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    LE SAVIEZ-VOUS ?

     

     

     

     

      La bibliothèque de Voltaire a été acquise par l’impératrice Catherine II peu de temps après la mort du philosophe français survenue le 30 Mai 1778.

      

      

    Dès qu’elle eut reçu  de son agent littéraire et politique M. Grimm la confirmation de cette triste nouvelle, Catherine II lui écrivit (le 21 Juin 1778) :

      

    « Quand je viendrai en ville cet automne, je rassemblerai les lettres que ce grand homme m’a écrites, et je vous les enverrai. J’en ai un grand nombre, mais s’il est possible, faites l’achat de sa bibliothèque et de tout ce qui reste de ses papiers, inclusivement mes lettres. Pour moi, volontiers, je paierai largement ses héritiers, qui, je pense, ne connaissent le prix de rien de tout cela… Je ferai un salon où ses livres trouveront leur place… »

     

     

     

      

      

    M. Grimm ne tarda pas à bien présenter les intentions de l’impératrice dans de nombreux périodiques publiés en Europe Occidentale où l’on put déjà lire non seulement l’achat des livres et des lettres du célèbre français, mais aussi l’érection en son honneur du monument, du « mausolée », du « musée » ou « du temple mémorial » à St-Pétersbourg.

      

    Mais même dans leurs plus beaux songes les européens éclairés de ce siècle n’auraient pas pu supposer le vrai plan de Catherine II : construire dans le parc de sa résidence de Tsarskoië-Sélo une copie du château de Ferney, où Voltaire vécut les 20 dernières années de sa vie.

      

      

    C’est dans un tel décor précieux, que l’impératrice voulait installer ce vrai trésor − la bibliothèque de Voltaire. « Faites-moi avoir la façade du château de Ferney et, s’il est possible, le plan intérieur de la distribution des appartements − écrivit-elle dans une des lettres suivantes à M. Grimm − car le parc de Tsarskoië-Sélo n’existera pas, ou bien le château de Ferney viendra y prendre place.

      

      

    Il faut encore que je sache quels appartements du château sont vers le nord, et quels vers midi, levant et couchant ; il est encore essentiel de savoir si l’on voit le lac de Genève des fenêtres du château et de quel côté ; il en est de même du mont Jura ».

     

     

      Sur l’ordre de Catherine II, en 1779, ont été relevés les plans du château de Ferney et de ses parcs, ainsi qu’un modèle détaillé de tout le bâtiment. Le secrétaire de Voltaire J.-L. Wagnière a été chargé de transporter à St-Pétersbourg les échantillons des tentures murales et des tissus recouvrant les meubles.

      

      

    Le « Ferney russe » à Tsarskoië-Sélo devait, dans l’esprit de l’impératrice, symboliser à jamais la honte de la France, qui n’avait pas rendu les derniers hommages à Voltaire.

     

      Cependant le projet de construction de la copie du château de Ferney en Russie n’a pas été réalisé, probablement pour des raisons financières mais aussi politiques : la révolte de Pugatchev a épuisé les réserves d’état.

      

      

    Au début des années 1780 on a assisté au rapprochement évident de la Russie avec la France de Louis XVI et avec l’Autriche en vue de nouvelles répartitions territoriales du monde. De plus la correspondance de Voltaire avec l’impératrice russe, si recherchée par elle, a été récupérée à Ferney par le libraire Charles-Joseph Panckoucke.



    Photos prises dans l'ouvrage "VOLTAIRE CHEZ LUI - Genève et Ferney"

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    Maquette du Chateau de Ferney. Bois, papier, verre, métal et plâtre - 100 x 65 cm - H. 48 cm


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    Vue d'ensemble de la maquette, après démontage du toit et des façades.

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    Détails : l'aile sud-est avec la bibliothèque.




     

    De tous les projets visant à immortaliser la mémoire de Voltaire, un seul a été complètement réalisé : l’achat de sa bibliothèque. 

    Les pourparlers concernant cet achat furent menés par M. Grimm et I. Chouvalov avec la nièce et héritière de Voltaire, Mme Denis, qui finalement reçut de l’impératrice la somme de cent trente cinq mille trois cent quatre-vingt dix-huit livres, quatre sols, six deniers ainsi qu’un coffret avec un portrait de Catherine II, des diamants et des fourrures.

      

      

      

    Toute cette acquisition fut suivie et même contrôlée par le gouvernement français dont l’opinion officielle fut formulée par le premier ministre Charles Gravier de Vergennes dans sa lettre à l’envoyé français à St-Pétersbourg le chevalier de Corberon : « … Cette affaire est absolument étrangère à la politique et il est au moins inutile que nous nous mêlions de priver Catherine II d’une chose à laquelle elle parait mettre un assez grand intérêt… »

     

      Au début du mois d’août 1778 la bibliothèque de Voltaire arriva à St-Pétersbourg sur un bateau spécialement envoyé par Catherine II. J.-L. Wagnière qui suivit les livres et les manuscrits dans leur voyage, s’occupa de leur déballage et les rangea au Palais d’Hiver dans les pièces attenantes au cabinet de travail de l’impératrice, puis, une fois sa tâche terminée, il revint au pays, chargé de nombreux cadeaux. Wagnière remit les clefs des armoires de la bibliothèque à Alexandre Loujkov (1754 – 1808), un homme cultivé et distingué, traducteur de français.

     

     

      La bibliothèque de Voltaire devint partie intégrante de la bibliothèque personnelle de Catherine II. En novembre 1785 l’ensemble de la bibliothèque de D. Diderot et des ses manuscrits arriva à son tour à St-Pétersbourg et pris place à côté de celle de Voltaire. Au cours des dernières années du XVIIIe siècle la bibliothèque de l’Ermitage fut non seulement le lieu de travail préféré de l’impératrice, mais aussi une des curiosités de la capitale russe, que l’on présentait avec plaisirs aux diplomates et voyageurs étrangers.

      

      

    Une des premières descriptions de la bibliothèque de Voltaire, après son transport en Russie, fut faite par Iohann-Gottlieb Georgi dans sa « Description de la ville

    de St-Pétersbourg » (édition russe du 1794) : « A un étage supérieur de l’Ermitage se trouve la bibliothèque de Voltaire.

      

      

    Achetée par l’impératrice à son héritière, elle occupe une salle, ayant en son centre des armoires, avec un plateau carré en bois où se trouve le buste en bronze de Voltaire et une grande maquette du château de Ferney avec ses parcs ».

     

      Les changements politiques des règnes de Paul 1er et Alexandre 1er n’ont presque rien changé dans la destinée de la bibliothèque du philosophe français : on a toujours continué à la conserver comme une collection à part à l’Ermitage et Alexandre 1er, qui vénérait beaucoup la mémoire de sa grand-mère, a même trouvé la possibilité de la placer dans une salle spécialement aménagée sous les Loges de Raphaël. Au temps de Nicolas 1er pour qui Voltaire fut un des symboles du libéralisme du XVIIIe siècle, donc un des précurseurs de la révolution française et du décembrisme russe, la bibliothèque du célèbre français fut fermée aux lecteurs et visiteurs.

      

      

    Seule exception fut faite à A. Pouchkine, qui put obtenir une permission exceptionnelle du tsar, en 1832, en vue de ses recherches historiques : Pouchkine avait toujours voulu travailler avec des documents dont Voltaire s’était servi pour la composition de « L’Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre-le-Grand ».

     

      Au début des années 1850 la bibliothèque de Voltaire trouva un nouvel emplacement à l’Ermitage (aujourd’hui la salle 117), mais, dès 1861, elle fut transportée dans le bâtiment de la Bibliothèque Impériale Publique.

     

      Un an après ce transfert fut fait le nouvel inventaire de la collection, on pensa aussi à faire la description sommaire des notes, que le philosophe avait laissées en marge de ses livres.

      

      

    Vers la fin des années 1860 la bibliothèque de Voltaire fut mise dans les armoires de la Salle ronde au deuxième étage de la Bibliothèque Publique (là où aujourd’hui se trouve la conservation des livres russes).

      

    Dans cette même salle trouva sa place la statue de Voltaire par Houdon, qui rentra à l’Ermitage en 1884.

     

      Au début du XXe siècle le premier catalogue manuscrit de la bibliothèque de Voltaire, nommé le « Catalogue de Ferney » joua un grand rôle dans les recherches scientifiques. Il porte des notes et corrections du philosophe lui-même et donne un bon répertoire des éditions qui se trouvaient au château du vivant de Voltaire.

     

      En 1913, F. Caussy donna au public son célèbre « Inventaire des manuscrits de la bibliothèque de Voltaire conservés à la Bibliothèque impériale publique de St-Pétersbourg ».

     

      En 1929, sous l’égide de l’académicien N. Marr et avec la participation du célèbre scientifique et traducteur M. L. Losinsky fut commencée la préparation de l’édition du Catalogue fondemental de la bibliothèque de Voltaire.

      

      

    Dans ce grand travail participèrent, dans les années 1930/1940, les meilleurs collaborateurs de la Bibliothèque Publique, connaisseurs de l’œuvre de Voltaire, D.S. Krim, Z.D. Ivanova, V.S. Lublinsky, L.S. Gordon, N.V. Varbanets. Le Catalogue fut publié en 1961 dans les éditions de l’Académie des sciences sous la rédaction de l’académicien M. P. Alekseev et de T.V. Kopreeva, il reste jusqu’à nos jours un instrument de recherches pour le scientifique et les lecteurs qui s’intéressent à l’œuvre du philosophe français.

     

      Conformément à son « Catalogue » la bibliothèque de Voltaire comporte 6 814 volumes (y compris 20 volumes de manuscrits décrits par Caussy).

     

      En analysant le répertoire des éditions de la bibliothèque on peut noter le très grand intérêt que Voltaire portait à la littérature philosophique, juridique et théologique.

      

      

      

      

    Ces ouvrages furent un éminent support idéologique au philosophe dans ses combats contre la religion catholique, ainsi que contre toute religion.

      

      

    Les traités juridiques richement annotés des remarques marginales furent utilisés dans la lutte pour la nouvelle législation. La bibliothèque comporte un très bon choix d’ouvrages sur l’histoire de la France, de l’Europe et de l’histoire universelle. Voltaire avait un bon répertoire des ouvrages dramatiques et poétiques en français et en italien.

     

      Par ailleurs, comme toute bibliothèque vraiment encyclopédique, elle avait dans son répertoire les meilleurs périodiques scientifiques du temps, les œuvres de Newton, dont Voltaire fut le vulgarisateur en France, les traités médicaux du célèbre hollandais Hermannus Bœrhaave , des descriptions de voyages, des atlas, en somme des livres traitant de presque toutes les sciences et parlant de tous les arts.

     

     

      Les œuvres de Voltaire occupent une place à part dans sa propre bibliothèque, elles sont richement annotées de remarques, corrections et autres traces de lecture du philosophe.

     

      Pour exemple : « Le dictionnaire philosophique », qui est conservé à la bibliothèque dans toutes ses rééditions successives et avec les notes marginales de Voltaire, donne la possibilité de pénétrer aujourd’hui dans le laboratoire de travail du philosophe et de voir l’évolution de ces idées pendant plusieurs années de suite.

     

      La bibliothèque et les manuscrits de Voltaire contiennent un compendium considérable de documents sur l’histoire russe : il s’agit tout d’abord de la rossica française et de cinq volumes de manuscrits, qui furent préparés en Russie et envoyés à Ferney lors du travail de Voltaire sur « l’Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre-le-Grand ».

     

      Voltaire − membre honoraire de l’Académie des sciences de St-Pétersbourg − contribua beaucoup dans les pays de l’Europe à la propagande du nom et des réformes de Pierre-le-Grand, dans ses ouvrages historiques et polémiques ; il créa une image favorable de la Nouvelle Russie.

      

      

    Dans les années 1760/1770, il fit beaucoup pour la présentation idéologique dans les pays occidentaux de la politique de Catherine II qui fut pour Voltaire « l’autocratrice-impératrice-bienfaitrice Catherine la Grande », protectrice de la tolérance religieuse.

     

      C’est pourquoi parmi les manuscrits russes de Voltaire, qui sont conservés dans sa bibliothèque, nous voyons non seulement un « Extrait du Journal de Pierre-le-Grand », mais aussi la traduction française du célèbre « Instruction pour la commission chargée de dresser le projet d’un nouveau Code des Lois » de Catherine II.

