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    17 juillet 1918 :

    l'assassinat de Nicolas II et de la famille impériale russe

      
      
    "Il ne faut pas craindre 'de faire porter aux Juifs une part de responsabilité dans ce qui est arrivé'"
      
    (D.S. Pasmanik, Tchego my dobivaemsia ? [Que voulons-nous obtenir?], in Rossia i Evrei [La Russie et les Juifs], Paris, YMCA Press, 1978, éd. originale, Berlin, 1924, p. 210, cité in A. Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1917-1972, tome II, Juifs et Russes pendant la période soviétique", Fayard, La Flèche 2003, p. 208).


    L'assassinat des Romanov
    http://www.les-derniers-romanov.com/
     

     
      
    Il y a 92 ans, Nicolas II, dernier tsar de Russie était assassiné avec toute sa famille, sa femme, et ses cinq enfants à Ekaterinbourg, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, tous fusillés dans l'une des pièces du sous-sol de la maison Ipatiev, sur ordre du chef local de la Tchéka, le juif Iakov Iourovski, huitième de dix enfants "d'une famille juive orthodoxe" (Source : wikipedia),
      
    un horloger, fils d'un criminel qui avait été déporté en Sibérie - où était né le rejeton - qui avait été mis en juillet 1918 à la tête de la maison Ipatiev... précise Alexandre Soljénitsyne dans son ouvrage 
      
    "Deux siècles ensemble" (ibid., tome II, 1917-1972 Juifs et Russes pendant la période soviétique", p. 101).

      
    Les corps furent achevés à coup de hache et de baïonnette, brûlés puis aspergés de barils d'essence et d'acide sulfurique pour empêcher leur identification s’ils étaient retrouvés.
      
    Le tueur Iourovski reçut la veille, le 16 juillet, l'autorisation
    de cet assassinat de Iakov Sverdlov, "russe d'origine juive", ordre que selon Alexandre Soljénitsyne il semble avoir reçu lui-même de Philippe Golochtchokine
      
    (fiche biographique inexistante sur wikipedia et sur internet),
    "secrétaire du Comité de région de l'Oural".

    Les victimes sont au nombre de onze :

    Nicolas II
    , sa femme Alelandra Fedorovna, ses quatre filles Olga, Tatiana, Maria et Anastasia, son fils Alexis, le médecin de famille Ievgueni Botkine, la femme de chambre Anna Demidova, le valet de chambre Alekseï Trupp et le cuisinier Ivan Kharitonov.



      
    "On sait maintenant qu'au début de juillet 1918 Goloschiokine s'était rendu à Moscou dans le but de convaincre Lénine que laisser "s'enfuir" le tsar et sa famille était une mauvaise solution, qu'il fallait carrément ouvertement les exécuter, puis annoncer la chose publiquement.
      
    Convaincre Lénine qu'il fallait supprimer le tsar et sa famille n'était pas nécessaire, lui-même n'en doutait pas un seul instant.


    ... L
    'omniprésence des Juifs aux côtés des bolcheviks eut, au cours de ces journées et de ces mois terribles, les plus atroces conséquences.
    Parmi elles, l'assassinat de la famille impériale.
      
      
    Deux personnages jouèrent un rôle décisif : Philippe Golochtchokine et Iakov Iourovski.
      
    ... Golochtchokine s'entendait à merveille avec Sverdlov, il devint le secrétaire du Comité de province de Perm et de Iékaterinbourg, puis du Comité de région de l'Oural, autrement dit le maître absolu de la région.

    ... Golochtchokine... était rentré le 12 juillet à Iékatérinbourg dans l'attente du dernier signal envoyé de Moscou. Ce fut Sverdlov qui transmit l'ultime instruction de Lénine." (Alexandre Soljénitsyne
    , ibid., p. 99-101).

    Par la suite, "Iourovski se vantait avec aplomb d'avoir été le meilleur :
      
    'C'est la balle de mon colt qui a tué raide Nicolas'". Mais cet honneur-là échut aussi à Ermakov et à son camarade Mauser" (Mikhaïl Heifets, Tsareoubiistvo v 1918 godou
      
    [L'assassinat du tsar en 1918], Moscou-Jérusalem, 1991, pp. 246-247, 258, 268-271).
     
     
    Yakov Yourovski (le commandant de la maison Ipatiev), Ermakov, Nikouline et Medvedev sont quatre des dix ou onze assassins ayant pris part au massacre de Nicolas II et de sa famille.
     
      


    Justice immanente, parmi les membres du commando juif bolchevik assassin, un certain
    Imre NAGY, futur chef de la Hongrie en révolte (1956, insurrection de Budapest), sera pendu en 1958 par les Russes pour « conduite contre-révolutionnaire »..., et Golochtchokine, sera exécuté en 1941 avec de nombreux Juifs de la haute administration soviétique qui, entre 1938 et 1942, furent arrêtés lors des purges staliniennes et exécutés. Soljénitsyne en dresse une recension nominative, et précise :
      
    "voilà qui constitue aussi le martyrologue d'un grand, d'un très grand nombre de Juifs au sommet" (p. 326).

    Source :
    Fayard, La Flèche 2003, p. 99-102.

    Romanovs . Holy Royal Martyrs .О Царских Мучениках
    Hommage à la famille impériale, Created 18.01.2009 Песня " О Царских Мучениках " Автор и исполнитель Жанна Бичевская.

     Olga Nikolaevna Romanova
    Grande Duchesse Olga Nikolaevna de Russie (Olga Nikolaevna Romanova) (en russe Великая Княжна Ольга Николаевна; le 15 novembre 1895 - 17 juillet 1918) était la fille aînée du dernier monarque de l'Empire russe, l'Empereur Nicholas II et de l'Impératrice Alexandra. 

     

    Tatiana Nikolaevna with Alexei and Anastasia in Tsarskoe Selo, spring of 1917.

    Where do you people keep finding these wonderful rares? I am obviously not looking in the right places!

    Grand Duchess Tatiana Nikolaevna Romanova
    Grande Duchesse Tatiana Nikolaevna de Russie (Tatiana Nikolaevna Romanova) (En russe Великая Княжна Татьяна Николаевна), (le 29 mai (O.S.)/June 10 (N.S)., 1897 - le 17 juillet 1918), était la deuxième fille de Tsar Nicholas II, le dernier monarque de la Russie et de Tsarine Alexandra.
      
    Elle est née au Peterhof, Saint-Petersbourg.
    Elle était mieux connue que ses trois soeurs tout au long de sa vie et a dirigé des comités de Croix-Rouge pendant la Première guerre mondiale. Elle a nourri des soldats blessés à un hôpital militaire de 1914 à 1917, jusqu'à ce que la famille ait été arrêtée après la Révolution russe de 1917.

    Son meurtre par des révolutionnaires le 17 juillet 1918 a assimilé son nom comme un porteur de la Passion par l'Église Orthodoxe russe.

     Grand Duchess Maria Nikolaevna Romanova
     
    Grande Duchesse Maria Nikolaevna de Russie (Maria Nikolaevna Romanova; en russe: Великая Княжна Мария Николаевна, 26 Juin 1899 - 17 juillet 1918), la troisième fille de Nicholas II et la Tsarine Alexandra Feodorovna. Son meurtre après la Révolution russe de 1917 a abouti à sa canonisation comme un porteur de passion par l'Église Orthodoxe russe.

    Pendant sa vie, Maria, trop jeune pour devenir une infirmière de Croix-Rouge comme ses soeurs aînées pendant la Première guerre mondiale, était la patronne d'un hôpital et a au lieu de cela visité des soldats blessés. Partout dans sa vie elle a été remarquée pour son intérêt pour la vie des soldats. Maria espérait se marier et avoir une grande famille.

     Grand Duchess Anastasia Nikolaevna Romanova

    Grande Duchesse Anastasia Nikolaevna de Russie (Anastasia Nikolaevna Romanova), (en russe : Великая Княжна Анастасия Николаевна Романова) (18 juin 1901 - 17 juillet 1918), était la plus jeune des filles du Tsar Nicholas II de Russie, le dernier souverain de la Russie Impériale et de sa femme Alexandra Fedorovna. Anastasia était la plus espiègle des soeurs.

