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    POURQUOI L'EMPEREUR NICOLAS II A-T-IL ÉTÉ CANONISÉ ?

     
    POURQUOI L'EMPEREUR NICOLAS II A-T-IL ÉTÉ CANONISÉ ?
     
    La canonisation e la famille Impériale a provoqué en Russie des réactions très différenciées: si d'une part il y a des hagiographes qui s'en félicitent, comme le fait par exemple le livre de Victor Loupan cité par ailleurs, d'autres, qui ne sont pas tous des nostalgiques du bolchévisme, s'indignent en soulignant les erreurs et les faiblesses de l'empereur et de sa famille.
      
      
      
     
     
      
    Dans tous les cas, personne ne comprend vraiment ce que signifie une canonisation et pourquoi Nicolas II a été proclamé "strastoterptsy". Un article dans le N° du 7/08/2009 du journal KIFA fait appel au p. Georges Mitrofanov (1) pour répondre aux questions les plus courantes sur le sujet. J'en reprends les principaux arguments.

     
     
     
      
    Le p. Georges commence par affirmer que "les faits historiques ne permettent pas de considérer les membres de la famille impériale comme des martyres chrétiens. Mourir en martyre présuppose la possibilité de renier le Christ pour sauver sa vie. Mais la famille impériale a été massacrée comme famille impériale, par des gens qui la considérait comme le symbole de cette Russie impériale qu'ils détestaient.

     
      
      
    La famille impériale a donc été mise au rang "strastoterptsy", continue le p. Georges, spécifique a l'Église russe, comme l'ont été les princes qui ont accepté les souffrances et la mort de la mains de leurs adversaires politiques, dans un esprit d’abnégation chrétienne.
      
      
     
      
    La commission de canonisation a étudié 7 rapports:
      
    5 ont présenté l'action politique et ecclésiale du dernier empereur, et la commission a jugé qu'il n'y avait pas là matière à canonisation, mais les deux derniers, consacrés "aux derniers jours de la famille impériale" et "Positon de l'Église concernant le rang de "strastoterptsy" ont emporté la décision.

    POURQUOI L'EMPEREUR NICOLAS II A-T-IL ÉTÉ CANONISÉ ?
     
    En effet, tous les témoins ont décrit les prisonniers de Tobolsk et Ekaterinburg comme des personnes souffrantes mais soumise à la volonté de Dieu, supportant avec abnégations injures et provocations. "Dans les souffrances des derniers jours de la famille impériale nous voyons la lumière de la vérité du Christ triomphant du mal." Comprenant qu'ils étaient condamnés, les membres de la famille impériale ont acquis la paix de l'âme et, au moment de leur mort en martyres, la capacité de pardonner à leurs ennemis.
      
      
      
      
    "Si je fais obstacle au bonheur de la Russie… je suis prêt non seulement à donner mon trône mais aussi ma vie pour la Patrie" a dit l'empereur au général D.N. Dubensky avant son abdication, et quelques mois après l'impératrice écrivait de sa prison "Comme je suis heureuse de ne pas être à l'étranger, mais soufrons avec elle /la Patrie/"…
     
     
     
     


    Cette canonisation ne signifie absolument pas que l'Église soutient l'idée monarchique. La commission n'a pas négligé les épisodes discutables du règne de Nicolas II et, en particulier, si son abdication pour éviter une guerre civile était justifiable du point de vue éthique, c'était certainement une erreur politique:
      
      
    s'il avait écrasé la révolte dans le sang, il serait entré dans l'histoire comme un grand homme d'état, mais n'aurait sans doute pas été canonisé… Il n'a pas été canonisé pour son caractère, mais par sa mort en martyre. D'ailleurs il est le seul Romanov a être canonisé pour 300 ans de règne de la dynastie: on ne peut parler de canonisation systématique des empereurs!
     
     


    Père Georges parle ensuite du "dimanche sanglant" (le dimanche 9 janvier 2005, une foule désarmée se dirigeant vers le Palais d'Hiver a été mitraillée, faisant des dizaines de morts):
      
    le p. Georges souligne que, si la répression a été lamentable, il s'agissait néanmoins de troubles graves qu'il fallait réprimer. D'ailleurs l'empereur n'a pas donné l'ordre de tirer et, se trouvant à Tsarskoe Selo, était probablement mal informé de la situation en ville.
      
