponses.

      

    Grâce à l'informatique, ils reconstituent les visages à partir des crânes retrouvés dans la fosse. Les ressemblances avec les photos du tsar et de la tsarine sont frappantes. L'analyse de la denture, même si les archives médicales ont mystérieusement disparu, apporte un autre élément concordant: les soins y sont de trop grande qualité pour avoir été effectués sur des personnes banales. Il manque toutefois la preuve irréfutable.

      

    Que la génétique va fournir.
     

    Le 15 septembre 1992, les ossements arrivent dans un laboratoire du Home Office - le ministère britannique de l'Intérieur - à Aldermaston. Le gotha de l'Europe couronnée - et apparentée à la famille impériale russe - est appelé au chevet du mystère Romanov. Le prince Philip, le prince Rostislav Romanov - un banquier londonien de 54 ans, petit-neveu de Nicolas II - et un membre de la famille de Grèce, notamment, fournissent des cheveux ou du sang.

      

    Le principe est simple: comparer les empreintes génétiques des descendants connus avec celles des dépouilles exhumées à Iekaterinbourg. En raison de l'âge et de l'état de conservation des ossements, la réalisation va se révéler un peu plus délicate.

      

    Ne pouvant extraire suffisamment d'ADN chromosomique, les experts, dirigés par les Drs Peter Gill et Pavel Ivanov, vont s'intéresser à l'ADN des mitochondries - "usines énergétiques" de la cellule - présentes en plus grand nombre. Limite du processus: les mitochondries ne se transmettent que par la mère.
     

      

    Ce sera suffisant. Le 10 décembre, moins de trois mois après avoir reçu les ossements, le Home Office annonce les premiers résultats: il s'agit bien d'une mère avec ses trois filles, et cette femme est - avec une marge d'erreur de 1% - la grand-tante du prince Philip, Alexandra, la tsarine. La présence de Nicolas II parmi les corps reste encore à prouver définivement. Mais l'ADN de descendants de la lignée maternelle du tsar, c'est-à-dire issus d'une tante ou d'une grand-tante, va être examiné dans les mois à venir.

      

    Le mystère est presque levé. Presque. Car les résultats londoniens confirment également l'absence des corps de deux des enfants royaux: Alexeï, le fils gravement malade, et, surtout, l'une des filles, Anastasia peut-être.
     

      

    Or l'énigme des Romanov s'est, au fil du xxe siècle, confondue avec celle de cette mystérieuse princesse que l'on croyait morte. Avec l'histoire étrange de cette jeune femme, retrouvée à Berlin en 1920, qui racontera avoir été sauvée par un jeune soldat amoureux et se nommer Anastasia. Quelques émigrés la croiront, d'autres parleront d'affabulation.

      

    Elle mourra aux Etats-Unis en 1984, après avoir, pendant toute sa vie, tenté de faire reconnaître son identité royale. Son secret, pensait-on alors, l'avait suivie dans la tombe. Erreur: les scientifiques d'Aldermaston disposent également de quelques mèches des cheveux de cette "Anastasia". Assez pour une analyse génétique pouvant confirmer l'identité de la princesse et résoudre l'énigme. Ou l'infirmer, et relancer en partie le mystère des Romanov.

      

    CINQ MORTS,
    DEUX DISPARUS
     

    1914 : la famille impériale pose au grand complet. Autour du tsar, Nicolas II, et de son épouse, la tsarine Alexandra Fedorovna, ont pris place leurs cinq enfants. Les trois filles aînées (au dernier plan et de gauche à droite): Maria, Olga et Tatiana.

      

    Les deux plus jeunes (au premier plan): la princesse Anastasia et le tsarévitch Alexeï, en costume marin.
     

    1918 (17 juillet) : le tsar et sa famille, gardés à vue à Iekaterinbourg, dans l'Oural, sont exécutés; leurs cadavres sont brûlés, puis enterrés dans un lieu resté secret.
     

      

    1991: les squelettes sont enfin exhumés.

      

    D'après les premiers examens, on aurait retrouvé ceux du tsar, de la tsarine et de leurs trois filles aînées. Car aucun, compte tenu de la taille, ne peut correspondre à ceux d'Anastasia et d'Alexeï.
     

    1992 : les analyses d'ADN effectuées à partir des ossements permettent d'identifier définitivement Alexandra et ses filles.

      

    Ce n'est pas encore le cas de Nicolas II, mais la superposition, grâce à l'informatique, de son visage et du crâne retrouvé (photos du bas) ne laisse guère de doute.

     

     

     

     

      

    PHOTO des Romanov


    En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/informations/romanov-le-crime-etait-presque-parfait_592390.html#MKWptwaz8XSr5Yh3.99

     

     

    Les cercueils d'une partie de la famille Romanov, ainsi que ceux de leurs derniers servants, à la morgue d'Ekaterinbourg.

     

     

     

     

     

    L'INHUMATION

     


    La cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg est le lieu où reposent tous les Tsars de Russie depuis Pierre le Grand. C'est en ce lieu que Nicolas II, sa femme et trois de leurs filles ont été enterrés le 17 juillet 1998.




    En janvier 1998, la Commission d’État chargée de l'identification des restes des Romanov considérait dans une résolution que les restes retrouvés en 1991 étaient bien ceux de Nicolas II, de l'impératrice Alexandra, de trois de leurs filles (Olga, Tatiana et Anastasia), ainsi que ceux de leurs quatre derniers servants. L'enterrement des restes impériaux pouvait donc avoir lieu.

      

    Le Gouvernement russe décida de fixer les obsèques au 17 juillet 1998, 80 ans jour pour jour après le massacre d'Ekaterinbourg.



    Ella Maximovna, journaliste, écrit le 6 avril 1994 dans les Izvestia: « On peut penser ce que l'on veut du règne du dernier monarque de Russie, mais il ne faut pas oublier que le massacre [du tsar et des siens], cette bacchanale de sang, a ouvert le martyrologe de millions de familles, de dizaines de millions de personnes dont on ne saura jamais où elles reposent.

      

    En enterrant la Famille impériale de Russie, c'est également à elles que nous donnerons une sépulture. »



    L'opposition de l’Église orthodoxe russe



    Le Patriarche Alexis II (1929-2008) était le chef
    de l'Eglise orthodoxe russe.

    La décision d'enterrer les restes attribués aux Romanov suscita beaucoup d'oppositions, notamment de la part de l’Église et d'une partie des descendants de la famille Romanov. Le Patriarche de Moscou Alexis II, chef de l’Église orthodoxe, décida de ne pas participer aux funérailles.

    Il se justifie au cours d'une interview : « Les arguments scientifiques, dont les prémisses sont souvent erronés, ne sont pas déterminants pour l’Église, bien qu'elle en tienne compte. L'important est de tenter de comprendre la volonté divine, car il ne s'agit pas d'ossements ordinaires, mais de restes d'êtres dont la canonisation est sans doute très proche. Il ne faudrait donc pas que la vénération de la vie des saints dans leurs restes mortels puisse être soumise à la tentation […]. Pour ce qui est des savants, leurs avis divergent. Je reçois des témoignages d

    e scientifiques qui contestent l'aspect définitif de l'identification. Malheureusement, les travaux de la commission gouvernementale sont peu connus des communautés scientifique et juridique. La public a aussi été tenu à l'écart de l'avancement des travaux [...]. Nous pensons que la décision de la Commission gouvernementale a provoqué des doutes et même suscité une opposition au sein de l’Église et dans la société.