     Tsarevich Alexei Nikolaevich of Russia

    - Nicolas Ier : l'empereur qui liquida le complot franc-maçonnique
    - La Russie réhabilite le jeune frère du dernier tsar et une soeur de la dernière tsarine
    -
    Il y a 90 ans
    - Le tsar Nicolas II réhabilité par la justice russe (évènement passé sous silence par la classe médiatique)
    -
    Poutine réhabilite les Russes blancs
    - Les restes de deux enfants du tsar identifiés en Russie
    - Gloire de la Russie impériale
    - Les autorités russes confirment la découverte des ossements de 2 enfants du Tsar Nicolas II

     

     

     

     sources

    http://christroi.over-blog.com/article-33134596.html

     

    http://www.les-derniers-romanov.com/la-tragdie-des-romanov.php

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Le dernier mystère des Romanov

     

    1918. Nuit du 16 au 17 juillet. Les bolcheviques massacrent la famille impériale à Iekaterinbourg. Toute la famille ? On l’a beaucoup dit. Ce n’est pas si certain.

    Revenons au 3 mars 1918. Le gouvernement bolchevique signe avec les empires centraux un traité de paix, à Brest-Litovsk. La Russie perd le tiers de sa population, d’immenses ressources et les terres d’Ukraine, de Biélorussie, des pays Baltes, de Pologne, presque toutes passées sous contrôle allemand. Mais les bolcheviques sauvent leur pouvoir. À ce moment, le tsar destitué, Nicolas II, se trouve avec sa famille à Tobolsk, en Sibérie, à plus de 1 800 kilomètres de Moscou, une résidence que lui a assignée Kerenski, le chef du gouvernement menchevique, en juillet 1917, pour l’éloigner de la menace bolchevique. Neuf mois plus tard, les bolcheviques sont donc au pouvoir, à la suite de la révolution d’Octobre, et ont transféré la capitale de Petrograd à Moscou.

    Contre eux, des armées “blanches” se constituent : à l’est, celle de l’amiral Koltchak, au Kouban, celle du général Denikine et des cosaques, à l’est de la Volga, la Légion tchécoslovaque se soulève. S’y ajoute la présence des Alliés occidentaux à Bakou, Mourmansk, Vladivostok. Le pouvoir soviétique se limite à la Russie historique, de Petro grad à l’Oural.

    Ce pouvoir n’en est que plus féroce, d’autant qu’il doit faire face à des oppositions internes : ses anciens alliés, les sociaux-révolutionnaires (S-R), refusent le traité de Brest-Litovsk, perçu comme une trahison aux idéaux révolutionnaires, les paysans s’insurgent dans les campagnes, les ouvriers et les intellectuels frondent dans les villes. La Russie verse dans le chaos : les cités changent de mains, des pouvoirs locaux se multiplient. À Moscou même, un S-R assassine le comte von Mirbach, l’ambassadeur d’Allemagne. Les rumeurs les plus folles se propagent. Et, parmi elles, les projets d’évasion de la famille impériale.

    La conserver en otage est un impératif pour les bolcheviques. À quelle fin ? Juger le « sanglant Nicolas » ? L’exécuter ? Une certitude : les blancs qui se rapprochent ne doivent en aucun cas le libérer. Aussi, à Iekaterinbourg, une ville minière à l’ouest de Tobolsk, le soviet (conseil, en russe) local, réputé pour son intransigeance et son ardeur révolutionnaires, décide de transférer la famille dans sa ville. En même temps, Moscou choisit de faire venir le souverain dans la capitale et envoie Vassili Iakovlev prendre livraison du « bagage », comme disent les télégrammes.

     

    Malgré les consignes de Iakov Sverdlov, président du Comité exécutif central des soviets, les communistes d’Iekaterinbourg interceptent le tsar et la tsarine et les incarcèrent, le 30 avril 1918, dans la maison Ipatiev, où leurs enfants les rejoignent peu après. En juillet, les conditions de détention s’aggravent, avec la présence de Iakov Iourovski, membre exécutif du soviet de l’Oural et de la Tcheka (police politique) régionale. Est-ce lui ou Sverdlov qui donne l’ordre de supprimer les Romanov ?

    Dans la nuit du 16 au 17 juillet, le meurtre est perpétré dans la cave de la maison. Rassemblée en pleine nuit, la famille impériale est abattue. Les corps sont transportés hors de la ville, dans la forêt de Koptiaki, jetés dans des puits de mine, récupérés le 18, puis incinérés et recouverts d'acide. Il fallait éviter qu'ils ne deviennent des reliques.

     

    Le 18 encore, à Alapaïevsk, plus au nord-est, sont massacrés d’autres membres de la famille impériale, dont le grand duc Serge Mikhaïlovitch et des princes impériaux. Au total, dix-huit membres de la famille Romanov seront tués, le premier chronologiquement étant le grand-duc Michel, le frère du tsar, à Perm, dans l’Oural, le 13 juin. S’agit-il d’une volonté du pouvoir bolchevique de les exterminer ?

    De ce nombre, l’historien Marc Ferro retire la tsarine Alexandra, née princesse de Hesse-Darmstadt et ses quatre filles, les grandes-duchesses Olga, Tatiana, Maria et Anastasia. Toutes les cinq auraient échappé au massacre.

     

    Quant à la survie du tsarévitch Alexis, Ferro hésite. Spécialiste de la révolution russe, directeur d’études à l’EHESS et co-directeur de la revue les Annales, Ferro avait déjà abordé cette affaire dans son Nicolas II (Payot, 1990) où il suggérait cette « hypothèse inavouable et sacrilège " , celle de la survie d'une partie de la famille impériale. Avec la Vérité sur la tragédie des Romanov, il passe aux certitudes.

    Et cela malgré la cascade d’éléments qui, depuis une vingtaine d’années, témoigne d’un massacre collectif : le rapport de Iourovski, le bourreau, révélé en 1989, qui décrit par le menu l’horreur des faits ; la découverte de cinq corps, en 1991, auxquels se sont ajoutés, en 2007, des fragments de deux autres corps trouvés eux aussi dans la forêt de Koptiaki ; les funérailles solennelles organisées à la cathédrale de Saint-Pétersbourg, le 17 juillet 1998, en présence d’une cinquantaine de descendants des Romanov ; les analyses ADN qui établissent qu’il s’agit bien des restes de la tsarine (voir Valeurs actuelles du 28 août 2008).

    Marc Ferro, que j’ai rencontré chez lui, à Saint-Germain-en-Laye, sait qu’il suscite un scepticisme complet, « un canular ! », titre même un journal londonien. Il sait aussi qu’Alexis Brimeyer (1946-1995), autoproclamé prince d’Anjou et duc de Durazzo, qui affirmait être le petit-fils de la grande duchesse Maria et qu’il a rencontré jadis à Madrid, est accompagné d’une réputation des plus sulfureuses.

     

    À 87ans, avec un enthousiasme de jeune homme, Ferro balaie pourtant toutes ces oppositions, même celle du silence qu’il explique par les dangers qu’il y avait à le rompre. Au fil de sa conversation, il avance ses pions.

    « Sur l’assassinat, dit-il, le document de base est le rapport de Nicolas Sokolov, un juge chargé par les blancs de l’instruction. Mais il n’est pas le premier à avoir mené l’enquête. Son prédécesseur, le juge Sergueïev, qui sera dessaisi de l’enquête en janvier 1919, pensait, après avoir entendu de nombreux témoins, que l’impératrice et ses filles n’avaient pas été exécutées, mais évacuées quelque part. Et avant lui, en juillet, des officiers blancs sous la responsabilité du capitaine Malinovski avaient estimé que plusieurs personnes avaient été fusillées à la maison Ipatiev pour “simuler” le meurtre de la famille impériale. Sergueïev sera fusillé, mais Sokolov s’installera en France.

     

    Il sera à l’origine de la vulgate dans un ouvrage publié en français en 1924, l’année de sa mort. C’est lui qui précise que, devant l’avance de la Légion tchécoslovaque vers Iekaterinbourg, le soviet de cette ville décide d’exécuter la famille impériale. La version officielle que fournissent les bolcheviques est très proche. Dans les deux cas, la famille impériale est exécutée la nuit et les dépouilles enterrées. Mais si l’on rassemble tous les témoignages de l’époque, une conclusion s’impose : ils sont fragiles et discordants. Et ils peuvent mentir afin de soutenir leur camp politique. »

    “Le premier échange d’otages Ouest-Est”

    Dans les années 1970, deux journalistes britanniques, Summers et Mangold, ont retrouvé la copie du dossier original qu’avait constitué Sokolov. Or, certaines pièces laissent penser que toute la famille n’a pas été exécutée. Puis Nicolas Ross, un historien, et Marina Grey, la fille du général Denikine, dépouillent séparément l’intégrale de ce dossier d’instruction. Leurs conclusions tendent à montrer qu’à Iekaterinbourg, seul le tsar fut exécuté, l’impératrice et les enfants, dirigés vers Perm, auraient eux aussi été assassinés, mais plus tard.