      
      
    Dans son journal il a écrit "Quelle journée horrible! Il y a eu des troubles à Petersbourg, … et la troupe a du tirer faisant beaucoup de morts et de blessés.
     
     
      
    Mon Dieu, comme c'est horrible!".
      
    Un saint canonisé n'est pas sans pêché. "Strastoterptsy" signifie "ayant accepté la mort" (ou "Ceux qui ont enduré les souffrances de la Passion") et c'est justement la caractéristique de personnes souvent faibles qui trouvent en eux les forces de surmonter la faiblesse humaine pour mourir avec le nom du Christ sur les lèvres.

     
     
     
      
     
     
     
    Par contre, les serviteurs qui ont accompagné la famille impériale n'ont pas été canonisés par l'Église russe (contrairement à l'Église Hors Frontière) et cela simplement parce qu'il n'y a pas de procédure pour canoniser les laïcs qui ont souffert le martyre. Il y en a des millions et l'Église s'en souvient.
     
      
    Et il ne faut pas prétendre que la famille Impériale représente le rachat des péchés du peuple russe, ni demander un repentir général pour ce massacre: il n'y a qu'un seul Sauveur Qui rachète tous les péchés et ce genre d'ajout à la conception de la sainteté, d'origine douteuse, est condamné par l'Église.

     
    Note (1):
      
    Je pense inutile de présenter le p. Georges Mitrofanov .
    Rappelons qu'il est ex- membre de la commission de canonisation et
    de l'organe interconciliaire de l'Église russe
     
     
     
    Rédigé par Vladimir Golovanow le 10 Octobre 2009
     
     
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    La famille impériale russe :

    exécutée, canonisée et réhabilitée

      

      

    Beaucoup de sang a coulé en Russie au cours du dernier siècle, mais ce massacre collectif a particulièrement marqué l'histoire du pays. En exécutant Nicolas II, dernier tsar de Russie, ainsi que sa femme et ses cinq enfants le 17 juillet 1918, les bolcheviks voulaient régler leurs comptes avec le passé.

      

    90 ans après les faits, la Cour suprême de Russie a déclaré cette exécution injustifiée. La famille impériale a été réhabilitée et reconnue comme victime de la répression soviétique.

     

    Meurtre au cœur de la nuit
     

    En 1918, la guerre civile fait rage en Russie. Le tsar, contraint d'abdiquer l'année précédente, suite à la révolution de février, est arrêté par les bolcheviks quand ceux-ci prennent le pouvoir, en octobre 1917.

      

      

    Nicolas II, sa femme et ses enfants sont alors retenus prisonniers à Ekaterinbourg, dans l'Oural. Mais pour Lénine et le gouvernement bolchevik, le tsar représente encore un risque. Ils redoutent une insurrection monarchiste.
     

      

    Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, ses geôliers tirent la famille impériale du sommeil. Prétextant que des troubles ont éclaté en ville, ils la conduisent à la cave "pour sa propre sécurité".

      

    Cette cave a été le théâtre de l'exécution collective des Romanov, et c'est là qu'a été scellé le sort tragique d'une dynastie qui avait régné plus de 300 ans sur la Russie.

    Un geste symbolique :

    le Président Eltsine s'incline devant la famille impériale
    Suite au massacre, le commando d'exécution enterre les corps dans la forêt, et ce n'est qu'en 1991 que les dépouilles mortelles des membres de la famille impériale sont découvertes.

      

    Elles sont inhumées en 1998 dans le caveau familial des Romanov lors d'une cérémonie solennelle à la cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg. Boris Eltsine, alors Président, s'incline devant la famille impériale.

      

    "Nous avons passé sous silence ce terrible meurtre pendant de longues années, reconnaît-il, mais à présent, la vérité doit être dite : le massacre d'Ekaterinbourg est une des pages les plus honteuses de notre histoire."

     

    Nicolas II canonisé par l'Église avant d'être réhabilité
     

    En l'an 2000, huit ans avant sa réhabilitation, Nicolas II est canonisé par l'Église orthodoxe de Russie, qui le qualifie de martyr. Depuis, on trouve des icônes représentant Nicolas II et sa famille dans toutes les églises orthodoxes russes de Russie et d'ailleurs.

      

      

    Des milliers de croyants se rendent chaque année en pèlerinage sur les lieux de sa mort, à Ekaterinbourg, dans l'Oural. Un imposant monument religieux a été bâti sur les lieux de l'assassinat, pour la somme de dix millions d'euros. Nouvel emblème de la ville, il a été baptisé l'église "Sur-le-Sang-versé".

