•  

     

     

     



    L'impératrice et ses filles rendant visite au Tsar et au Tsarévitch au quartier général de Moghilev, en 1916. De gauche à droite : Tatiana, Anastasia, Maria, Olga, Nicolas, Alexandra et Alexis.



    Depuis le 17 juillet 1918, le sort des Romanov était entouré d'un grand mystère et les spécialistes sur la question n'arrivaient pas à se mettre d'accord : si pour certains tous les membres de la dernière Famille impériale russe ont bien été tués, d'autres en revanche estimaient que certains d'entre-eux auraient pu survivre. La cause de ces divergences était en réalité l'absence de corps. Malgré des recherches poussées, organisées notamment par le juge Sokolov, aucun corps n'a jamais été retrouvé. C'est pour cette raison que le juge a conclu à la destruction complète des onze dépouilles. Pourtant, il est matériellement impossible que Yourovski et ses hommes aient pu se débarrasser définitivement des corps des victimes en aussi peu de temps. Face à cette constatation, les plus grands enquêteurs de l'époque ont cherché à remettre en cause la thèse de l'assassinat collectif de Nicolas II et sa famille. Il faudra attendre 1979 pour que la lumière commence à se faire sur les événements de la nuit du drame.



    La découverte de 1979

    A partir de 1976, deux enquêteurs soviétiques, Guéli Riabov et Alexandre Avdonine, décidèrent de se lancer à la recherche des restes des Romanov, exécutés près de soixante ans plus tôt par les bolcheviques. Ils commencèrent leurs fouilles dans le puits de mine déjà inspecté par le juge Sokolov en 1919, avant d'entamer des recherches dans le Vallon du Porcelet. Les enquêteurs découvrirent dans une fosse peu profonde des restes humains et des fragments de céramique provenant des bonbonnes d'acide utilisées pour défigurer les victimes. Riabov témoigne : « J'ai découvert des crânes, qui présentaient des trous d'entrée et de sortie de balles. Ces crânes étaient de couleur noirâtre ou verdâtre, leurs os faciaux avaient été détruits par de forts coups au visage. Tous les squelettes qui se trouvaient dans cette sorte de tombe y étaient étendus entassés et mélangés. »

    Pour les deux enquêteurs, il s'agissait à n'en pas douter des corps des Romanov. Cependant, une telle découverte en pleine ère communiste risquait de les mener tout droit en prison. S'ils voulaient coûte que coûte s'assurer de l'identité des restes, ils devaient rester discrets pour ne pas éveiller les soupçons des autorités. Ils décidèrent donc de retirer trois crânes afin de les faire expertiser. Selon Riabov, il s'agissait des crânes supposés de Nicolas II, de Tatiana et d'Anastasia ou d'Alexis. Cependant, très effrayés par leur découverte, les enquêteurs décidèrent, un an plus tard, de ne pas faire expertiser les crânes et de les remettre dans la tombe à l'intérieur d'une petite caisse en bois. Ces fouilles de Riabov et d'Avdonine ont été très critiquées par la suite, car n'ayant pas le matériel et les compétences nécessaires pour procéder à cette exhumation, ils ont irrémédiablement endommagé les ossements.



    Les trois crânes exhumés par Avdonine et Riabov en 1979.




    Les contradictions entre les expertises russes et américaines

    En 1991, l'empire soviétique tombait définitivement et une nouvelle ère libérale s'ouvrait en Russie. Sous l'impulsion d'Avdonine, Boris Eltsine, le nouveau président de la Russie post-communiste, donna son accord pour organiser l'exhumation officielle des restes retrouvés en 1979. Dès le début des fouilles, de fortes protestations virent le jour car aucune règle archéologique n'était respectée : toutes sortes de personnes pénétraient à l'intérieur du champ de fouilles, l'exhumation des restes se faisait à la pelle, les ossements étaient manipulés à mains nues et entreposés à même le sol dans la boue.


    Les conclusions de l'anthropologue russe Abramov

    Plus de 950 os ou fragments d'os sont ainsi découverts dans la Vallon du Porcelet. L'anthropologue russe Sergueï Abramov était chargé d'identifier les corps fraîchement exhumés. Il réussit à reconstituer neuf squelettes, alors que onze personnes ont été tuées par les bolcheviques le 17 juillet 1918 : les Romanov et leurs quatre domestiques. On photographia les crânes afin de les superposer avec les photos des Romanov pour vérifier l'existence ou non de correspondances. Cette méthodes permit d'identifier avec certitude six corps : Nicolas II, Alexandra et les quatre domestiques. Il restait donc trois corps qui posaient problème, tous de sexe féminin. A ce stade, les scientifiques pouvaient donc affirmer que le corps d'Alexis ne se trouvait pas dans la fosse. L'identification des trois corps féminins était difficile, car comme le précise Abramov, « elles étaient très proches par l'âge, et les caractéristiques physiques de leurs crânes, au vu de l'état de dégradation dans lequel ils se trouvaient, étaient difficiles à distinguer ». Au final, il attribua le crâne n°3 à Olga, le crâne n°5 à Tatiana et le crâne n°6 à Anastasia.



    Selon Abramov, les deux corps manquants seraient donc ceux de Maria et d'Alexis.



    Les conclusions de l'anthropologue américain Mapples

    La méthode de reconstitution faciale utilisée par Abramov était très critiquée, car elle ne permettait pas d'identifier avec certitude un corps, d'autant plus que la plupart des crânes étaient très détériorés. Face à ce constat, une contre-expertise est organisée par l'anthropologue américain William Mapples. Il détermina que les squelettes appartenaient à quatre hommes matures et à cinq femmes (deux femmes matures et trois jeunes femmes).

     

     

    Identité supposée

    Âge

    Caractéristiques

    Corps n°1

    Anna Demidova

    40-50

    Femme d'âge mûr avec un bridge de mauvaise qualité.

    Corps n°2

    Docteur Botkine

    50-60

    Homme d'âge mûr avec une prothèse dentaire supérieure.

    Corps n°4

    Nicolas II

    45-55

    Homme d'âge moyen d'assez petite taille. Les os des hanches sont déformés, le front est large et les arcades proéminentes. La face du crâne est détruite et le cerveau, desséché, est toujours présent.

    Corps n°7

    Alexandra

    45-50

    Femme d'âge moyen avec des cotes abîmées. Certaines des prothèses dentaires sont en platine et porcelaine : cette méthode était alors d'usage en Allemagne. Or, l'impératrice Alexandra est justement d'origine allemande.

    Corps n°8

    Ivan Kharitinov

    40-60

    Les ossements de ce corps sont très abîmés, car reposant au fond de la fosse, c'est celui qui a été le plus en contact avec l'acide sulfurique.

    Corps n°9

    Alexis Trupp

    60-65

    Homme d'âge mature : c'est la victime la plus âgée parmi les corps retrouvés.

     

    Les trois derniers squelettes (n°3, 5 et 6) appartenaient à trois jeunes femmes. Ils possédaient tous un os protubérant au bas de la nuque, tout comme le corps n°7 attribué à Alexandra. Or, il s'agit d'une particularité héréditaire très peu répandue. On peut donc supposer que nous sommes en présence des corps d'une mère et de ses filles.

     

    En accord avec les conclusions d'Abramov, Mapples estime que les corps d'Olga et de Tatiana se trouvaient bien dans la fosse.

     

    Le crâne du corps n°3 possède un front très large. La moitié du visage de la victime et la mâchoire inférieure sont détruites. La taille du corps est estimée à 1 mètre 69, mais il ne s'agit que d'une approximation, car les tibias ont été sectionnés. Les scientifiques ont pu estimer l'âge de la victime grâce à ses dents de sagesse : les racines sont pleinement développées, ce qui permet de conclure que la jeune femme était largement sortie de l'adolescence. Il s'agit donc de la plus âgée des trois filles, la Grande-Duchesse Olga, âgée de 22 ans au moment de sa mort.

    En revanche, les racines des dents de sagesse du corps n°5 ne sont pas pleinement développées, tout comme le sacrum, qui se situe en bas du bassin. Les os de ses membres venaient d'achever leur croissance, mais son dos était encore en développement. Tout comme le corps n°3, la moitié de la face est détruite. Mapples estima la taille de la victime à 1 mètre 71. Cependant, les tibias étant également sectionnés, une marge d'erreur d'une dizaine de centimètres était possible. La taille du squelette oscille donc environ entre 1 mètre 61 et 1 mètre 71. Au regard de la taille de la victime et des autres indices, il conclut qu'il s'agissait de la Grande-Duchesse Maria, âgée de 19 ans au moment de sa mort.