    Et Ferro accumule les éléments troublants, telle l’affirmation de Gueorgui Tchitcherine, le commissaire du peuple aux Affaires étrangères, un cousin éloigné de la tsarine. Il déclare au New York Times du 20 septembre 1918 que les quatre filles vivent. Tchitcherine le répétera jusqu’en avril 1922, ajoutant qu’il ne sait pas où les filles se trouvent. Suit un télégramme de la cour de Suède du 27 septembre 1918, envoyé à la princesse Victoria, soeur de l’impératrice, qui signale qu’Ernst Ludwig, grandduc de Hesse et frère de la tsarine, « a entendu, de deux sources de toute confiance, que l’impératrice et tous les enfants sont en vie ». Le même été, deux télégrammes de la cour de Madrid font état des efforts d’Alphonse XIII pour négocier le transfert de l’impératrice et de ses enfants.

    En septembre, une lettre de la Wilhemstrasse, le ministère des Affaires étrangères allemand, à l’archevêque de Cologne atteste que les Russes « protègent les grandes-duchesses de la colère populaire et qu’il est envisagé de les transférer en Crimée ». « Le Kaiser aurait souhaité, assure Ferro, qu’on sauve toute la famille », en admettant « qu’en ce qui concernait l’ex-tsar, c’était une affaire entre Russes ».

    La thèse de l’exécution de toute la famille arrange tout le monde, affirme Marc Ferro. Pour les blancs, elle présente les rouges comme des criminels et laisse le champ libre au grand-duc Cyrille, le nouveau chef des Romanov. Pour les rouges, elle masque les négociations que Lénine entreprend avec les Allemands à la fin du mois d’août pour que Guillaume II ne reprenne pas la guerre. L’accord est conclu le 29 août :

     

    l’Allemagne évacue la Russie blanche ; en contrepartie, les soviets reconnaissent l’indépendance des pays Baltes, une sorte de protectorat allemand sur la Géorgie et cessent toute propagande révolutionnaire en Allemagne. Parallèlement, se poursuivraient des conversations sur l’évacuation clandestine de la tsarine “allemande” et de ses filles, à l’exception d’Anastasia, qui se serait enfuie seule en septembre de Perm, sans que sa mère ni ses soeurs ne sachent ce qu’elle devenait.

    Et la semaine même d’octobre 1918 où, pour Ferro, elles seraient arrivées à Kiev via Moscou, deux spartakistes, dont Karl Liebknecht, sont libérés de prison. Pour lui, plus qu’une coïncidence, ce serait « le premier échange d’otages dans l’histoire des relations Ouest-Est ». Sur quoi fonde-t-il cette certitude ? Sur le testament manuscrit conservé par un notaire parisien et qui serait celui de la grande-duchesse Maria, la grand-mère du trop fameux Alexis de Durazzo !

    Dernier argument. Une journaliste américaine, Marie Stravlo, aurait découvert dans les archives du Vatican le journal intime d’Olga, la fille aînée. Au terme de quelle enquête l’a-t-elle trouvé ? Dans quel fonds ? L’explication qu’elle donne à Ferro, à qui elle a téléphoné et qu’elle vient de rencontrer, n’est pas claire. Ce journal intime s’arrêterait en 1954.

     

    Pour ne pas déflorer l’ouvrage qui vient d’en être tiré (il est sorti en Espagne) et qui sera traduit en français en 2013, Marc Ferro n’en dit pas plus. Cependant, il publie en annexe un document fourni par Marie Stravlo : établi devant témoins le 19 janvier 1955 par un notaire de Côme, en Italie, il attesterait de l’identité d’Olga Romanov devenue Marga Boodts par les soins de Guillaume II, son parrain.

    L’exécution des Romanov, une affaire classée ? Ou plutôt une affaire à suivre…

    La Vérité sur la tragédie des Romanov, de Marc Ferro, Tallandier, 224 pages, 17,90 €.

     

    sources

     http://valeursactuelles.com/dernier-myst%C3%A8re-des-romanov20121204.html

     

     

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    L’assassinat des Romanov, petit exemple de l’humanisme de la gauche  communisme

     

     

    Grand Duchess Olga: 1917.

    Grand Duchess Olga: 1917.

     

    Minuit. Iekaterinbourg dort paisiblement en cette nuit du 16 au 17 août 1918. La villa Ipatiev située en plein centre-ville est calme également, tout au moins en apparence. La famille impériale y est retenue depuis le 30 avril et depuis cette date les jours s’écoulent dans l’ennui (la propriété est isolée par de hautes palissades en bois). Ils s’écoulent aussi dans la crainte. Le comité de l’Oural a désigné un certain Avdéïev en tant que responsable de la maison. C’est un alcoolique à l’intelligence tristement limitée qui se révèle violent à l’occasion. Les gardes sont à l’avenant.

     

    Le 4 juillet, Avdéïev est remplacé par le commissaire Iakov Yourovski qui arrive avec dix gardes armés qui prennent la relève de ceux qui étaient sous les ordres d’Avdéïev. Youroski s’absente souvent, il parcourt la région à cheval. Le 16 août, peu avant minuit, Yourovski réunit les gardes et leur fournit des revolvers, puis il entre dans les chambres où dorment la famille impériale et leurs suivants (Evgueni Botkine, Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Aloïs Troupp) afin de les avertir qu’ils vont être transférés. Les prisonniers descendent donc jusqu’au sous-sol où on leur a dit qu’ils devaient attendre l’arrivée des camions. Mais laissons la parole à Pierre Gilliard qui fut le précepteur des enfants du Tsar :

     


     

    " Le 16 juillet au soir, Yourovski procura des pistolets à ses hommes. Après minuit, il demanda aux Romanov et à leurs suivants de se préparer à être transférés dans un lieu plus sûr. Tout le monde descendit par les escaliers intérieurs jusqu’au sous-sol. L’ex-tsar portait son fils dans ses bras. Il y avait deux chaises, où s’assirent l’empereur et l’impératrice, Alexis se trouvait sur les genoux de son père, les grandes-duchesses et leurs suivants se trouvaient debout à côté du couple impérial.

     

    Yourovski, prétextant qu’il allait chercher un appareil photographique pour prouver de leur bonne santé auprès de Moscou, alla régler les derniers détails du massacre avec ses hommes de mains. Puis il ouvrit la double porte où se trouvaient les prisonniers. Sur le seuil, les douze hommes s’alignèrent sur trois rangs. Dehors, le chauffeur du camion mit le moteur en marche pour couvrir le bruit des détonations.

     

     
    Au premier rang des tueurs, Yourovski sortit un papier et se mit à le lire rapidement : "Du fait que vos parents continuent leur offensive contre la Russie soviétique, le comité exécutif de l’Oural a pris le décret de vous fusiller."
    aechlys:

themauveroom:

The Imperial family in the yard at Tobolsk: 1917.

Holy crap- where’d this come from??

 I THINK I found it on the Alexander Palace Time Machine Forum in one of the topics about pictures in exile? I can’t remember exactly. I think I may have seen it at least once before and then couldn’t find it again until recently.

    The Imperial family in the yard at Tobolsk: 1917.

    Holy crap- where’d this come from??

    I THINK I found it on the Alexander Palace Time Machine Forum in one of the topics about pictures in exile? I can’t remember exactly. I think I may have seen it at least once before and then couldn’t find it again until recently.

     
    La fusillade se déchaîna aussitôt, dans le désordre le plus absolu. Il n’était plus question de préséance révolutionnaire : la plupart des exécuteurs visèrent le tsar.
     
    Le choc des multiples impacts le projeta en arrière et il s’effondra, mort sur le coup. Alexandra et la grande-duchesse Olga eurent à peine le temps d’esquisser un signe de croix avant de tomber à leur tour, ainsi que Troupp et Kharitonov. Le massacre prit rapidement un tour dantesque.

     

    Dans la fumée de la poudre qui emplissait la pièce, le tsarévitch effondré par terre, faisait preuve, selon Yourovski, d’une "étrange vitalité" : il rampait sur le sol en se protégeant la tête de la main. Nikouline, maladroit ou trop énervé, vida sur lui un chargeur sans réussir à le tuer. Yourovski dut l’achever de deux balles dans la tête.

    Grand Duchesses Anastasia and Olga in the yard at Tobolsk: 1917.

    Grand Duchesses Anastasia and Olga in the yard at Tobolsk: 1917.

     
    Le sort des grandes-duchesses fut encore plus horrible : les projectiles ricochaient sur leurs corsets où elles avaient cousu des bijoux et des pierres précieuses pour les dissimuler aux gardiens.