    C'est précisément l'attitude antinomique du peuple chrétien […] à l'égard des ossements d'Ekaterinbourg qui a déterminé la position de l’Église […]. Qu'une partie des croyants vénère ces ossements comme de saintes reliques, alors qu'une autre les considère comme faux, est impensable pour l’Église. »

      

    Ainsi, contrairement à ce que certains historiens avancent depuis 1998, le Patriarche ne conteste pas formellement l'authenticité des restes d'Ekaterinbourg. En réalité, il a décidé d'adopter une attitude neutre face aux divergences scientifiques et en l'absence de ce qu'il appelle « la volonté divine. »

    Le Patriarche Alexis II ajoute :

    « Ce quatre-vingtième anniversaire de la tragédie d'Ekaterinbourg sera jour d'affliction et de pénitence pour le péché de mort commis par le peuple. Il sera aussi jour de prière pour l'empereur, sa famille et ses fidèles serviteurs assassinés, ainsi que pour tous les martyrs du temps des persécutions féroces […].

      

    Des offices funèbres, avec mention particulière des noms de l'empereur Nicolas et de ses proches, seront célébrés tous les 17 juillet, dans toutes nos églises. Pendant les dizaines d'années qui ont précédé, les croyants n'ont jamais cessé de prier en ce jour pour les martyrs d'Ekaterinbourg.

    Cela continuera donc naturellement dans les années à venir, sans qu'aucun rappel particulier ne soit nécessaire. »

    Face à cette attitude réservée de l’Église orthodoxe, Nicolas II et sa famille ont été inhumés avec beaucoup moins d'honneurs que prévu. Au départ, le projet des funérailles était grandiose : les corps devaient gagner Saint-Pétersbourg à bord d'un train qui se serait arrêté dans toutes les grandes villes de Russie pour rassembler sur son passage l'hommage du peuple. Finalement, les dépouilles ont été transportées jusqu'à la capitale impériale par avion, sans aucune escale.

      

    A Saint-Pétersbourg, les descendants des Romanov qui étaient présents se signaient devant le passage des neuf cercueils, tandis qu'un orchestre militaire jouait l'hymne impérial russe. Sur le trajet de la cathédrale, il n'y avait que très peu de décorations : des drapeaux aux couleurs nationales ceints d'un ruban noir et des drapeaux aux armoiries de Saint-Pétersbourg.

      

    A l’extérieur de la cathédrale, des centaines de monarchistes s’insurgeaient contre cet enterrement indigne du Tsar, tandis que des contestataires communistes criaient leur opposition aux funérailles. Plus de 1200 policiers veillaient sur la cérémonie, soutenus par des vedettes sillonnant la Néva. Pour des raisons de sécurité, l'accès à la cathédrale a été interdit au public.



    Le déroulement des funérailles


    Le Président russe Boris Eltsine (1931-2007) et sa femme, entourés par les descendants de la famille Romanov, s'inclinent devant le tombeau du Tsar et de sa famille.


    En dépit des réticences de l’Église, les restes des Romanov ont été inhumés en la cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg le 17 juillet 1998. La chapelle Sainte-Catherine, qui se trouve à l'intérieur de la cathédrale, a été choisie pour accueillir les restes impériaux. Les descendants de la famille Romanov avaient fait le déplacement du monde entier pour assister aux obsèques.

      

    En revanche, la Grande-Duchesse Maria Vladimirovna, qui s'est proclamée chef de la Maison impériale, ainsi que sa mère, ont décidé de se ranger du côté du Patriarche Alexis II et donc de ne pas participer à la cérémonie.

    Le Président Boris Eltsine, ancien membre du parti communiste et instigateur de la destruction de la maison Ipatiev, hésita à participer à la cérémonie. Finalement, il décida de s'y rendre à la dernière minute : « J'ai beaucoup réfléchi et discuté, notamment avec des gens de culture, a expliqué Eltsine, pendant 80 ans on a caché la vérité, on n'a rien dit. Demain, je dois dire cette vérité, je dois être présent à Saint-Pétersbourg. Ce sera un acte de justice humaine. »

      

    Il entendait, selon ses termes, tourner « une des pages les plus honteuses de notre Histoire. » Le Président russe ouvra la cérémonie par ces paroles :

      

    « C'est un jour historique pour la Russie... En mettant en terre ces restes, nous voulons expier les péchés de nos ancêtres.

    Ceux qui ont commis cet acte barbare et ceux qui l’ont approuvé pendant des décennies sont coupables.

    Nous devons terminer ce siècle qui a été celui du sang et de l’illégalité. »



    En revanche, aucune tête couronnée d'Europe n'a jugé bon de faire le déplacement, alors que la plupart d'entre-elles sont apparentées aux Romanov. Seul un représentant de la monarchie britannique était présent.

      

    Ces absences assez étonnantes s'expliquent en raison des polémiques et de la confusion dans l'organisation de la cérémonie. Par ailleurs, très peu de personnalités culturelles ou politiques étaient présentes. Une véritable impression de malaise s'était donc invitée à cette cérémonie très controversée, impression renforcée par l'absence même des défunts. En effet, aucun nom n'a été cité au cours de l'office religieux.

      

    Lors des prières, ils ont été nommés par la formule appliquée en Russie aux morts anonymes : « C'est de toi, Seigneur, que leurs noms sont connus ».

      

    Formule très équivoque pour des corps officiellement authentifiés avec certitude.

      

    Pour certains, c'était la preuve que les corps inhumés n'étaient pas ceux des Romanov. Quoi qu'il en soit, l'ambiance qui régnait dans la cathédrale le jour de la cérémonie, sur fond de querelles religieuses, politiques et dynastiques, n'était pas digne des épreuves endurées par le Tsar et sa famille.



    Les cercueils d'une partie de la famille Romanov, ainsi que ceux de leurs derniers servants, à la morgue d'Ekaterinbourg.


    Les neuf cercueils ont été inhumés dans un caveau de la chapelle Sainte-Catherine. Dix-neuf coups de canon ont accompagné la mise en terre des dépouilles de Nicolas II et des siens. Pendant ce temps, le Patriarche Alexis II célébrait une messe à Moscou en l'honneur des Romanov, refusant toujours de reconnaître formellement l'identité des corps enterrés à Saint-Pétersbourg.

    Le 17 juillet 1998, la Russie a ainsi raté un véritable tournant de son Histoire. L'enterrement de Nicolas II et d'une partie de sa famille a été instrumentalisé pour tenter de réparer la déchirure nationale provoquée par des décennies de dictature communiste.

      

    Cependant, la mise en terre des restes d'Ekaterinbourg n'a fait que raviver les querelles et les oppositions au sein de la population.

      

    Le journaliste Mikhaïl Berg écrit à ce sujet : « Cela aurait pu être un événement d'une grande portée symbolique. Au lieu de cela, on a assisté à de sales jeux politiques sur les cercueils. » A présent, je vous invite à visionner, ci-dessous, les extraits de l'inhumation du Tsar et des siens.





    Partie I – La cérémonie (02:24 minutes)







    Partie II – La « mise en terre » des cercueils (08:15 minutes)







    Partie III – Les derniers adieux au Tsar et à sa famille (04:09 minutes)





     

     SOURCES
     
     
     

     

     

     

     

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     Grand Duchess Tatiana, Alexandra Feodorovna, Maria, Anastasia, Nicholas II and Olga.