    En ce qui concerne le corps n°6, le sacrum et les clavicules sont matures, mais les racines de ses dents de sagesse ne sont pas complètement développées. Il s'agit donc d'une jeune femme d'environ 20 ans, plus jeune que le corps n°3, mais plus âgée que le corps n°5. La taille de la victime est estimée à 1 mètre 67, mais toujours avec la même marge d'erreur que les deux autres dépouilles. Le corps est finalement attribué à la Grande-Duchesse Tatiana, âgée de 21 ans au moment de sa mort.



    Contrairement à Abramov, Mapples estime que c'est Anastasia la sœur manquante, et non pas Maria.
     
    L'identité de la sœur manquante

    Contrairement à Abramov, Mapples considérait donc que la fille manquante était Anastasia, et non pas Maria. Pour l'anthropologue américain, aucun des corps n'était assez jeune pour être celui d'Anastasia. Ce n'est pas tout. Si pour Abramov, le corps n°6 serait celui d'Anastasia, Mapples estime en revanche qu'il s'agirait de Tatiana. Cependant, pour Abramov, c'est le squelette n°5 qui appartiendrait à Tatiana, alors que Mapples considère qu'il s'agirait de Maria. De ce fait, c'est l'identification des trois plus jeunes filles du Tsar qui posait problème.

     

     

    Abramov

    Mapples

    Corps n°5

    Tatiana

    Maria

    Corps n°6

    Anastasia

    Tatiana

    La sœur manquante

    Maria

    Anastasia

     

    Récapitulons les solutions possibles :
    • Le corps de Maria ne peut être que le n°5.
    • Le corps d'Anastasia ne peut être que le n°6.
    • Le corps de Tatiana peut être le n°5 ou le n°6.
    La clef du problème est donc Tatiana. Si son corps est le n°5, alors Maria est la sœur manquante. En revanche, si son corps est le n°6, c'est Anastasia la sœur manquante. Si l'on identifiait avec certitude le corps de Tatiana, on saurait de fait qui est la sœur manquante entre Maria et Anastasia. Cependant, les deux scientifiques campant sur leur position, le mystère demeure.



    L'identification des corps grâce à l'ADN

    Les expertises d'Abramov et de Mapples ont permis de déterminer l'identité probable des corps. En outre, du fait de la présence d'un os protubérant à la base de la nuque des squelettes n°7, 3, 5 et 6 (caractéristique rare et héréditaire), Mapples a réussi à démontrer qu'il s'agissait d'une mère et de ses trois filles. En revanche, seul l'ADN peut prouver l'identité exacte des corps.

    Les scientifiques ont donc prélevé des échantillons osseux, qui ont été poncés afin de retirer leur surface dégradée. L'ADN nucléique permit de déterminer qu'il s'agissait bien de quatre hommes et cinq femmes, parmi lesquels se trouvaient deux parents et leurs trois filles. En revanche, les quatre autres squelettes, attribués aux domestiques, n'avaient aucun lien de parenté entre eux. Les scientifiques n'ont pas pu en apprendre davantage grâce à l'ADN nucléique, la quantité obtenue étant trop faible.


    L'identification des corps d'Alexandra et de ses filles

     

    C'est grâce à un échantillon de sang prélevé sur le duc d’Édimbourg, petit-neveu de la Tsarine et époux de la Reine Élisabeth II d'Angleterre, que les scientifiques ont pu identifier les corps d'Alexandra et de trois de ses filles.

     

    L'ADN mitochondrial, transmis uniquement par les femmes à leurs enfants, permit d'identifier l'impératrice Alexandra et ses trois filles. En effet, la sœur aînée d'Alexandra, Victoria, était la grand-mère maternelle du duc d’Édimbourg, l'époux de la reine Élisabeth II d'Angleterre. Il donna volontiers un échantillon de son sang. Les scientifiques ont ainsi pu déterminer que l'ADN mitochondrial du mari de la reine d'Angleterre était identique à celui des corps supposés d'Alexandra et de ses trois filles. Les scientifiques en ont donc conclu que les quatre corps féminins appartenaient bien à l'impératrice et à trois de ses filles. En revanche, l'ADN ne peut pas révéler l'identité exacte des victimes. Le mystère demeure donc quant à l'identité de la sœur manquante : Maria ou Anastasia.



    L'identification du corps de Nicolas II

    Le corps de Nicolas II n'a pu être authentifié qu'à 98,5%.
    L'identification de Nicolas II a été plus compliquée. Un premier échantillon de sang a été donné par Xénia Sfiris, l'arrière-petite-fille en ligne féminine de Xénia Alexandrovna, la sœur de Nicolas II. Un deuxième échantillon de sang a été donné par le duc de Fife, descendant par les femmes de Louise de Hesse-Cassel, grand-mère maternelle de Nicolas II. L'ADN mitochondrial de Xénia Sfiris et du duc de Fife correspondait entre eux, puisque les deux individus descendent de la même lignée de femmes. Cependant, il ne correspondait pas exactement avec celui de Nicolas II. Ces différences ont sans doute été provoquées par une mutation génétique due à une contamination extérieure des ossements. Malgré tout, les ossements étudiés ont été attribués à Nicolas II avec une certitude de 98,5%. Pour les scientifiques, la probabilité était donc assez forte pour affirmer que le squelette n°4 était bien celui du dernier Tsar. En outre, l'ADN nucléique avait permis de prouver qu'il s'agissait d'un père, d'une mère et de leurs enfants. Dès lors, les scientifiques ayant identifié avec certitude Alexandra et ses filles, le dernier corps ne pouvait être que celui de Nicolas, même si la certitude n'était que de 98,5%.




    La découverte tardive des corps d'Alexis et de Maria (ou d'Anastasia)

    Après des années de recherches, deux corps restaient introuvables : celui d'Alexis et celui de l'une de ses sœurs : Maria ou Anastasia. Selon Yourovski, leurs corps auraient été brûlés et enterrés un peu plus loin. Cependant, mise à part la déposition du chef de l'exécution, aucune preuve réelle ne pouvait affirmer la mort des deux enfants disparus.

    En juillet 2007, une fouille organisée dans la forêt de Koptiaki permit de mettre au jour dans des conditions assez mystérieuses des débris d'ossements, des balles et des fragments de poterie. Les balles retrouvées sur les lieux dataient des années 1917-1918, mais n'étaient pas du même calibre que celles retrouvées en 1991. Quant aux restes retrouvés, il ne s'agissait pas de squelettes complets comme en 1991, mais de quelques débris en très mauvais état. Pour faciliter le travail des chercheurs, les journalistes sont écartés de l'affaire afin d'éviter le même scandale qu'en 1991.



    Restes humains retrouvés en 2007 dans le Vallon du Porcelet, à quelques mètres de la fosse de 1991.

     

    Rapidement, les premières conclusions tombent. Il s'agirait de deux corps : celui d'une jeune femme d'environ 20 ans et celui d'un adolescent d'environ 14 ans. Les analyses ADN s'annonçaient cependant plus difficiles : les restes étaient en très mauvais état et l'ADN ne résiste pas bien aux épreuves du temps, qui plus est dans un climat aussi humide qu'en Sibérie. Il n'y avait donc qu'une solution pour identifier les corps : broyer une partie des ossements afin d'en extraire le reste d'ADN qu'ils contenaient. Grâce à cette méthode, les scientifiques ont réussi à extraire de l'ADN. Les deux corps partageaient les mêmes marqueurs génétiques : il y avait donc 99% de chances que ces corps soient ceux d'un frère et d'une sœur.

    Afin de déterminer si les deux dépouilles appartenaient bien à des membres de la famille Romanov, les scientifiques ont comparé l'ADN de l'adolescent avec celui du Tsar et de la Tsarine. Le jeune garçon partageait les mêmes marqueurs génétiques que les deux souverains : il s'agissait donc de leur fils, le Tsarévitch Alexis. Les deux corps étant ceux d'un frère et d'une sœur, la dépouille féminine est donc forcément celle de l'une des filles du Tsar : Maria ou Anastasia. Cependant, comme en 1991, les tests ADN ne peuvent pas nous en apprendre davantage. S'il est à présent certain que les deux plus jeunes filles du Tsar ont été retrouvées, il n'est pas possible de dire avec certitude laquelle a été retrouvée en 1991 et laquelle a été retrouvée en 2007. Quoi qu'il en soit, le corps n°5 retrouvé en 1991 a été inhumé en 1998 sous le nom d'Anastasia Nicolaïevna, tandis que les restes retrouvés en 2007 ont été attribués à Maria Nicolaïevna.



    La fin du mystère ?

    Officiellement, pratiquement tous les corps des Romanov ont été retrouvés en 1991. Les restes retrouvés en 2007 et identifiés en 2008 comme étant ceux de Maria et d'Alexis attendent toujours d'être enterrés auprès de leur famille. Est-ce pour autant la fin d'un des plus grands mystères du XXème siècle ? Pas si sûr. En effet, des opinions dissidentes se font toujours entendre et clament que les dépouilles enterrées dans la cathédrale impériale ne seraient en aucun cas celles de Nicolas II et sa famille.