      

      

    Ce document fut envoyé à Voltaire en 1769, il fut utilisé par lui dans ses travaux polémiques et rentra en Russie avec sa bibliothèque.

     

      « Ma coutume est d’écrire sur la marge de mes livres ce que je pense d’eux », écrivait Voltaire dans une lettre à Mme de Saint-Julien. Environ 2 000 volumes de sa bibliothèque portant les traces de lecture de leur propriétaire, confirment cette déclaration. On distingue à peu près 30 genres de traces de lecture qui se divisent en notes « écrites » (notes de texte) et notes dites « muettes ».

      

      

      

    A côté des annotations de la main de Voltaire, on trouve aussi dans ses livres de nombreux signets − bandes de papier glissées entre les pages, les « papillons » − petits bouts de papier collés sur le texte du livre ou en marge, les pages cornées ou pliées, les mots et phrases soulignés, ainsi que les différents signes graphiques (traits, croix, points, etc.) faits à l’encre ou au crayon, à la sanguine ou à la pointe sèche.

     

      Les notes marginales de Voltaire, ainsi que sa correspondance, ses carnets de notes, et les autres documents personnels offrent aux chercheurs des possibilités rares pour « parvenir à une meilleure connaissance de l’univers voltairien ». Les liens entre les notes marginales de Voltaire et ses écrits sont incontestables.

      

      

      

    Bien souvent, les notes se retrouvent reproduites mot à mot, ou légèrement modifiées, dans les ouvrages historiques et philosophiques, dans les contes et les pamphlets, et surtout dans la correspondance. Leur importance est inestimable pour recréer l’image du « vrai Voltaire ». Ses annotations sont souvent la réaction immédiate à sa lecture, parfois elles expriment son opinion définitive, résultat de longues médiations. Dans tous les cas elles sont d’une sincérité frappante. Annotant ses livres, Voltaire ne se souciait ni de censure, ni de publicité.

     

      Les notes «écrites » sont très cariées tant du point de vue de leur forme que de leur contenu. Il y en a qui sont des remarques de fait, des répliques brèves ou détaillées, des objections argumentées, mais le plus souvent ce sont des opinions franchement polémiques.

     

      Un mot suffit d’habitude au Voltaire-lecteur pour exprimer son attitude positive ou négative par rapport à la lecture. « Bien », « bon », « vrai », « excellent », « bravo », − de cette manière, laconique mais émotionnelle, il confirme son accord avec l’auteur. « Non », « faux », «erreur », « bêtise », « sottise », « galimatias ! » − et ce sont seulement quelques exemples d’un large spectre des appréciations négatives, que nous donnent les notes marginales.

     

      Ecrivain dont le style peut passer pour exemplaire, Voltaire est très sensible à toute nuance de la langue.

      

      

    Et comme tel il se montrait bien sévère à l’égard de ses confrères de plume, ne supportant ni métaphores maladroites, ni expressions ampoulées, ni rimes banales, ni inexactitude.

      

    « Mal écrit », « inintelligible », « mauvaise comparaison », « quel galimatias d’expressions », « quel style ! », − s’écriait le critique impitoyable. Les reproches et les remarques sarcastiques abondent dans les marges des tragédies de Belloy et de Crébillon, on les retrouve dans les ouvrages philosophiques, historiques, économiques, scientifiques de Buffon, de Dubos, d’Helvétius, d’Holbach, de Linguet, de Mably, de Montesquieu, de Rousseau et de beaucoup d’autres.

     

      L’un des procédés préférés de Voltaire était d’ajouter quelques mots à la suite du nom de l’auteur, du titre de l’ouvrage ou du chapitre, de l’alinéa, etc. les caractérisant d’une manière brève et parfois mordante.

      

      

    C’est ainsi qu’à la fin de la tragédie de Baculart d’Arnaud « Fayel », après la remarque de l’auteur « Le rideau s’abaisse », on lit cette phrase ajoutée à la main : « Il ne devait pas se lever ». Il y a des annotations dont le sens est beaucoup plus général. Ce sont les opinions de Voltaire se rapportant à un auteur, un éditeur, ou un traducteur, à un livre en entier ou à une partie du livre. « Plate préface.

      

      

    Elle rend nécessaire ce que l’auteur veut combattre », − écrit-il en marge du « Christianisme dévoilé » de d’Holbach. « Livre dangereux » − cette note figure sur la feuille de titre de plusieurs ouvrages de la critique philosophique présents dans sa bibliothèque.

     

      A partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle et jusqu’à nos jours, l’intérêt pour les notes marginales de Voltaire ne s’est jamais épuisé. Les premières publications des marginalia de Voltaire datent de l’époque de son vivant.

      

      

    En 1760, Jen Formey a cité dans l’introduction à son ouvrage « Histoire abrégée de la philosophie » les notes de Voltaire dans un exemplaire du livre d’André Bourreau-Deslandes « Histoire critique de la philosophie » dont Formey était le possesseur. En 1890, E. Radlov publia un article consacré aux notes marginales du philosophe sur l’exemplaire du « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » de J.-J. Rousseau. Ces travaux furent continués par K. Derjavine, qui publia les remarques de Voltaire sur « L’Emile » et par des chercheurs américains G.R. Havens et N.L. Torrey.

     

      Dans les années 1960, on envisagea pour la première fois d’effectuer une édition de toutes les notes de lecture de Voltaire conservées dans sa bibliothèque. En vue de la réalisation de ce projet, l’administration de la Bibliothèque forma une équipe, dont les membres étaient des paléographes et des historiens du livre, ainsi que des spécialistes des langues et des littératures romanes.

      

      

    Le Comité de rédaction, présidé par O. Golubéva, directeur-adjoint de la Bibliothèque, devait coordonner le travail et porter la responsabilité de l’édition. T. Voronova, S. Manévitch, N. Elaguina et L. Albina furent nommés membres du Comité. Les professeurs L. Gordon, V. Liublinsky et A. Lublinskaja, savants réputés, prirent part à la publication, en qualité de consultants scientifiques. Le travail technique a été effectué par R. Afanassieva, L. Kolgoy, T. Bobyleva, N. Cheina, S. Katalnikova, I. Frolova, E. Bernadskaya, A. Goldberg et S. Dmitryuk.

     

      Après la parution en 1979 du premier volume du Corpus des notes marginales de Voltaire dans les éditions « Académie-Verlag », plusieurs comptes-rendus favorables furent publiés dans la presse russe et européenne.

      

      

    Dans une lettre adressée à O. Golubéva, Robert Shackleton, Président de la Fondation Voltaire à Oxford, écrivait : « Je crois pouvoir affirmer que le retentissement international de l’édition des notes marginales de Voltaire fera époque dans les annales du Siècle des Lumières ».

     

      L’activité de « l’équipe voltairienne » de la Bibliothèque Publique dura de 1969 à 1994. Au cours de cette période, les membres de l’équipe rédigèrent les notices descriptives de 1687, ouvrages portant les signes de lecture de Voltaire.

      

      

    Cinq volumes du Corpus furent donnés au grand public. La préparation et la publication des deux derniers volumes (tomes 6 et 7) seront effectuées par la Bibliothèque Nationale de Russie en coopération avec la Voltaire Fondation (Oxford) et les Editions de la Sorbonne (Paris).

     

      La publication « traditionnelle » des notes marginales de Voltaire fut complétée en 1998 par une édition fac-similé du « Contrat social » de J.-J. Rousseau de la Bibliothèque de Voltaire (édition « Le Serpent à Plumes »). En 2002, les Bibliothèques Nationales de Russie et de France décidèrent d’effectuer une série d’éditions numériques des livres avec des notes marginales de Voltaire.

      

      

    On prévoit déjà en 2003 la mise sur Internet du Traité de CL.-A. Helvétius « De l’esprit » (Paris, 1758) et de la « Lettre de Jean-Jacques Rousseau à Christophe de Beaumont, archevêque de Paris… » (1763).

     

      L’organisation d’expositions fut toujours un travail prioritaire pour les conservateurs de la Bibliothèque de Voltaire et les dernières années ne firent pas exception. En 1994, lors de la commémoration du tricentenaire de la naissance du grand français, la Bibliothèque Nationale de Russie participa à trois expositions internationales :

      

      

    « Voltaire et ses combats » ( Oxford ), « Voltaire chez lui » (Genève), « Voltaire et l’Europe » (Paris).

     

      En 1998/99 des exemplaires annotés par le philosophe furent montrés aux visiteurs du Musée J.-J. Rousseau à Montmorancy, au mois de Juin 1999 eut lieu une exposition « Voltaire, la justice et l’opinion publique », organisée par la Cour de Cassation de France, la Bibliothèque Nationale de France.

      

      

    En 2000, les autographes des lettres de Voltaire au roi de Prusse, Frédéric-le-Grand, furent exposés dans le Nouveau Palais de Potsdam, en 2001, les échantillons des tissus du château de Ferney transportés au XVIIIe siècle en Russie par J.-L. Wagnière rentrèrent pour quatre mois à Ferney-Voltaire.

     

      Le travail des conservateurs de la Bibliothèque de Voltaire et la consolidation de l’intérêt international pour cette collection amenèrent à l’idée de la création à la Bibliothèque Nationale de Russie du « Centre d’étude de l’Encyclopédisme et du XVIIIe siècle » (« Centre Voltaire ») ayant comme base informatique la bibliothèque et les manuscrits de Voltaire et plus largement la bibliothèque de Catherine II.

      

    Le « Centre Voltaire » permettra d’offrir des conditions favorables à la conservation et à l’utilisation de ces collections, il effectuera la coordination des recherches scientifiques et bibliographiques sur l’œuvre de Voltaire en Russie. « Le Centre Voltaire » de St-Pétersbourg continuera les projets d’édition du « Corpus des notes marginales de Voltaire » préparera la réédition du « Catalogue » de la bibliothèque de Voltaire avec des additions et des corrections. Un grand projet de numérisation des manuscrits de Voltaire et de leur description scientifique sera aussi effectué.

     

     

      La reconstitution de la Bibliothèque de D. Diderot et celle de Catherine II, actuellement disséminées dans l’ensemble des fonds étrangers de la Bibliothèque Nationale de Russie, sera l’une des premières tâches scientifiques de la nouvelle institution.

     

     

      L’idée de la création du « Centre Voltaire » à St-Pétersbourg fut soutenu par le président de la République Française, Jacques Chirac, qui avait visité la Bibliothèque Nationale de Russie le 26 Septembre 1997.

     

     

      Les travaux architecturaux et de construction ont débuté en 2001 et terminés pour être au mois de mai 2003. Ainsi l’ouverture du « Centre Voltaire » de la Bibliothèque Nationale de Russie pourra être considérée comme un cadeau à St-Pétersbourg à l’occasion de son tricentenaire.

     


    Source : LA BIBLIOTHEQUE DE VOLTAIRE A SAINT-PETERSBOURG.

     








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    Dessiné par l'architecte, le Sr Racle, en 1779. Cette planche fait partie du dossier envoyé à Catherine II et accompagne les plans. Encre de chine et aquarelle - St-Péterbourg - Bibliothèque Nationale de Russie.

     

    Bibliotheque-Voltaire-4005.jpg

    Château de VOLTAIRE

     

     

    A LIRE IMPERATIVEMENT : CLIQUEZ SUR LE LIEN...

     

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    http://www.ville-ge.ch/bge/imv/gazette/14/a_propos.html

     

     

    http://www.monsieurdevoltaire.com/article-le-saviez-vous-45216119.html 

     

     

     

     

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    Secrets d'histoire - Nicolas II le dernier tsar de Russie

     

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    Je mourrai dans des souffrances atroces.

    Après ma mort, mon corps n'aura point de repos.

    Puis tu perdras ta couronne.

    Toi et ton fils vous serez massacrés ainsi que toute la famille.

    Après le déluge terrible passera sur la Russie.

    Et elle tombera entre les mains du Diable.

    Raspoutine

    Grigori Efimovitch Raspoutine

     

      

    Raspoutine demeure l'un des personnages les plus mystérieux et les plus controversés de l'histoire du XXe siècle.

      Le DESTIN de RASPOUTINE

    Il bénéficie cependant d'une notoriété d'autant plus étonnante qu'elle est inversement proportionnelle au peu de chose que le public connaît réellement de lui.

    Après 1917, son image a été largement utilisée par la propagande bolchevique pour symboliser la déchéance morale de l'ancien régime honni.