     

    Barton Manor, 4 August 1909:
    (Back row) Prince Edward of Wales; Queen Alexandra; Princess Mary; Princess Victoria; Grand Duchess Olga and Grand Duchess Tatiana.
    (Front row) the Princess of Wales (Mary); the Tsar (Nicholas II); King Edward VII; the Tsaritsa (Alexandra); the Prince of Wales (George); Grand Duchess Maria.
    (On the ground) the Tsarevitch Alexei and Grand Duchess Anastasia. 

     
     

    NICKY

     

     

     

    Grand Duchesses Tatiana, Anastasia, Olga and Maria with Tsarevich Alexei. 

     

     

    Tsar Nicholas II with Alexandra Feodorovna and Alexei.

     

    From left to right: Maria, Olga, Alexandra, Anastasia and Tatiana.

     

    Nicholas and Alexandra, 1914. Standart.

     

     

     

     

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    Grand Duchesses Tatiana and Anastasia with their aunt Olga Alexandrovna. Standart

     

    Portrait :

    Grande-duchesse Olga Alexandrovna de Russie

    (1882-1960)

     

     

    1. Olga, portrait officiel (vers 1905)

     

    S’il existe à Toronto une demeure dont l’allure n’a vraiment rien de remarquable à offrir au regard de quiconque, qu’il soit amateur d’architecture ou simple promeneur, c’est bien le 716 de la Gerrard Street East. Petite bâtisse des plus ordinaires en briques noirâtres de la fin du XIXè siècle, on lui adjoignit après guerre un salon de coiffure au rez-de-chaussée, une de ces boutiques sans âme ni style à stricte vocation fonctionnelle, comme il en s’en voit des milliers de par le monde dans les métropoles trop rapidement urbanisées.

     

    2. Olga à Fredensborg (1885)

      

    Pourtant, entre les murs de cet édifice si commun, un fait majeur pour qui aime la Russie et son Histoire eut lieu le mardi 24 novembre 1960 car ce jour-là, en cet endroit si impersonnel dont le délabrement s’est inexorablement poursuivi depuis lors, une Grande-Duchesse, sœur du dernier Tsar de toutes les Russies, dont la naissance fut saluée soixante-dix-huit ans plus tôt par cent et une salves d’artillerie tirées depuis la forteresse Saint-Pierre et Paul de Saint-Pétersbourg, rendit paisiblement son âme à Dieu.

     

     

    3. Olga et sa famille à Livadia (1885)

    Née porfirorodny , (c’est-à-dire « dans la pourpre », lors du règne de son père)

    le 13 juin 1882 à Peterhof, la Grande-Duchesse Olga Alexandrovna, dernière fille du Tsar Alexandre III et de Maria Feodorovna, cousinait avec la plupart des familles royales européennes.

    Son prénom rend hommage à l’une de ses marraines :

    la Reine Olga de Wurtemberg, sa grand-tante.

     

     

    4. Olga (vers 1887)

    Dernière d’une fratrie de six enfants (dont cinq survécurent), elle grandit dans l’environnement si particulier de Gatchina que le Tsar avait voulu à la fois humble et grandiose : « Quels amusements nous avons eus là ! La galerie chinoise (de Gatchina) était idéale pour des parties de cache-cache.

      

    Nous nous dissimulions derrière un énorme vase … Il y en avait tellement et de tailles parfois deux fois supérieures à la nôtre.

      

    Je suppose que leur valeur était immense, mais je ne me rappelle pas que l’un de nous en ait un jour endommagé. »

     

     

    5. Michel, Xenia et Olga (vers 1887)

     

     

    6. Olga et Maria Feodorovna (vers 1890)

    Les tuteurs des enfants impériaux lui dispensent une éducation soignée et complète : cours de géographie, mathématiques, russe, français, danois, anglais, mais aussi des leçons d’équitation, de danse et de violon.

     

     

    7. Michel et Olga (vers 1890)

     

    Ses professeurs lui permettent de tracer, au gré de ses envies, quelques croquis dans les marges de ses cahiers d’écolière car, déjà vraiment douée pour le dessin, elle prétend que ces esquisses l’aident à mémoriser ses leçons .

    Les arabesques et motifs floraux joliment exécutés par sa main enfantine laissent en effet augurer des plus heureuses dispositions artistiques.

     

     

    8. Olga (1892)

     

     

    9. Michel et Olga (vers 1892)

     

    En été, la famille impériale a pour coutume de prolonger les traditionnelles vacances au Danemark par quelques semaines passées tantôt dans le pavillon de chasse du Tsar à Spala en Pologne, tantôt dans le chalet de pêche de Langinkosky, le long des côtes finlandaises.

    En hiver, les séjours à Livadia en Crimée permettent à Olga d’épanouir son indéniable talent d’artiste qui s’exprimera par le pinceau dans de charmantes toiles pleines de couleurs et de vie.

     

     

    10. Olga dans la galerie chinoise de Gatchina (vers 1895)

     

    Les talents de peintre et d’aquarelliste qu’elle manifeste dès l’enfance s’éveilleront au contact de Konstantin Makovsky et Sergei Vinogradov. Son style s’inspirera du mouvement « Peredvizhniki » (ou Itinérants) né dans les années 1870 en réaction aux restrictions académistes. Les paysages d’Olga voisinent avec ceux d’Ivan Shishkin et son imaginaire pictural rappelle celui d’Ilya Repin.

     

     

    11. Michel, Maria Feodorovna et Olga (1896)

     

    Le Tsar qui partageait avec elle ce profond amour des espaces sauvages, de la vie simple et des choses vraies meurt en 1894.

    La tristesse d’Olga, alors âgée de douze ans, est immense :

    « Mon père était tout pour moi. Submergé par le travail comme il était, il a toujours partagé avec moi une demi-heure quotidienne … un jour il m’a montré un album très ancien rempli de dessins à l’encre de Chine représentant une cité imaginaire appelée « Mopsopolis », habitée par les « Mopses ».

    Il m’a montré cela en cachette et j’ai été si flattée de partager avec lui les secrets de sa propre enfance… Mon père avait une force d’Hercule, mais il s’abstenait de le montrer en présence de tiers.

    Il nous disait qu’il pouvait aisément plier des fers à cheval et des couverts, mais il ne le faisait jamais car ma mère aurait été furieuse.

    Un jour tout de même il a plié puis redressé un tisonnier tout en gardant un œil inquiet sur la porte de son bureau au cas où quelqu’un entrerait ! »

     

     

    12. Olga et Michel (vers 1898)

    A ses côtés, demeurent le Grand-Duc Mikhaïl (son cher Floppy surnom qu’elle lui avait conféré au vu de sa comique propension à s’affaler sur les chaises) et la fidèle Elizabeth Franklin, gouvernante anglaise que Maria Feodorovna s’évertuera à éloigner de sa benjamine, ayant pris ombrage de la grande complicité qui lie Olga à Nana.