    Sans chef d'inculpation, pas de réhabilitation :

    des requêtes maintes fois rejetées par la justice
     

      

    Depuis 1995, les descendants des Romanov demandent à ce que la famille impériale soit réhabilitée.

      

    La grande-duchesse Maria Vladimirovna, héritière du trône et résidant en Espagne, émet de nombreuses requêtes, rejetées les unes après les autres.

      

    En 2005, la Cour Suprême de Russie rejette à son tour sa plainte pour vice de forme : arguant de l'absence de verdict, elle déclare que la famille impériale ne peut être réhabilitée, n'ayant jamais été accusée d'un crime quelconque.
     

      

    Les descendants des Romanov contestent inlassablement la validité de cet argument, et finalement, la Cour Suprême réhabilite leur famille le 1 octobre 2008.

     

    Un tsar, passe encore, mais deux…

    La Russie d'aujourd'hui ne semble pas pressée d'accueillir les descendants des Romanov en exil. L'an dernier, les esprits ont été échauffés quand les Romanov ont annoncé qu'ils voulaient revenir vivre en Russie.

      

    Ainsi que le rapporte le journal Kommersant, la maison impériale souhaite obtenir un statut officiel en Russie en tant qu' "institution sociale".

      

    L'avocat de la famille, German Loukianov, affirme qu'elle ne souhaite absolument pas modifier la constitution russe, mais que néanmoins, "si l'on considère le rôle historique et culturel exceptionnel qu'a joué la maison impériale, elle pourrait participer davantage à la vie de la société russe". Le parlement russe a exprimé son incompréhension face à ces allégations.
     

      

    Bien que le Président actuel, Dmitri Medvedev, passe pour un admirateur du dernier tsar, il déclare qu'avec Vladimir Poutine, le pays a déjà une sorte de monarque et qu'il n'y a pas assez de place en Russie pour en abriter un deuxième.


    Mascha Rodé
     
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     Le tsar Nicolas II et sa famille réhabilités par la justice russe

          

    Les restes du tsar et de sa famille ont été solennellement inhumés en 1998 à Saint-Pétersbourg. © SICHOV/SIPA.

    Les restes du tsar et de sa famille ont été solennellement inhumés

    en 1998 à Saint-Pétersbourg. © SICHOV/SIPA.

     

    La Cour Suprême de Russie a réhabilité mercredi les membres de la famille impériale Romanov. Selon elle, ils ont été victimes de la répression politique bolchevique. Après avoir été faits prisonniers, le dernier tsar russe Nicolas II, son épouse et leurs cinq enfants ont été exécutés par la Tcheka, la police politique de Lénine, le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg, dans l'Oural.

    La justice a donc enfin répondu favorablement à une plainte déposée en 2005 par l'avocat de la grande duchesse Maria Vladimirovna, qui vit à Madrid et affirme être l'héritière de Nicolas II. Sa plainte avait été rejetée à plusieurs reprises, mais elle avait toujours fait appel.

    "La Grande Duchesse a exprimé sa joie et sa satisfaction" car "elle a toujours été convaincue que cette question serait réglée en Russie et refusait de s'adresser à des tribunaux internationaux", a indiqué son représentant en Russie Alexandre Zakatov.

      

    Et de poursuivre : "Les forces politiques qui avaient freiné pendant plusieurs années la réhabilitation de la famille impériale n'ont pas réussi à s'opposer au respect de la loi." Selon Guerman Loukianov, l'avocat de la Grande Duchesse, cette dernière n'a pas pour autant l'intention de réclamer la restitution des biens impériaux.

    "Continuité historique" (Patriarcat de Moscou)

    Cette décision, longtemps attendue, a été saluée par les descendants de la famille impériale et l'Église orthodoxe russe. Ivan Artsichevski, représentant d'une autre branche de descendants des Romanov dirigée par le prince Nikolaï Romanovitch, en tension avec Maria Vladimirovna, a lui aussi exprimé sa joie, tout minimisant la portée de la décision.

      

    "Le fait que l'État russe ait reconnu sa responsabilité pour ce meurtre est un pas vers un repentir général et la réhabilitation de toutes les victimes innocentes" des bolcheviks. Mais Romanovitch soutient que la réhabilitation avait déjà eu lieu de fait lorsque les restes du tsar et de sa famille ont été solennellement inhumés en 1998 à Saint-Pétersbourg, et lors de leur canonisation par l'Église orthodoxe comme martyrs en 2000.