     

    Yourovski dira, plus tard, qu’elles étaient "blindées".
     
    Anna Demidova fut aussi très longue à mourir.
     
    Les tueurs ont vidé leurs armes mais cela ne suffit pas, trois des grandes-duchesses étaient encore en vie. Selon son témoignage, Kabanov alla chercher une baïonnette en forme de couteau d’une Winchester pour les achever. D’autres l’imitèrent.

    The courtyard at the Ipatiev House that the Imperial family passed through to the cellar. The gallery was added in the 1930s.

    The courtyard at the Ipatiev House that the Imperial family passed through to the cellar. The gallery was added in the 1930s.

     
     
    Les corps ensanglantés furent emmenés en camion dans une clairière, près du village de Koptiaki. Ils furent arrosés d’acide sulfurique, brûlés et démembrés avant d’être ensevelis sous un chemin forestier. "

     

    Pour ceux qui croiraient que ce fut un incident de parcours :

     

    " Le métropolite Vladimir de Kiev fut mutilé, castré avant d’être fusillé.
     
    Son corps laissé nu, exposé à la profanation publique. Le métropolite Véniamine de Saint-Pétersbourg, candidat possible à la succession du patriarche, fut transformé en un pilier de glace : on le passa sous une douche d’eau froide par un temps glacial.
     
    L’évêque Germogène de Tobolsk, qui avait accompagné le Tsar en exil de son plein gré, fut sanglé vivant à la roue à aubes d’un bateau à vapeur et déchiqueté par les pales en rotation. L’archevêque Andronnik de Perm, qui s’était acquis une réputation de missionnaire et qui avait œuvré au japon, fut enseveli vivant. Et l’archevêque Vassili a fini crucifié et brûlé. "

    Alexander Yakovlev – Le Cimetière des Innocents – page 189

     

     

    Il est là le véritable visage de l’homme de gauche, du révolutionnaire. 1789 / 1917 /1936 /1949 / etc., même combat.

    Mêmes aspirations frustrées de petits bourgeois envieux prêts à toutes les horreurs pour s’emparer du pouvoir; mêmes horreurs perpétrées au nom de la liberté et du bonheur du genre humain; mêmes machines politiques inhumaines créées pour instiller dans le bas peuple une saine peur du nouvel appareil de gouvernement; même volonté d’abattre tout ce qui fait sens, tout ce qui cimente la société humaine afin d’isoler les hommes face à la puissance publique.

     

     

     

    http://koltchak91120.wordpress.com/2011/08/15/lassassinat-des-romanov-

    petit-exemple-de-lhumanisme-de-gauche/?replytocom=6754#respond

     

     

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    COMMENTAIRES BIOGRAPHIQUES SUR S.A.I. LA PRINCESSE PILAR

    ROMANOV-BRASSOVA,GRANDE-DUCHESSE DE RUSSIE,

    HERITIERE DE LA COURONNE IMPERIALE

    ET QUI VIVAIT EN ESPAGNE SOUS LE NOM DE "TORIJA"

    AFIN DEPROTEGER SA PROPRE VIE

    ET CELLE DE SES DESCENDANTS

     

    GD. et Princesse Pilar Romanov (1919-1979)
My beloved Mother.

     

    (Janvier 1919 - Août 1979)

     

    Pilar était une enfant réfugiée, lors de la période russe de la "Révolutionbolchevique" de 1917 à 1918, née sur l'île de Malte à la fin du mois de janvier 1919, peu de temps après que sa mère, la comtesse moscovite Natasha Cheremetievskaya de Brassova (1880-1952) ait débarqué sur cette île, le 16 janvier 1919, du cuirassé britannique dénommé "Agamemnon", en provenance de Constantinople (Istamboul), lieu qui servit de refuge à bon nombre d'exilés ayant fui la révolution russe.

     

    Natasha, utilisant le nom de son père (Cheremetievsky), avocat de renom, ainsi qued'autres noms changés, arriva après un voyage hasardeux jusqu'à cette ville turque. Elle était auparavant partie de Saint Pétersbourg déguisée en religieuse et avec un passeport délivré au Consulat du Royaume d'Ukraine au nomde "Tatiana Klenow". Elle traversa ainsi Kiev pour se rendre à Odessa où elle s'embarqua vers le 16 décembre 1918 à bord du navire de guerre "Nerea", sous drapeau britannique, pour atteindre Constantinople (Istamboul) après une traversée de deux ou trois jours.

     

    Une fois à Istamboul, elle y restera un certain temps, déguisée, semble-t-il, en infirmière de la Croix-Rouge, jusqu'à ce qu'elle prenne la mer à bord du cuirassé "Agamemnon" de la Royal Navy, cette fois sous la protection britannique, avec sa véritable identité et ses titres, étant traitée avec une correction exquise par l'équipage de ce navire.

     

    Personne ne connaît avec exactitude la date à laquelle le "cuirassé Agamemnon" fit route pour Malte, mais nous savons avec certitude (tel que cela fut enregistré dans les livres de l'Amirauté de la Royal Navy à Londres) que ce grand navire jeta l'ancre dans le port de Malte le 16 janvier 1919, date officielle britannique.

     

    GD. et dernier tsar Michel II de Russie
(1878-1918).
Notre Grand-père bien-aimé, en Lignée maternelle.

    GD. et dernier tsar Michel II de Russie (1878-1918). Notre Grand-père bien-aimé, en Lignée maternelle.

     

    Le père de Pilar était le Grand-duc, prince héritier, et dernier Tsar de Russie, Milkhaïl II Romanov-Holstein Gottorp, fils du tsar Alexandre III et de Maria Feodorovna, né à Saint Pétersbourg le 22 novembre 1878 et mort, assassiné par les bolcheviques dans une forêt proche de la ville de Perm, la nuit du 12 au 13juin 1918. C'est ce que reflète l'histoire officielle, mais selon d'autres versions il aurait réussi à s'échapper.

    Il est vrai que ses restes mortels n'ont pas été retrouvés et nous ne pouvons pas exclure l'une des diverses autres versions russes selon laquelle son corps fut incinéré le lendemain dans le four d'une usine de métallurgie, non loin de l'endroit où avait eu lieu le sacrifice de notre grand-père et de son assistant M. Johnson. Selon l'histoire extra-officielle, Michel aurait été reconduit hors de Russie à la demande de l'empereur Guillaume II d'Allemagne. Cette pétition était, semble-t-il accompagnée de graves menaces à l'encontre de Lénine et de son mouvement révolutionnaire (énorme contradiction, car ce fut l'empereur allemand lui-même qui fit libérer Lénine de sa captivité en Suisse).

     

    Michel Romanov, qui avait épousé Natasha le 16 octobre 1912 à Vienne, fut aussi, par un caprice du destin, le dernier empereur de Russie suite à l'abdication forcée de son frère, le tsar Nicolas II (2 mars 1917), et à la maladie chronique dont souffrait son seul fils, le tsarévitch Alexis.

    Il est également vrai que 24 heures plus tard, Michel remit momentanément sa charge à disposition de la Douma (parlement russe) jusqu'à ce que des élections libres et constituantes aient pu se dérouler. Ceci, selon les"officiels" lui coûta la vie. Notre grand-père, qui a toujours été optimiste, pensait, à tort, que le massacre des Romanovs n'aurait jamais lieu et il en arriva même à se convaincre que les Rouges seraient vaincus par les Blancs en Russie.

     

    Par conséquent, pour en revenir à la naissance de Pilar, le grand-duc et dernier tsar Michel II engendra avec Natasha, son épouse, sa dernière et posthume descendance en mai 1918, lors de sa captivité "élargie" à Perm, juste avant d'être assassiné, victime de la révolution. En fait, avec l'autorisation arrachée à Lénine, à Moscou, le "prisonnier Michel" et son épouse vécurent ensemble un mois de mai dans un calme relatif, de liberté surveillée, jusqu'à ce que Natasha ait fait l'objet précipitamment, début juin, d'un ordre d'éloignement de Perm, ordre venant de Moscou.

     

    Ce fut apparemment la séparation forcée et définitive d'avec son cher époux, peu de temps avant que celui-ci ne disparaisse. Plus tard, comme nous l'avons dit, en janvier 1919 est née à malte une jolie petite fille, c'est-à-dire ma propre mère qui, pour des raisons évidentes, a été gardée dans un secret absolu.