      

    A son sujet, Olga écrit : « Nana était ma protectrice et conseillère durant toute mon enfance et une fidèle compagne au cours des années suivantes. Je n’ai aucune idée de ce que j’aurais fait sans elle. Elle était capable, courageuse et délicate …son influence s’est même étendue à mes frères et à ma sœur. »

     

    13. Olga et Michel (vers 1900) 

    La Tsarine ne voyait en sa fille cadette, pourtant dotée d’un extraordinaire regard, qu’un vilain petit canard égaré au milieu de cygnes altiers.

      

    La qualité de leurs relations souvent conflictuelles et froides était de surcroît minorée par l’absence de centres d’intérêts communs car, contrairement à sa mère, Olga ne manifestait aucun goût pour les toilettes, les bijoux et encore moins les mondanités. A cette époque, un de ses proches l’avait décrite comme un « gentil, honnête et triste cheval. »

     

    14. Dessin d’Olga.    

    Prévue au cours de l’été 1899, son entrée dans le monde est différée de quelques mois suite au décès de son frère Georges. Sa première apparition officielle, l’année suivante, lui laisse le plus déplaisant souvenir : « Je me sentais comme un animal en cage, exhibé au public pour la première fois. »

     

     

    15. Olga et son premier mari Pierre d’Oldenbourg (1901)

    Le 9 août 1901, Olga épouse à Gatchina le Duc Pierre (Piotr Alexandrovitch) d’Oldenbourg (1868-1924), issu d’une branche cadette de sa maison, de quatorze ans son aîné.

      

    Ce prince que l’on dit communément joueur et hypocondriaque est probablement doté de beaucoup plus de qualités que d’aucuns l’ont laissé entendre. Fils unique élevé sans compagnons de son âge à Saint-Pétersbourg au sein d’une famille versée dans les oeuvres philanthropiques et les sciences, il a toujours été sérieux, calme et réfléchi.

      

    Il a pour habitude d’écrire des vers et des saynètes célébrant la vie paysanne russe. Son éducation très complète sous la supervision de Ganike, son tuteur et gouverneur, n’a rien à envier à celle dispensée à un Grand-Duc.

    Elève du violoniste virtuose Skomarovsky qui apprécie son intelligence et ses manières empreintes de tact, il est également féru de littérature. Il rendra visite à Léon Tolstoï et fait la meilleure impression sur l’écrivain pourtant peu prodigue de compliments.

      

    Les relations avec l’écrivain seront consolidées par la libération de Maxime Gorki emprisonné pour des raisons politiques que Pierre avait réussi à faire libérer.

      

    Quant au Prince Roman Petrovitch qui l’avait bien connu, il voyait en lui de grandes qualités de cœur et d’âme et le décrivait volontiers comme un ami aux vues libérales empli de compassion pour ses pairs.

    Le Duc d’Oldenbourg est à la fois un arrière-petit-fils du Tsar Nicolas 1er (sa mère, la Princesse Eugénie de Leuchtenberg, grande amie de Maria Feodorovna, étant fille de la Grande-Duchesse Maria Nikolaïevna) et un arrière-arrière-petit-fils du Tsar Paul 1er (son père le Duc Alexandre d’Oldenbourg étant un petit-fils de la Grande-Duchesse Catharina Pavlovna).

      

    Luthérien, il devra embrasser la foi orthodoxe afin d’épouser la sœur du Tsar et renoncer ainsi à ses droits éventuels sur le Grand-Duché d’Oldenbourg.

    On ne connaît au juste les raisons de la si hâtive conclusion de ce mariage. D’aucuns soutiennent qu’elle fut le fruit de l’œuvre concertée des mères des époux, d’autres qu’Olga conçut un réel coup de foudre pour son mari, d’autres encore que, souhaitant échapper à l’emprise de la tsarine douairière, la Grande-Duchesse avait accepté une union qui ne la satisfaisait pas, mais lui autorisait une certaine indépendance, l’empêchant ainsi de devenir une sorte de Lady in waiting de sa mère, comme l’était sa cousine Victoria de Grande-Bretagne auprès de la Reine Alexandra.

      

    Ces diverses hypothèses ne s’excluent d’ailleurs pas l’une l’autre.

      

    Le Duc d’Oldenbourg l’accompagnait fréquemment au théâtre et à l’opéra depuis plusieurs mois déjà, mais Olga – alors à peine âgée de dix-neuf ans – fera part de sa plus totale surprise lorsque ”Petya”, que sa famille et ses amis les plus proches ne croyaient aucunement intéressé par les femmes, demanda sa main : «j’étais tellement abasourdie que je pus juste lui répondre : « merci » …

      

    Peut-être duplice, la Tsarine douairière écrit alors à son fils le Tsar Nicolas II : « Je suis sûre que tu ne croiras pas ce qui est arrivé. Olga est fiancée à Petya ! Tous deux sont très heureux. J’ai dû y consentir, mais tout cela s’est passé si vite et de manière si inattendue que j’ai de la peine à y croire …

      

    Petya est charmant, je l’aime bien et si Dieu le veut ils seront heureux. Ne parle de cela à personne hormis à Alix bien sûr. Signé : Your agitated Mama. »

    Usant des mêmes hyperboles que son agitée ” Mama ”, Nicolas lui répond : « Je ne peux pas croire qu’Olga est réellement fiancée à Petya. Ils étaient probablement pris de boisson …

      

    Que pense Micha ?

      

    Et comment Nana prend-elle tout cela ? Alix et moi avons tant ri de cette nouvelle que nous n’en sommes pas encore remis. »

    Dès leur « nuit de noces » qu’Olga passera seule au palais Oldenbourg car le Prince a quitté la résidence pour se rendre dans un établissement de jeux, elle mesure tout le tragique de sa situation.

      

    Ce ne seront pas les somptueuses parures (dont une tiare de rubis que Napoléon offrit à Joséphine) que lui offrira sa belle-mère (elle la surnomme « Princess Gangrene »)qui la consoleront, elle qui n’aime pas les bijoux.

      

    Quelques semaines plus tard, alors que le couple séjourne à Biarritz, leur hôtel est détruit par un violent incendie : l’intégralité de la garde-robe du Prince est réduite en cendres, ainsi que ses ordres militaires – dont l’Ordre danois de l’Eléphant spécialement créé par Fabergé.

     

    16. Olga infirmière (1915)

      

    Après deux années d’une union qui ne fut jamais consommée, au bord de la dépression nerveuse, elle demandera le divorce. Pierre et elle devront cependant vivre officiellement ensemble durant quinze années dans des ailes séparées du palais de la Rue Sergeivskaya à Saint-Pétersbourg, demeure de deux cents pièces offerte par le Tsar à sa sœur.

      

    L’année de son mariage signe également la prise de responsabilités nouvelles pour la Grande-Duchesse nommée Colonel en Chef honoraire du prestigieux 12è Régiment des Akhtyrsky Hussards qui vainquirent Napoléon 1er à la bataille de Kulm en 1813 en Bohème et qui ont depuis lors acquis le privilège d’endosser en permanence leur magnifique dolman marron.

      

    A la recherche d’un mode de vie plus simple et plus conforme à ses aspirations personnelles, Olga s’est fait construire, dans l’oblast de Voronej, non loin de la frontière ukrainienne, près de la résidence de Ramon que possédaient ses beaux-parents, une imposante datcha baptisée ” Olgino ”, en référence à la localité la plus proche, où elle peut mener d’efficaces actions caritatives en conformité avec sa foi orthodoxe, rencontrer les paysans et, bien entendu, continuer à peindre.