    Quant au porte-parole du Patriarcat de Moscou, Gueorgui Riabykh, il salue une décision qui, "sans aucun doute (...) aura des conséquences importantes pour la Russie moderne, car elle renforce la priorité de la loi et restaure la continuité historique".

    Les sentiments à l'égard de Nicolas II ont évolué depuis la chute de l'Union soviétique en 1991, mais un des derniers sondages sur le sujet, en 2005, montrait que 56 % des Russes portaient encore un regard très critique sur lui.

     
    Par Ségolène de Larquier (avec agence)
     
     
     
     
     Lpoint.fr - Publié le 01/10/2008 à 16:14 - Modifié le 01/10/2008 à 19:47
     
     
     
     
    Récit d'un pèlerinage sur les lieux
    de l'assassinat de la famille impériale russe
     
    Récit d'un pèlerinage sur les lieux de l'assassinat de la famille impériale russe
     
     
     
    Ce récit se veut un témoignage du renouveau spirituel de la Russie.
     
    Ce renouveau, ancré dans le sacrifice de la famille impériale, a commencé par la présence discrète de premiers pèlerins sur le site du massacre dans les années 1970. Le mouvement s’amplifiant et la liberté religieuse acquise à la fin de la pérestroïka, ce sont à présent des dizaines de milliers de pèlerins qui se sont rassemblés à Ekatérinbourg en juillet 2008 à l’occasion du 90e anniversaire des événements tragiques de 1918.

    Dès les années 1970, devant la maison Ipatiev, sur la place dite de la Vengeance du Peuple, on pouvait trouver des cierges allumés et des bouquets de fleurs déposés par des pèlerins furtifs et anonymes. Pour prévenir le danger de voir cette maison devenir un lieu de pèlerinage populaire, le comité exécutif du soviet municipal, dirigé à l’époque par Boris Eltsine, reçut l’ordre d’Andropov de détruire l’endroit du crime et avec lui le souvenir de l’empereur. Eltsine ignora cet ordre.
     
    La maison fut à nouveau entourée d’une haute palissade. Cependant l’ordre fut réitéré dix jours plus tard et il fallut se résoudre à l’exécuter. Le 16 septembre 1977, commença la démolition qui dura deux jours. Les débris furent emportés dans une décharge et le sol égalisé à l’aide de bulldozers (…).
     

    Récit d'un pèlerinage sur les lieux de l'assassinat de la famille impériale russe
     
     
    La construction de la basilique des martyrs impériaux et de tous les saints de la terre russe se fit au rythme accéléré de la résurrection de la foi en Russie. En 1992 la première pierre fut posée et en 2003 la basilique inaugurée. L’épouse de Tikhon Koulikovsky, neveu de Nicolas II, fit don de l’icône de la Sainte Mère de Dieu "aux trois mains" qui se trouvait dans la maison Ipatiev pendant l’emprisonnement de la famille impériale.
     
    La durée de la construction de la basilique a conduit le peuple russe « de l’amnésie à la mémoire et des préjugés au repentir ».
     
    Saint Jean de Shanghaï qui appelait de toutes ses prières à la renaissance de la foi disait : « Courage, relève-toi, Rouss, toi qui as bu la coupe de la colère divine ».

    La crypte, qui se situe à l’endroit exact de la cave où fut perpétré l’assassinat du tsar, de sa famille et de ses domestiques, fait l’objet d’une grande ferveur populaire. Surtout durant ces journées de juillet, appelées « Tsarskie dni » (journées impériales) durant lesquelles, jour et nuit, des prêtres se relaient dans la crypte et la basilique pour lire des prières.

    La deuxième étape du pèlerinage amène les pèlerins à pied, à 20 km de là, au puits de mine de Ganina Yama, lieu de la tentative d’anéantissement des corps. La distance est parcourue de 4 heures du matin, dans la nuit noire, à 10 heures du matin sous un soleil éclatant. Les pèlerins sont portés par leurs cantiques et leurs prières.
     
    Il faut décrire ce site, caché au milieu d’une vaste forêt. Dans cette forêt qui semble si primitive, si loin de toute civilisation, comme par un effet merveilleux, un monastère et plusieurs chapelles en bois sont apparues à présent à l’ombre des sapins.

