• ROMANOV ( IV )... le mystère... MARIA

     

     

     

     

     

     

    Selon la thèse officielle, tous les membres de la famille Romanov ont été massacrés dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg. Très vite, cette version devient contestée par de nombreux enquêteurs. Si tout le monde s'accorde à dire que le tsar a bel et bien été tué, ce ne serait pas le cas pour sa femme et ses enfants. Dès lors, des thèses plus ou moins crédibles circulent affirmant la survie d'un ou plusieurs membres de la famille Romanov.

    Parmi toutes ces thèses, un nom revient souvent : Anastasia.

    La plus jeune des filles Romanov aurait-elle survécu au drame ? Que sont devenues sa mère et ses soeurs ? Si la mort du tsar est en effet certaine, celle du Tsarévitch semble l'être aussi. En effet, il représentait à lui seul le symbole de la monarchie et le nouveau pouvoir communiste ne pouvait donc pas se permettre de le laisser en vie. Cependant, la femme et les filles du tsar ne représentaient pas une aussi grande menace pour le nouveau pouvoir, mais plutôt un enjeu politique. La survie du nouveau régime dépendait en effet de l'arrêt des combats avec l'Allemagne. Or, l'impératrice Alexandra est d'origine allemande et, qui plus est, la cousine du Kaiser Guillaume II.

    Elle représentait donc avec ses filles une parfaite monnaie d'échange pour l'arrêt des hostilités. Cette histoire ne semble pas improbable, pourtant ni la tsarine, ni ses filles n'ont jamais manifesté le moindre signe de survie. Cela n'est cependant pas étonnant. Si leur pseudo-mort servait le pouvoir communiste, tous les symboles de la monarchie étant détruits, l'arrêt de la guerre dépendait de leur survie. En outre, leur survie n'apportait rien au camp royaliste, alors que leur mort permettait de discréditer le nouveau pouvoir, qui tuait des enfants innocents pour s'affirmer.

    De plus, il est aussi possible que l'impératrice et ses filles n'aient jamais revendiqué leur survie par peur des représailles de la part des bolchéviques. En définitive, la mort du tsar et du tsarévitch était nécessaire, alors que celle de l'impératrice et des grandes-duchesses compromettait la prospérité du nouveau régime. Cependant, les faire passer pour mortes arrangeait aussi bien l'armée rouge que l'armée blanche. Il restait donc une solution pour remédier à ce dilemme : laisser survivre Alexandra et ses filles dans le plus grand des secrets.
     

    Dans les années 1970, deux journalistes britanniques, Summers et Mangold, se lancent dans l'enquête sur la disparition des Romanov. Ils parviennent vite à la conclusion que le Tsar et le Tsarévitch ont bel et bien été abattus à Ekaterinbourg, mais que l'impératrice et ses filles auraient été épargnées et transférées secrètement à Perm. Des témoignages plus ou moins crédibles affirment cette hypothèse. De nombreuses personnes auraient en effet vu l'impératrice et ses filles, détenues dans la maison Bérézine dans des conditions bien plus horribles qu'à Ekaterinbourg (les filles Romanov dormaient alors sur des paillasses à même le sol).

    Venue retrouver son mari à Perm, la femme d'un garde rouge, Glafira Malicheva témoigne : " [...] J'ai vu une jeune fille descendre l'escalier : pas grande, plutôt de taille moyenne, avec les cheveux coupés et des lunettes à monture dorée, des cheveux blonds avec un reflet roux. Elle était maigre, pâle, elle semblait éreintée et en mauvaise santé. Elle est passée très vite..."

      

    Selon elle, il s'agissait à n'en pas douter de l'une des filles de Nicolas II. Il faudra attendre les révélations d'un certain Alexis Durazzo, avant de savoir ce qu'il est advenu de la Tsarine et des quatre grandes-duchesses après leur détention à Perm. En effet, à la mort de sa grand-mère en 1970, celle-ci lui confie son testament à n'ouvrir que dix ans après sa mort. A son ouverture, on apprendra qu'elle prétendait être en réalité la grande-duchesse Maria Nicolaïevna, la troisième fille du tsar Nicolas II :

     