      

    Sincèrement soucieuse du bien être des moujiks, elle promouvra la construction d’une école et d’un hôpital dans le village où elle résidait. Instruite de quelques bases de pharmacologie, elle prodiguait elle-même les remèdes aux malades et avait acquis de grandes compétences en matière de soins infirmiers.

      

    Les séjours à Ramon constituent d’heureuses parenthèses dans l’existence morose d’Olga. La sérénité des lieux influence favorablement l’humeur de son mari qui l’emmène chasser le loup et lui permet de peindre les scènes qu’elle affectionne, tandis que lui se consacre à l’écriture d’un livre d’Histoire russe en images destine aux enfants et aux personnes illettrées et à des recherches archéologiques.

      

    Afin d’amuser Olga, Pierre l’emmène fréquemment à la ménagerie que la Duchesse Eugénie a créée sur l’autre rive de la Voronka car il sait que là Olga sourira enfin …

    En avril 1903, au cours d’une parade militaire au palais de Pavlovsk, Olga remarque Nikolaï Kulikovsky, cuirassier bleu du régiment de la cavalerie impériale dont le Grand-Duc Mikhaïl est colonel.

      

    A la demande de sa sœur, Micha organise une entrevue avec le militaire dont elle s’est immédiatement éprise.

      

    Quelques semaines après, Olga demande le divorce à son mari qui refuse cette éventualité et la prie de reconsidérer sa proposition « dans sept (sic) ans » !

    Bien des années plus tard, Olga rappellera leur rencontre dans une lettre datée du 8 mai 1915 :

    « Demain ce sera le jour de notre anniversaire – le jour où nous nous sommes déclaré notre amour avec les yeux pour la première fois – t’en souviens-tu ?

    Au fameux petit-déjeuner ? »

     

      17. Olga et son second mari le colonel Nikolaï Kulikovski (1916)

     

    Issu d’une famille de militaires ukrainiens, Nikolaï Kulikovsky , éduqué au Collège de Gurevich à Saint-Pétersbourg et expert en cavalerie, est nommé aide de camp du Grand-Duc Pierre.

      

    Bientôt la Grande-Duchesse et lui prennent l’habitude de se voir régulièrement et de braver l’opinion publique, n’hésitant pas à traverser la ville dans la même calèche découverte.

    Ils devront cependant attendre treize ans avant que le premier mariage d’Olga soit officiellement annulé par le Tsar pour convoler à leur tour le 16 novembre 1916 à Kiev où la Grande-Duchesse, alors infirmière de la Croix-Rouge à l’hôpital de Rovno près de la frontière austro-polonaise, avait obtenu le transfert de son nouvel époux près de l’établissement où elle exerçait l’art de soigner dès le début des hostilités.

      

    C’est dans cet hôpital qu’il inspectait à l’automne 1916 que le Tsar lui avait remis une lettre manuscrite scellant le divorce qu’elle appelait de ses vœux depuis si longtemps.

      

    Ce sera également la dernière fois qu’elle verra son frère.

      

    Après l’abdication de Nicolas II et, à la faveur du statut social de Nikolaï considéré comme un simple citoyen russe, ils échappent aux arrestations menées par les bolcheviks que subirent tant d’autres membres de la famille impériale.

     

     

    18. Olga, Nikolaï Kulikoski, et leurs fils (vers 1926)    

    Ils se réfugient en Crimée, région encore épargnée par la présence des bolcheviks, où Tikhon, le premier fils de la Grande-Duchesse Olga et du Colonel Kulikovsky, naît à Aï-Todor le 25 août 1917.

      

    Olga et son mari refuseront de quitter la Russie à bord du navire mis à leur disposition par la flotte britannique. Ils restent donc dans le village cosaque de Novo-Minsk, sous la protection de Timofei Yatchik, fidèle garde du corps de l’Impératrice douairière, où naît leur second fils Guri le 23 avril 1919.

     

     

     

    19. Olga et ses fils (vers 1930)

     

     

    A Novo-Minsk, Olga organise rapidement un mode de vie familiale simple avec l’aide de Xenia Moshaeva « Ava », la nurse de ses deux fils, et de la servante Emilia Tenso dite « Mimka ». Elle décrit sa nouvelle existence à sa sœur Xenia (26 mars 1919) : « Nous avons planté des légumes et maintenant j’attends avec impatience les signes de leur croissance. J’aime être près de la terre ! ».

     

     

    20. Olga à son chevalet (vers 1930)

     

      

    Quelques mois plus tard, la menace que fait peser l’Armée Rouge progressant vers leur refuge les incite à demander l’asile au Consul du Danemark qui leur permettra de quitter la Crimée pour naviguer vers un camp de réfugiés, où durant deux semaines ils partageront trois pièces avec onze autres adultes, dans l’île de Buyukada située dans la mer de Marmara près du détroit des Dardanelles, non loin d’Istanbul.

      

    De là, les exilés feront étape à Belgrade, où ils rencontrent Alexandre Karageorgevitch qui leur propose de s’établir dans l’un des états de l’ancien Empire austro-hongrois mais sur les conseils avisés de l’Impératrice douairière, ils préfèrent la rejoindre à Copenhague le 2 avril 1920 dans les appartements qu’elle occupe temporairement au palais d’Amalienborg.

     

      

    21. Tikhon, fils d’Olga peint par sa mère (vers 1940)

      

    Peu après, Olga, son mari, ses fils et sa mère s’installeront à Hvidore dans la spacieuse villa de style Renaissance Italienne que l’Impératrice douairière possédait sur la Côte danoise (en co-propriété avec sa sœur la Reine Alexandra de Grande-Bretagne depuis le décès de leur père le Roi Christian IX en 1906).

    C’est dans cette résidence d’été que Maria Feodorovna s’éteindra en 1928.

      

    Pour Olga, tant éprise de liberté, la présence très dirigiste de sa mère et surtout ses critiques incessantes pèsent parfois sur l’atmosphère du nouveau foyer qu’elle était – après tant d’années d’attente et d’espérances – enfin parvenue à créer.

    En 1921, Mimka arrive à Hvidore avec un présent de taille :

    elle a en effet réussi à ramener de Saint-Pétersbourg les bijoux d’Olga qu’elle a cousus dans la doublure de ses vêtements !

     

     

     

     

      

    En octobre 1925, Olga se rend à Berlin afin de rencontrer une femme qui prétend être la Grande-Duchesse Anastasia Nicolaïevna, la plus jeune de ses nièces – et sa favorite – . Olga ne reconnaîtra pas Anna Anderson – car c’est bien d’elle qu’il s’agit – mais compatira sincèrement à son état de santé déplorable.

    Bien des années plus tard, la réalisation de tests ADN confirmera définitivement l’opinion d’Olga.

     

      

    23. Olga et ses fils (vers 1945)

      

    Hvidore est vendue le 9 avril 1929, l’année suivant le décès de la tsarine douairière et, après avoir été reconvertie en hôpital pour patients diabétiques, elle est aujourd’hui devenue un centre de conférences appartenant au groupe pharmaceutique Novo Nordisk. Après avoir logé durant quelques mois à Rygaard, Olga achète en 1930 une ferme entourée de vastes terres à Ballerup, non loin de Copenhague.

    Sa propriété de Knudsminde devient rapidement le lieu privilégié où se rencontrent les monarchistes russes émigrés au Danemark.