     

    Un silence secret de plus de 90 ans a pesé sur ces faits douloureux, qui nous sont insupportables. Je suis conscient que cette nouvelle puisse surprendre les autres membres de la Famille Romanov, mais il nous appartient, usant de notre droit légitime, de clamer "Justice" avec prudence et humilité chrétienne. Récemment, l'analyse ADN de Pilar, réalisée au printemps 2010 et comparée à celles de son oncle Georges et de Nicolas Romanov, s'est révélée positive. Par voie de conséquence, le résultat du test pratiqué sur le comte de Clonard IX en Espagne, son fils, est également positif.

     

    Sous la protection de notre oncle, le roi Alphonse XIII, grand protecteur également des victimes de la première guerre mondiale, des chevaliers de Malte, et de sonservice de renseignements, Pilar fut baptisée en 1923, juste après avoir été confié en adoption naturelle à un couple de sourds-muets, dont le nom paternel était "Torija". Peu de temps après la mort de " Antonio le sourd-muet", son père adoptif, de profession artiste peintre et restaurateur de tableaux, la petite "Romanov", dont les noms avaient été changés, fut internée comme pensionnaire à l'école des religieuses "Irlandaises de Madrid" entre 1926-1936. Il est évident qu'à son arrivée en Espagne Pilar ne parlait pas le castillan, et tout semblait indiquer qu'étant enfant, à Malte, elle avait appris des rudiments de langue allemande.

     

    En août de la même année 1936, Pilar fut conduite avec sa mère adoptive à Valence où elle séjournera jusqu'en avril 1939. Elle nous a mentionné que dans cette ville elle fut bien soignée par les membres de la "famille" résidant dans cette province (nous n'excluons pas qu'il pût s'agir de réfugiés russes de la Maison Romanov ayant naturellement changé leurs noms). Malheureusement sa mère adoptive, "Maria la sourde-muette", personne au grand coeur, mourut de Tuberculose à la fin de l'année 1938.

     

    Une fois terminée la gurerre civile et de retour à Madrid, notre mère resta sous la protection de la famille de "Beltran" (ce fut récemment, aux alentours de 2004, que nous sûmes que derrière Beltran se trouvait la famille des ducs d'Albuquerque (cousins éloignés de notre père, par la lignée Clonard-Zea-Mahy-Solis Wignacourt).

     

    A propos de tout ce récit, et par décision solennelle liée à un grand secret d'Etat des couronnes d'Espagne et de Russie, seul le premier-né de la famille Clonard actuelle, Joseph Guijarro Romanov de Sutton (Sotto) fut informé par son père malade sur les véritables origines de son épouse Pilar, mère de ses enfants, en mai 1991, soit trois mois avant que lui-même, José Vicente Cecilio, arrière petit-fils de la reine Elisabeth II d'Espagne, ne décédât en août de cette triste année.

     

    La véritable origine de Pilar de Clonard fut donc un grand mystère pour la plupart des membres de notre famille, à l'exception, comme nous l'avons dit, du fils aîné, qui a gardé, à son tour, ce secret de mai 1991 à juillet 2009. Peu à peu celui-ci s'est trouvé dissous devant l'insistance de l'arrière petit-fils de Michel, prénommé Jaime, qui n'a eu de cesse de connaître la "vérité", car du côté de sa grand-mère Pilar..."il n'y avait pas de famille, il n'y avait en fait personne".

     

    Soulignons encore une fois que les parents espagnols "adoptifs" de Pilar étaient tous deux, à la surprise de nombreuses personnes, sourds de naissance. En 1922, ils étaient déjà considérés comme des personnes d'un âge avancé. Le fait que Pilar ait été adoptée en Espagne par des sourds-muets nous dit implicitement tout, soit pratiquement appliquant le principe lié aux trois petits singes :

    "ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire".

    Cependant, nous autres, ses enfants, avons appris, par le biais de Beltran, dès notre enfance qu'elle était sa "cousine" ou bien sa "protégée".

    Parmi les Clonard "juniors" on se référait toujours à Beltran comme "cousin et ami". Rien de plus.

     

    Pilar fut, par conséquent, présentée à notre père José Vicente Cecilio Guijarro et de Sotto (1919-1991), pardonnez la redondance, par le cousin et ami commun aux deux, D. Alfonso Beltran Osorio y Diez de Rivera, duc d'Albuquerque, au cours d'une réception à l'hôtel Ritz de Madrid, au mois de mai 1939.

     

    Pilar et José se fiancèrent peu de temps après, alors que hors des frontières de l'Espagne, avait éclaté la seconde guerre mondiale. Apparemment, ce fut à cette époque que Pilar se confia à son jeune époux, dans son angoisse de ne pas recevoir de lettres ou de nouvelles de sa mère Natasha, qui résidait à Paris, dans la France occupée par le troisième Reich.

     

    Finalement leur mariage se célébra le 25 novembre 1944 à Madrid. Ainsi donc, en décembre1945, naquit, également à Madrid, leur premier enfant, nommé Joseph, futur comte de Clonard IX.

     

    Ce fut aussi au cours de l'année 1944, d'après mon défunt père, que Pilar commença à recevoir des lettres et des nouvelles fraîches de Natasha, sa mère qui résidait toujours à Paris, dans un quartier résidentiel, circonscrit, selon mes souvenirs, aux VIIème, VIIIème et XVIème arrondissements.

     

    Comme habituellement, les lettres ne portaient pas de timbre et les enveloppes étaient sans adresse. Celles-ci lui étaient transmises de la main à la main àdomicile et, aux dires de mon père, étaient transportées par "courrier ou valise diplomatique". Ma mère les surnommait "les lettres de la bonnefée" et elle était remplie de joie et d'allégresse lorsqu'elle recevait l'une d'entre elles. Parfois elle reçut aussi de "petits" cadeaux, toujours les mêmes, et une grande quantité de cartes postales, toujours enblanc, avec des photos du coeur de la capitale, de la Seine.

     

    La décennie des années 40 termina chez mes parents, malgré les rationnements, pleine de joie et d'espérance. C'était alors un jeune couple heureux, débordant d'optimisme, dans une ambiance chaleureuse et relativement confortable pour l'époque. La famille avait grandi. Leurs fils, Richard et Raphaël, étaient nés en1948 et 1949, respectivement. Des moments agréables pour ceux qui, comme nous, aiment une union forte entre les membres du cercle familial.

     

    En parlant de moi, beaucoup de mes proches disaient alors que j'avais plus d'innocence qu'un "agneau nouveau-né", mais étais en même temps très remuant, farceur et espiègle, pas toujours obéissant. En fait, j'étais "le garçonnet blond aux yeux clairs, celui qui attirait le plus l'attention dans la famille", à tel point que beaucoup de mes tantes m'appelaient "le petit prince", ce qui plustard me donna à réfléchir.

     

    Vers1947, mes parents décidèrent de s'installer dans un quartier plus calme de la dénommée "prosperidad", à proximité du rond-point de "Ruiz de Alda". L'immeuble où nous habitions était de construction nouvelle, à proximité d'un terrain de football appelé "El Carmen", autour duquel il y avait alors plusieurs chantiers de construction d'immeubles et de nombreux terrains vagues, d'accès libre. C'est dans cet environnement que nous, jeunes enfants, jouions entre nous en toute liberté.

     

    En 1951, il y eut une série d'événements qui m'ont profondément marqué jusqu'à l'âge adulte et ont interrompu la quiétude de notre foyer. Il s'agit d'au moins deux attentats criminels à ma propre vie, c'est-à-dire celle du neuvième comte de Clonard. Ce sont des détails désagréables à évoquer et, pour cette raison, jevais les citer brièvement.

     

    1. Fin mai, un couple de jeunes gens me neutralisèrent et m'emmenèrent près d'un chantier où se trouvaient des monticules de sable humide de rivière, fraîchement déchargé des camions à bennes basculantes (sans doute pour préparer le béton). Ils m'enterrèrent précipitamment, la tête vers le bas, dans l'un des monticules. Instinctivement je m'étais protégé la bouche et le nez avec mon bras gauche ettenant comte du fait que le sable encore récent avait conservé sa porosité, je pus respirer lentement pendant un certain temps. En agitant les jambes, je réussis à laisser en vue mes pieds et unepartie de celles-ci, sans cesser de les remuer, jusqu'à ce que des dames qui passaient tout près se rendirent compte, voyant comment j'agitais mes membres inférieurs et comment le reste de mon corps demeurait enterré.

     

    Ce sont elles qui me sauvèrent, me tirant hors du monticule de sable. J'avais les yeux, lesoreilles et le nez bouchés, et la bouche pleine d'un mélange de sable et de salive, montrant les premiers signes d'asphyxie. Pour cette raison, je fus conduit à un poste de secours tandis que mes parents consternés apprirent par notre bonne d'enfant et par la police l'attaque dont j'avais été victime. Aucune plainte ne fut déposée et mes parents demandèrent aux autorités de stopper tout type d'enquête.

