• La Maison FABERGE

     

     

    Carl Fabergé

     

     

    La Maison Fabergé

    Carl Fabergé, l’histoire tragique d’un joaillier hors pair

      

    Carl Fabergé est né en 1846 à Saint-Pétersbourg.

    Issu d’une famille huguenote ayant fui la France de Louis XIV pour la Russie, homme à l’imagination foisonnante, au talent protéiforme et à l’instinct aiguisé d’entrepreneur, Carl Fabergé (1846-1920) devient joaillier et orfèvre de la cour impériale de Russie, créant à son intention une multitude de bijoux et d’objets exquis, dont la légendaire série des opulents et ingénieux œufs impériaux.

      

    Sa réputation internationale lui attire bientôt la clientèle des familles royales, des nobles, des magnats et de l’élite artistique de Paris, Moscou, Saint-Pétersbourg et Londres.

     

     

      

    1. La tradition des œufs dans la Pâque orthodoxe

    Cet œuf en or rose trône dans la première salle, consacrée à la tradition de l’œuf de Pâques dans la culture slave ainsi qu’aux traditions orthodoxes et aux icônes.

    Cadeau porte-bonheur offert au sein des familles pour porter autour du cou, l’œuf est un objet abondamment produit par Fabergé.

    Il prend généralement la forme d’un pendentif, mais pour la famille impériale, il se transforme en véritables petits monuments de joaillerie contenant décors précieux et surprises.

    Discret et toujours élégant, l’œuf se développe selon une infinie variété de modèles, de matériaux et de techniques. Ici, il se déploie en huit petits cadres ovales liserés de perles, ornés chacun d’une miniature sur ivoire par le peintre Johannes Zehngraf représentant un orphelinat ou une maison d’enseignement sous le patronage de l’impératrice douairière Maria Feodorovna. Il renvoie également à une tradition d’origine païenne pour célébrer le renouveau des saisons au printemps, et à la renaissance de la nature, vite associée par le christianisme au mystère de la résurrection du Christ à Pâques.

     

      

    2. Aux origines, l’empire millénaire des tsars

     Le souvenir des fondateurs de l’empire des tsars se retrouve fréquemment dans son œuvre, sous la forme de références précises à Pierre Ier ou Catherine la Grande, mais aussi dans la confrontation avec une culture ornementale slave et médiévale, illustrée par sa production de décors en émail cloisonné, exposés avec d’autres objets similaires produits par des collaborateurs indépendants ou des concurrents de Fabergé.

      

    Le tsar Nicolas II offre L’œuf de Pâques impérial de Pierre le Grand à Alexandra Feodorovna en 1903, année de commémoration du 200e anniversaire de la fondation de Saint-Pétersbourg.

      

    D’un côté, on y voit le portrait en miniature de Pierre le Grand, l’inscription « 1703 » et l’image de sa modeste cabane en rondins, la première construction de la ville. De l’autre, un portrait de Nicolas II accompagne une représentation en miniature du Palais d’hiver, résidence impériale officielle.

      

    L’œuf renferme une réplique en miniature de la célèbre statue équestre de Pierre le Grand exécutée par Falconet en 1782 à la demande de Catherine la Grande.

     

     

      

    3. Dans les ateliers et la boutique de la Maison Fabergé

    Organisée autour de cet œuf spectaculaire, la troisième salle, mi-atelier, mi-boutique, est axée sur le processus de production des objets d’art de Fabergé, depuis leur mise en fabrication dans les ateliers jusqu’à leur présentation dans les boutiques pour séduire la riche clientèle de Moscou, de Saint-Pétersbourg, de Kiev, d’Odessa ou de Londres.

      

      

    Ce volet explique la variété des techniques, des styles et des matériaux précieux et semi-précieux nécessaires à la fabrication des œuvres, et met en évidence l’originalité des formes, des sujets et des typologies.

      

    Amusant bestiaire, délicates petites fleurs, élégants accessoires ou objets de bureau révèlent le goût de la clientèle de Fabergé à l’orée du XXe siècle.

    Cet œuf sublime comporte six sections de lapis-lazuli décorées d’or : aigles à deux têtes, caryatides ailées, dais suspendus, entrelacs, paniers fleuris et aigrettes qui masquent les joints d’assemblage. Il est serti à sa base d’un grand solitaire tandis qu’un diamant tabulaire (mince et plat) coiffe le monogramme cyrillique AF (pour Alexandra Feodorovna) et la mention de l’année 1912.

      

    À l’intérieur se cache un portrait recto verso du tsarévitch Alexis à l’âge de huit ans, peint sur ivoire, incrusté dans un support en forme d’aigle à deux têtes constellé de diamants, qui repose sur un piédestal en lapis-lazuli.