    Cette période de vie à la campagne correspond à une activité artistique intense et à la rencontre déterminante avec le maître danois Peder Monsted.

    Elle peint alors avec un plaisir renouvelé que traduit l’intensité accrue de sa palette régénérée et plus chamarrée que jamais.

     

      

    Elle a souvent offert ses œuvres aussi bien à ses proches qu’aux membres des autres familles royales européennes. Ainsi aujourd’hui encore, lorsqu’elle séjourne à Sandringham, la reine Elizabeth II déjeune sous le regard de neuf peintures d’Olga. D’autres tableaux sont actuellement entre les mains de la Reine Margrethe de Danemark et du Roi Harald de Norvège.

     

    25. Xenia, Maria-Feodorovna et Olga (vers 1925)

      

    A partir de 1934, le marchand d’art Richard Pederson devient son « agent artistique » et expose des toiles réalisées par Olga dans sa galerie de Copenhague où elles reçoivent un accueil des plus enthousiastes.

      

    En 1936, le travail d’Olga est exposé à Londres et des personnalités comme la Reine Mary, la Reine Maud de Norvège, le Baron Rothschild, la famille Churchill ou encore Cecil Beaton acquièrent les cinquante peintures présentées dans la capitale en deux jours à peine.

    La famille Kulikovsky s’est très bien intégrée au Danemark : Nikolaï et Olga aident les émigrés russes, tandis que leurs deux fils servent sous les armes danoises en qualité d’officiers et se marient avec des jeunes filles de Copenhague (Tikhon avec Agnete Petersen en 1942 et Guri avec Ruth Schwartz en 1940).

      

    Au foyer de Guri, deux enfants viennent au monde à Ballerup durant la guerre : Ksenia en 1941, suivie de Leonid en 1943.

     

    26. Olga (vers 1955)

      

    Après la seconde guerre mondiale, la propagande stalinienne fait état d’une conspiration qu’Olga aurait menée avec l’Allemagne contre la Russie. Suite à la défaite allemande, les troupes russes sont désormais plus proches de la frontière danoise et occupent même l’île de Bornholm dans la mer Baltique.

      

    D’autre part, le régime soviétique exige le retour en URSS de tous les émigrés russes. La Grande-Duchesse craint alors qu’elle et sa famille soient contraintes de retourner en Russie comme « prisonniers impériaux ».

      

    Le Roi Frédéric IX ne garantissant plus sa sécurité, elle décide de quitter l’Europe.

    Le 2 juin 1948, grâce aux démarches fructueuses effectuées par le Roi George VI de Grande-Bretagne qui s’est enquis d’un nouvel asile pour sa cousine, Olga , âgée de soixante-six ans, embarque, après un séjour de trois semaines à Hampton Court, à Liverpool à bord du « Empress of Canada » qui la mène avec les siens (son mari, leurs deux fils et belles-filles, ses deux petits-enfants, ainsi que la dévouée Mimka) vers le Canada où elle vivra définitivement.

    Arrivés à Montréal le 10 juin 1948, les voyageurs se rendent à Toronto avant de s’établir dans la vaste ferme « Nassaguja » entourée de quatre-vingts hectares de terres qu’ils acquièrent près de Campbellville en Ontario.

      

    Dès leur installation, Olga et sa famille deviennent les membres actifs de la paroisse de l’église orthodoxe russe de Toronto et assistent régulièrement aux offices avec une grande ferveur. Grâce à son inoubliable gentillesse et sa grande simplicité, Olga est très rapidement acceptée par ses nouveaux voisins qui lui rendront plus tard hommage en baptisant l’école paroissiale de son nom.

    Dans ce nouveau cadre de vie, Olga continue à peindre (on lui doit au total plus de deux mille œuvres) et envoie régulièrement ses toiles à la galerie Pedersen et dans d’autres salles d’exposition européennes. En 1952, après le départ de leurs fils de la maison familiale, Olga et Nikolaï dont la santé décline, vendent leur ferme et se retirent dans une petite maison plus proche de Toronto, au faubourg de Cooksville (actuellement intégré à la ville de Mississauga).

    Dans leur villa de briques rouges au 2130 de la Camilla Road, des visiteurs souvent modestes, mais aussi parfois illustres se succèdent afin de saluer la sœur du dernier Tsar de Russie, tels la Princesse Marina de Kent, le Prince Vassili Alexandrovitch ou encore Lord Louis et Lady Edwina Mountbatten.

    Le Colonel Nikolaï Kulikovsky décède le 11 août 1958, quatre ans après Mimka qu’Olga a soignée avec beaucoup de dévouement.

      

    En juin 1959, la Reine Elizabeth II et le Duc d’Edimbourg, en voyage officiel au Canada, invitent Olga à se joindre à eux pour déjeuner à bord du Yacht Britannia amarré au port de Toronto.

     

      27. Maison où mourut Olga à Toronto

      

    En avril 1960, suite à son hospitalisation au General Hospital de Toronto, Olga, devenue infirme, loge chez les Martemianoff, des amis russes émigrés comme elle, qui habitent une modeste maison de la Gerrard Street.

      

    C’est dans leur appartement qu’elle passera ses derniers mois. Le 24 novembre 1960, trois jours après être entrée dans le coma, Olga s’éteint à l’âge de soixante-dix-huit ans. Elle ignorait que sept mois auparavant sa sœur Xenia avait rendu son dernier soupir à Londres et qu’elle était ainsi devenue l’ultime témoin direct des années heureuses et glorieuses de la cour de Russie.

      

    Olga Alexandrovna sera inhumée auprès de son mari au York Cemetery à plus de sept mille verstes du Palais de Peterhof.

     

    (Merci beaucoup à Damien B. pour ce portrait dédié amicalement de sa part à Charlanges)

     

      

    Ce contenu a été publié dans Portraits, Russie par Régine.

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    SOURCES

    http://www.noblesseetroyautes.com/2011/09/portrait-grande-duchesse-olga-alexandrovna-de-russie-1882-1960/

     

     

     

     

     

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    Le photographe s’appelle Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorsky, il était chimiste et inventeur d’un procédé de photographie en couleur qui en a fait le pionnier en cette matière .

      

    File:V Italīi - In Italieedit2.jpg

    Women 1910

     

    C’est à ce titre qu’il fut engagé par le Tsar Nicolas II pour en devenir le photographe officiel, et le Tsar, qui n’était en mesure de sillonner l’immense l’Empire Russe du temps, lui a offert tous les moyens ( train particulier , instruments photographiques..) pour lui permettre de voyager librement de la Baltique au Pacifique et dans tous les recoins de l’Empire.

      

    File:Prokudin-Gorskii-09.jpg

    Luostari Tverin alueella.

      

    C’est ainsi que, de 1905 à 1917, Prokudin-Gorski a ramené de ses voyages des milliers de plaques photographiques sur les villes , les campagnes , les peuples au travail, les églises, les créations artistiques et industrielles de l’Empire (notamment les photos de Tolstoi) revélant sa marche vers le progrès avant que le bolchevisme n’amène avec ses massacres, ses goulags etc la misère et la régression que nous savons …

      



    La révolution de 1917 et le guerre civile ont chassé Prokudin de Russie et c’est en passant par le Norvège puis l’Angleterre, qu'il est venu se réfugier en France non sans emporter des caisses pleines des milliers de plaques photographiques qu’il avait réalisées.