    Un premier point mis en avant par les détracteurs de la version officielle est l'absence de trace de callosité osseuse sur le crâne attribué au Tsar. En effet, lors du voyage de Nicolas au Japon en 1891, alors qu'il n'était encore que Tsarévitch de Russie, le futur Tsar reçut deux violents coups de sabre dans la tête par un policier déséquilibré. Les blessures étaient sérieuses, mais le jeune héritier s'en remit rapidement. Il en restera marqué à vie et une cicatrice persistera sur le côté droit de son crâne. Or, aucune trace de cette cicatrice n'a été retrouvée sur le crâne n°4, attribué à Nicolas II. Pour le procureur Soloviev, cette absence de cicatrice serait due à l'action de l'acide et des conditions climatiques défavorables à la bonne conservation d'un corps. Pourtant, le docteur Zviaguine avait affirmé que le corps n°4 ne pouvait pas être celui de Nicolas II, car il présentait une décalcification des os et appartenait à un individu enclin à de l'embonpoint. Or, Nicolas II était loin d'avoir de l'embonpoint : c'était un homme très actif, très sportif et donc musclé. Malgré tout, le corps n°4 a été attribué à Nicolas II et enterré sous son nom dans la cathédrale des Tsars. Face à ces constations, on peut sérieusement douter de l'authenticité du corps n°4.

     

    Le Tsarévitch Nicolas, futur Nicolas II, en visite au Japon en mai 1891. C'est dans la ville d'Ötsu qu'un policier déséquilibré tenta d'assassiner le futur souverain en lui assénant deux violents coups de sabre sur la tête. Une cicatrice persistera sur le côté droit de son crâne. Or, aucune cicatrice n'a été retrouvée sur le crâne attribué à Nicolas II.

     

    Par ailleurs, certains historiens ont remis en question la fiabilité des analyses génétiques, car les tests ADN ne permettent pas d'identifier précisément une personne, mais plutôt l'appartenance d'une personne à un groupe d'individus. De ce fait, il n'est pas possible de différencier des frères et des sœurs par l'ADN. Or, le frère de Nicolas II, Michel, a été tué avec son secrétaire par les bolcheviques en juin 1918. Les corps des deux hommes n'ont cependant jamais été retrouvés. Pour eux, la dépouille du Grand-Duc aurait ainsi pu être déplacée dans la fameuse fosse et donc confondue avec celle de Nicolas II par les tests ADN. De plus, les scientifiques ont prouvé qu'un ADN mitochondrial similaire pouvait se retrouver chez des individus sans lien de parenté entre eux. Ainsi, si l'ADN mitochondrial du duc d’Édimbourg et celui du corps attribué à la Tsarine sont semblables, cela ne veut pas dire pour autant qu'il s'agissait forcément d'Alexandra.

    Pour finir, on peut se rappeler que le corps n°4 a été identifié comme étant celui de Nicolas à 98,5% : une preuve irréfutable selon certains scientifiques. Or, comme le fait très justement remarqué Nicolas Ross dans son ouvrage « La mort du dernier Tsar », « le pourcentage qui vient d'être évoqué, 98,5%, est exactement celui des éléments communs à l'ADN de l'homme et de son lointain cousin le chimpanzé ». Cette remarque très pertinente permet de remettre en question la fiabilité incontestable des analyses ADN...



    Quelle conclusion pouvons-nous apporter à l'affaire Romanov ?


    Les dépouilles des derniers Romanov ont été inhumées le 17 juillet 1998 dans la cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg, quatre-vingts ans jour pour jour après leur massacre par les bolcheviques. La science a prouvé que Nicolas II et toute sa famille ont bien été assassinés dans les caves de la maison Ipatiev. En l'an 2000, l’Église orthodoxe russe a décidé de canoniser les Romanov, les considérant comme morts martyrs. Finalement, en octobre 2008, la Cour Suprême de Russie a réhabilité le Tsar et sa famille, estimant la politique répressive bolchevique contre les Romanov comme injustifiée. L'inhumation prochaine des restes de Maria et d'Alexis dans la cathédrale des Tsars semble ainsi être le point final apporté à l'une des histoires les plus tragiques du XXème siècle.

    Pourtant, certains historiens contestent toujours l'authenticité des restes attribués aux derniers Romanov et, comme nous l'avons vu, il existe des incohérences et des imprécisions dans les analyses scientifiques. Le mystère entourant la disparition de la dernière Famille impériale de Russie ne s'éteindra donc pas de si tôt. Cependant, la science ne pourra sans doute plus nous en apprendre davantage sur les événements de la nuit du drame, à moins d'exhumer et d'analyser les corps des différents prétendants. A présent, cette affaire appartient entièrement aux historiens. Il faut donc garder un esprit critique face à la prolifération récente de différentes thèses concernant la "véritable" fin des Romanov...



    Icône représentant Nicolas II et sa famille. En l'an 2000, les Romanov ont été canonisés par l’Église orthodoxe russe et élevés au rang de martyrs. Le Saint Tsar et sa famille sont célébrés par les orthodoxes le 17 juillet.



    SOURCES

     

    EXCELLENT BLOG - d'un passionné

    http://www.les-derniers-romanov.com/une-version-contestee.php

     

     

     

     

     

    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

     

     

    LE DRAME DES ROMANOV

      

    Dans la nuit du 17 juillet 1918, le Tsar Nicolas II, son épouse Alexandra Feodorovna, leurs enfants Olga, Tatiana, Maria, Anastasia et Alexis ainsi que leurs serviteurs sont massacrés par les bolchevicks.

    Le règne de Nicolas II s'était achevé le 2 Mars 1917 par une abdication.

    Comment la dynastie ROMANOVen est-elle arrivée là ?

     

    ***

    D'abord, un peu d'HISTOIRE :

    En 1605 "le tsar" (césar, empereur) Boris Goudounov, qui avait succédé, après avoir été choisi par l'assemblée des "boyards" (seigneurs) à Ivan IV le terrible, meurt.

     

    Suit une période de troubles pendant laquelle plusieurs prétendants au trône sont en lutte. Le 21 février 1613 l'assemblée élit comme nouveau tsar Michel Romanov (16 ans) dont le grand-père était le frère de la première épouse d'Ivan IV. C'est le début de la dynastie des Romanov.

     

    ---------- A titre de repère sachons qu'en France, Henri IV a été assassiné en 1610 et que Louis XIII (9 ans en 1613) règne, sous la Régence de sa mère Marie de Médicis. ----------

    Michel 1er et ses successeurs vont rétablir l'ordre, agrandir et asseoir leur Empire pour en faire un des principaux Etats du monde. Parmi les tsars de cette dynastie notons particulièrement :

      

    Pierre 1er le grand, qui en 1689 prend le pouvoir, fonde Saint-Pétersbourg, ouvre la Russie sur l'Occident et la modernise ;

    Catherine II la grande, dès 1762, fut un "despote éclairé"qui agrandit l'Empire et réorganisa l'administration ;

      

    Alexandre 1er, en 1801, rival de Napoléon 1er et dit "le libérateur de l'Europe"

    Alexandre II, en 1856, tsar réformateur qui abolit le "servage" et entama de nombreuses réformes mais fut assassiné en 1881 ; Alexandre III qui lui succède, entreprend la répression du terrorisme (durcissant à nouveau le régime impérial) et est l'artisan de l'alliance franco-russe .

    Il meurt très rapidementen 1894 ; son fils Nicolas II n'est pas préparé à règner...

     

     

    Pierre Ier le grand ------ blason des Romanov ----- Catherine II

    Alexandre Ier                 Alexandre II                        Alexandre III

     

    http://ancrehistoire.fr/romanov/romanov.html--->

      

     

    LE REGNE DE NICOLAS II

     

    Les premières années

    Le jeune tsar est très réservé, bien éduqué (il est bon cavalier, parle plusieurs langues, ...) mais n'a pas été initié à la politique sauf pour des démarches officielles.

    C'est au cours d'un de ces voyages qu'il rencontre sa future femme Alix de Hesse, cousine de Guillaume II de Prusse.

    Il l'épouse, le 28 novembre 1894, sous le nom russifié d'Alexandra Fédorovna.

    Le 26 mai 1696 il est couronné à Moscou Empereur et autocrate de "toutes les Russies" (terme hérité du temps de diverses principautés russes) et Basileus (ancien titre des empereurs de Byzance) de l'église orthodoxe russe.