    "Pour mon petit-fils Alexis et mes deux filles (Olga) Beata et (Julia) Yolande. Pour ouvrir dans dix ans. Je déclare ici que moi "Cécilia di Fonzo" Tchapskaïa aux yeux de la loi en Europe occidentale, j'ai vécu depuis 1920 sous une fausse identité pour ma sauvegarde. Née à Peterhof le 14 juin 1899, Marie Nicolaïevna, fille de leurs Majestés. Le matin du 6 octobre 1918, dans la ville de Perm où nous étions depuis le 19 juillet, ma mère et mes trois soeurs, nous avons été séparées l'une de l'autre et conduites dans le train. Je suis arrivée à Moscou (en octobre) 1918 où George B. Tchitchérine, cousin du comte Tchapski, m'a confiée au représentant ukrainien sous le nom de Tchapski pour partir dans le train militaire pour Kiev. J'ai été protégée à Kiev par le général Alexandre N. Dolgorouky, commandant de l'Ukraine et père de mon époux légitime le prince Nicolas Dolgorouky dit "Di Fonzo", qui a reçu cette identité étendue à ma personne par ordre de la Reine Elena N. en 1920 (Hélène Nicolaïevna, fille de Nicolas Ier, roi du Monténégro et mariée au roi d'Italie, Victor-Emmanuel III).

    N'ayant plus de nouvelles de ma soeur Tatiana et ma soeur Olga n'ayant pas de descendance, en ma qualité d'Héritière naturelle au trône, j'institue comme légataire universel mon unique petit-fils, fils de ma fille aînée (Olga) Béata, Alexis, en le nommant comme mon seul successeur à tous mes droits avec le nom patronyme Romanov-Dolgorouky pour lui seul et à sa descendance comme Tsétsarévitch grand-duc.

    Bruxelles Le 10 février 1970

    Marie N. (C.Di Fonzo) Dolgorouky."

     

    Selon cette thèse, reprise par Michel Wartelle dans son ouvrage "L'affaire Romanov" (2008), Maria aurait en effet survécu, tout comme sa mère et ses soeurs.

    Après leur départ de Perm, Alexandra se serait retirée dans un couvent à Florence (en Italie) et y meurt en 1942. Olga aurait vécu sour le nom d'emprunt Marga Boodts et meurt en 1976 en Italie, sans aucune descendance (voir sa photo).

      

    Après son évacution vers la Roumanie, Maria épouse le prince Nicolas Dolgorouky en 1919, avec qui elle aura deux filles : Olga-Béata et Julia-Yolande (voir leur photo).

      

    Elle meurt en 1970 des suites d'un cancer des intestins. Tatiana aurait été évacuée vers l'Angleterre et aurait pris le nom de Marguerite Lindsay. Dès lors, on perd la piste de la jeune femme. Pour certains, elle serait devenue Larissa Tudor, une danseuse du ventre décédée en 1926. Il paraît cependant très peu probable que Tatiana et Larissa Tudor soient une seule et même personne dans la mesure où Tatiana était trop croyante pour exercer un tel métier.

      

    Quant à Anastasia, je pense que cette affaire mérite une page à elle toute seule : -> L'affaire Anna Anderson et l'énigme Anastasia

     

    Malgré les résultats scientifiques qui ont prouvé que tous les Romanov ont bien été tués en juillet 1918, il ne faut pas prendre ces résultats ADN comme une preuve absolue. Loin de moi l'idée de remettre en cause la fiabilité des tests ADN, mais certains historiens y voient pourtant une énième manipulation du gouvernement. Après plus de soixante-dix ans de mensonges communistes, cela ne paraît pas totalement improbable. Je ne dis pas non plus que les résultats des tests ADN sont faux.

    Ces tests ont été pratiqués par les plus grands laboratoires au monde et il serait donc malhonnête de remettre en cause leurs résultats sans véritable preuve à l'appui.

    Quoi qu'il en soit, bien que close officiellement depuis la réhabilitation de Nicolas II et sa famille en 2008, les conclusions de cette affaire ne satisfont pourtant pas encore tous les historiens.

    A ce sujet, un nouvel ouvrage paru en 2009, "L'autre fin des Romanov" par Elie Durel, semble prouver que tous les Romanov n'ont pas été tués en 1918 et que Maria, la troisième fille Romanov, serait la clef de cette énigme. En effet, seule survivante de sa famille, elle serait devenue la mystérieuse épouse du juge Sokolov.
    Au final, malgré l'authentification officielle de tous les corps de la famille Impériale, nombreux sont ceux encore qui croient en la survie des femmes de la famille Romanov. Selon une enquête, près de deux russes sur trois ne pensent pas que les restes inhumés dans la Cathédrale Pierre et Paul de Saint-Pétersbourg soient ceux des Romanov.

    Si ce débat sur la fin des Romanov vous intéresse, je vous invite sur le forum du site, où vous pourrez discuter avec Elie Durel (auteur de l'ouvrage "L'autre fin des Romanof", 2009) et Michel Wartelle (auteur de l'ouvrage "L'affaire Romanov", 2008), ainsi qu'avec plusieurs autres passionnés de cette affaire. 

     

     

     

    sources : http://www.les-derniers-romanov.com/une-version-contestee.php

      

      

     

     

      

     

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