     

    2. fin juillet, tandis que je jouais, en sautant dans la rue, attendant que l'on me donnât mon tricycle, uncouple de jeunes gens, postés au coin d'une entrée d'immeuble, m'engouffrèrent dans une sorte de sac en toile rude, comme ceux qu'utilisent les services postaux. Ils me dirent : " ne pleure pas, c'est seulement un jeu - tu vas voir quelle bonne surprise nous allons te donner". Peu de temps après, je me retrouvai face à un mur blanchâtre avec "un grand trou" dans sa partie supérieure droite. En un instant, je me vis de l'autre côté du mur, gisant sur le sol, où tout était dans l'obscurité.

    Puis ils se glissèrent eux-mêmes par le dit trou, allumèrent des lanternes et se précipitèrent avec moi à l'intérieur d'un tunnel assez long, où il n'y avait rien, ni personne. Il est possible qu'ils m'emmenèrent àl'intérieur à plus de 500 mètres. L'un d'eux me dit : "ne bouge pas de là, c'est dangereux et tu pourrais tomber dans une fosse" et l'autre ajouta "n'appelle personne car personne ne pourra t'entendre". Ce qui est certain c'est que j'étais pris de tremblements de la panique que je ressentis en les voyant s'éloigner, puis disparaître complètement, hors de vue. Je ne pouvais plus distinguerquoi que ce soit et ne savais pas non plus où j'étais. Brusquement, et malgré mon jeune âge, je pris conscience que la "mort était sur mes talons" et que pleurer n'était que pure impuissance. Je me rappelle qu'il faisait jour lorsque j'étais entré dans cette caverne et que quand la police me retrouva, il faisait nuit dehors.

     

    En réalité, ces "bourreaux" m'avaient introduit dans un refuge anti-aérien inachevé,dont la construction avait été commencée durant la guerre civile (1936-1939). Le mur blanchâtre était celui qui scellait l'entrée principale de l'un de ses accès, presque à la limite de la zone pavillonnaire "del Rayo" qui est, de nos jours, la prolongation de l'avenue "Principe de Vergara", cela dit, pratiquement en face du Conservatoire National. Ce fut une dame, appelée "Ana" qui habitait une vieille masure proche de l'entrée, et qui s'était rendue compte que les cellement de l'entrée avait été cassé de façon à laisser un passage pour des personnes de taille moyenne, en avait averti la police, en ajoutant :"dépêchez-vous !!!... j'ai le pressentiment que cet enfant est ici à l'intérieur et qu'il est encore vivant".

     

    C'est grâce à cette femme, que jamais je n'oublierai, que la police est entrée dans la caverne munie de pics, de cordes, de lampes de carbure et de lanternes, qui furent les premières choses que je vis, couché à même le sol, car je peux me rappeler qu'au moment de mon sauvetage je n'avais même pas la force de faire un pas. Il n'y eut pas de plainte déposée et mes parents demandèrent aux autorités d'alors de stopper toute enquête. Je souffris de tremblements de panique et de cauchemars durant plusieurs semaines, après avoir passsé au moins deux jours à l'hôpital. Mesparents ne parlèrent de cet événement ni avec la famille, ni avec leurs amis. A l'exception des témoins, tout resta dans le secret.

     

    J'aurais plus à dire là-dessus mais je pense que cela est suffisant. C'est au moins ce que me dicte le coeur.

     

    A la fin août 1951, un beau matin, arriva chez nous, par surprise, une de mes tantes (Guijarro). Elle ne se rendit même pas compte que j'étais en train de jouer dans le hall d'entrée de l'immeuble. Je l'appelai pour nous faire la bise. Alors elle m'emmena par la main jusqu'à la porte de notre appartement. Celle-ci s'ouvrit. Mon père apparut avec un paquet rudimentaire, fait de papier d'emballage et de corde, qui contenait tous mes effets personnels. Je vis tout le monde en larmes à la maison. Ma mère pleurait, complètement affligée, puis finalement entra dans sa chambre. Mon père me dit :"Pepito (mon prénom familier), nous n'avons pas de temps, tu dois partir tout de suite pour aller voir ton grand-père et rester avec lui à Logroño. Ne t'inquiète pas, mon fils, tout ira bien et tu vas bien t'amuser avec ton Papi et ta tante qui t'aiment beaucoup". Cette scène ne dura même pas cinq minutes. Un taxi attendait dans la rue pour nous conduire à la station du Midi, ma tante et moi.

     

    Nous sommes allés jusqu'au train en courant. Quelques minutes plustard, c'était l'heure de départ de l'Express en direction de Logroño, passant par "Castejón". Je m'en rappelle encore par les commentaires des adultes.

     

    A Logroño, j'ai passé des années heureuses en compagnie de mon grand-père. Enseptembre 1951, je commençai ma première année d'école primaire au collège des Frères Maristes. Je fus un bon élève et un ami loyal, avec un grand nombre de camarades de classe. Je me fis au caractère et à la façon d'être de la Rioja. Je m'habituai également à vivre sans mes parents : ce fut un dur apprentissage. J'appris plustard qu'ils ne pouvaient pas m'écrire, ni m'appeler par téléphone, et encoremoins venir me voir à Logroño. Il leur était seulement permis un appel téléphonique par an, coïncidant avec la veille de mon anniversaire, et ils pouvaient, à cette occasion, m'envoyer un paquet, pesant moins de 2 kg.

     

    Personne n'était autorisé à me faire des photos, à tel point que je fis ma première communion en 1953, complètement seul, ainsi que je peux affirmer que je suis l'unique personne de ma famille qui n'a pas de photo de cette chère et solennelle célébration, ceci malgré mes sanglots et mes pleurs insistants pour obtenir à tout prix une photo.

     

    Enfin, toute l'Europe apprit que Staline était mort le 5 mars 1953 (laissant derrière lui près de 50millions de victimes assassinées). Peu de temps après, Nikita Krouchtchov, le nouveau leader soviétique, commença la "déstalinisation" et la rupture du "culte à lapersonnalité", typique de Staline. Un peu d'air frais pénétra dans la Russie soviétique de ces années-là.

     

    Mais le plus important pour les russes réfugiés à l'étranger fut le fait que Krouchtchov rompit peu à peu l' "étroite collaboration existant entre le KGB (services secrets russes) et les organes de l' "Internationale Communiste" qui opéraient, causant d'importants dégâts, dans tous les pays d'Europe Occidentale, y compris l'Espagne, bien entendu, malgré la ceinture de sécurité et le système de représailles établis, à mon avis de façon cohérente, par le Général Franco.

     

    Durant ce temps, j'appris beaucoup de mon grand-père, par exemple : tout ce qu iconcernait le Légat Historique des Clonard-Borbón, que lui, à cette époque,connaissait par coeur. Par contre, il n'eut pour moi pas un seul mot sur ma Famille Romanov, se limitant à affirmer, en diverses occasions, que ma mère était une "grande dame". A ce propos, elle-même avait l'habitude plus tard d'ajouter, à part : "mon fils, je ne vis pas ma propre vie", ce qui par mon manque de connaissance sur son passé et l'histoire de ses ancêtres, résultait difficile à comprendre, même avec de la bonne volonté.

     

    Le 31 mai 1956, naquit mon unique soeur, Rosario, qui toujours aujourd'hui est pratiquement le "vivant portrait" de notre mère Pilar et de Natasha, bien que Pilar eût également une ressemblance avec ma bisaïeule Maria Feodorovna von Schleswig (1847-1928), lorsqu'elle était une jeune princesse danoise.

     

    L'été 1958, mes parents décidèrent- après s'être fait bien conseiller - que mon séjour à Logroño avec mon cher grand-père avait pris fin. Mon retour fut, d'une certaine façon, également traumatique, car je ne fus informé de rien et n'eus même pas le temps, ni l'occasion, de faire mes adieux à certains de mes amis de la Rioja que j'aimais comme de véritables frères. Il ne me fut pas mentionné non plus qu'il s'agissait d'un retour définitif...tout restait en suspens...jusqu'à ce que, en septembre, étant toujours à Madrid, mes parents m'inscrivirent à l' "Institut Ramiro de Maetzu" (considéré alors comme le meilleur d'Espagne) pour entrer en classe de "troisième B - Rioja" (quelle coïncidence !). je commençai ainsi l'une des étapes les plus heureuses de ma vie, ayant des compagnons et des professeurs formidables. A partir de 1959, et malgré la sévère discipline de "Ramiro", je respirais ma liberté, ou ce qui revient au même, je me sentais libre et délivré des cauchemars qui m'assaillaient encore parfois à Logroño.