     

    Couronnement de Nicolas II

    Conseil d'Etat présidé par le Tsar
    Serge de WITTE

    Un règne difficile

    Malgré une conjoncture économique favorable et un premier ministre, Serge de Witte, très entreprenant qui sait attirer les capitaux étrangers pour moderniser le pays, Nicolas II ne voudra pas comprendre que la modernisation du pays passe aussi par l'évolution sociale, particulièrement l'amélioraion du sort des ouvrierset des paysans.

      

    Il ne conçoit pas non plus cèder lea moindre parcelle de son pouvoir autocratique Le 22 Janvier 1905 une manifestaion pacifique est menée à Saint-Pétersbourg devant le palais impérial (d'où le Tsar est absent) et réprimée dans le sang - le dimanche rouge - prélude à une première Révolution qui amènera Nicolas II à autoriser la Douma assemblée parlementaire aux pouvoirs limités... qu'il s'efforcera vite de réduire.

    En politique extérieure il souhaite renforcer ses positions par des victoires de prestige et fait occuper la Mandchourie en 1901. Début 1904 les Japonais, menacés dans leur hégémonie asiatique, attaquent l'escadre russe ; c'est la guerre et l'accumutation des défaites pour l'armée russe jusqu'à la paix en 1905.

     

    A partir de 1906, Piotr Stolypine est au pouvoir. Il pense que seul le développement économique du pays peut stopper la montée révolutionnaire et va mener de front une politique de répression et de modernisation, particulièrement une "réforme agraire" qui va lui valoir la haine des grands propriétaires fonciers qui seront probablement à l'origine de son assassinat en Septembre 1911.

     

     

    Malheureusement son oeuvre, qui aurait pu sauver le régime tsariste, n'est pas poursuivie.

    Les troubles et les grèves redoublent.

     

    Parallèlement, l'emprise du moine Raspoutine sur l'esprit du Tsar, et surtout de la Tsarine, s'est affirmée et ne contribue pas à la popularité de cette dernière... (voir sur ce même site, dans "Enigmes " : Raspoutine.)

     

    Quelques bonnes mesures sociales sont cependant adoptéese n 1912 et, en 1913, la célébration du tricentenaire de la Dynastie Romanov est un grand succès populaire... mais qui sera de courte durée car déjà la Guerre se prépare en Europe.

     

    Piotr Stolypine

    Tricentenaire de la Dynastie ROMANOV

     

    --->

     

     Tsarevich Alexei:

     

    Les années sombres

    Nicolas et Alexandra ont eu 4 filles mais le trône attend un héritier, accueilli dans la liesse le 12 août 1904.

    Mais quelques semaines plus tard on se rend compte que le tsarévitch Alexis est atteint d'hémophilie (maladie génétique transmise par les femmes - ici sa grand-mère Victoria de Grande Bretagne- qui n'atteint que les hommes).

     

    L'enfant est très fragile, sujet à de fréquentes hémorragies, maladie que les médecins sont impuissants à soigner à cette époque.

     

    La vie de la famille impériale va se concentrer sur le petit malade .

     

    Il semblerait que le moine Raspoutine l'aurait sauvé, par l'impostion des mains et la prière, en 1907 et en 1912, d'où son influence à la Cour.

     

    La situation internationale est alors très tendue.

     

    En juillet 1914 un Serbe assassine l'héritier de l'Empire austro-hongrois.

     

    L'Autriche déclare la guerre à la Serbie ; la Russie s'est rangée aux côtés des Serbes (slaves), laPrusse à ceux de l'Autriche.

     

    Par le "jeu des alliances" la France et l'Angleterre vont entrer en guerre contre la Prusse...

     

    Alexis Nicolaïevitch Romanov

    Alexis et Nicolas II passant les troupes en revue

     

     

    La Guerre

    Les opérations militaires s'ouvrent à l'est par l'offensive des troupes russes en Prusse orientale.

     

    Cette offensive est écrasée par Hindenburg, montrant le manque d'équipement et d'armement de l'armée impériale.

     

    En août 1915, Nicolas II prend lecommandant des armées, écartant son oncle le grand-duc Nicolas Romanov.

     

    Plus tard il fera venir à ses côtés le tsarévitch dont la santé s'est provisoirement améliorée.

     

    Trop éloigné de la capitale il laisse le pouvoir à l'impératrice Alexandra Feodorovna et à celui qui est devenu son conseiller, Raspoutine, tous les deux discrédités auprès de la noblesse et du peuple.

     

    L'assassinat de Raspoutine, en décembre 1917, ne rétablit pas la situation politique.


    La Douma et les partis ouvriers s'agitent.

    On demande alors ouvertement l'abdication du tsar et l'exil de la tsarine !

     

    Alexei Romanov, only son of Tsar Nicholas II of Russia and Tsaritsa Alexandra.:

    Des promesses du Tsar à la Douma pour donner à celle-ci plus de pouvoirs seraient absolument indispensables.

     

    Il s'y refuse.
    Les mouvements des grève ont repris et se s'amplifient d'heure en heure.


    Les militants bolcheviks s'emploient à démoraliser les troupes.


    Lénine veut transformer la guerre en guerre civile pour renverser le régime.

    Le Tsar, loin de Pétrograd (Saint-Pétersbourg) est à son Q.G. en Biélorussie.


    Le 25 février, ne réalisant pas le danger de la situation, il ordonne de faire cesser par la force les désordres à Pétrograd.



    Ce refus de toute négociation, de tout compromis fait basculer cette révolte en une révolution .

    Le 27 février, la garnison de Pétrograd (150 000 hommes) se joint aux insurgés.

    L'État-major fait pression sur le Tsar pour que celui-ci abdique afin de sauver l'indépendance du pays et assurer la sauvegarde de la dynastie.


    Le 2 mars 1917, Nicolas II renonce au trône, non en faveur de son fils qu'il sait très fragile, mais de son frère, le grand-duc Michel.
    Devant l'opposition populaire celui-ci renfuse
    la couronne le lendemain.

    L'Acte d'Abdication de Nicolas II

     

    - En moins d'une semaine le Régime impérial des Romanov a été abattu. -

     

     

    Le Calvaire

    Consignés à Tsarkoïé Selo (palais d'été) de Mars à Juillet 1917 les prisonniers ont encore une vie presque normale, même si sorties et visites leur sont interdites ; ils sont dans le palais avec leurs serviteurs et les ex-souverains s'improvisent précepteurs de leurs enfants.
    Le Gouvernement provisoire de Kérensky souhaite, au départ, favoriser l'exil de la famille vers la Grande-Bretagne, mais celle-ci, y compris le Roi, cousin du Tsar, n'y sont pas favorables.... Les choses traînent et deviennent impossibles.


    La surveillance et les brimades se multiplient ; les gardes changés souvent, sont de plus en plus hostiles et grossiers.

    Le 31 juillet, les prisonniers sont transférés à Tobolsk, en Sibérie, dans la maison du Gouverneur où la vie est encore convenable ; ils ont toujours leurs serviteurs, peuvent parfois sortir et les habitants leur apportent fréquemment des provisions car les vivres commencent à manquer.

    En Avril 1918, les bolchevicks se sont installés. On prévient l'ex-Tsar qu'il va être transféré.
    Il est arrêté dans l'Oural, à Eckatérienbourg. L'état d'Alexis ne lui permettant pas de voyager il va rester avec 3 de ses soeurs encore quelque temps à Toboslk avant que la famille soit à nouveau réunie.
    Ils sont alors enfermés dans une grande bâtisse inconfortable, la maison Ipatiev, bientôt entourée d'une palissade, fenêtres barbouillées de peinture afin de ne pas voir - et de n'être pas vus- à l'extérieur. Les portes intérieures sont constamment ouvertes ne laissant aucune intimité et les Gardes sont choisis parmi les plus farouches ennemis du régime impérial ; la famille subit les obscénités et les pires vexations.

    - Seule leur unité et leur foi en Dieu ont pu permettre leur survie dans de telles conditions -

     

     

    L'ex-Tsar, à Tsarkoïé-Selo
    où il est prisonnier avec sa famille,
    gardé, dès la mi-mars, par des contingents révolutionnaires.

    Tobolsk : 1918

     

    La maison Ipatiev

    Pendant ce temps la situation du Gouvernement russe, maintenant assuré par Lénine,
    depuis Octobre, s'est détériorée tant à l'extérieur qu'à l'intérieur où une armée "blanche" (monarchiste) a été levée et s'approche d'Ekatérienbourg.
    Lénine
    aurait alors donné alors l'ordre de tuer la famille impériale.

    L’exécution a lieu dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 au sous-sol de la maison Ipatiev où toute la famille est rassemblée .


    Le Massacre

    Les premières balles tuèrent sur le coup le Tsar, sa femme, son fils et leurs serviteurs. Les autres balles avaient blessé les filles du Tsar.

     

    Le groupe s'approcha d'elles et les exécuta d'une balle dans la tête.