      

    Au cours du temps, Raspoutine est devenu un mythe, ou plutôt l'opportun raccourci historique, permettant d'expliquer sommairement la chute du régime impérial ;

      

    mais avant tout, il a servi de prétexte à beaucoup de dirigeants politiques russes et européens de l'époque qui désiraient s'exonérer de leurs propres responsabilités dans les événements tragiques survenus en Russie.

    Ainsi, l'ombre de Raspoutine a occulté bien des trahisons et des iniquités.


    Le 16 décembre 1916, le prince Youssoupoff et quelques autres aristocrates décident de mettre fin à la vie de Grégory Raspoutine, moine débauché, moujik ivrogne, entré dans les faveurs de la famille impériale en raison de ses pouvoirs de guérisseur. Mais la tâche, ce soir-là, s'avère beaucoup plus difficile que prévu.


    Grégory vient d'un petit village sibérien qu'il a abandonné un jour pour se consacrer à la religion, la méditation et l'errance. Après quelques années de ces vagabondages mystiques, il acquiert dans sa région natale la réputation d'un starets, c'est-à-dire saint homme. En 1904, il quitte la Sibérie pour se rendre à Saint-Pétersbourg et vient demander 1'hospitalité à l'Académie théologie, où il est présenté à l'évêque Hermogène et au grand prédicateur Iliodor. Ceux-ci, aussitôt séduits par sa foi, l'adoptent et favorisent son entrée dans la société de la capitale.

     

    Grigori Raspoutine-Novyi
    Raspoutine et la Tsarine entourés des cinq enfants impériaux et d'une gouvernante en 1908.
     

     

    Dès lors, il commence à faire parler de lui, tant par les miracles qu'il accomplit que par les débauches dont il est l'initiateur.

      


    image
    Raspoutine aux côtés de l'évêque Hermogène et du moine Iliodore.

      


    image
    Le moujik Raspoutine avec ses enfants à Pokrovskoïe.
    De gauche à droite :
    Matrona ; Raspoutine ; Maria ; Mitia




    À la conquête de la Cour
     

    La cour du tsar Nicolas II vit un drame. Le tsarévitch Alexis, unique héritier de la couronne, est atteint d'une maladie incurable l'hémophilie, qui le fait atrocement souffrir.

      

    La réputation de Raspoutine étant arrivée aux oreilles de la tsarine Alexandra, on convoque à la Cour le "faiseur de miracles".

      

    A plusieurs reprises, il atténue les souffrances du jeune malade ou arrive à stopper des hémorragies normalement fatales. Peut-on parier de pures coïncidences entre les visites de Raspoutine et l'évidente amélioration de la santé de l'enfant ?

      

    Il est impossible de répondre avec certitude.

      

    Pourtant l'influence apparemment positive que l'homme exerce sur la maladie du petit Alexis explique la source de son emprise sur la tsarine, sur la Cour et dans le monde aristocratique de Saint-Pétersbourg.

      


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    Le tsar et le tsarévitch Alexis au grand-quartier général.

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    La famille impériale russe

    Guérisseur
    "Vers la fin du mois d'octobre 1907, alors que la famille impériale s'est installée pour l'automne à Tsarskoïe Selo, Alexis tombe en jouant dans le jardin et se plaint de violentes douleurs à une jambe. En constatant que l'oedème distend la peau, la tsarine Alexandra Fedorovna est prise de panique. Les médecins, aussitôt appelés, prescrivent des bains de boue chaude et mettent le garçon au lit. Peine perdue.

      

    En désespoir de cause, l'impératrice convoque Raspoutine. C'est la première fois qu'on fait appel à lui pour guérir un membre de la famille impériale, mais il a déjà une réputation de guérisseur. Il arrive au palais à minuit, pas impressionné apparemment par l'importance de l'intervention qu'on attend de lui.

      

    Conformément à son habitude, il écarte les médicaments recommandés par les praticiens, s'assois au chevet du lit et prie. Pas une fois, il n'effleure l'enfant de ses mains. Mais il le regarde intensément. Sa méditation est longue, profonde, silencieuse. L'impératrice, les nerfs crispés, se retient de l'interrompre.

      

    Peu à peu, Alexis cesse de gémir et se détend.

      

    Quand Raspoutine le quitte, le garçon est redevenu tranquille. Le lendemain matin, il sourit à sa mère. L'oedème s'est résorbé de lui-même. Autour du petit lit, les proches crient au miracle."

     

    Guérison à distance
    Le 2 octobre 1912, l'état du petit Alexis empire soudain.

      

    Une hémorragie interne se déclare, à gauche, dans les régions iliaques et lombaire.

    La température grimpe à 39°4 et le pouls à 144.

    Les douleurs provoquées par l'épanchement sont atroces.

    Cherchant la meilleure position dans son lit, l'enfant se tourne sur le ventre et se recroqueville en chien de fusil.

    Le teint livide, les yeux exorbités, la mâchoire tremblante, il gémit jusqu'à l'éraillement de sa voix.

      

    Les médecins se déclarent impuissants : ils ne peuvent intervenir sans risquer une hémorragie fatale. 10 octobre, il reçoit les derniers sacrements.

      

    "Quand je mourrai, élevez pour moi un petit monument dans le parc !" 12 octobre : télégramme de la tsarine à Raspoutine (à Prokovskoie, à plus de mille kilomètres).

    Sa fille aînée Maria lui lit le message. Aussitôt il se lève, passe dans le salon où sont exposées les plus vénérables icônes de la maison et dit à Maria qui l'a accompagné : "Ma colombe, je vais tenter d'accomplir le plus difficile et le plus mystérieux de tous les rites. Il me faut réussir. N'aie pas peur et ne laisse entrer personne... Tu peux rester si tu veux, mais ne me parle pas, ne me touche pas. Ne fais aucun bruit. Prie seulement."

      

    Puis, se jetant à genoux devant les saintes images, il s'exclame : "Guéris ton fils, Alexis, si telle est ta volonté ! Donne-lui ma force, ô Dieu, qu'il l'utilise pour sa guérison !"

      

    Tandis qu'il parle, son visage est illuminé par l'extase, une sueur abondante ruisselle sur son front et ses joues. Il halète, en proie à une souffrance surnaturelle, et tombe à la renverse sur le parquet, une jambe repliée, l'autre raide.

      

    "Il semblait se débattre contre une épouvantable agonie, écrira Maria. J'étais certaine qu'il allait mourir. Après une éternité, il ouvrit les yeux et sourit. Je lui présentai une tasse de thé refroidi qu'il but avec avidité.

    Quelques instants plus tard, il était redevenu lui-même."

    Il télégraphie à la tsarine : "La maladie n'est pas aussi grave qu'il semble. Que les médecins ne le fassent pas souffrir."

      

    Le lendemain, la fièvre tombe, l'hématome commence à se résorber.

    (Henri Troyat, Raspoutine, Flammarion, 1996).



    Influence
    La famille impériale lui voue une amitié telle qu'on commence à le désigner comme le "tsar au-dessus des tsars". Raspoutine profite largement de la fascination qu'il exerce, notamment sur les femmes.

      

    Grigori Raspoutine-Novyi
    Raspoutine entouré de ses fidèles en 1904.

    Lorsqu'une jeune fille, de préférence jolie, vient lui demander conseil, il n'hésite pas à abuser d'elle tout en lui parlant de Dieu et de la rédemption. Sa vie de débauches réputées sans bornes ne l'empêche pas d'avoir une cour féminine à sa dévotion, prête à tout pour lui. L'appartement de Raspoutine devient bientôt le lieu de passage obligé de tous les solliciteurs possibles et de personnages importants.

      

    En 1916, le président du conseil Sturmer et le ministre de l'intérieur Protopopov participent aux séances de table tournante qu'il organise chez lui.

      

    Ce rôle démesuré suscite tant de haines et de jalousies dans les milieux influents qu'on finit par lui prêter une activité et une responsabilité politique qu'il n'a peut-être pas en réalité, même si la tsarine est à ses ordres.

      


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    Raspoutine et sa cour de femmes




    Un assassinat programmé



     En 1916, les défaites de la Russie au front et la décomposition de l'état suscitent une vague d'indignation dans tout le pays.

    Si tout va mal, c'est nécessairement à cause de la mauvaise influence que Raspoutine exerce sur le tsar, et les déconvenues de l'armée s'expliquent, selon l'opinion publique, parce que le starets est vendu à l'espionnage allemand.

    Dans cette atmosphère de déliquescence, un certain nombre d'aristocrates, dont le grand duc Dimitri Pavlovitch, apparenté au tsar, pensent que l'unique moyen d'aider le pays est de le débarrasser du monstre qu'est Raspoutine. Un jeune prince de dix-neuf ans, Félix Youssoupoff, de sent investit de cette mission.

      

    Le 29 décembre 1916, il invite Raspoutine chez lui, au palais de la Moika, sous prétexte de lui présenter sa femme. Avec ses complices, le prince fait préparer des gâteaux imprégnés de cyanure capable de tuer vingt personnes et verse ce poison dans le verre destiné à Raspoutine. Arrivé chez Youssoupoff, le starets s'installe, mange les différents mets qui lui sont offerts et, alors que le cyanure agit normalement en quelques minutes, il continue à se porter à merveille pendant deux heures.

    image

    Le prince est à bout et Raspoutine redemande à boire. Décidé d'en finir, Youssoupoff prend son revolver et tire à bout portant. A ce bruit les complices surgissent de leur cachette ; un médecin, qui examine Raspoutine conclut qu'il est encore vivant. Bientôt, la respiration cesse et ses assassins descendent le corps au sous-sol du palais.

      

    Quelques minutes après, Raspoutine se relève, tente d'étrangler Youssoupoff, se précipite à l'extérieur: il faut quatre balles pour qu'il tombe et des coups de matraque pour défoncer son crâne. Les conjurés enveloppent alors le corps et le jettent dans la Neva. Lorsqu'on retrouve le cadavre dans l'eau, on constate qu'il était encore vivant lorsqu'il avait été jeté dans le fleuve: Raspoutine est mort noyé!

      

    Cette endurance proprement exceptionnelle contribue à la légende de Raspoutine comme "surhomme". Etait-il insensible au poison ? Cela reste un mystère. C'était, en tout cas, ce que l'on appelle une force de la nature et un tempérament hors du commun.


    Youssoupoff raconte
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    "...Raspoutine était mort. Des gouttelettes de sang coulaient de la blessure et tombaient sur les dalles de granite, Brusquement son oeil gauche s'entrouvrit ... et les deux yeux de Raspoutine, devenus étrangement verts et fixes comme ceux d'un serpent, me transpercèrent d'un de haine...

      

    Comme s'il regard diabolique plein avait brusquement été pris de frénésie, il bondit d'une détente sur ses pieds; de l'écume coulait de sa bouche. Il était effrayant. Un hurlement sauvage emplit la salle et je vis arriver sur moi une main aux doigts tordus...

      

    Raspoutine ressuscité répétait sans arrêt mon prénom d'une voix sifflante et étouffée...

      

    Dans cet homme mourant, empoisonné et transpercé d'un coup de feu, dans ce cadavre que des forces obscures avaient remis debout pour venger sa mort, il y avait quelque chose de si terrifiant, de si monstrueux que, jusqu'à aujourd'hui, quand je repense à ce moment, je suis saisi d'une terreur indicible...

      

    Il me semblait que le diable lui-même s'était incarné dans ce moujik... et que ses doigts crochus me tenaient pour ne plus jamais me lâcher..

      

    Mais quel ne fut pas mon étonnement et mon horreur lorsque je vis la porte d'entrée s'ouvrir et Raspoutine disparaître dans l'obscurité... Pourichkevitch s'élança à sa suite, trois coups de feu retentirent puis un quatrième...

    Je vis Raspoutine tituber puis s'effondrer dans la neige".






    Réhabiliter RASPOUTINE?
     

    A l'instar de certains pacifistes notoires, et qui n'ont forcément pas subi le même sort, il aurait été assassiné parce qu'il s'opposait à la guerre! Martyr de la paix, le staretz Grigori Iefimovich Raspoutine? Sacrifié à l'autre bout de l'Europe - comme Jean Jaurès l'a été en plein centre de Paris, par cette fraction de bellicistes qui à certaines heures de l'Histoire, apparaissent et l'emportent sur toutes les logiques du dialogue et de la paix?

      

    Le prince Youssoupov, qui avec la complicité de quelques hauts dignitaires de la cour a été le maître d'oeœuvre de l'exécution du staretz a publié un livre intitulé "Comment j'ai assassiné Raspoutine" - et que corrobera avec force détails un autre ouvrage de Joseph Kessel "Les Rois aveugles".