    Dans ce contexte est également présentée une sélection de « fauxbergés »

    – ces emblématiques objets de faussaires réalisés afin de tromper les acheteurs –, et d’œuvres créées par d’autres joailliers contemporains de Fabergé, notamment Cartier, de manière à illustrer l’émulation entre les créateurs européens dans la production d’objets

     

      

    4. Fabergé, le joailler des derniers tsars

    La quatrième et dernière galerie s’intéresse à la place qu’occupe Fabergé dans la vie quotidienne et intime des Romanov, au cours du règne du dernier tsar, Nicolas II, de son épouse Alexandra et de ses enfants, les grandes-duchesses Olga, Tatiana, Maria et Anastasia, et le tsarévitch Alexis. Dans un décor architectural évoquant l’isolement de ces monarques autocrates face aux tourments de l’Histoire, une « cage dorée », sont présentées des œuvres – dont la provenance impériale est certifiée.

      

    Elles dévoilent une famille unie, aimante, mais probablement trop éloignée du goût pour la politique et des aspirations réelles de la société russe de son temps.

      

    Les années 1910 sont évoquées, l’enfance des petits princes, l’ambiance des palais impériaux, mais aussi les premières rumeurs de révolte et l’éclatement de la Première Guerre mondiale. Une confrontation qui mènera les Romanov à leur tragique destin, chassés du pouvoir puis fusillés ensemble, avec leur médecin et leurs domestiques, un matin de juillet 1918.

    Cet œuf, cadeau de Nicolas II à sa mère, l’impératrice douairière Maria Feodorovna, rend hommage à son engagement comme présidente de la Croix-Rouge russe pendant la Première Guerre mondiale.

    La coquille renferme un cadre amovible et pliable agrémenté de portraits de sa belle-fille, l’impératrice Alexandra, de ses deux filles aînées, Olga et Tatiana, et de deux proches parentes, arborant toutes l’habit des sœurs de la Miséricorde.

     

    FABERGÉ étoile

    Pour comprendre l’aura de luxe et de raffinement qui entoure ces objets, il faut connaître l’éternelle quête de perfection et les astucieuses stratégies commerciales de Fabergé.

     

    La Maison FABERGE

    À l’ombre des élégants salons de la Maison, ceux de Moscou et de Saint-Pétersbourg, des centaines d’orfèvres, émailleurs, sculpteurs de pierres et lapidaires recrutés parmi les plus talentueux du pays s’affairaient en effet à créer des œuvres inédites d’une grande complexité, presque impossibles à imiter.

    De 1883 à 1910, la firme cumula de nombreux honneurs, dont le titre de fournisseur officiel de la Cour impériale et la première commission d’un œuf impérial (1885); une médaille d’or hors concours à l’Exposition universelle de Paris (1900) et les titres de joaillier de la Cour et de conseiller industriel (1910).

      

    Parallèlement à cette série de reconnaissances en Russie et à l’étranger, des succursales de la Maison ouvrirent à Moscou (1887), Odessa (1901), Londres (1903) et

    Kiev (1906-1910).

     

     

     

     

    Parmi les temps forts de la carrière de Fabergé, signalons les cérémonies du couronnement de 1896, pour lesquelles il a fourni plusieurs cadeaux des plus raffinés ; le bal costumé impérial de 1903, avec les bijoux créés à cette occasion pour la tsarine Alexandra Feodorovna, l’épouse de Nicolas II, et certainement pour plusieurs autres courtisans.

      

    À cela s’ajoute la célébration du tricentenaire de la dynastie des Romanov qui, avec son nombre élevé de commandes, fut l’événement culminant du régime des Romanov.

     

     

    En 1914, la Russie entra dans la Première Guerre mondiale et plusieurs artisans qui œuvraient chez Fabergé furent enrôlés. La firme elle-même se trouva dans l’obligation de produire des objets en métal ordinaire et des grenades à main.

      

    Anticipant un avenir sombre, Fabergé convertit son entreprise en une compagnie d’actions concertées en 1916.

      

    En 1917, la Révolution russe met brusquement fin au règne des Romanov, tout comme à la Maison Fabergé.

      

    Les bolchéviques saisissent alors les ateliers et leurs richesses : la production cesse.

    Enfin, en 1920, il fuit après avoir légué les clefs de ses bâtiments à un membre du Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg.

     

     

    Quarante ans après ses modestes débuts, l’entreprise de Carl Fabergé avait éclipsé toute forme de compétition locale et acquis une renommée mondiale.

      

    Le grand artisan mourut de chagrin – selon la rumeur – en 1920, alors qu’il était réfugié en Suisse. De nos jours, il est considéré comme le joaillier le plus célèbre de tous les temps.

      

    Icône du luxe et d’un savoir-faire, le prestige de la Maison de cesse pourtant de grandir au XXe siècle avec notamment l’ouverture en novembre 2013 d’un important Musée Fabergé à Saint-Pétersbourg dans le palais Chouvalov par un magnat russe qui a racheté la collection Forbes entre autres.

     

     

     

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