     

    Puis, en cas de doute, les corps furent achevés à coup de hache et de baïonnette. sur le même lieu, en même temps étaient assassinés le médecin de la famille, la femme de chambre, le valet de chambre et le cuisinier.


    Les corps sont ensuite chargés dans un camion et jetés dans un ancien puits de mine après avoir été dépouillés de tous leurs vêtements et bijoux.

     

    De crainte qu'ils ne soient retrouvés, la nuit suivante, un autre groupe récupère les corps pour les enfouir plus loin dans les bois.

     

    Deux corps sont brûlés pendant que l'on creuse une fosse pour les autres que l'on arrose d'acide sulfurique avant de les recouvrir de terre et de traverses de chemin de fer.

    Quelques jours plus tard les "Blancs" prennent Ekatérienbourg
    mais ne savent pas ce qu'est devenue la famille impériale....

    ***

    De juin 1918 à janvier 1919, 18 membres de la dynastie des Romanov sont assassinés.


    --->

    --->

     

    Epilogue

    En 1976 deux chercheurs-enquêteurs privés, se fondant sur divers témoignages et écrits,
    se lancent à la recherche de l'emplacement où fut enterrée la famille impériale.

    En 1979, sur les lieux, à 80cm de profondeur, ils découvrent des ossements.
    Ils reboucheront soigneusement la fosse sans en parler le contexte politique
    de l'époque n'y étant pas favorable.

    En 1989, le système s'étant quelque peu modifié, ils révèlent leur découverte aux autorités.

    En 1991 les corps, au nombre de 9, sont exhumés et, grâce aux tests ADN, identifiés.
    Il s'agit bien des restes du tsar, de la tsarine et de 3 de leus filles.
    Les 4 autres étant ceux de leurs serviteurs massacrés avec eux.
    Manquent ceux du tsarévitch et d'une des grandes-duchesses (Maria ou Anastasia).

    En 1998 les restes des Romanov (et de leurs serviteurs) sont officiellement inhumé
    à Saint-Pétersbourg dans la cathédrale Saint Pierre - Saint Paul,
    en présence des membres descendants de la famille et des autorités russes.

    Le tombeau de Nicolas II et sa famille

    En 2000 l'ancien tsar et sa famille sont canonisés à Moscou

    (Cathédrale SaintSauveur)

    Icône repésentant la famille impériale

    Eglise construite sur l'emplacement
    de la maison Ipatiev,
    à Ekatérienbourg

    En 2007, à quelque distance de la première fosse sont découverts les 2 derniers corps, authentifiés aussi par l'ADN, du tsarévitch Alexis et d'une de ses soeurs.

    En 2008 le Parquet Général de Russie a décidé de réhabiliter le tsar et sa famille les considèrant comme "victimes de répressions politiques",

     

    ADDITIF :

    On a pu noter certaines ressemblances entre les destinées de Louis XVI (et de sa famille) et celle de Nicolas II (et de sa famille) . Bizzareries de l’Histoire … Notons quelques similitudes approximatives :

    Les deux Souverains sont intelligents, cultivés, mais ni prêts ni intéressés à règner. De plus ils sont tous les deux timides et velléitaires.

    Louis XVI a 20 ans quand il succède à Louis XV... Nicolas II 23 à la mort d’Alexandre III.

    Lors des fêtes publiques du Mariage de Louis avec Marie-Antoinette, des estrades s’effondrent dans la foule faisant des centaines de victimes... Lors fes fêtes du Couronnement de Nicolas et d’Alexandra la même catastrophe se produit.

    La Couronne de France attend un héritier pendant 15 ans, ...celle de Russie pendant 10.

    Marie-Antoinette, pour sa légèreté et ses dépenses, est vite détestée et surnommée "l’Autrichienne" ... Alexandra, pour son manque d’implication populaire, devient "l’Allemande".

    Louis XVI est obligé de convoquer les Etats Généraux... et Nicolas II de former la Douma.

    Révolution française en 1789 ... Révolution russe en 1917.

    Après 23 ans de mariage pour les Souverains français, c’est leur exécution ainsi que l’effroyable mort lente en prison du Dauphin... Après 24 ans de mariage c’est le massacre de la famille impériale russe.

    Pendant longtemps rumeurs de survie de Louis XVII et du Tsarévitch Alexis

    20 janvier 1793 : Les adieux de Louis XVI à sa famille la veille de son exécurtion

    Avril 1918 : Dernière photo de la famille impériale, à Tobolsk

     

    *****

    Bibliographie succincte :

    Jean des Cars : La saga des Romanov
    Henri Troyat : Nicolas II
    Hélène Carrère d'Encausse : Nicolas II
    Marc Ferro : Nocolas II

      

     

    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks Pin It

    1 commentaire
  •  

     

     

    NICOLAS II, LE DERNIER TSAR DE RUSSIE

    Nicolas II était le fils de l’empereur Alexandre III, auquel il succéda le 1er novembre 1894et de Dagmar du Danemark (1847-1928) (fille de Christian IX roi du Danemark). Le 26 novembre 1894, il épousa la princesse Alexandra de Hesse-Darmstadt (1872-1918), de son vrai prénom Alix, fille de Louis IVde Hesse-Darmstadt et d’Alice de Saxe-Cobourg et Gotha. Alix de Hesse-Darmstadt était la petite-fille de la reine Victoria et

    d’Albert de Saxe-Cobourg et Gotha.

    Elle fut connue en Russie sous le nom 

    russisé d’Alexandra Fedorovna.

    Le tsar Alexandre III et la princesse Dagmar du Danemark, les parents de Nicolas II.




    Nicolas II et Alexandra Feodorovna eurent cinq enfants :

    un fils, le tsarévitch Alexis Nicolaïevitch(1904-1918) et quatre filles,

    Olga Nicolaïevna(1895-1918), Tatiana Nicolaïevna(1897-1918),

    Maria Nicolaïevna(1899-1918) et

    Anastasia Nicolaïevna

    (1901-1918).

    En juin 1917, ils se sont rasés la tête parce qu'ils ont attrapé la rougeole.

    Dernière photo d'Alexis et d'Olga prise en mai 1918 pendant le trajet en train de Tioumen à Ekaterinbourg.

    Dernière photo d'Anastasia prise en mai 1918 lors du trajet en train de Tioumen a Ekaterinbourg.

    Mal préparé à assumer ses fonctions, Nicolas II est considéré par les historiens comme un homme faible, sans volonté, subissant constamment l’influence de son épouse

    (à laquelle il voue un amour sans faille) ou de ses conseillers, ou encore de son entourage plus large (comme Raspoutine).

     

    Jugé entêté, incapable de refus, il était trop délicat et bien élevé pour se déterminer grossièrement et, plutôt que refuser, préférait se taire.

     

    Grigori Raspoutine (1869-1916).

    Son épouse, Alexandra, était méprisée par les russes en raison de ses origines allemandes mais aussi de l’amitié qu’elle vouait à un moine, Grigori Raspoutine, qui devint l’intime de la famille impériale : capable de guérir les crises d’hémophilie dont souffre le tsarévitch Alexis, Raspoutine acquit une très grande influence sur le tsar et sur son épouse avant d’être finalement assassiné par une conjuration de hauts-dignitaires le docteur Pourichkevtch et le prince Youssoupov.

     

    Le prince Félix Youssoupoff (1887-1967), l’instigateur du complot pour assassiner Raspoutine.

    Cinq personnes furent volontaires pour assassiner Raspoutine :

    • Feliks Felisovitch Iousupov. 1ère photo.
    • Dmitri Pavlovitch de Russie. 2ème photo.
    • Mikhaïl Vladimirovitch Rodzianko. 3ème photo.
    • Vladimir Mitrofanovitch Pourichkevitch. 4ème photo.
    • Le docteur Stanislas de Lazovert fut chargé de conduire la voiture et de fournir le cyanure. 5ème photo.

    Conservateur, Nicolas II se considérait comme le maître absolu de la terre russe et entendait, dès son avènement, poursuivre la politique menée par son père, fondée sur le maintien de l’autocratie ; autocratie qu’il avait juré lors de son couronnement de défendre.

    En août 1915, Nicolas II prit les fonctions de commandant suprême des armées, écartant son oncle le grand-duc Nicolas Nicolaïevitch Romanov. Ce faisant, il laissait le pouvoir aux mains de l’impératrice et de Raspoutine; son quartier général était trop loin de Pétrograd.

    La Révolution de février 1917, sonna le glas du régime impérial. Dominé par l’impératrice Alexandra (elle-même détestée en raison de ses origines allemandes), le gouvernement perd le soutien du peuple russe, qui se révolta à Pétrogradde lui-même, faisant 1 300 morts.

    Le 10 février 1917, le président de la Douma remit à Nicolas II un rapport faisant état de l’impossibilité de gouverner l’Empire, en soulignant la nécessité de former un gouvernement responsable devant la Douma.