    Récit d'un pèlerinage sur les lieux de l'assassinat de la famille impériale russe
     
     
     
    La troisième étape du pèlerinage passe par le monastère Novo-Tikhvinsky qui abrite 150 moniales. Ces religieuses cousent des chasubles, assistées par des ordinateurs,
    peignent et brodent des icônes et traduisent en russe les Pères de l'Église.

    La quatrième étape conduit les pèlerins à la petite ville d’Alapaïevsk où furent martyrisés la sœur de l’impératrice, la Grande Duchesse Élisabeth, la moniale Barbara, cinq princes de la famille Romanov de même que le secrétaire du Grand Duc Serge Mikhaîlovitch, Fiodor Remez. Élisabeth, appelée Ella dans sa famille, était la fille de Louis IV, Grand Duc de Hesse-Darmstadt et de la princesse Alice d’Angleterre, fille de la reine Victoria. Née en 1864, Ella était la seconde d’une famille de sept enfants.
     
     
    Le sixième de ces enfants était Alix qui deviendra l’épouse de Nicolas II. Les enfants du Grand Duc Louis IV sont élevés par leur mère dans une profonde simplicité. Leur éducation chrétienne est stricte et ils sont habitués dès leur petite enfance aux œuvres caritatives, au service des pauvres et des malades. En 1884, Ella épouse le cinquième fils de l’empereur Alexandre III, le Grand Duc Serge.
     
     
    En 1905, le Grand Duc Serge, gouverneur de Moscou, fut déchiqueté par une bombe que lui lança en pleine poitrine un révolutionnaire. C’est en 1918 que la Grande Duchesse Élisabeth connut à son tour un destin tragique : elle fut arrêtée en avril et transférée à Ekaterinbourg.

    Sachant que sa sœur était prisonnière dans la maison Ipatiev, elle demanda l’autorisation de revoir la famille impériale. Ce qui lui fut refusé. Elle fut alors emmenée à Alapaïevsk et séquestrée dans l’école Napolnaïa. Dans ce même lieu furent également séquestrés cinq princes de la famille Romanov : le Grand Duc Serge Mikhaïlovitch, les trois fils du Grand Duc Constantin Constantinovitch (Jean, Constantin et Igor), le prince Vladimir Paley.
     
     
    Dans la nuit du 17 juillet, tous les Romanov, la moniale Barbara et Fiodor Remez furent conduits à 12 kilomètres d’Alapaïevsk. Après avoir été assommés, ils furent précipités, les yeux bandés, dans le puits de mine Nijnaïa Selimskaïa.
      
      
    Un paysan attardé sur ce lieu et effrayé par l’arrivée de cette troupe nocturne fut, depuis sa cachette, le témoin involontaire de cette tuerie.
     
     
    Les assassins jetèrent dans le puits quelques grenades qui n’éclatèrent pas. Ils jetèrent aussi des branches et des bûches sur les suppliciés et ils les incendièrent. Mais plus bas, bien au-dessous des flammes, s’éleva un des plus beaux hymnes de la liturgie orthodoxe, l’hymne aux chérubins, entonné par les martyrs au seuil de leur mort.

    Là aussi, une longue procession de pèlerins occupe la route qui aboutit à un monastère. Le portail une fois franchi, on découvre d’abord une église en lisière de forêt puis une petite chapelle blanche coiffée d’un bulbe bleu. La liturgie se célèbre en plein air devant les portes ouvertes de la chapelle.
     
     
    Elle est présidée cette fois-ci par l'archevêque Vincent d’Ekaterinbourg, assisté par
    Mgr Marc de Berlin et Mgr Michel de Genève.

    Malgré la conquête d’Ekaterinbourg par l’amiral Koltchak le 25 juillet, les restes de la famille impériale demeurèrent introuvables. Ceux des suppliciés d’Alapaïevsk ne furent retrouvés qu’en octobre.

    « L’armée rouge reprenant du terrain, les cercueils de la Grande Duchesse et de la moniale Barbara furent ensuite transférés par l’armée de Koltchak d’Alapaïevsk vers la Chine et de là à Jérusalem, où ils reposent jusqu’à présent dans l’église Sainte-Marie-Madeleine, au pied du mont des Oliviers.

    Il faut terminer ce récit par une citation prophétique de Pierre Gilliard, précepteur du Tsarévitch, et auteur d’un livre de souvenirs qu’il fit publier en 1923.
     