      

    Avec le recul du temps, le personnage de Raspoutine est discutable, voire repoussant - on en convient.

    Avec ses ongles noirs, et sa malpropreté, il se saoulait à la vodka à longueur de journée, quand il ne pinçait pas les fesses de toutes les femmes passant à sa portée - voire des grandes-duchesses dans les couloirs du Palais d'Hiver de Saint-Petersbourg.

      

    Mais ce ne sont pas là les véritables raisons de son assassinat.

      

    Celui-ci a eu des raisons beaucoup plus sérieuses.



    Malgré la lubricité et l'aspect sordide du personnage, la guerre lui faisait horreur. Issu du petit peuple, il savait que celui-ci en ferait les frais, et aussi parce qu'il prévoyait - avec ce don de voyance qu'aucun historien ne lui conteste - que cette guerre serait fatale à la dynastie des Romanov.

      

    Ses mains miraculeuses, ayant le pouvoir de soulager l'hémophilie du tsarévitch Alexis, il avait conquis la confiance de la tsarine Alexandra Feodorovna, d'origine allemande.

    De ce fait, elle redoutait une guerre germano-russe...

      

    Cela avait suffi a intégrer Raspoutine au parti pacifiste, donc germanophile, et à le rendre détestable à tous les Français qui comptaient sur l'amitié indéfectible du puissant allié russe contre l'Allemagne.

      

    Il ne faut pas chercher une autre cause à l'image caricaturale qu'on donne de Raspoutine. Mais à Saint-Petersbourg, aux yeux du parti de la guerre qui misait sur un conflit - supposé victorieux - pour redorer le blason de la monarchie russe - le staretz était devenu l'homme à abattre!

      

    Quand le 28 juin l'archiduc autrichien François Ferdinand est assassiné à Sarajevo, assassinat sur lequel on s'accorde à voir qu'il constitue l'origine de la Première Guerre Mondiale - ne peut-on pas supposer que le cours des événements aurait été différent si, le même jour, Gregori Iefimovich Raspoutine, dans un bordel sibérien n'avait pas été poignardé par une prostituée à la solde peut-être des nationalistes?

      

    C'est alors que du fond de son lit d'hôpital, il envoie ses objurgations au tsar et à la tsarine, de ne pas appuyer sur le bouton rouge de la guerre!

     En vain... Le 30 juillet Nicolas décrète la mobilisation générale et met le feu aux poudres.

     

      

     

    Dès lors, aidé par les nouvelles désastreuses qui proviennent du front, Raspoutine va tenter de lutter à contre-courant, pour que la Russie se retire du conflit et signe un paix séparée avec l'Allemagne...

    Considérant cette conduite comme défaitiste et hautement déloyale vis-à-vis de la patrie, le prince Youssoupov, le grand-duc Dimitri et le représentant d'extrême-droite de la Douma Pourichkevich organisent un guet-apens à Saint-Petersbourg, dans le but de se débarrasser du staretz.

      

    Son corps cariblé de coups de revolver est alors jeté dans les eaux glacées de la Neva. Quelques heures après, inquiets sur son absence, ses amis et les autorités repêchent le corps, dont le cœur bat encore... mais pas pour longtemps.

      

    Avec sa disparition, ses plus sinistres prophéties concernant la famille impériale et la Sainte Russie ne devaient pas tarder à se confirmer.

      

    Et l'Histoire témoigne. Alors?...

      

    Alors toutes les questions qu'on est en droit de se poser demeurent sans de concluantes réponses!  

     

    Le DESTIN de RASPOUTINE

     

    Maria Raspoutine, tout à droite, avec son père Grigori, à gauche, et sa mère, au centre, en 1914.

    This photograph of Grigori Rasputin with his wife and his daughter Matryona (Maria), far right, in 1911 is cropped from a group photo that was taken in Rasputin's St. Petersburg apartment in 1911 and reproduced numerous times in the years thereafter. Because of its age, I think it's most likely in the public domain. I got it from a forum posting at Alexanderpalace.org

      

    Le DESTIN de RASPOUTINE

    Maria Gregorievna Raspoutine (27 mars 1898 – 27 septembre 1977)

    est la fille de Grigori Efimovitch Raspoutine.

    Lors de la Révolution russe, elle s'exila d'abord en Roumanie, puis en France et en Allemagne avant de rejoindre les États-Unis.

      

    Elle exerça successivement la profession de danseuse de cabaret, de dresseuse de chevaux dans un cirque avant de travailler dans diverses usines d'armement.

    Elle écrivit un livre à la mémoire de son père.

    Elle y assure ne pas avoir hérité de son caractère démoniaque, même si elle aimait à prendre son regard hypnotique.

      

    En 1927, elle intenta un procès contre Félix Ioussoupov après la sortie de

    son livre J'ai tué Raspoutine, où le prince donnait sa version de l'assassinat de Raspoutine.

      

    Le tribunal français, devant lequel l'affaire avait été introduite,

    se déclara incompétent.

     

     

     

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  • "LES PROPHÉTIES DE RASPOUTINE"
    de Renzo Baschera
    Tiré du livre: "Humanité ou vas-tu?"

    - de Orazio Valenti


    1.
    "...Je sens que je dois mourir avant le nouvel an. Je veux cependant faire présent au peuple russe, au Papa, à la Mère de la Russie et aux jeunes gens, que, si je suis tué par de communs assassins, particulièrement par mes frères paysans russes, toi, Tsar de Russie, n'aie pas peur, reste sur ton trône et gouverne et n'aie pas peur pour tes Enfants car ils régneront encore pendant cent ans et plus. Mais si je suis tué par des nobles, leurs mains resteront tachées de mon sang et, pendant vingt-cinq ans, ils ne pourront pas enlever ce sang de leur peau. Ils devront quitter la Russie. Les frères tueront les frères, ils s'entre-tueront. Et pendant vingt-cinq ans il n'y aura pas de nobles dans le Pays. Tsar de la Terre de Russie, si tu entends le son du glas qui te dit que Grigory a été tué, tu dois savoir ceci. Si ce sont tes parents qui ont provoqué ma mort, alors personne de ta famille, c'est-à-dire aucun de tes enfants ou de tes parents resteront en vie pendant plus de deux ans. Ils seront tués par le peuple russe... Priez, priez, soyez forts, pensez à vôtre famille bénie."


    2.
    "...De la même façon que la Sainte Maison de Rome ira de Pierre à Pierre, la Sainte Maison de Petersbourg ira de Michel à Michel. Le premier Michel a construit le trône et le dernier Michel n'aura pas le temps de l'employer car tout passera en vitesse, la vie comme la mort."


    3.
    "...Je me suis penché à la fenêtre et j'ai vu des gouttes de sang qui battaient contre la vitre tandis que par terre se formaient des flaques de sang et de boue, dans lesquelles pataugeaient des porcs, des loups et d'autres bêtes immondes."


    4.
    "...Encore une fois je l'ai sauvé, et je ne sais pas combien de fois je le sauverai encore... mais je le sauverai pour les bourreaux. A chaque fois que j'embrasse le tsar, la Maman, les filles et le tsarévitch, mon dos est parcouru par un frisson de terreur. C'est comme si dans mes bras je serrais des cadavres... Et alors je prie pour ces gens car je sens que, dans cette Russie, ce sont ceux qui en ont le plus besoin. Et je prie pour toute la famille Romanov car sur elle descend l'ombre d'une longue éclipse."


    5.
    "...Avant que mon corps ne devienne cendres, tombera l'Aigle Saint. Et il sera suivi par l'aigle orgueilleux. Tomberont ensuite les autres aigles, un à un, et on leur coupera la tête. Le dernier à tomber sera l'aigle de la mer. Leur sang sera bu par la terre. Et de la terre surgiront trois bourgeons, qui sécheront avant de donner une fleur."


    6.
    "...Je vois beaucoup, beaucoup d'hommes, des masses entières de peuples et des montagnes de cadavres. Parmi ceux-ci il y a beaucoup de grands-ducs et de comtes. Et leur sang colorera de rouge les eaux de la Néva... Les vivants, et même les morts n'auront pas de paix. Trois lunes après ma mort, je reverrai la lumière et la lumière deviendra du feu. Ce sera alors que la mort volera libre dans le ciel et se posera aussi sur la famille impériale. Vingt-cinq ans passeront et la mort recommencera à voler. Le premier vol sera pour ramasser l'or. Le deuxième vol sera pour ramasser le plomb. Le troisième vol sera pour ramasser le blé."


    7.
    "...Quinze années après ma mort, la Sainte Mère sera ôtée des autels et un choeur de sept cents démons chanteront une nouvelle musique sur un marécage de sang. Il ne coulera pas beaucoup d'eau sous les ponts avant qu'en famille se déchaîne une furieuse rixe. La croix sera mise aux oubliettes. Les marteaux frapperont les autels et les flammes dévoreront les églises... Ainsi commencera la chasse au serpent. Mais le vautour confiera l'épée à un nuage qui tuera le serpent à la troisième lune. Le vautour s'acharnera ensuite contre ses vers, jusqu’à ce qu'il périsse... Quand l'étable sera pleine de boeufs, les portes s'ouvriront et alors adieu, ma Sainte: adieu Sainte parmi les Saintes. Ceci se passera dans le temps du soleil... De la croix on fera un blasphème et le jour viendra où la terre ne sera plus suffisante pour ensevelir les morts... Mais l'empire durera peu. Lorsque le soleil se déchaînera, plus un brin d'herbe ne poussera sur les hauteurs de la Volga. Ce n'est qu'après une grande désolation et un grand égarement que la croix de la Sainte retournera sur les autels. Et l'on n'aura plus peur du serpent et du vautour, pour l'éternité; il en sera ainsi dans la Sainte, de même que dans la Sainte parmi les Saintes, où un grand homme viendra rendre justice."


    8.
    "...Trois serpents affamés ramperont le long des routes d'Europe. Et sur les routes où ils passeront il ne restera que cendres et fumée. Leur maison sera l'épée et leur loi sera la violence. Et par l'épée ils périront, en entraînant dans la poussière et dans le sang toute une civilisation. Lorsque l'épée sera remise dans le fourreau, il y aura de nouvelles lois et de nouveaux drapeaux. Mais les lois auront encore le germe de la violence. Et lorsque les temps longs seront terminés, trois nouveaux serpents retourneront ramper sur les routes d'Europe, mais cette fois-ci sur la terre marquée il ne poussera plus un brin d'herbe."


    9.
    "...Des terres fertiles seront transformées en prisons. Et la souffrance humaine sera comme une pluie sans fin. Dans la terre entre les deux fleuves la mort sera invoquée continuellement, mais les pleurs n'arrêteront pas la troïka. Le grand feu ne consommera pas la méchanceté humaine et les prisons continueront d'engendrer des souffrances sous un ciel étoilé. L'homme prisonnier de la prison deviendra prisonnier de la liberté. Juge et seigneur sera le petit tsar qui aura la mort pour tsarine. Et celle-ci soufflera son haleine fétide sur le cou des dignitaires de la cour, même après la résurrection..."


    10.
    "...Les hommes sont en train d'aller vers la catastrophe. Ce seront les moins capables qui conduiront le char. En Russie, comme en France, en Italie et ailleurs... L'humanité sera écrasée par le fracas des fous et des malfaiteurs. La sagesse sera enchaînée. Ce seront l'ignorant et le tyran à dicter les lois au sage et aussi à l'humble. Et ensuite la plupart des hommes croiront aux puissants et ne croiront plus en Dieu... La punition de Dieu arrivera tard mais elle sera terrible. Et cela se passera avant que notre siècle n'atteigne sa fin. Puis, enfin la sagesse sera déliée des chaînes et l'homme se confiera à nouveau et entièrement à Dieu, comme l'enfant se confie à sa mère. Sur ce chemin l'homme arrivera au paradis terrestre."


    11.
    "...Sur Pétersbourg tomberont les ténèbres. Lorsque son nom sera changé l'empire sera fini. Et lorsque son nom sera encore changé, sur l'Europe entière la colère de Dieu sera sur le point de se déchaîner. Reviendra Pétersbourg lorsque le soleil aura cessé de pleurer et que la Vierge de Kazan ne sera plus là.
    Pétersbourg sera la capitale de le nouvelle Russie et de ses entrailles sera enlevé un trésor qui sera porté sur toutes les terres de la Sainte Mère."