    Les commandants en chef des armées se prononcèrent, officieusement, en faveur de l’abdication du tsar, qu’ils jugent incapable de mener les armées russes à la victoire.

    Ne pouvant se résoudre à se séparer de son fils Alexis, hémophile et incapable de régner, Nicolas II abdiqua le 2 mars 1917 en faveur de son frère, Michel, qui n’accepta pas le pouvoir.

     

    Nicolas II fut arrêté par le gouvernement provisoire le 10 mars.

     

     

    Emprisonné à Perm, puis à Tobolsk  et enfin à Iekaterinbourg, Nicolas II et sa famille furent exécutés dans les caves de la villa Ipatiev (propriété d’un industriel de cette dernière ville : Nicholaï Ipatiev), le 17 juillet 1918, par un groupe de bolcheviks commandé par Iakov Sverdloyet Iakov Yourovsky, peut-être sur l’ordre de Lénine; les Bolchéviques craignaient que le symbole même de l’autocratie en Russie, le tsar, ne soit libéré par les Blancs.

    La villa Ipatiev ou Nicolas II et sa famille furent exécutés. Dans la pièce ou ils furent exécutés on peut voir les impacts de balles sur le mur.



    Les corps de la famille impériale furent chargés sur un camion puis transférés dans une forêt proche de Iekaterinbourg. Ils furent jetés dans un puit de mine d’où ils furent, quelques jours plus tard, retirés pour être ensevelis sous un chemin forestier.

    Le sort de la famille impériale resta pendant longtemps sujet à controverses : si le juge Nicolas Sokoloy, dépêché par l’amiral Koltchak, conclut immédiatement au massacre collectif et à l’incinération des corps, divers historiens – s’appuyant en cela sur des rumeurs répandues dans la région d’Iekaterinbourg – contestèrent ses conclusions.

    En 1990, les corps de la famille impériale ont été retrouvés et exhumés, puis identifiés par une analyse ADN. Deux corps manquent, celui du tsarévitch Alexis Nicolaïevitchet celui de l’une des filles Maria Nicolaïevna: d’après le rapport de Yourovsky, qui dirigea l’exécution, ces deux corps furent brûlés.

    Le 16 juillet 1998, Nicolas II a été inhumé avec sa famille, sauf Alexis Nicolaïevitch et Maria (dont les corps n’ont pas été retrouvés) dans la cathédrale Saint-Pierre & Saint-Paul à Saint-Petersbourg en Russie, ainsi que le docteur Eugène Botkine (médecin de la famille impériale) et leurs domestiques : Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Alexeï Trupp. Ils furent inhumés en présence des descendants de la famille Romanov, en particulier le grand duc Nicolas Romanovitch, chef de la maison impériale de Russie.

    Le Grand Duc Nicolas Romanovitch, l’aîné des descendans mâles de la dynastie des Romanoff.

    Canonisation

    Le 14 août 2000, Nicolas II et sa famille ont été canoniséspar l’Église orthodoxe de Russie, qui les considère comme morts en martyrs.

    Le 17 juillet 1998, 80 ans, jour pour jour, après son horrible assassinat. Neuf cercueils ont été inhumés dans un caveau collectif : le tsar, son épouse Alexandra Federovna, trois de ses filles Olga, Tatiana, Anastasia (le tsarevitch Alexeï et sa sœur Maria Nicolaïevna introuvables ont, peut-être, été brûlés), le médecin de la famille et leurs trois domestiques.

    - 2007 : Découverte de restes humains dans les alentours d’Ekaterinbourg. En 2008, ils sont identifiés comme étant ceux de Maria et d’Alexis, les deux enfants manquants.
    - 2008 : La Cour suprême de Russie réhabilite les Romanov en tant que victimes des répressions bolchéviques. Cette réhabilitation clôt le dossier Romanov.
    - 2010 : réouverture du dossier Romanov à la demande de la Princesse Maria Vladimirovna, prétendante au trône de Russie.

    La Grande Duchesse Maria Vladimirovna.

    On pensait que leur histoire était terminée, que les pires horreurs avaient déjà été commises contre eux, et bien non ! La Grande-Duchesse Maria et le Tsarévitch Alexis pourraient bien ne jamais reposer avec leur famille dans le caveau impérial de la Cathédrale Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg.

    Après avoir été entreposés pendant plus de trois ans dans la morgue d’Ekaterinbourg, les restes de Maria et d’Alexis ont été finalement transférés le 21 février 2011 à Moscou. Le lieu où ils reposeront définitivement n’a pas encore été défini. Le chef de la Maison Romanov, le prince Nicolas Romanov, résidant en Suisse, a demandé au Président Dmitri Medvedev de constituer une commission gouvernementale pour superviser l’enterrement des restes royaux. La requête du prétendant au trône est à ce jour restée sans réponse.

    Les restes de la Grande-Duchesse Maria et du Tsarévitch Alexis ont été exhumés en 2007 dans la forêt de Koptiaki, située non loin de la ville d’Ekaterinbourg. Les Bolchéviks avaient tenté de brûler leurs corps, mais n’ayant pas réussi à les détruire complètement, les ont enterrés à l’écart du reste de leur famille. En mai 2008, le Comité d’investigation de Russie écrit au Président Medevdev pour confirmer l’identité des restes retrouvés un an plus tôt : il s’agit bien des ossements des deux enfants du Tsar Nicolas II.

    Bien que les recherches scientifiques aient confirmé que les restes étaient bien ceux de la Grande-duchesse Maria et de son frère, le gouvernement russe a attendu trois ans avant de projeter l’inhumation des deux enfants, canonisés par l’Église orthodoxe russe en l’an 2000.

    Cependant, si les réclamations du Prince Nicolas restent sans réponse plus longtemps, le comité d’investigation n’aura pas d’autre choix que d’enterrer les restes dans une tombe commune dans un cimetière de Moscou, car seul un décret présidentiel pourrait autoriser leur inhumation dans la Cathédrale des Tsars. Maria et Alexis risquent donc de ne pas reposer auprès de leur famille dans la crypte impériale de Saint-Pétersbourg et les derniers Romanov ne seront jamais réunis.

    Evgueni Botkine (1865-1918), Anna Demidova (1878-1918), Alexei Trupp (1858-1918) et Ivan Kharitonov (1872-1918) sont les derniers serviteurs des Romanov.

    HOMMAGE AUX ENFANTS DE NICOLAS II.

    A présent, en Russie, un monument érigé en la mémoire des enfants du tsar Nicolas II a été édifié en octobre dernier devant le monastère Ganina Yama, où les corps de Nicolas II et d’une partie de sa famille ont été retrouvés en 1991. La consécration du monument a eu lieu le 15 novembre 2011, date anniversaire de la naissance d’Olga Nicolaïevna, la fille aînée du couple impérial. La sculpture a été réalisée par Igor Akimov à partir de portraits des Grandes-Duchesses et du Tsarévitch.

    Selon Ivan Dubrovin, le directeur de la fonderie, un miracle a même eu lieu durant l’installation du monument : « Le sculpture de bronze a été transportée au monastère dans un camion. L’installation du socle en pierre a pris plusieurs heures. Il neigeait. La sculpture a alors été soigneusement retirée du camion et placée à côté. C’est à ce moment là que l’un des visiteurs du monastère a dit « regardez, elle pleure ! ». En effet, après avoir bien observé les visages, on pouvait remarquer des gouttes qui coulaient des yeux de la statut représentant la Grande-Duchesse Anastasia, comme si c’était des larmes. Nous ne savons pas si c’était un miracle ou juste de la neige qui était tombée dans les yeux d’une seule des cinq statues de la composition ».

    La statut, baptisée « Les enfants impériaux », mesure plus de trois mètres de haut et pèse plus de deux tonnes. Selon le sculpteur « La statue représente les enfants de Nicolas II, descendants du paradis, avec une croix dans leur main, sur le socle en pierre inclinée. Ils sont serrés l’un contre l’autre et regardent prudemment autour d’eux. L’expression sur leurs visages innocents est celle de la peur qu’ils ont dû endurer lorsqu’ils étaient entre les mains de leurs assassins ».

    Lénine déclaré innocent dans l’assassinat des Romanov ? Dans tous les cas, il n’y a aucune preuve qui démontre que la Famille impériale a été massacrée sur ordre de Lénine, a déclaré le comité d’investigation en octobre dernier. Si des instructions orales ont été données, il n’y a eu aucune formalisation écrite de cet ordre. Le comité d’investigation n’a donc d’autre choix que d’imputer le massacre au soviet régional et de disculper Lénine de toute implication dans l’assassinat.
    Cette décision ne fait pas l’unanimité parmi les historiens, car il paraît très peu probable qu’une décision d’une telle importance ait été prise par les autorités régionales. Le professeur Mikhail Davydov estime quant à lui qu’il est possible que les documents concernant cet ordre aient été tout simplement détruits et que ce ne serait pas une première historique.