      
    Voici comment il évoque le souvenir de la famille impériale:

    « Il est impossible que ceux dont je viens de parler aient subi en vain leur martyr. Je ne sais quand cela sera, ni comment cela se fera, mais un jour ou l’autre, sans nul doute, quand la brutalité se sera comme saignée elle-même dans l’excès de sa fureur, l’humanité tirera du souvenir de leurs souffrances une invincible force de réparation morale.
     
    Quelque révolte qu’on garde dans le cœur, et quelque juste que soit la vengeance, ce serait offenser leur mémoire que de souhaiter une expiation dans le sang.

    L’Empereur et l’Impératrice ont cru mourir martyrs de leur pays : ils sont morts martyrs de l’humanité.
     
    Leur réelle grandeur ne tient pas au prestige de leur dignité impériale, mais à l’admirable hauteur morale à laquelle ils s’étaient élevés peu à peu.
     
    Ils étaient devenus une force d’idéal ; et dans leur dépouillement même, ils ont rendu un émouvant témoignage à cette merveilleuse sérénité d’âme contre laquelle aucune violence, aucune fureur ne peuvent rien, et qui triomphe jusque dans la mort. »

    Ce texte est un résumé de la conférence donnée
    le 15 décembre 2008
    à l'Union de la noblesse russe.
     
     
     
     
     sources
     
     
    http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Recit-d-un-pelerinage-sur-les-lieux-de-l-assassinat-de-la-famille-imperiale-russe_a26.html?com
     
     
     
     
     
     
     
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     Famille Romanov: Réhabilitation.

    La réhabilitation du tsar Nicolas II et de sa famille.

      

    La cour suprême de Russie a réhabilité le tsar Nicolas II, dernier souverain du pays, fusillé en 1918 avec sa famille pendant la révolution d’octobre. Elle l’a reconnu comme victime de la "répression politique". Une décision symbolique qui met un terme à une polémique qui s’éternisait entre les descendants du tsar et l’Etat russe.


    C’est le genre de « destin tragique » que les commentateurs spécialisés en têtes couronnées aiment à évoquer avec des trémolos dans la voix. Le tsar Nicolas II, dernier « souverain de toutes les Russies », a été réhabilité par la cour suprême de Russie, ainsi que toute sa famille.

      

    Ils sont officiellement reconnus comme

    « victimes de la répression politique bolchevique », au grand contentement de leurs descendants et de l’Eglise orthodoxe russe, qui avait canonisé la famille défunte en 2000.

    Au départ de cette longue procédure, il y a la plainte en 2005 de la grande duchesse Maria Vladimirovna, qui vit à Madrid et affirme être l’héritière du tsar. Déboutée, elle a fait appel et se félicite aujourd’hui de ce jugement définitif.

      

    De même que l’autre branche des descendants des Romanov, dirigée par le prince Nikolaï Romanovitch, en froid avec la grande duchesse.

      

    Ils minimisent cependant la décision, rappelant que le tsar et sa famille ont été réhabilités de fait en 1998, quand ils ont été solennellement inhumés dans la cathédrale de Saint-Pétersbourg.

    Cette réhabilitation symbolique, puisque la grande duchesse n’a pas l’intention de réclamer la restitution des biens de la famille impériale. Mais elle fait tout de même grincer quelques dents du côté du parti communiste russe et de certaines sphères de l’Etat et de la justice.

    Le plus important pour les descendants de la famille impériale, c’est que les écoliers de Russie puissent apprendre très officiellement le sort réservé par les bolcheviks à Nicolas II et aux siens. Faits prisonniers après l’abdication de 1917, ils furent d’abord transportés en Sibérie, avant d’être ramenés à Ekaterinbourg.

      

    Le 17 juillet 1918, Nicolas II, sa femme et leurs enfants ont été exécutés sans procès dans les caves de la villa Ipatiev. Leurs corps ont été jetés dans un puits de mine puis enterrés près d’un chemin forestier.

      

    En 2007, les ossements de deux enfants du tsar, son héritier Alexeï et Maria, ont été découverts près d’Ekaterinbourg.

      

    Source: France info.

     

      Personne ne devait savoir qu'on avait massacré des enfants au nom d'une "juste cause". Personne ne devait soupçonner que l'idée généreuse du communisme avait été tuée avec ces mêmes enfants dans la maison Ipatiev. Car le communisme n'est pas mort le 9 novembre 1989 avec la chute du mur de Berlin. Il est mort le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg."

    Marcel Godfroid  

      

     

     

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