    12.
    "...Grandira une plante en Europe qui s'appellera sang. Son premier fruit mûrira dans l'an du mystère. Et les semences, lorsque le fruit éclatera, arriveront jusqu'aux portes de Pétersbourg. Mais Pétersbourg sera sauve... Le second fruit - et il sera le plus gros - éclatera dans l'an du mystère solaire. Et ses semences arriveront au-delà de Pétersbourg et jusqu'à Paris et jusqu'à Rome et au-delà des mers. Le troisième fruit sera plus petit que les autres et éclatera dans le nouvel an du mystère solaire. Mais les semences ne tomberont plus sur terre car elles seront brûlées par le vent."


    13.
    "...L'on recueillera les oeufs et on les déposera dans un seul panier et lorsque le vent alimentera le feu, les oeufs seront teints de sang. Ceci sera le temps de la couronne de pierre, qui deviendra de cendre et puis la cendre deviendra à nouveau de la pierre car les oeufs seront couvés et des oeufs naîtra un groupe de poussins et chaque poussin sera un tsar."


    14.
    "...Ils seront martyrisés comme il y a deux mille ans. Et même les guides seront mis à mort, mais l'ombre de la croix continuera de marquer la terre. Et sur cette terre le sang des martyrs germera comme une bonne semence, en donnant de copieux fruits qui seront recueillis lorsque tout espoir semblera éteint. Un signe apparaîtra dans le ciel et un signe apparaîtra sur terre, lorsque le bourreau aura payé sa dette. Et ce sera une dette lourde car tout l'or ne sera pas suffisant pour payer le sang. Un jour la Sainte Maison se brisera en plusieurs parties; et un jour encore la Sainte Maison s’unira. Ceux-ci seront les temps mûrs pour parler la nouvelle langue. Mais beaucoup parleront plusieurs langues et s'habilleront de plusieurs habits. Et lorsque le jugement sera proche, tout habit sera brûlé. Alors reviendront les Martyrs. Et ils reviendront en vainqueurs."


    15.
    "...Lorsque le monde aura retrouvé son équilibre, vous verrez apparaître la première soeur. Sa robe aura la couleur de la paix, mais cette paix ne donnera pas de fruits. Et lorsque le monde n'aura plus de paix, vous verrez apparaître la deuxième soeur. Sa robe aussi aura la couleur de la paix. Mais elle n'apportera pas la paix. Les deux soeurs erreront dans les déserts, nues et égarées. Et quand la balance du temps sera arrêtée, des deux soeurs il ne restera même plus l'ombre. Leur temps sera passé et leurs habits seront déchirés et dispersés car la paix en ce temps-là sera un fantôme."


    (Sur les eaux polluées):
    16.
    "...Les poisons embrasseront la Terre comme un amant fougueux. Et dans l'étreinte mortelle, les cieux auront l'haleine de la mort et les sources ne donneront plus que des eaux amères et beaucoup de ces eaux seront plus toxiques que le sang pourri du serpent. Les hommes mourront d'eau et d'air, mais l'on dira qu'ils sont morts du coeur et des reins... Et les eaux amères infesteront les temps comme la ciguë, car les eaux amères enfanteront des temps amers."


    17.
    "...Lorsque les images voleront un fruit vénéneux mûrira et beaucoup seront ceux qui le mangeront. Et le fruit vénéneux transformera les hommes en animaux, incapables de lever la tête au ciel... Les images qui volent consommeront les forces de l'homme, mais le fruit vénéneux soûlera l'homme. Et lorsque tout sera fini l'homme se retrouvera fatigué et déchiré, plus affamé qu'auparavant."


    18.
    "...Chaque révolution veut briser les chaînes de l'esclavage, mais lorsque les chaînes sont brisées, d'autres chaînes sont déjà prêtes... Depuis le temps des cavernes rien n'a changé et jamais rien ne changera car ce sera toujours le plus malin, le plus rusé et souvent le plus corrompu à s'imposer. Et selon les humeurs du peuple il endossera la veste de la dictature ou de la démocratie. Mais l'homme sera toujours esclave, même s'il aura l'illusion d'être libre... Un jour cependant renaîtra l'homme libre, mais le peuple restera toujours esclave."


    (Sur la pollution atmosphérique):
    19.
    "...L'air qui aujourd'hui descend dans nos poumons pour apporter la vie, apportera un jour la Mort. Et un jour viendra où il n'y aura pas de monts ni de collines; il n'y aura pas de mer ni de lac qui ne soient enveloppés par l'haleine fétide de la Mort. Et tous les hommes respireront la Mort; et tous les hommes mourront à cause des poisons suspendus dans l'air."


    (Sur les pluies acides):
    20.
    "...Les plantes tomberont malades et mourront une à une. Les forêts deviendront un énorme cimetière et entre les arbres secs, des hommes étourdis et empoisonnés par Ies pluies vénéneuses erreront sans but."


    21.
    "...Les souris et les serpents prendront possession de la terre. Et les souris donneront la chasse aux souris; et les hommes désorganisés et étourdis devront abandonner des villes et des campagnes entières sous l'arrivée pressante de légions de souris géantes, qui détruiront chaque chose et infecteront la terre."


    (Les produits toxiques et tout particulièrement la radioactivité
    produisent des malformations génétiques, en agissant aussi dans le ventre maternel):
    22.
    "...Des monstres naîtront, qui ne seront ni homme ni animal. Et beaucoup d'hommes qui ne seront pas marqués dans la chair ni dans l'esprit, auront le signe dans l'âme. Lorsqu'ensuite les temps auront mûri, vous trouverez dans le berceau le monstre des monstres: l’homme sans âme.


    23.
    "...Les plantes, les animaux et les hommes, ont été créés pour rester divisés. Mais un jour viendra où il n’y aura plus de limites. Et alors I'homme sera mi-homme, mi-végétal. Et l'animal sera animal, plante et homme. Dans ces corps sans limites, vous verrez paître un monstre appelé kobaka."


    (La prolifération épouvantable de maladies inguérissables comme le cancer et le SIDA
    est produite par une vie folle tant matérielle que morale.
    En effet la "grande médecine" est celle de l’âme, à travers
    la mise en pratique des enseignements spirituels):
    24.
    "...Avec une fréquence toujours plus grande vous verrez les parties du corps devenir folles. Où la nature avait créé l'ordre, l'homme sèmera le désordre. Et beaucoup souffriront de ce désordre. Et beaucoup mourront de la peste noire. Et quand ce ne sera pas la peste qui tuera, ce seront les vautours qui déchireront les chairs... Chaque homme a en soi la grande médecine; mais l'homme-animal préférera se soigner avec les poisons."


    25.
    "...S'épanouira dans l'ancienne ville une fleur qui aura la couleur du sang. Elle grandira sur la plante de la paix, mais elle conduira à la guerre. Elle aura le nom de l'Amour, mais elle apportera seulement de la haine car elle sera une fleur vénéneuse... Fleur de paix et de bien-être, mais sous la fleur se cachera une génération de voleurs, de profanateurs, d'énergumènes et de profiteurs."


    26.
    "...Les insectes dociles deviendront des instruments de la mort parce que l'homme les aura empoisonnés. Et l'invasion des criquets sera une pluie de printemps par rapport à cet ouragan qui partira de la terre des fleurs pour s'étendre jusqu'à la terre de la feuille et de là il envahira le monde entier, en semant des maladies, la famine et la terreur... L'alchimie irresponsable de l'homme finira par transformer les fourmis en des monstres géants qui détruiront maisons et villages; et contre les fourmis géantes rien ne pourra y faire, ni le feu ni l'eau. A la fin vous verrez voler les grenouilles, les papillons deviendront des vautours et les abeilles ramperont par terre comme des serpents. Et les serpents prendront possession de beaucoup de villes."


    27.
    "...Lorsque l'on parlera beaucoup de l'homme, ce sera le temps où l'on négligera I'homme. Et lorsque l'on parlera tellement de bien-être, ce sera le temps où un malaise subtil serpentera parmi les gens. Des montagnes de paroles seront dépensées pour rien et les pièges faits de mots prendront possession des chemins du bon sens. Beaucoup d'hommes seront détruits par les épidémies, beaucoup d'hommes seront détruits par les armes, et encore plus nombreux seront ceux détruits par les paroles arides. Car lorsque les temps auront mûri, l'homme sera riche en langue mais pauvre dans le coeur."


    (Le commerce des enfants et de l'utérus; les nouveaux-nés seront traités
    comme des cobayes de laboratoires et comme des pièces de rechange pour les transplantations):
    28.
    "...L'utérus de la femme sera comme la terre des fleuves; les deux seront stériles. Et ce sera encore une grâce, car l'utérus qui n'est pas stérile et la terre qui n'est pas stérile, accoucheront de monstres. Jour de malheur sera celui où l'utérus de la mère sera commercialisé, comme on commercialise la viande des bovins. En ce temps-là, l'homme créature de Dieu, deviendra créature de la science."


    (Effet de serre et trou dans la couche d'ozone):
    29.
    "...Viendra le temps où le soleil pleurera sur la terre et ses larmes tomberont comme des étincelles de feu, en brûlant les plantes et les hommes. Les déserts avanceront comme des chevaux devenus fous sans cavalier et les pâturages deviendront sable et les fleuves deviendront le nombril pourri de la terre. L'herbe tendre du pré disparaîtra ainsi que la feuille car régneront les deux déserts: le désert du sable et le désert de la nuit. Et sous le soleil embrasé et le froid glacial la vie s’éteindra."


    30.
    "...Lorsque le temps de la moisson approchera, on enverra à l'homme sept signes. Et chaque sage comprendra que le blé est mûr et qu'il ne manquera pas beaucoup de temps avant que la faux ne soit jetée sur la terre... Les tremblements de terre en ce temps augmenteront; les terres et les eaux s’ouvriront et dans leurs blessures elles engloutiront les hommes et les choses. La violence, vous la trouverez chaque matin à la porte de la maison car l'homme redeviendra animal et commune tout animal il agressera ou sera agressé. Et cet homme ne saura plus distinguer le bien du mal. L’homme honnête et l'homme doté de moralité deviendront amoraux. En ce temps-là vous verrez un âne à tête de chacal, à la queue de serpent et aux pattes d’un chat qui conduira le char; et dessus, il y aura d'autres ânes qui seront rassasiés par une armée de renards enchaînés les uns aux autres. La nourriture en ce temps-là, sera toujours plus rare car tout sera comme du poison. Les granges seront pleines, les fontaines donneront de l'eau fraîche, les plantes donneront des fruits; mais ceux qui mangeront de ce blé et boiront de cette eau en mourront; et ceux qui mangeront de ces fruits, mourront. Seule la nourriture recueillie par la génération précédente ne contiendra pas la mort... En ce temps l'angoisse s'unira à l'homme et de leur union naîtra le désespoir: un désespoir comme on n’avait jamais vu sur terre. Et en ce temps même les saisons seront angoissées car la rose fleurira en décembre et la neige tombera en juin."


    31.
    "...La vie est un don de Dieu, mais un jour elle deviendra un fardeau, une malédiction... Ils chercheront la mort les riches et ils chercheront la mort ceux qui ont encore sur les lèvres le lait maternel, car le chêne sera brisé en plusieurs parties et le fleuve sera divisé. Et il deviendra ruisseau puis rigole. Lorsque mon esprit sera encore sur la Sainte Mère, beaucoup de frères mourront par l'épée de frères; et lorsque mon temps sera passé, beaucoup d'hommes mourront par le feu et par l'absinthe. Mais la grande mort, sera la mort de la famille qui sera saignée à blanc, outragée, crucifiée. Et sur ses décombres grandira la rose du désespoir."


    32.
    "...Les mers entreront comme des voleurs dans les villes et les maisons et les terres deviendront salées. Et le sel entrera dans les eaux; il n'y aura pas d'eau qui ne soit salée. Les terres salées ne donneront plus de fruits et lorsqu'elles les donneront, ce seront des fruits amers. C'est pour cela que vous verrez des terrains fertiles se transformer en marécages salés. Et d'autres terres seront asséchées par une chaleur qui ira en augmentant. L'homme se trouvera sous les pluies salées et marchera sur les terres salées et errera entre sécheresses et alluvions."