    Vladimir Ilitch Oulianov (1870-1924), plus connu sous le nom de Lénine.

    Pour terminer, concernant l’inhumation de Maria et d’Alexis, les intellectuels russes demandent à l’Église orthodoxe de prendre position. En effet, malgré l’authentification des restes retrouvés en 2007, l’Église orthodoxe doute toujours de leur authenticité.

    « Toutes les procédures légales ont été réalisées » a déclaré Artsishevsky lors d’une conférence sur les Romanov à Saint-Pétersbourg. « Qui est contre l’inhumation des restes ? Faîtes les enterrer. Et ce n’est pas pour le 400ème anniversaire de la dynastie Romanov, mais parce que nous sommes un grand pays, avec une grande histoire et une grande culture. Nous devons enterrer nos Tsars dignement, car la science à prouvé qu’il s’agissait en effet d’eux. »

    « Je n’ai aucun doute que les restes retrouvés en 2007 sont ceux de la famille Romanov » a déclaré Soloviev, le chef d’investigation. « Je peux garantir à 100% que ce sont bien les restes des Romanov. Nous avons utilisés des méthodes révolutionnaires pour le prouver. »

    Actuellement les restes sont entreposés aux archives nationales russes.

    Cependant, la Maison impériale des Romanov, avec à sa tête la Princesse Maria Vladimirovna, estime qu’il est prématuré de demander aux autorités russes de créer une commission gouvernementale pour inhumer les restes du Tsarévitch Alexis et de la Grande-Duchesse Maria.

    Récemment, certains descendants de la Maison des Romanov ont déclaré lors d’une conférence de presse que les restes d’Alexis et de Maria devraient être inhumés dans la Chapelle Saint-Catherine de la Cathédrale Saint-Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg. Mais rien ne pourra être fait tant que l’Église orthodoxe russe ne donne son accord : « L’Église doit tout d’abord donner sa position définitive et seulement des décisions pourront être prises quant à l’inhumation des restes retrouvés près d’Ekaterinbourg. Si ce sont bien les restes des membres de la famille royale, ils seront certainement inhumés dans la sépulture » à déclaré le porte parole de la famille Romanov.

    « S’il apparaît que ces restes sont ceux d’autres martyrs, ils auront aussi le droit à une véritable inhumation. Mais il est inconcevable de répéter la fureur médiatique de 1998 et d’ignorer l’opinion de l’Église et de la Maison impériale », a déclaré le porte parole en référence à l’inhumation du tsar et d’une partie de sa famille en 1998.

    LES RESTES DE LA FAMILLE IMPÉRIALE RUSSE.

    LES RESTES DU DERNIER TSAR NICOLAS II.

    LA MÈRE DU DERNIER TSAR NICOLAS II INHUMÉE À SAINT-PETERSBOURG.

    SAINT-PETERSBOURG (AFP) – Maria Feodorovna, mère du dernier tsar de Russie Nicolas II décédée au Danemark après la révolution bolchevique, a trouvé son dernier repos dans le caveau impérial des Romanov jeudi à Saint-Pétersbourg au côté de son époux Alexandre III.

    Le cercueil avec les restes de l’impératrice, rapatrié mardi du Danemark où elle reposait depuis son décès, est entré dans la forteresse Pierre-et Paul au son des cloches. Il a été accueilli à l’entrée de l’église, qui abrite les tombeaux de presque tous les tsars depuis Pierre Le Grand, par des prêtres orthodoxes.

    Maria Fiodorovna, une princesse danoise qui avait épousé le futur tsar Alexandre III en 1862, est la dernière impératrice à rejoindre le caveau des Romanov. Les restes de Nicolas II, de sa femme et de trois de leurs filles exécutés par les bolcheviques en 1918 à Ekaterinbourg y ont aussi été inhumés en 1998, sept ans après la chute de l’Union soviétique, en présence du président Boris Eltsine.

    Le prince héritier Frédérik de Danemark et son épouse la princesse Mary ainsi que une cinquantaine des descendants de la famille Romanov et des représentants des gouvernements danois et russe assistaient à la cérémonie des obsèques. Le cercueil de la mère du dernier tsar de Russie avait quitté jeudi matin la résidence de Peterhof près de Saint-Pétersbourg pour être déposé aux côtés de son fils dans l’ancienne capitale impériale.

    Quatre-vingt-sept ans après avoir fui la révolution bolchevique, elle a effectué jeudi un dernier voyage à travers la ville où elle a passé la majeure partie de sa vie. A midi, le patriarche de Russie Alexis II a célébré une messe en la cathédrale Saint Isaac. Le cercueil était arrivé mardi en Russie en provenance du Danemark après des années de négociations entre les autorités des deux pays destinés à tourner la page du renversement en 1917 de la famille impériale.

    Décédée en 1928, elle sera la dernière impératrice à être inhumée dans le caveau des Romanov où gisent tous les tsars et tsarines depuis Pierre le Grand (1672-1725). La dernière volonté de l’impératrice, décédée au Danemark en 1928 où elle avait fui en 1919 après la révolution bolchevique, était de reposer aux côtés de son époux dans le tombeau familial des Romanov à la forteresse Pierre-et-Paul. Les restes de Nicolas II, de sa femme et de trois de leurs filles exécutés par les bolcheviques en 1918 à Ekaterinbourg y ont aussi été inhumés en 1998, sept ans après la chute de l’Union soviétique, en présence du président Boris Eltsine. Mère de six enfants, l’impératrice, qui a vécu 52 ans en Russie, s’est beaucoup occupée de bienfaisance et a défendu l’idée d’une monarchie constitutionnelle. Elle s’est également opposée à l’influence croissante du moine Raspoutine sur son fils. “L’enterrement de Maria Fiodorovna ne suscite aucune polémique en Russie. Cela signifie que la Révolution est finie, ces évènements sont devenus l’Histoire”, estime Dmitri Chibalov, historien à Saint-Pétersbourg.

    UN FILM A ÉTÉ FAIT SUR NICOLAS ET ALEXANDRA

    On a émis un timbre en leur honneur en 1998.

    OBJET APPARTENANT AU TSAR ET À LA TSARINE

    Le symbole des Romanoffs.

    La robe de son couronnement ainsi que sa mante or à côté.

    LA DEMEURE PRÉFÉRÉE DE NICOLAS II, TSARKOIE-SELO.

    Bureau du tsar à Tsarkoie-Selo.

    Nicolas II dans son pavillon de chasse en 1901.

    Nicolas II en captivité à Tsarkoie-Selo en 1917.


    RÉFÉRENCES :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_II_de_Russie

    http://www.rdl.com.lb/1998/3646/nicolas2.htm

    http://fr.news.yahoo.com/28092006/202/la-mere-du-dernier-tsar-nicolas-ii -inhumee-saint-petersbourg.html

    http://romanovfundforrussia.org/family/empress.html

    http://www.les-derniers-romanov.com/index.php

    http://www.les-derniers-romanov.com/service-blog.html

     

     

     

     

    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks Pin It

    5 commentaires
  •  

     

     

    L'ultime mystère des Romanov bientôt levé

    <?php ob_start(); @include('templates_v6/article/Soustitre.php'); $content=ob_get_contents(); ob_end_clean(); echo $content; ?>


    Les restes de neuf des membres de la famille impériale et de leur suite avaient été authentifiés en 1998. Ne manquaient que les deux derniers enfants de l'empereur, Alexis et Maria (ici avec Nicolas II).
    Crédits photo : Ria Novosti

     

    Des fouilles menées en juillet dans une forêt russe des environs d'Ekaterinburg ont permis de découvrir des ossements d'un garçon âgé de 10 à 14 ans et d'une jeune fille. Ce pourrait être ceux du tsarévitch Alexis et de la grande- duchesse Maria, deux des cinq enfants de l'empereur Nicolas II dont les restes n'avaient pas été retrouvés lorsque les dépouilles des Romanov furent exhumées en 1991.

    Sur le bureau du procureur d'Ekaterinburg, deux boîtes contiennent tout ce que les archéologues ont trouvé, dans une fosse de 60 centimètres de profondeur, dans la forêt de Koptiaki. Quelques dents, des fragments de crâne, 44 ossements et trois balles ainsi que des tessons d'une céramique qui a révélé des traces d'acide sulfurique. Le parquet étudie la version qui lui paraît la plus probable : les chercheurs ont mis la main sur les restes du tsarévitch Alexis et de la grande-duchesse Maria, dont les corps avaient été brûlés tandis que ceux de Nicolas II, de sa femme Alexandra Fedorovna et de trois de leurs filles, Tatiana, Olga et Anastasia, furent ensevelis sous terre et leur tombe recouverte de madriers.
      