     

    Nous avions même du temps pour réaliser quelques espiègleries avec les filles du collège des"Soeurs irlandaises de la rue Velazquez" ou de préparer des "guerillas" contre ceux du "Collège Maravillas" de la zone pavillonnaire "du Viso". Nous distribuions ou recevions des "tartes" mais personne ne nous réprimandait pour cela.

     

    Il est curieux qu'après tant d'années, en 2010, j'ai renoué amitié avec l'un de mes compagnons de l'époque et tous deux nous nous souvenons encore de nos "codes d'honneur "d'adolescents" et "ramiriens".

     

    De même, à partir de 1958, ma mère me permettait parfois de voir le contenu de son"coffret de souvenirs", cependant sans avoir le droit d'en emprunter quoi que ce soit. A l'intérieur du coffret se trouvaient :

     

    . Un ensemble de lettres, dont les enveloppes étaient toutes identiques, bien ordonnées par paquets de plus ou moins 25, tous sans en-tête, ni timbre et sans adresses . Il y en avait facilement 200. Ma mère, Pilar, m'informa qu'il m'était défendu d'en lire, ne serait-ce qu'une seule, et même de les sortir de leurs enveloppes respectives. En réalité, toutes ces lettres étaient de sa propre mère Natasha.

     

    . Une collection de cartes postales de Paris, en blanc, sans aucune trace d'écriture ; leur finalité étant, selon moi, de montrer à Pilar comment était la ville où résidait sa mère, Natasha.

     

    . Un oeuf de Pâques en or, décoré à l'extérieur, bien qu'il ne fût pas de Fabergé, sans doute plus modeste, mais similaire quant à l'esthétique. Il renfermait à l'intérieur deux ou trois oeufs plus petits.

     

    . Une grande boìte en carton (comme celles utilisées pour les robes) contenant plusieurs centaines de feuilles de laurier en or, que sa mère lui envoyait dans les enveloppes avec le courrier, très probablement afin de pouvoir les échanger contre de l'argent en cas de nécessité.

     

    Tous ces souvenirs de ma mère disparurent de son domicile entre juin 1978 et le 14 aût 1979. La première date correspond à une visite que je fis à Madrid deux mois après son opération d'extirpation d'une tumeur maligne.

    La seconde correspond au jour de son décès. Durant ce laps de temps, ma mère étant déjà dans un état très grave, le "coffret de souvenirs" disparut du foyer familial.

    Seul, Dieu sait où il peut se trouver, s'il existe encore. Je ne peux cependant pas oublier de penser qu'en 1979 le Régime de l'Union Soviétique lui produisait une véritable panique.

     

    Mes soupçons se tournent vers une très belle dame, de type nordique ou russe, coiffée avec des nattes relevées sur la tête, à la russe, et qui avait coutume de lui rendre visite certains après-midi, à partir de 1967. La particularité était que ma mère avait prévenu ses enfants ainsi que mon père de sortir de la maison et de la laisser seule avec elle, car aucun de nous n'était admis à écouter quoi que ce soit de leurs conversations. Il n'était pas étrange, pour notre part, de téléphoner à la maison pour demander "si nous pouvions monter".

     

    Il est fort possible que, par son biais, ma mère put recevoir des entrées pour assister à des concerts, des récitals ou des ballets russes présents à Madrid et auxquels elle nous invitait toujours, enthousiasmée.

     

    Le jour le plus triste de la vie de Pilar en Espagne, selon mon père, fut lorsqu'elle apprit, au travers de ses propres canaux d'information, que nous autres n'avons jamais connus (excepté celui de Beltran), que sa Mère, la Princesse Natalia Romanova-Brassova était décédée dans la plus grande misère, à cause d'une tumeur maligne, le 26 janvier 1952, dans un hôpital de bienfaisance parisien.

     

    Les sacrifices de la mère et de sa fille pour garder un redoutable et épouvantable secret sur le massacre des Romanovs en 1918 (et d'autres postérieurs) eurent pour résultat fructueux qu'au jour d'aujourd'hui, en novembre 2010, nous pouvons affirmer, nous leurs enfants et petits-enfants, que la descendance du Grand-duc et dernier Tsar de Russie, Michel II Romanov-Holstein-Gottorp et Schleswig, est toujours en vie et présente en 4 branches principales.

     

    Pour conclure, Pilar fut une "Grande Dame" à la beauté délicate, au caractère résolu, qui n'a jamais parlé ouvertement à sa famille (ses enfants) sur ses véritables origines. Elle a cependant souvent fait appel au langage des symboles, utilisant les "cadeaux de son enfance", ainsi que d'autres souvenirs et objets très évocateurs de ses origines.

     

    L'étude de son ADN et de son empreinte génétique (analyse mitochondriale incluse), en ajoutant, par ailleurs, les tests cohérents sur ses descendants, ont été dûment réalisés et protégés. Ce matériel génétique est réservé aux "Autorités compétentes" qui se justifient comme telles, ainsi qu'à nos cousins et cousines résidant dans différentes nations de par le monde.

     

    Son "empreinte génétique" elle-même, analysée récemment, démontre qu'elle est une nièce du tsar Nicolas II et de son frère Georges Romanov, GD. de Russie décédé en 1899 de tuberculose.


    MAISON ROMANOV-HOLSTEIN-GOTTORP-SCHLESWIG.

     

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  •   

    Monsieur Pierre Gilliard, french tutor to Tsar Nicholas II's children

      

    Alors que le train qui amène Nicolas II, sa famille et quelques domestiques arrive à Ekaterinbourg, Pierre Gilliard est séparé du groupe et mis sous bonne garde dans un wagon de 4e classe.

      

    Après la tuerie, il est libéré ce qui lui permet de faire une enquête qui narre dans ce livre témoignage. En mars 1920, il se retrouve à Kharbine où il rencontre le général Ditériks et N. Solokof sous la menace des rouges. «Que faire des documents de l'enquête ? Ou les mettre en lieu sûr ?»

     

     

    Alexei and his caregiver/teacher P. Gilliard.  

    Une tentative de les remettre au haut commissaire d'Angleterre sur le départ pour Pékin échoue car ce dernier refuse. C'est en contactant le général Janin de la Mission militaire française qui se trouvait à Kharbine.

      

    Ce dernier accepte car «il ne sera pas dit qu'un général français aura refusé les reliques de celui qui fut le fidèle allié de la France».

    Alors qu'il charge les caisses dans le train de la Mission française, un groupe de quelques individus tentèrent de l'empêcher.

      

    Mais il court et ainsi, le 19 mars 1920, le coffret contenant les reliques de la famille impériale est à l'abri. Où est-il maintenant?

    «Plus rien ne me retenait en Sibérie. J'avais le sentiment d'avoir rempli envers ceux auxquels m'attachaient de si poignants souvenirs, le dernier devoir qu'il me fut possible de leur rendre sur le sol même où s'était accomplie leur tragique destin.»

     

     

    girardin gilliard

     

    Précepteur des Romanov: le destin russe de Pierre Gilliard

    de Daniel Girardin, Actes Sud, 2005. BDG Td 786

     

     

     

    Dans “Précepteur des Romanov: le destin russe de Pierre Gilliard” de Daniel Girardin, ce dernier décrit plus en détail le voyage de retour en Suiisse de Pierre Gilliard. Après avoir été arrêté dans un wagon durant la nuit du massacre de la famille des Romanov, Gilliard est libéré. Le 8 novembre 1919, il quitte Omsk cinq jours avant que les troupes bolcheviques prennent la vie.

      

    En page 13, Girardin écrit: «Citoyen d'un pays neutre, Gilliard se bat aux côtés des Alliés sous l'uniforme français. Un fait rare, passible même de prison en Suisse.» Pierre Gilliard rejoint le général Janin, qu'il avait connu à Moghilev, au quartier général russe en 1915, et qui était chargé d'organiser la retraite à travers toute la Sibérie, d'Omsk à Vladivostock.

      

    Page 15, «Gilliard relate les rapports faisant état de dépôts entiers trouvés par les bolcheviques, lors de leur avance fin 1919, et qui contenaient tout ce qui avait été volé aux Alliés par l'entourage de Koltchak pour son profit personnel: des milliers de selles, des centaines de milliers de bottes et d'uniformes envoyés par les Anglais, des tonnes de nourriture, des munitions, des armes, et même l'argent que le Mikado envoyait au titre de l'aide de guerre…

      Tsarevitch Alexei sitting with his french tutor Pierre Gilliard.