    33.
    "...Lorsque Sodome et Gomorrhe seront reportées sur terre et que les hommes s'habilleront en femmes et les femmes en hommes, vous verrez passer la Mort qui chevauche la peste blanche. Et les anciennes épidémies seront comme une goutte d'eau dans la mer par rapport à la peste blanche. Des montagnes de cadavres seront amassées dans les places et des millions d'hommes porteront la mort sur le visage. Des villes avec des millions d'habitants ne trouveront pas assez de bras pour ensevelir les morts et beaucoup de pays de campagne seront effacés avec une unique croix... Aucun médicament ne réussira à freiner la peste blanche car celle-ci est l'antichambre de la purification. Et lorsque neuf hommes sur dix auront le sang pourri, la faux sera jetée sur la terre car sera venu le temps de retourner à la maison."


    34.
    "...Vous entendrez les hommes invoquer la nuit, mais la nuit ne viendra pas. Vous entendrez les hommes invoquer le repos, mais peu goûteront a ce fruit... le monde deviendra une meule qui transformera la vie en une poudre empoisonnée. Et le bruit de la meule sera celui d'une chute d'eau, qui pénètre avec le vent dans chaque immeuble et dans chaque cabane. Le temps du double épi sera condamné à la lumière perpétuelle et à la chute."


    (La pollution radioactive s'étend et entre partout,
    dans l'air et dans les corps vivants qui se nourriront d'aliments contaminés):
    35.
    "...Sur la terre noire pleurera le Soleil et un fantôme errera à travers l'Europe durant toute une génération. Et avant qu'il ne se dissolve, tomberont d'autres foudres. Une de celles-ci brûlera les fleurs de lys et une deuxième foudre brûlera le jardin des palmiers, et une troisième foudre brûlera la terre entre les saints fleuves. L'homme deviendra fragile comme une feuille sèche et ses os se plieront et grinceront comme une branche cassée. En ce temps la terre produira uniquement des herbes empoisonnées, et les animaux ne donneront que de la viande empoisonnée. Empoisonné sera I'homme en ce temps, car ceci sera le commencement de l'ère de l'absinthe."


    36.
    "...Deux princes sanguinaires prendront possession de la Terre; Wioug viendra de l'orient et rendra l'homme esclave de la pauvreté; Graioug viendra de l'occident et rendra l'homme esclave de la richesse. Les princes se disputeront la terre et le ciel. Et le terrain de la grande bataille sera dans la terre des quatre démons. Les deux princes seront à la fois vainqueurs et vaincus. Mais Graioug entrera chez Wioug et sèmera ses anciennes paroles qui s'amplifieront et dévasteront la terre. Ainsi finira l'empire de Wioug... Mais viendra le jour où même l'empire de Graioug sera détruit parce que les deux lois de vie étaient erronées et que toutes deux produisaient la mort. Même pas leurs cendres ne pourront être utilisées pour cultiver le terrain sur lequel grandira la nouvelle plante de la troisième lumière."


    37.
    "...Lorsque les temps seront au bord du précipice, l'amour de l’homme pour I'homme sera une plante séchée. Dans le désert de ce temps-là fleuriront seulement deux plantes: la plante du profit et celle de I'égoÏsme. Mais les fleurs de ces plantes pourront être confondues avec les fleurs de la plante de l'amour. En ce temps maudit I'humanité entière sera absorbée par l'indifférence. Malheur alors aux souffrants, aux vieux, aux invalides, à ceux qui souffrent du coeur, car ils seront seuls au milieu d'une mer de gens. Et malheur aux purs de coeur, aux simples, aux hommes qui ont gardé leur coeur d'enfant, car ils seront outragés et tournés en dérision. Au crépuscule de ce triste jour de I'homo-sapiens il ne restera que le désert du néant car précisément la plante de l'amour fraternel sera morte depuis longtemps (et l’amour fraternel est la Grande Médecine. Les vérités de Dieu sont transformées par les hommes, mais la flamme est unique)."


    38.
    "...Ce sera un temps de paix, mais la paix sera écrite avec le sang. Et lorsque les deux feux seront éteints, un troisième feu brûlera les cendres. Peu d'hommes et peu de choses resteront; mais ce qui restera devra subir une nouvelle purification, avant d'entrer dans le nouveau paradis terrestre."


    39.
    "...Mahomet déplacera sa maison en parcourant la route des pères. Et les guerres éclateront comme des orages d'été en abattant des plantes et en dévastant des campagnes. Jusqu'au jour où l'on découvrira que la parole de Dieu est "une", même si elle est prononcée en différentes langues. Alors la table sera unique comme unique sera le pain."


    (Sur les centrales nucléaires):
    40.
    "...Dans le monde entier seront construites des tours. Et l'on dira que dans ces tours habite la vie, alors qu'elles seront les châteaux de la mort. Certains de ces châteaux seront ébranlés et de leurs blessures sortira du sang pourri qui infectera la terre et le ciel. Parce que des grumeaux de sang infecté voleront sur nos têtes comme des rapaces. Et plus d'un rapace tombera sur la terre: et la terre où il tombera deviendra déserte pendant sept générations."


    41.
    "...Pendant trois jours le soleil disparaîtra du ciel et pendant trente jours un brouillard de fumée et de douleur fera de la terre un suaire grisâtre. L'homme errera comme un chien devenu fou dans cette mer de désespoir: sa vie sera une agonie et son seul espoir sera la mort."


    42.
    "...Au temps des neiges perpétuelles, trois animaux se dirigeront vers le coeur de l'ours. Ouvrira la marche le sanglier, qui sera suivi par le cerf et par le corbeau. Et lorsque les animaux seront près du coeur de l'ours, ils se transformeront en trois petits tsars. Ils chevaucheront trois chevaux de la couleur de la terre et brandiront des épées de la couleur du soleil. La façon de parler des petits tsars sera inconnue; mais connue sera la couronne qu'ils porteront sur leurs têtes. Et les couronnes seront disposées sur l’autel, tandis que les épées couperont le coeur de l'ours en des tas de petits morceaux qui seront mis dans un bassin et seront jetés par la grande fenêtre. Et le peuple, grognant comme une bande de porcs, se jettera sur les morceaux de coeur et les dévorera."


    43.
    "...Dans la nuit de l'homme brûlé, le sang coulera comme un fleuve dans la Rome des papes et des aigrefins. Le peuple sortira sur les places aveuglé par une haine couvée depuis très longtemps et sur les piques sales de sang vous verrez les têtes des politiciens, des nobles et du clergé. Le corps d'un homme vénérable sera traîné le long des rues de Rome par un cheval blanc et sur les rues restera l'empreinte de son sang et les lambeaux de sa peau. C'est alors seulement que l'on découvrira que l'homme vénérable était un serpent. Et il mourra comme meurent les serpents. En cette nuit de sang et de magie les étoiles changeront de lumière: ceux qui portaient l'habit de la délinquance porteront l'habit de la justice et ceux qui étaient justes deviendront injustes... Et lorsque surgira la Iumière du nouveau jour, les fontaines de Rome seront remplies par du sang humain, et beaucoup de corps de puissants seront déchiquetés et jetés aux quatre coins de la ville, afin qu'ils pourrissent séparés... Rome purifiée ne sera plus Rome. Et la nuit de l'homme brûlé restera pour rappeler la sainte insurrection du peuple contre le loup affamé habillé en agneau."


    44.
    "...Elles sont habillées de soie les trois soeurs, mais lorsque trois générations seront passées, elles seront habillées de torchons. A la fille de Pierre on arrachera les bijoux; et sur les bijoux, paîtront les brebis et chaque pierre sera broyée, réduite en cendres et dispersée, et de la gloire il ne restera que la cendre; à la fille de Louis on enlèvera les yeux et on arrachera les ongles et elle parcourra la même route que la fille de Pierre; à la fille d'Henri on enlèvera le sang des veines et toute sa beauté sera transformée en une boule de feu. D'autres seront les racines, et sur les racines vous verrez apparaître à nouveau les couronnes. Mais la splendeur sera différente. Et les soeurs ne s'habilleront plus de soie, mais de torchons. Mais elles seront toujours des reines. Mais lorsque la fille de Catherine rendra hommage à la grande semence des temps, levez la tête vers l'étoile polaire car ce sera de cette route-là qu'arrivera la vie et avec la vie le temps du bonheur."


    45.
    "...Dans les jours qui précéderont la grande affliction, le serpent sera tué et réduit en cendres. Et de lui il ne restera pas mémoire parce que l'ombre sera lavée par les frères qui se sont retrouvés en frères. Et la terre où rampait le serpent sera dédiée aux morts, en mémoire du sang répandu par le serpent..."


    46.
    "...Sur le trône sera assis un berger fait de neige et de sang. Et ceci sera le temps où les brebis seront dispersées par l'orage. Et la foudre le frappera. Mais la foudre ne partira pas du ciel. Dans la nuit vous verrez d'autres pasteurs. Mais l'un d'eux s’éloignera. Et la foudre frappera encore... Pauvre troupeau dispersé, peu seront les pasteurs qui te guideront car le temps des loups sera proche. Et les loups seront assis sur le trône et dicteront les lois et dévoreront au nom des Saints. Lorsque le coeur se sera complètement transformé en lupanar, les brebis monteront dans le grand pré; mais là il n'y aura qu'herbe empoisonnée, terre salée et eau amère. Ici sera amené le dernier berger pour la dernière prière."


    47.
    "...L'histoire de Caïn et Abel se répétera dans le lieu entouré par les murs, avec sept tours et l'aigle. Cette fois-ci ce sera Abel le pacifique qui tuera Caïn le perfide et rien ne restera de cette histoire puisque même le nom de cette ville sera changé et la terre embrassera tendrement le bien et le mal. Mais dans la ville aux sept tours jaillira une étincelle qui enseignera une nouvelle parole et une nouvelle loi. Et la nouvelle loi enseignera à l'homme une nouvelle vie, car dans la nouvelle maison il ne sera pas permis de rentrer avec les vieux habits. Et lorsque le soleil se sera couché, on découvrira que la nouvelle loi est l'ancienne loi et que l'homme avait été créé pour cette loi."


    48.
    "...Lorsque les temps auront mûri pour la purification, nombreux seront les esprits qui retourneront sur terre et qui assumeront les formes qu'ils avaient déjà par le passé... Beaucoup de salons de Tsarskoe Sélo seront habités par ceux qui sont nés à nouveau, que seul les hommes en état de grâce pourront voir et entendre. C'est ici que l'on enregistrera des prodiges. Le grand évêque viendra à Pétersbourg et les cloches de toutes les églises le salueront et annonceront la paix... A Pétersbourg les trois tsars se rencontreront. Et une seule grange donnera à manger à l'Europe. En ces temps-là vous verrez des prodiges et des douleurs. Mais vous verrez aussi beaucoup d'ombres à l'aspect humain."


    (Seule la fuite de l'axe terrestre peut changer
    la coordination des saisons; Raspoutine l'avait prévu):
    49.
    "...Passeront les temps du vent, du feu et de l'eau; et ensuite l'Archange reviendra. Mais tout sera changé. En Sibérie poussera la vigne et beaucoup de palais de Pétersbourg seront embellis avec des citronniers.
    La voix de la Sainte Mère arrivera sur la lune et au-delà. Mais n’arrivera pas dans l'intimité du coeur de chaque russe... Le tsar sera éloigné par le vent. Et il reviendra avec le vent. Et le même vent amènera un tsar qui ne sera plus tsar, mais qui aura davantage de pouvoir que le tsar. Le nouveau tsar passera avec son cheval blanc au travers des plantations d'agrumes et beaucoup de vieux l'arrêteront pour lui rappeler que là où il n'y avait que neige, maintenant germe l'olivier... Et dans les terres de l'olivier il n'y aura que la neige. Car tout en ce temps sera bouleversé. Et les montagnes vous les trouverez là où il y avait les mers; et les mers vous les trouverez là où il y avait les montagnes."


    50.
    "...Lorsqu'arrivera à Rome I'homme qui porte le signe sur le front, sonneront les cloches de la paix, mais vraiment peu seront ceux qui s'apercevront que c'est la mort qui tire les cordes. Une tromperie subtile se prépare pour le monde entier, car la souris échappera au chat et le chat sera mangé par la souris. En ce temps les gloires se répéteront rapidement. Et se répéteront les douleurs. Les Césars passeront comme l'eau du fleuve et les mots seront des nuages.
    L'homme qui porte le signe sur le front sera mis sur l'autel, mais lorsque devra mûrir encore le cinquième épis, l'homme qui porte le signe sera déposé sur la terre nue et avec sa chair on fera un banquet.
    Pauvre gloire du monde, toi qui passes comme une ombre furtive; ton temps est toujours marqué avant même que ton parfum ne se répande. Pauvre gloire du monde vêtue d'or et d'argent, mais faite de cendres.
    Ne vous retournez pas pour regarder les routes marquées car sur celles-ci s'abattra le vent qui effacera chaque signe. Et le vent ouvrira les terres, déplacera les montagnes et effacera la ville avec le signe de la mer.
    Ne vous retournez pas en ce temps pour demander si le vent souffle d'occident ou d'orient, parce que lorsque vous vous serez retournés, le vent sera déjà passé."