    Des tests ADN ont été ordonnés. Mais, à Ekaterinburg, les autorités semblent n'avoir aucun doute. Elles n'en avaient pas non plus, il y a seize ans, lorsque furent exhumés neuf squelettes gisant dans la Fosse aux troncs.

     

    Pourtant, il fallut sept longues années d'enquête avant que les restes ne soient identifiés. Lorsque la commission gouvernementale a annoncé que, sans doute possible, les ossements étaient ceux de l'empereur, de quatre membres de sa famille et des quatre personnes de sa suite, l'Église orthodoxe avait refusé l'authentification et mené une ultime bataille pour éviter les funérailles officielles des Romanov dans la cathédrale Pierre et Paul de Saint-Pétersbourg.
      
    Et si tout allait recommencer ?
      
    Les batailles, les querelles entre historiens, archéologues, biologistes, généticiens ?
      
    Les allées et venues des ossements entre un institut en Grande-Bretagne et un laboratoire aux États-Unis ?
      
    Brigues et intrigues, rivalités d'intérêts, récupération politique, atermoiements ont entouré les dépouilles des Romanov jusqu'à ce que Boris Eltsine, qui avait lui-même ordonné leur exhumation, tranche et vienne s'incliner devant leurs cercueils en affirmant : « Nous sommes tous coupables. Pendant de longues années, on s'est tu, mais il faut dire la vérité sur l'une des pages les plus honteuses de notre histoire. Sont coupables ceux qui ont commis ce meurtre mais aussi ceux qui ont justifié pendant des décennies cette cruauté insensée. »

     
    C'est dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 que la famille impériale est abattue dans la cave de la maison Ipatiev, à Ekaterinburg. Le commando des tueurs est composé de douze hommes. Iakov Iourovski, membre de la Tcheka, est leur capitaine. Les ordres qu'il a reçus de Moscou sont clairs : tous doivent mourir. Nul ne doit retrouver leur trace. Au petit matin, le commando transporte les cadavres jusqu'à la forêt de Koptiaki. Le temps presse car l'armée blanche progresse vers la capitale de l'Oural. Iourovski va tout d'abord faire jeter les corps dans un puits de mine à ciel ouvert, Ganina Yama, mais il n'est pas satisfait de la cache ou bien sa sinistre décharge a été surprise par quelques paysans. Il revient sur les lieux le lendemain, exhume les cadavres et commence à les brûler.
      
    La crémation est lente, trop lente. Iourovski renonce après avoir enterré les ossements calcinés de deux de ses victimes puis fait enfouir les autres corps, aspergés d'acide sulfurique, dans la Fosse aux troncs. Dans la note confidentielle que Iakov Iourovski aurait rédigée, il décrit toute l'opération. Le rapport disparaît dans les innombrables archives secrètes du parti ou du KGB, successeur de la Tcheka. Jusqu'en 1978. Cette année-là, survient une étrange affaire qui n'a jamais été vraiment élucidée. Deux hommes, qui auraient lu le rapport Iourovski, se rendent nuitamment dans la forêt de Koptiaki et s'acharnent sur la Fosse aux troncs. L'un est à moitié géologue, à moitié historien.
      
    L'autre, un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur plus ou moins reconverti dans le journalisme et les romans policiers. Agissent-ils par eux-mêmes, en pilleurs de tombe, ou sont-ils mystérieusement mandatés par le « département du diable » ?
      
    Ils déterrent trois crânes et en choisissent un, supposé être celui de l'empereur. Gely Riabov, l'homme du ministère de l'Intérieur, ramène son trophée à Moscou. Il le gardera douze mois, enrobé dans du papier journal, sous son lit. Pourquoi ?
      
    « Personne n'en voulait », dira-t-il dix ans plus tard en révélant son exploit. Nous sommes alors en 1989. La Perestroïka bat son plein. Une autre personne, entre-temps, s'est penchée sur les archives. Edvard Radzinski, dramaturge à succès, enquête sur le meurtre d'Ekaterinburg. Il parvient à se procurer une copie du rapport confidentiel de Iourovski et le publie dans la presse.
      
    L'année suivante, à Ekaterinburg, sur l'emplacement de la maison Ipatiev qui fut rasée en 1977 parce que trop de pèlerins venaient y prier, une croix blanche en bois est érigée en mémoire de la famille impériale.

    En 1991, Eltsine est élu président d'un pays renaissant : la Russie. Presque aussitôt, il donne l'ordre d'organiser une fouille dans la forêt de Koptiaki, au lieu-dit de la Fosse aux troncs.

     

    Les forces armées ont entouré le périmètre. Il fait nuit noire. Des archéologues s'affairent. À coups de pelles, on creuse la terre et les ossements découverts sont jetés dans des caisses. Pêle-mêle. Avant d'être acheminés au centre médico-légal d'Ekaterinburg.
      
    Ils y resteront sept ans. Un expert russe affirme, dès 1993, qu'il a identifié les neuf squelettes, reconstitués grâce aux techniques de la biologie moléculaire et du génie génétique au centre criminologique d'Aldermaston en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, à l'Institut de pathologie des forces armées américaines. Une commission gouvernementale chargée d'apporter au chef de l'État ses conclusions est créée. Mais le Patriarcat de Moscou fait part de ses réticences.
      
    Bientôt, le Saint Synode va se réunir et soumet à la commission un certain nombre de questions. Tant qu'elles n'auront pas reçu de réponses, les funérailles des Romanov ne pourront avoir lieu.

    Toute cette période sombre, au cours de laquelle des businessmen douteux, des monarchistes suspects et des clercs sans scrupule escroquent à qui mieux mieux les braves gens pour construire une « chapelle du repentir », est également marquée par des disputes d'experts.
     
      
    En 1998, la commission rend ses conclusions.
      
    Le doute n'est pas permis. Les ossements sont bien ceux de Nicolas II, de la tsarine, de trois grandes duchesses et des personnes qui les accompagnaient, à savoir leur médecin, leur cuisinier, un valet de chambre et la camériste de l'impératrice. L'Église orthodoxe refusera de se rallier et le Patriarche de toutes les Russies fera savoir au Kremlin qu'il ne célébrera pas les obsèques. Dans le même temps, le maire de Moscou et celui d'Ekaterinburg livrent un ultime baroud afin que les funérailles aient lieu chez eux. Dans la capitale de l'Oural, on envisage la construction d'un complexe touristico-religieux sur la colline de l'Assomption, là où s'élevait la maison Ipatiev. Des entreprises rivalisent de projets grandioses tandis que des fusillades opposent deux bandes qui entendent avoir une part aux bénéfices du futur centre de pèlerinage.
     
      
    Le 17 juillet 1998, quatre-vingts ans après la tuerie d'Ekaterinburg, la famille impériale est enterrée dans la cathédrale de la forteresse Pierre et Paul. Les cloches sonnent à toute volée. Dix-neuf coups de canon, et non pas vingt et un, car Nicolas II avait abdiqué, résonnent. Déjà malade, Eltsine fait un discours sobre. Émouvant. Les descendants des Romanov sont venus. Ils portent le deuil. Trois mille invités assistent à l'office. Nombre d'entre eux mettront genou en terre lorsque la prière des morts, « mémoire éternelle », sera récitée pour le dernier tsar. La dynastie des Romanov a régné de 1613 à 1917.
      
    Elle fait partie intégrante de l'histoire de la Russie. Boris Eltsine voulait que ses compatriotes en retrouvent la dimension séculaire. Il espérait aussi tourner une page. Celle d'un siècle sanglant. D'une terreur dont le meurtre d'Ekaterinburg fut l'acte fondateur. Eltsine fut un président fantasque, mais il avait du coeur et son âme, comme disent les Russes, n'était pas morte à force de vilenies. Poutine, qui lui a succédé, est un personnage moins romanesque.
      
    Pourtant, il continue à rassembler les morceaux épars de la vieille Russie, à recoller la mosaïque brisée. La reprise des fouilles dans la région d'Ekaterinburg ne peut avoir été décidée sans son aval. Il n'est pas certain non plus qu'il tolère avec autant de résignation ou de fatalisme qu'Eltsine une bataille autour de l'authenticité des restes retrouvés le 29 juillet, si les tests ADN en cours parviennent à identifier les ossements. Interrogée, l'Église orthodoxe a exprimé un espoir : que les analyses soient « plus détaillées » que les précédentes.
      
    À Moscou, on estime que si les nouveaux ossements s'avèrent être ceux du tsarévitch et de la grande-duchesse, il sera difficile pour l'Église orthodoxe de maintenir sa position sur les « reliques » des Romanov.
      
      
      
    SOURCES:
    article FIGARO
      
      
      
      
     
     
    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique