• Louise BOHY et Nicolas II

     

    Louise Bohy et Nicolas le Tsarévitch

     

     

     

    Louise Octavie Bohy est née le 26 février 1856 à Besançon.

    Elle était une très belle femme aux longs cheveux noirs jais brillants, quand ils n’étaient pas coiffés, ils touchaient ses fines chevilles. Elle les relevait en un lourd chignon natté et ressemblait à une espagnole. Elle était Israélite comme toute sa famille et désirait devenir comédienne comme Rachel la grande tragédienne ou chanteuse. Ses rêves de scène l’entraînèrent à Paris où elle ne connut pas la célébrité désirée.

     

    Elle était une beauté brune et pénétrante, à la fois effacée et douce, belle et troublante. Sa taille de guêpe faisait tourner la tête de tous ceux qui l’approchaient et le Paris des années 1880 grouillaient de « Protecteurs » prêts à entretenir de belles femmes distinguées. Le temps était à l’admiration des belles brunes telles Rachel, la belle Otéro, la Polaire…

     

     

     

    Louise Bohy devint une femme entretenue dont la distinction fit d’elle une belle remarquée et l’homme qui veillait sur elle était toujours envié. Elle n’avait qu’un « ami » à la fois et lui restait fidèle. Cette particularité fit d’elle la « Cocotte » la plus discrète de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle. Sa discrétion lui permit de fréquenter les plus hautes personnalités d’Europe et elle fit un jour la connaissance de Nicolas II.

     

    Il n’avait que 17 ans alors, il était jeune homme et n’avait pas d’expérience avec les femmes.

    Afin de ne pas brusquer sa délicatesse, un ami de Nicolas lui fit rencontrer Louise un soir à l’Opéra.

     

    Ils se rencontrèrent plusieurs fois ce mois-là, c’était en Juin. Louise lui montrait les roses qu’elle cultivait dans son jardin et prenait le thé avec lui, bavardant de choses et d’autres et de la ville de son enfance.

     

    Un jour, Nicolas devint « son Nicolas ». Elle lui ouvrit son coeur et lui fit découvrir les délices de l’Amour. Quand elle parlait de lui à sa petite nièce, ma grand-mère, elle avait les yeux pleins de larmes et le coeur illuminé d’amour.

     

    Son Nicolas dut pourtant un jour rejoindre la Russie et devenir Tsar, avant de partir, il l’invita à passer quelques jours à Isola Bella dans les Iles Borromées et ces instants rares d’intimité restèrent à jamais gravés dans son coeur. Là, il lui offrit un splendide nécessaire de Toilette en peau de porc de Louis Vuitton. Quand elle l’ouvrit elle eut les larmes aux yeux.

     

    Les accessoires et les flacons étaient en cristal et en ivoire, les bouchons en argent portaient le monogramme L B de Louise Bohy. A l’intérieur se trouvait un petit écrin rouge dans lequel une ravissante montre Clerc trônait. Nicolas la prit dans ses bras, lui murmurant des mots tendres et lui dit comme elle s’y attendait qu’il devait rejoindre son pays pour y régner. Il lui parlait avec fièvre de l’Emprunt Russe et l’incita à en prendre des bons. Il avait des étoiles dans les yeux quand il parlait de Sa Russie. Elle avait les mêmes étoiles dans les yeux quand elle parlait des années plus tard de Son Nicolas…

     

     

    Quand elle revint à Paris, elle mit fin à sa vie de demi-mondaine et refusa les avances de ses anciens amis. Elle ne voulait plus appartenir à personne. Nicolas avait conquis son coeur, il restera son grand amour toute sa vie. Elle plaça toute sa fortune dans l’Emprunt Russe et perdit tout…

     

    La fin de sa vie se passa encore plus discrètement qu’avant. Ruinée, elle dût quitter son hôtel particulier, elle s’installa dans une chambre de bonne près de l’Opéra, ne se nourrissant que de pain et d’eau. Son luxe, jusqu’à la fin fut d’aller chaque après-midi au Café de Paris boire un chocolat.

     

    Elle s’habillait de noir, portant à son sautoir la belle montre de son Nicolas et savourait le souvenir des merveilleux moments passés avec lui, au temps doré de leur rencontre.

     

    Mon arrière Grand-Père Jules Paymal était son neveu. Louise Bohy sa tante assista en 1909 à son mariage et offrit son éventail à la jeune mariée. Paulette ma grand-mère née en 1910 durant les fameuses inondations de Paris et sa soeur Odette née en 1913 connurent bien Louise Bohy. Elle venait souvent voir ses « Petites Reines », leur apportant toujours un bonbon à la menthe.

     

    Elle racontait son grand amour à ses petites nièces avec tant d’émerveillement que Paulette, ma grand-mère raconta son histoire avec le même amour à ma mère qui me la raconta.

    Ce qu’il y a de particulier dans l’Amour Vrai c’est qu’il traverse le Temps sans prendre une ride, comme l’aile d’un papillon ne dérange pas le cours d’eau.

     

    http://langloislaurence.unblog.fr/2011/09/28/louise-bohy-et-nicolas-le-tsarevitch/ 

     

     

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