    51.
    "...Lorsque la femme sera sur le point d'accoucher, s'établira sur terre le septième empire. Et ce sera l'empire du mal. Le tsar noir régnera sur la tête et le tsar blanc régnera sur le nombril et le tsar rouge régnera sur les pieds. Et ce seront les pieds qui, en premier lieu, seront rongés par la lèpre. Et lorsque la tête tombera, on entendra une lamentation dans le monde entier. Et du sang tombera sur la pierre sainte. Les temps de la chute de l'empire commenceront avec l'assassinat du père, qui se passera pendant la pleine lune d'été. Lorsque les voleurs abandonneront la baie d'or pour s'enfuir dans la grotte, ce sera le temps où le dernier empire sera près de la fin. Et la fin se passera dans un tourbillon de sang."


    52.
    "...Lorsque l'ours aura perdu la dernière goutte de sang, il sera enseveli. Et cinq seront les croque-morts qui creuseront la fosse, sur laquelle sera apposé le nom de l’infamie. Alors vous verrez arriver le tsar sur son cheval blanc; et il sera un père de justice car son nom sera Juste. Ce sera le temps de la première rédemption. Et ce sera l'année où cinq rapaces auront déjà sillonné le ciel."


    53.
    "...Il poussera dans la vallée de la couleur du soleil un arbre aux feuilles d'or et aux branches d'argent. Et l'arbre donnera sept fruits qui sont les fruits des sept bonheurs. Le premier fruit est celui de la sérénité de l'esprit, et c'est celui qui mûrira sur la partie la plus élevée de l'arbre. Puis il y a le fruit de la joie de vivre, l'équilibre de l'esprit, la santé du corps, l'union avec la nature, l'humilité ressentie et la simplicité de vie. Tous les hommes pourront se nourrir de ces fruits, mais quiconque ne sentira pas le besoin de les goûter, sera exclus et ne trouvera pas de place sur le char du bonheur serein. En ce temps l'homme ne vivra pas de pain mais d'esprit. Et les richesses de l'homme ne seront plus sur terre, mais au ciel. Et l'homme sera fait de ciel et d'eau; et lorsqu'il rentrera à la maison, l'eau sera absorbée par la terre, et le ciel retournera au ciel. Parce que plus rien ne sera donné aux vers."


    54.
    "...Reviendront en ce temps les grands Semeurs pour jeter la semence. Une partie de la terre sera cependant fumante et un tiers de la semence sera brûlée. Une partie de la terre sera stérile et elle laissera mourir la semence. Mais la troisième partie donnera des récoltes si copieuses comme on n'en avait jamais vues sur terre.
    Chaque terre, en ce temps, sera mise sous le signe d'un évangéliste. La grande île sera sous l'ombre du lion; mais le lion perdra ses griffes.
    La Juste Terre et le coeur de l'Europe auront le signe de l'homme. Sous le signe du veau sera mise au contraire l'Europe occidentale. Et sous le signe de l'aigle sera mise la Sainte Russie, car sa tâche sera celle de surveiller et de défendre.
    Lorsque la terre sera parcourue par un frémissement continu, ne détournez pas les yeux de l'orient car ce sera de ce côté-là qu'arriveront les nouveaux prophètes. Ce seront eux qui prépareront la voie du Seigneur qui, fulgurant, arrivera toujours d'orient."  

      

      

      

      

           

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    Le 16 décembre 1916, le jeune prince Félix Ioussoupov passe enfin à l'action en assassinant, dans son palais de Saint-Pétersbourg, Raspoutine, le moine fou, le guérisseur mystique, le protégé du tsar et de la tsarine, le vil débauché.

     

      

    Il a entraîné dans son complot une poignée d'hommes courageux :

      

    le grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin du tsar Nicolas II, Vladimir Pourichkevitch (un député d'extrême droite), Soukhotine (un officier) et le docteur Stanislas Lazovert.

      

    Tous les cinq se sont résolus à ce crime pour sauver le couple impérial de l'emprise funeste de Raspoutine.

      

      

    Le pouvoir du moine est tel qu'il fait et défait les ministres.

      

    La rumeur court qu'il est sur le point de convaincre le tsar de se retirer du conflit qui ensanglante l'Europe, pour le plus grand profit de l'Allemagne.

     

     
      
    Mais il n'y a pas que cela, sa débauche continuelle fait scandale. Raspoutine est une bête de sexe.
     
      
      
    Il aurait besoin de faire l'amour dix fois par jour et toutes les femmes en seraient folles : il les hypnotise.
      
    Ses extravagances scandalisent la cour, mais personne n'ose lui faire front, terrorisé par ses pouvoirs naturels et surnaturels.
      
    Un mot de lui suffit à la tsarine pour exiler même les plus puissants aristocrates au fin fond de la Russie.
      
    Parmi d'autres, c'est le sort du père du prince Ioussoupov dont la fortune - avec celle de son épouse - est pourtant la plus grande de Russie, supérieure même à celle du tsar !

      

    Assassiner Raspoutine pour sauver la Russie

      
    C'en est trop. Le prince décide d'éliminer l'aventurier mystique.
      
    C'est pourtant le dernier auquel on aurait pu penser pour entreprendre une telle mission.
      
    À 29 ans, Félix est un sacré bambocheur qui adore s'exhiber habillé en femme. Sa conscience politique n'est guère plus élevée que celle de Michou. Il a même réussi à échapper à la conscription. Ayant effectué une partie de ses études en Angleterre, il voue un culte à Oscar Wilde.
      
    Son attirance pour les hommes ne l'empêche cependant pas de tomber amoureux de la princesse Irina Alexandrovna de Russie, 19 ans.
      
    La nièce du tsar Nicolas II est merveilleusement belle, douce, intelligente, bonne.
      
    Il l'épouse, lui fait un enfant. Il lui fait confiance, lui confie sa volonté d'assassiner Raspoutine pour sauver la Russie, elle ne le décourage pas. Dans un premier temps, elle accepte même de servir d'appât au monstre.
    Avec l'accord des autres conjurés, le prince commence par entrer dans les bonnes grâces de Raspoutine.
      
    Il demande à le consulter, prétendant souffrir d'une douleur à la poitrine. En effet, le moine possède une grande réputation de guérisseur. La beauté du prince charme Raspoutine. Et quand celui-ci lui propose de rencontrer son épouse, Irina, sous prétexte qu'elle rêve de le connaître, il ne se méfie pas.
      
      
    Il a entendu parler de sa beauté légendaire.
      
    Il la lui faut. Même s'il est au courant de rumeurs d'assassinat le concernant. Il accepte la proposition du prince de venir un soir à son palais de la Moïka. Ioussoupov lui explique qu'il doit venir en catimini, car la princesse souhaite une rencontre discrète. Catastrophe, au dernier moment, Irina se dégonfle.
      
    Elle crève de peur.
      
    Depuis la Crimée où elle élève leur bébé, elle supplie son mari de renoncer à son projet dans plusieurs lettres : "Je suis persuadée que si je viens, je tomberai malade, je ne comprends pas ce qui se passe en moi, j'ai envie de pleurer tout le temps."
     

    Il verse du poison dans le vin

    Malgré la défection d'Irina, les comploteurs poursuivent leur projet. Ils décident d'agir le 16 décembre 1916 dans les sous-sols du palais afin de ne pas être surpris. Avec l'aide d'un domestique sûr, Ioussoupov aménage dans le sous-sol un salon confortable avec des tables, des chaises, des tapis, des bibelots, et même une peau d'ours pour accueillir Raspoutine.
      
    Il fait déposer sur la table un samovar, du vin et des gâteaux à la crème rose aimés par le moine. Un peu avant minuit, les quatre autres conjurés le rejoignent.
      
      
    Le docteur Stanislas Lazovert est chargé d'empoisonner les gâteaux.
      
    Utilisant une seringue, il y introduit quelques cristaux de cyanure. "C'est suffisant pour tuer un éléphant", explique-t-il. Il verse également du poison dans le vin. La mise en scène est parfaite.
      
    Pour faire croire à Raspoutine que la princesse Irina est dans le palais, ils font jouer un phonographe au rez-de-chaussée où elle est censée recevoir des invités.
    Une fois les préparatifs achevés, le prince Félix s'en va chercher Raspoutine vers minuit trente. Le docteur Lazovert sert de chauffeur.
      
    Leur victime les attend, monte dans la voiture sans méfiance.
      
    Il ne pense qu'à la grande-duchesse Irina qu'il va rencontrer grâce à son ballot de mari. Les deux hommes pénètrent dans le palais par une porte dérobée, puis s'installent dans le salon du sous-sol en attendant qu'Irina puisse quitter ses invités. La musique gaie provenant du phonographe et le bruit de conversations (ce sont les autres conjurés, attendant à l'étage supérieur) mettent Raspoutine en confiance. Pour patienter, le prince lui propose de manger quelques gâteaux et de boire un verre de vin. Mais son invité refuse.
      
    Inquiétude de Ioussoupov.
      
    Que faire ? Il s'excuse auprès de son invité pour se ruer à l'étage supérieur où il confère avec ses complices. On l'incite à être patient.
      
    Quand Félix redescend voir Raspoutine, il le trouve en train de manger un gâteau et de boire du vin de Madère.
      
    Ouf ! Tout devrait aller très vite maintenant.

    "Animé de forces sataniques"

    Les minutes passent. Le moujik ne montre aucun signe de faiblesse. Il continue à bâfrer avec la distinction d'un Depardieu. Pourquoi le poison n'agit-il pas ?
      
    C'est incompréhensible.
      
    Voilà maintenant que Raspoutine demande à son hôte de lui jouer un air tsigane à la guitare. Plus tard, plusieurs hypothèses seront émises pour expliquer l'inefficacité du cyanure. Une réaction chimique a pu se produire avec le sucre du gâteau, annihilant l'effet mortel.
      
    Ou bien, se sachant menacé, Raspoutine se serait mithridatisé.
      
    À moins que le docteur Lazovert ait flanché à la dernière seconde en fournissant une poudre anodine à la place du cyanure. Voyant son invité toujours aussi vaillant, Ioussoupov retourne se concerter avec ses complices. Après avoir envisagé de l'étrangler, ils décident de l'abattre d'une balle.
      
    Le prince emprunte le pistolet du grand-duc Pavlovitch, redescend dans le sous-sol, braque son arme sur Raspoutine en lui disant : "Grigori Efimovich, vous feriez mieux de regarder ce crucifix et de prier."
      
    Dès que le moine esquisse un signe de croix, il lui loge une balle dans la poitrine.
    Le monstre s'écroule sur la peau d'ours pour une dernière étreinte. Les autres accourent. Après quelques spasmes, l'homme s'immobilise.
      
    Les conjurés quittent la pièce pour discuter de la suite des événements. Félix revient pour vérifier si le diable est bien mort. Il se penche sur lui, l'observe de près. Soudain, un oeil s'ouvre.
      
    Raspoutine se dresse, saisit son meurtrier à la gorge.
      
    Les deux hommes luttent.
      
    Le moujik a l'air dément, les yeux exorbités, crachant du sang, balbutiant :
      
    "Félix, Félix, Félix..."
      
    Celui-ci confiera plus tard : "Je ne peux pas décrire la terreur qui s'empara de moi ! J'ai lutté pour me libérer de son étreinte, mais j'étais dans un étau. Entre nous s'engagea un combat féroce.
      
    Il était déjà mort tué par le poison et d'une balle au coeur, mais il paraissait être animé de forces sataniques."
      
      
    Le prince finit par s'arracher aux griffes du diable, court chercher ses amis, revient avec le député Pourichkevitch armé d'un revolver. Raspoutine a trouvé la force de s'enfuir. Il a gagné la cour, disparu dans la rue.
      
    Le député le poursuit. Dans ses Mémoires, le prince note avoir entendu un, deux, trois, quatre coups de feu. Le voilà mort. "
      
    J'ai vu le corps de Raspoutine.
      
    C'était comme un désordre sanglant... Spectacle dégoûtant. Je voulais fermer les yeux, pour fuir, oublier le cauchemar, même pour un instant. J'étais attiré par le cadavre comme par un aimant."
     

    Intervention des espions ?

    Mais ce témoignage ultérieur du prince doit-il être pris au pied de la lettre ? N'a-t-il pas caché la vérité ? En effet, la photo du cadavre de Raspoutine montre l'impact d'une balle tirée à bout portant dans le front, typique d'une exécution. Or, Pourichkevitch a affirmé avoir tiré dans le dos et la nuque.
      
    Cette quatrième balle est même d'un calibre supérieur aux autres. Se pourrait-il que les conjurés n'aient pas été seuls ?
      
    Des rumeurs parlent de la présence sur place d'un agent des services secrets britanniques.
      
      
    Or, justement, ceux-ci utilisent des armes de même calibre que celle qui aurait servi à tuer Raspoutine.
     
     
    Quelques années après les faits, un ancien agent de l'Intelligence Service, Oswald Rayner, se vantera abondamment d'avoir achevé Raspoutine en lui tirant une balle dans la tête.
      
    Les Britanniques auraient organisé le meurtre pour éviter que la Russie ne tombe dans le camp allemand.
      
      
    Faut-il le croire ? Dans son livre de souvenirs, Ioussoupov n'évoque pas sa présence sur place. Il se borne à écrire que le cadavre est ficelé dans des rideaux et jeté dans une voiture où prennent place le grand-duc et l'officier Soukhotine.
      
      
    Ils s'arrêtent sur le pont reliant l'île Petrovski à la rive pour balancer Raspoutine dans la Neva. Les deux hommes doivent percer un trou dans la glace pour que le cadavre disparaisse sous l'eau. Enfin, Raspoutine est éliminé.
      
    Ils peuvent repartir soulagés sans remarquer qu'une botte de leur victime est restée sur la glace.
      
      
    C'est sa découverte qui conduira à l'ouverture d'une enquête.
    Retrouvé le 19 décembre, le cadavre est autopsié à l'Académie militaire.
      
      
    Le Dr Kossorotov découvre de l'eau dans les poumons.
      
    Ce qui signifie que Raspoutine respirait encore lors de son immersion.
      
      
    Le 3 janvier 1917, la tsarine éplorée le fait inhumer dans une petite chapelle près du palais de Tsarskoïe Selo (Pouchkine aujourd'hui).
      
    Pas pour longtemps.
      
    Le 22 mars, un groupe d'ouvriers révolutionnaires récupère le cadavre, le traîne dans un bois proche pour le réduire en cendres.
      
    Dans le feu, le cadavre se redresse comme pour s'asseoir. Panique dans l'assistance. Le moine revient à la vie !
      
    Non, ce sont seulement les tendons, qui, sous l'effet de la chaleur, se contractent. Mais, durant des années, des rumeurs prétendent Raspoutine encore vivant.
      
    Seul son monstrueux pénis aurait échappé à l'autodafé.
      
    Le musée de Saint-Pétersbourg présente comme le sien un phallus momifié de 29 centimètres. Stéphane Bern, qui s'y connaît particulièrement bien en cette délicate matière, le prétend faux.
      
    Il n'appartiendrait même pas à l'espèce humaine. Puisqu'il l'affirme...
     
     
    L'enquête suivant la découverte du cadavre a vite fait d'identifier les coupables.
    Le médecin et le jeune officier ont déjà fui Saint-Pétersbourg.
      
    Le prince, le grand-duc et le député sont arrêtés.
      
    Aussitôt, la tsarine réclame leur exécution,
    mais ils sont simplement exilés.

    source: www.lepoint.f
     
     
     
     
     

     

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    Des yeux Neptune / Pluton

    Qui était vraiment Raspoutine ?

    Le 16 décembre 1916, le prince Ioussoupov et le grand-duc Dimitri Pavlovitch décident de mettre fin à la vie de Grigori Raspoutine, moine débauché, entré dans les faveurs de la famille impériale en raison de ses pouvoirs de guérisseur.


    Réputé pour faire des miracles, Raspoutine n’était-il qu’un moujik ivrogne, mais intelligent ou un vrai guérisseur aux pouvoirs hors du commun ?

      

    Les débuts de Raspoutine

    Grigori Iefimovitch Raspoutine dit Raspoutine est né probablement en 1869. Il vient d’un petit village sibérien qu’il a quitté pour se consacrer à la religion, à la méditation et à l’errance.

      

      

    Après quelques années de ces vagabondages, il acquiert une réputation de saint homme (starets) et de guérisseur.

      

    (Starets ou stariets [mot russe signifiant vieillard.

      

    Dans l’ancienne Russie, saint moine ou ermite, considéré par le peuple comme prophète, ou thaumaturge.]

     

     

    Raspoutine

    Raspoutine. Crédit photo

      

      

    En 1904, il quitte la Sibérie pour se rendre à Saint-Pétersbourg et vient demander l’hospitalité à l’Académie de théologie.


    L’évêque Hermogène et le grand prédicateur Illiodore sont séduits par sa foi et favorisent son entrée dans la société de la capitale.

    Dès lors, Raspoutine commence à faire parler de lui. Il est réputé pour faire des miracles, mais également pour être l’initiateur de nombreuses débauches.

      

    Le faiseur de miracles

    La cour du tsar Nicolas II vit un drame familial.

    Le tsarévitch, Alexis, unique héritier de la couronne, est atteint d’hémophilie, maladie incurable à l’époque.

    La réputation de Raspoutine est arrivée aux oreilles de la tsarine Alexandra.

      

    Par amour pour son fils, elle convoque le moine guérisseur.

     

    On sait de source sûre que Raspoutine a, à plusieurs reprises, atténué les souffrances du garçon. Il a également réussi à stopper plusieurs hémorragies qui auraient dû être fatales.

      

    Il le sauvera encore lors de graves hémorragies en 1912 et 1915.

    Aussi est-il vénéré par l’impératrice comme l’« homme de Dieu » voué à sauver son fils et la Russie.

     

    tsar Nicolas II

    Le tsar Nicolas II avec sa femme et le jeune Alexis. Crédit photo

    Chaque fois que Raspoutine se rend au chevet de l’enfant, on assiste à une nette amélioration de son état de santé. Difficile de parler de simple coïncidence.

    Nul ne sait quelle technique utilise Raspoutine. Une chose est certaine, son influence sur la tsarine et sur la Cour est de plus en plus importante.

    Astrologie raspoutine

    Un mystique débauché

    La famille impériale voue à Raspoutine une telle amitié qu’on commence à le surnommer le « tsar au-dessus des tsars ».

    Cependant Grigori Raspoutine abuse cyniquement de bon nombre de ses admiratrices ou des solliciteuses et s’adonne de plus en plus ouvertement à la débauche.


    Tout en abusant de jolies filles, il leur parle de Dieu et de la rédemption.

    Cette vie de débauche bien connue ne l’empêche d’ailleurs nullement d’avoir autour de lui une cour féminine prête à tout pour lui.

    L’appartement de Raspoutine devient le lieu de passage obligé de toutes les sollicitations possibles provenant des personnages les plus importants.

     

     

    Raspoutine

    Raspoutine entouré d'une cour féminine (© De Selva Tapabor)

      

    En 1916, le président du conseil Sturmer et le ministre de l’Intérieur Protopopov participent aux séances de spiritisme qu’il organise régulièrement.

    Attaqué par la presse, il est l’objet d’une discussion à la douma en 1912, mais les diverses démarches pour faire comprendre à Nicolas II les risques que court le régime du fait de ses relations avec le prétendu homme de Dieu demeurent vaines.

    La haine qu’il inspire est très probablement à l’origine du mythe de l’omnipotence qu’on lui prête. Si la tsarine est à ses ordres, le Tsar ne tient en réalité pas compte de ses conseils.

    Youssoupoff le traître

      

    Un assassinat programmé

    En 1916, les défaites de la Russie au front et la décomposition de l’État suscitent une grande indignation dans tout le pays.

    Tout va mal et le responsable est tout de suite trouvé.

      

    C’est la mauvaise influence de Raspoutine sur le Tsar qui provoque ces désastres.
    La défaite de l’armée s’explique, selon l’opinion publique, par le fait que Raspoutine est vendu à l’Allemagne.

    Raspoutine devient un monstre à abattre.

      

    C’est le jeune prince de 19 ans, Felix Ioussoupov, qui va se charger de cette mission.

    Le 29 décembre 1916, il invite Raspoutine chez lui sous le prétexte de lui présenter une femme pour laquelle il languit depuis longtemps.

      

    Avec ses complices, le prince fait préparer des gâteaux imprégnés d’une dose de cyanure capable de tuer 20 personnes et verse en supplément ce poison dans le verre destiné à l’invité.

     

     

    Tsar Nicolas II

    Le Tsar Nicolas II . Crédit photo

    Arrivé chez le prince, Raspoutine mange et boit. En principe, une telle dose de cyanure aurait dû le tuer en quelques minutes, mais il continue à se porter comme un charme pendant plus de deux heures.

    Le prince est à bout tandis que le moine redemande à boire.

      

    Décidé à en finir, Ioussoupov prend son revolver et tire à bout portant.
    Juste après la détonation, les complices arrivent accompagnés d’un médecin.

      

    Ce dernier examine le corps, mais Raspoutine est toujours vivant.

      

    Enfin, il cesse de respirer et le corps est descendu au sous-sol du palais.

      

    Mais, quelques minutes après, Raspoutine se relève et tente d’étrangler le prince.

      

      

    Il faudra quatre nouvelles balles et des coups de matraque qui lui défoncent le crâne pour que Raspoutine cesse de se débattre.

    Les conjurés enveloppent alors le corps et le jettent dans la Neva.

    Quand on découvrira le cadavre dans l’eau, on constatera que Raspoutine était toujours en vie quand il a été jeté dans le fleuve. En réalité, il est mort noyé.

    Il est certain que cette endurance vraiment exceptionnelle a contribué au mythe du surhomme.

     

    Raspoutine était-il insensible au poison ? .

     

    Une chose est sûre, il possédait une constitution hors du commun.

     

     

     

     Je mourrai dans des souffrances atroces.

    Après ma mort, mon corps n'aura point de repos.

    Puis tu perdras ta couronne.

    Toi et ton fils vous serez massacrés ainsi que toute la famille.

    Après le déluge terrible passera sur la Russie.

    Et elle tombera entre les mains du Diable.

    Raspoutine

     

    prophétie

    "...Trois serpents affamés ramperont le long des routes d'Europe.
    Et sur les routes où ils passeront il ne restera que cendres et fumée. Leur maison sera l'épée et leur loi sera la violence.

    Et par l'épée ils périront, en entraînant dans la poussière et dans le sang toute une civilisation. Lorsque l'épée sera remise dans le fourreau, il y aura de nouvelles lois et de nouveaux drapeaux.

    Mais les lois auront encore le germe de la violence.

    Et lorsque les temps longs seront terminés, trois nouveaux serpents retourneront ramper sur les routes d'Europe, mais cette fois-ci sur la terre marquée il ne poussera plus un brin d'herbe."
     
    Raspoutine
      
      
    Raspoutine avait pourtant pressenti sa mort prochaine, ainsi que ses funestes conséquences, dans une lettre adressée au Tsar Nicolas II, le 15 décembre 1916 et dont voici une partie du texte :

    « Je pressens que je quitterai la vie avant le premier janvier (…). Si je suis tué par de vulgaires assassins, et notamment par mes frères, les paysans russes, toi, tsar de Russie, tu n'auras rien à craindre pour tes enfants. Ils régneront pendant des siècles. Mais si je suis tué par des boyards, par des nobles, et s'ils versent mon sang, leurs mains resteront tachées par mon sang pendant vingt-cinq ans. Ils devront quitter la Russie. Les frères s'élèveront contre les frères, ils se tueront entre eux et se haïront, et pendant vingt-cinq ans, il n'y aura plus de noblesse dans ce pays. Tsar de la terre russe, si tu entends le son de la cloche qui t'apprendra que Grigori a été tué, sache que, si c'est l'un des tiens, aucun de tes enfants ne vivra plus de deux ans.

    Ils seront tués par le peuple russe... ».

    La suite des évènements, personnels et politiques, prouvera la véracité de ses prédictions 

      

      

      

      

     

     

      

     

     

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