      

      



    Il a vécu pauvre et malade en France de 1921 à Aout 1944, ignoré de nous et reconnu seulement par la communauté des réfugiés russes.

      

      

    File:Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii - Razguliai, outskirts of the city of Perm (1910).jpg

    Razguliai, outskirts of the city of Perm (1910)

     

     

     

    At the wheelhouse of Sheksna steamer, 1909 

     

     

      

     

      

      

    Juste après la guerre la Américains, plus malins que nous, on racheté à sa famille toute la collections de ces plaques pour en faire un des trésors de la Librairie du Congrès ( Librairie de la Chambre des Députés U.S), quand à Prokudin –Gorski il repose chez nous dans le cimetière russe de Sainte Geneviève des Bois .

     

      

    File:Gorskii 04423u.jpg

    Prisonniers autrichiens

      

    Habituée que j’étais à ne voir la Russie de cette époque qu’à travers les lugubres clichés noir et blancs que nous en donnait la propagande bolchévique, la première fois que j’ai découvert les clichés de Prokudin-Gorski j’ai été suffoquée devant leur beauté et non moins devant la beauté ignorée de ce pays qu’il a fait découvrir .

     

     

    File:Prokudin-Gorskii-08.jpg


    Jeunes paysannes russes devant une maison de bois traditionnelle, dans une zone rurale le long de la rivière Sheksna et près du petit bourg de Kirillov.

      

      

    Photographie couleur ancienne selon un procédé mis au point par l'auteur et faisant partie de son travail de documentation de l'empire russe entre 1909 et 1915.

     

     

      

    Photographie couleur ancienne selon un procédé mis au point par l'auteur et faisant partie de son travail de documentation de l'empire russe entre 1909 et 1915. 

     

    File:Trinity Monastery in Tiumen (Prokudin-Gorskii).png

    Trinity Monastery in Tiumen 1910

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Autumn. A village Gorki. Borodino, 1911 

      

     

     

     

     

    Materiki, 1909

     

    In Malorossiya 1909

     

     

    In Malorossiya 1909

     

      

    Lifting bridge on the river Vytegra, 1909

     

    Steam "Compound" with Schmidt superheater

     

    Pumps to evacuate water. Kuzminskogo, 1912

     

     

      

      Steamship "Tyumen" Ministry of Railways.

     

     

    Homme des bois, bucheron, qui a vecu 40 ans dans cette maison.

     Hut of settler Artemy called Kota

     

     

     

     

     

    Sawing logs. Kuzminskogo, 1912 

      

     

     

    Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky / Ostrecheny, 1909
     

    Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky / Ostrecheny, 1909

     

    Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky / Monastery haying, Leushinsky Monastery, 1909
     

    Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky / Monastery haying, Leushinsky Monastery, 1909

     

    Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky / At the stubble-field, 1909
    Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky / At the stubble-field, 1909

     

    At the dawn of the 20th Century, the photographer Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky convinced Tsar Nicholas II to commission a series of photographs capturing the nuances of the Russian Empire. The series would utilize a new technique in image making Prokudin-Gorsky had developed. The process involved layering multiple color filters of the same image to form a full color photograph.

     

    Alleia Hamerops Composite / Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky

     

    These photos of common people in everyday scenes are breathtaking, not only for their vivid beauty and as documents of the past, but their ability to collapse the divide of time that separates us from our ancestors.

     

    Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky / Three generations, A.P. Kalganov with his son and granddaughter
     

     

    Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky / Three generations, A.P. Kalganov with his son and granddaughter

     

     

    Since each photo would take one full minute to capture, the subjects would have to remain completely still for the layering process to work correctly. So when you see an image like this one, of people at work, committing themselves to a frozen pose, you have to imagine that they saw some value in passing these stories on to us, the great-grandchildren they would never meet.

     

     

    Molding of an artistic casting (Kasli Iron Works), 1910.

    From the album “Views in the Ural Mountains, survey of industrial area, Russian Empire

     

    Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky / Participants of the Railway Building, 1915
    Sergey Mikhaylovich Prokudin-Gorsky / Participants of the Railway Building, 1915

     

     

     

     

     

     

     

     

     File:Group of workers harvesting tea Chakva Prokudin-Gorsky.jpg

     

    Women greece 1910

     

     

    File:Prokudin-Gorskii-12.jpg

    1912

    Autoportrait de Sergei Mikhailovich Prokoudine-Gorski. Photographie couleur ancienne selon un procédé mis au point par l'auteur et faisant partie de son travail de documentation de l'empire russe entre 1904 et 1916. Un détail de cette photo est aussi disponible.

     

    File:Sergei-Prokudin-Gorski-Larg.jpg

     

    Chimiste de formation, Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii a œuvré en mettant au service de cette nouvelle forme d’art qu’est la photographie naissante ses connaissances et le développement de la recherche dans ce secteur. Il fait partie de ces hommes qui songent à mettre eux-mêmes en pratique leur science au cœur d’un art et Prokudin-Gorskii a été un photographe formidable en se rendant sur le terrain pour tester et tester encore les prémices de la photographie en couleur.

    L’autochrome, ancêtre de la photographie en couleur était obtenu par combinaison de plaques filtrant chacune des couches séparées et additives de lumière.

     

     

    Ses clichés, témoins d’une époque et de la diversité d’un territoire gigantesque qu’il put traverser avec la bénédiction de l’empereur qui lui fit affréter un train et un bateau à vapeur, sont d’une qualité parfois un peu médiocre mais témoignent de début hésitants. D’autre clichés sont de véritables joyaux, témoins colorés d’une autre époque donnant l’impression que tout ceci n’était qu’hier…

     

    The railroad bridge over the river Shuya, 1915 

     

     

    Et si je peux me permettre une suggestion après la magnifique présentation que vous venez de faire du Tsar Nicolas II et de sa famille, je trouverais juste et bon de présenter cette Russie méconnue d’avant la révolution que les photos de Prokudin-Gorski nous ont léguée . 

    On the trolley near Petrozavodsk by Murman Railway, 1915

     

     

      

      

    Work at the Bakalskiy mine, 1910
     

      

     

     

    Work on construction of the gateway. Kuzminskogo, 1912

      

    At the wheelhouse of Sheksna steamer, 1909

      

     


     

    Sergey Prokudin-Gorsky - View of the Kremlin in Rostov from the Bank of Lake Nero, 1911

      

     

     

    Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii.  1909

     

    1909

     

     

    Pressing machine for the hay, 1915

     

    Fire Brigade in Vytegra, 1909

     

     

     

    Vous trouverea tous les documents ici :

    ****http://www.prokudin-gorsky.org/rightpages.php?lang=en&fname=bio

      

      

    File:Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii - General view of the city of Perm from Gorodskie Gorki (1910).jpg

    General view of the city of Perm from Gorodskie Gorki 1910

      

    SHORT BIOGRAPHY OF S. M. PROKUDIN-GORSKY
    S. M. Prokudin-Gorsky is much more than just a talented scientist-inventor or an outstanding photographer, he is the author of the true miracle that will never cease to amaze people.

      


    Cotton textile mill, Tashkent, ca. 1910

      


    ***
    Sergueï Prokoudine-Gorski

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Sergue%C3%AF_Prokoudine-Gorski

      

    Lithograph print of Leo Tolstoy in front of Prokudin-Gorsky's

    camera in Yasnaya Polyana, 1908

      

    File:Perm. Mary Magdalene Church.png

    Perm. Mary Magdalene Church 1910

     

     

    Wooden church of the Transfiguration of Our Lord, Pidma, Russian Empire, 1909

      

    Pinhus Karlinsky. 84 years. 66 years in the service !

      



    ***
    EXPOSITION RÉCENTE DES PHOTOS DE PROKUDIN-GORSKI A LA LIBRAIRIE DU CONGRÈS :

    The Empire That Was Russia: The Prokudin-Gorskii Photographic Record Recreated
    http://www.loc.gov/exhibits/empire/



    File:Prokudin-Gorsky - Perm. Summertime location of the exchange.jpg

     Perm. Summertime location 1910

     

     

     

    File:Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii - City of Perm. General view (1910).jpg

     

    Perm 1910

     

     

    On the Sim River, a shepherd boy. Photo taken in 1910, from the album "Views in the Ural Mountains, survey of industrial area, Russian Empire". (Prokudin-Gorskii Collection/LOC)

     

     

     

    Alternators made in Budapest, Hungary, in the power generating hall of a hydroelectric station in Iolotan (Eloten), Turkmenistan, on the Murghab River, ca. 1910.

     

     

    General view of the Nikolaevskii Cathedral from southwest in Mozhaisk in 1911

     

    General view of the wharf at Mezhevaya Utka, 1912.

     

     

      

    Lunch on the mowing, 1909

     

    In Malorossiya 1905

     

    Haymakers about halting, 1909

     

     

      

     

     

     

    The pictures below are restored from the collection of negatives of Sergey Prokudin-Gorsky – pioneer of color photography in Russia.

    Zlatoust by Prokudin-Gorsky

    Zlatoust in 1909

    From Wikipedia:

    Around 1905, Prokudin-Gorsky envisioned and formulated a plan to <…> document the Russian Empire systematically.

    Outfitted with a specially equipped railroad-car darkroom provided by Tsar Nicholas II <…> Prokudin-Gorsky documented the Russian Empire around 1909 through 1915.

    Rostov Kremlin by Prokudin-Gorsky

    Panorama of Rostov Veliky in 1911

    Russian towns in the pictures of Prokudin-Gorsky

    Source - http://prophotos-ru.livejournal.com/1427125.html

    Looking at photos of Prokudin-Gorsky one doesn’t stop being amazed by the beauty of pre-revolutionary Russian towns, of which in most cases little has remained now.

    What is the secret of this unearthly beauty and harmony?

    - It is in confluence with the picturesque landscape, which is not swallowed by huge multistory buildings.

    - In perfect composition of little buildings scattered over the hills crowned with the slim silhouettes of churches and bell towers looking skyward.

    - In sturdy wooden houses in which lived 99% of the then Russian urban population (with the exception of the capital).

    - In neat green areas that rarely rose above the rooftops.

    Torzhok

    Torzhok monastery

    Torzhok, monastery of St. Boris and Gleb, 1910

    Torzhok also today remains one of the most beautiful cities in Russia.

    Staritsa

    View of Staritsa

    Staritsa in 1910

    In spite of anything Staritsa is beautiful today as well.

    Zubtsov

    Zubtsov panorama

    Panorama of Zubtsov in 1910

    The picturesque town of Zubtsov at the confluence of Volga and Vazuza has lost almost all of its temples.

    Rzhev

    View of Rzhev

    View of Rzhev in 1910

    After total destruction during the war Rzhev keeps now only the old landscape.

    Ostashkov

    Ostashkov

    Ostashkov in 1910

    Main town of Seliger, Ostashkov managed to preserve the historical appearance of the old parts.

    Aleksandrov

    Monastery in Aleksandrov

    View of the women’s Uspensky monastery in Aleksandrov

    The former residence of Ivan the Terrible (Alexandrovskaya) is preserved in its integrity as a museum complex, but the town is now built up with apartment blocks and does not look particularly picturesque.

    Suzdal

    Suzdal

    Suzdal in 1912

    Suzdal today remains the standard of beautiful Russian town. Tourists from all world come here. Suzdal shows just how attractive for tourism and recreation could be our historical cities if they managed to maintain their former beauty.

    Novaya Ladoga

    Novaya Ladoga

    Novaya Ladoga in 1909

    Comparison of Novaya Ladoga to Suzdal gives sad perspective: the town is ungroomed and wild, most temples are in ruins.

    Kirillov

    Kirillov town cathedral

    Kazan cathedral in Kirillov, 1909

    Overall Kirillov is quite well preserved and with its majestic Kirillo-Belozersky Monastery, considered the pearl of the Russian North.

    Belozersk

    Belozersk by Prokudin-Gorsky

    Belozersk in 1909

    The old and finest Belozersk could become a tourist mecca, if it wouldn’t come to complete desolation. Seems that over the last 20 years not a single church has been restored in it.

    Vytegra

    View of Vytegra

    View of Vytegra in 1909

    Although Vytegra still retains its vintage flavor, the old pan drowned in the sprawling greens.

    Plios

    Plios, Sobornaya hill

    View of Sobornaya hill in Plios, 1910

    The picturesque town on the Volga, which inspired Levitan, miraculously preserved its beauty.

    Tobolsk

    Tobolsk

    Tobolsk in 1912

    Perhaps the most interesting among the historic cities of Siberia, Tobolsk has managed to retain most of its monuments, including the temples in the style of “Siberian baroque.”

    Vladimir

    Vladimir city

    City of Vladimir in 1911

    The center of Vladimir is still very picturesque and beautiful, but this particular view was spoiled by a huge concrete bridge built in 1958. Unfortunately, each year the old wooden buildings degrade more and more.

    Smolensk

    Old Smolensk

    Smolensk, view from Kazan hill, 1912

    Smolensk is beautiful for its steep hills, the main of which is crowned with the majestic Cathedral of the Assumption. Despite the severe damage during WWII, the historical form of the city was saved and is still admired. However, time makes its impact. The old wooden buildings are almost completely lost, and the tall trees hid many wonderful views.

    Yaroslavl

    Yaroslavl, temple of Johann Zlatoust

    Yaroslavl, temple of Johann Zlatoust, 1911

    Despite all the losses, the historic center of Yaroslavl is one of the most beautiful in all of Russia, and became even prettier for its 1000 anniversary. However, the historic part across the river Kotorosl has sadder fate: old buildings have deteriorated and mostly lost, the famous temples are in poor condition.

    Tver

    Tver, Volga

    Tver, left bank of the Volga, 1910

    The center of Tver has generally retained its historic character, although it lost some important landmarks, like the Preobrazhenskiy (Transfiguration) Cathedral.

    Yekaterinburg

    Yekaterinburg in 1910

    Yekaterinburg in 1910

    Something of these buildings have survived, but the old harmony has gone. Now Yekaterinburg is the city of skyscrapers which completely changed its image.

    Tyumen

    Tura river

    Tura River in Tyumen, 1912

    For a long time Tyumen kept the traditional wooden buildings, for what it even got a humorous nickname “capital of villages”. In recent years, the scenic river banks were “dressed” in stone.

    Petrozavodsk

    Petrozavodsk in 1916

    Pan of Petrozavodsk, 1916

    http://redhotrussia.com/prokudin-gorsky-russian-towns/

     

     

     

     

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