    Dans un rapport confidentiel rédigé par Gilliard pour le département des Affaires étrangères, dès son retour en 1920, il exprime de vives critiques à l'encontre des Anglais et des Français : S'il s'était trouvé alors en Sibérie des représentants de l'Entente doués d'un sens politique réel, ils auraient compris que seul un gouvernement dans la formation duquel figureraient en majeure partie les éléments de gauche donnerait des garanties suffisantes et serait susceptible de grouper toutes les forces dans la lutte contre le bolchevisme.

      

    Gilliard rappelle que les gouvernements de Samara et d'Omsk, renversés par Koltchak, comprenaient des membres de la Constituante élus sous le gouvernement Kerenski, et que Ie dictateur s'entoura soit de personnalités qui n'avaient rien oublié et rien appris, soit de personnages qui mirent à sac la caisse publique et couvrirent toutes les infamies commises par leurs subordonnés.

     

      Alexei and Pierre Gilliard

    Au printemps 1919, lorsque les troupes françaises et anglaises sont évacuées, Gilliard pense à rentrer en Suisse : Me sentant mal en point, j'étais bien décidé à ne pas laisser ma carcasse dans ce trou puant d'Omsk et à me barrer au plus tôt, écrit-il à son père, dont il n a plus aucune nouvelle depuis plus de dix-huit mois.

    Alexei, Pierre Gilliard, & Joy  

    Mais il a quelques bonnes raisons de rester encore en Russie. D'abord il collabore étroitement à l'enquête sur l'assassinat de la famille impériale avec le juge d'instruction Nicolas Sokolov, qui est devenu un ami.

      

    Je ne voudrais pas quitter la Russie avant que l'enquête sur le meurtre ait été terminée. En effet ce drame effroyable est encore loin d'être éclairci, il y a encore bien des points qui n'ont pas été établis avec certitude et l'on ne sait encore les circonstances dans lesquelles la famille a péri. Je crois cependant que l'enquête va aboutir et qu'on sera bientôt fixés sur ce point.

    Monsieur Pierre Gilliard, French tutor to Tsar Nicholas II's children.After the Revolution he escaped and married Grand Duchess Anastasia's nurse maid "Shura" Alexandra Tegleva. Pierre did more than anyone else to try and dispute the claims of Anastasia claimant Anna Anderson.  He co-wrote a book on the matter and testified at Anderson's court case. 

      

    A Omsk, au service de l'état-major, Gilliard est bien placé pour suivre l'enquête, supervisée directement par le bras droit de Koltchak, le général Mikhail Dieterichs.

    French Tutor Pierre Gilliard and Tsarevich Alexei  

    Dieterichs s'intéresse au dossier à titre personnel parce qu'ill espère mettre la main sur les bijoux des Romanov, ceux d'entre eux du moins qui auraient échappé aux bolcheviques et qu'il pense cachés dans un endroit secret.

      

    In the Alexander Palace Park

    From left: Vassili Dolgurukov, Pierre Gilliard, Countess Anastasia Hendrikova, Baroness Sophie Buxhoeveden, Countess Benckendorff (seated), Count Benckendorff, unknown; photo taken July 31, 1917.

      

    En quoi il n'a pas tout à fait tort.

    En septembre 1919, Gilliard est sur le point de quitter la Sibérie. Il y renonce momentanément en raison de l'insistance de Janin, qui n'a à disposition que peu d'officiers maîtrisant parfaitement le russe.

      

    Difficile pourtant de se battre si loin pour une cause si douteuse, quand partout ailleurs c'est la paix.

     

    Tatiana with Anastasia and Ortino

    Above: Tatiana holds her dog Ortino in her lap with her sister Anastasia alongside. This photo was taken in the Imperial Park during their imprisonment. 

     

     

    C'est que lorsque j'ai parlé de me mettre en route, on m'a demandé de rester encore quelque temps. J'aurais été bien mal venu de répondre par une fin de non-recevoir.

    En Sibérie, il a des soucis financiers, car tour est hors de prix. Il a beaucoup dépensé lorsqu'il était en captivité à Tobolsk avec l'empereur et sa famille. Il a aussi généreusement aidé nombre d'amis restés dans la capitale, achetant et envoyant tout ce qu'il pouvait trouver sur place.

      

    Tatiana in the Alexander Palace Park

    From the left; a palace servant, a guard and Grand Duchess Tatiana; carrying sod in the Alexander Palace park during the imprisonment of the Imperial Family

      

      

    Le retour en Europe par bateau depuis Vladivostok, si par miracle il peut embarquer coûtera au moins 10'000 roubles, dix fois le prix d'un trajet normal Moscou-Lausanne par voie terrestre !

    Et Glilliard a besoin de deux billets, car il ne rentre pas seul. Il veut emmener Alexandra Alexandrovna Tegleva, son amie. La situation de sa compagne est très délicate, car elle a travaillé dix ans pour les Romanov.

      

    Countess Anastasia Hedrikova and Baroness Sophie Buxhoveden in 1917

      

    A ce titre, elle est directement menacée, aucun proche de la famille n'ayant été épargné. Russe et en pleine guerre civile, il lui est difficile d'obtenir un passeport pour partir à l'étranger. Par crainte de représailles autant que par pudeur, Gilliard ne parle pratiquement jamais d'Alexandra, qu'il épousera en 1922 clans la très belle église de Grandson, à quelques kilomètres de la propriété familiale de Fiez.

     

    Alexandra Tegleva était gouvernante des grandes-duchesses, qui l'appelaient Sasha. Anastasia, dont elle avait la charge éducative, l'appelait Shura. Au service impérial, il y avait une règle incontournable, celle du célibat imposé aux employés de confiance qui partageaient la vie de la famille.

      

    ce qui explique peut-être qu'elle ait été si proche de Gilliard pendant toutes ces années sans qu'il soit fait état de leur relation. Il l'a en revanche beaucoup photographiée.

    Après la révolution de février 1917, Alexandra Tegleva partagea la captivité des Romanov à Tsarkoïe-Selo puis à Tobolsk. Elle vivra ensuite avec Gilliard à Tioumen, d'abord dans un wagon puis, malade, chez un marchand qui les recueillera.

      

    Ils resteront ensuite à Omsk avant qu'elle ne rejoigne Verkhné-Oudinsk, une ville sous contrôle japonais le long de la ligne du transsibérien. Pour l'instant elle y est en sécurité avec la femme du général Dieterichs.

      

    Toutes deux s'occupent d'un orphelinat qu'elles ont emmené lorsque les combats se sont approchés d'Omsk.

    Gilliard, qui est dans le transsibérien, espère Ia revoir dans quelques semaines si tout va bien, après des mois de séparation.

      

    A Novo-Nikolaïevsk, à 500 kilomètres seulement d'Omsk, vingt-deux convois ont déjà été repris par les bolcheviques, qui en captureront encore cent soixante au moins dans les semaines suivantes. Les attaques, les grèves et la pénurie de charbon contribuent à retarder les trains.

      

    Le 16 décembre 1919, Gilliard est bloqué avec Janin en gare d'Irkoutsk par une insurrection socialiste-révolutionnaire. Les combats se poursuivent durant plusieurs jours, puis les troupes gouvernementales passèrent les unes après les autres aux insurgés.

    Le train de Gilliard quitte Irkoutsk au moment où celui de Koltchak entre en gare, traqué par la cavalerie bolchevique…

    Page 20: A Verkhné-Oudinsk, Gilliard rejoint Alexandra Tegleva. Tous deux repartent à la fin du mois de janvier 1920 par le train personnel du général Janin. […]

      

    Maison Ipatiev

      

    A la fin du mois de février, ils atteignent Harbon où Gilliard retrouve Nicolas Sokolov qui garde nuit et jour son précieux dossier d'enquête, ainsi qu'une malette de cuir contenant des restes humain trouvés dans la clairière des Quatre-Frères, près de Ekaterinbourg, réputé être de la famille impériale.

    Page 21. Gilliard persuade alors le général Janin de prendre à titre personnel les exemplaires du dossier en leur possession et de les acheminer en France, avec la malette de restes humains.

      

      

    C'est ainsi que le 20 mars dans la nuit noire, Gilliard, Solokov et Dieterichs transportent les trois lourdes valises de documents dans le train de Janin, en gare d'Harbin.

    Page 22. Au dernier moment, ils sont interceptés par des individus armés. Nous nous élançâmes au pas de course et, un instant plus tard., nous arrivions au wagon du général dont les sentinelles s'étaient portées à notre rencontre. Le lendemain, Dieterichs amène encore à Janin un lot de morceaux d'os calcinés, de graisse humaine et de cheveux qui avaient été récupérés par les enquêteurs.

    Janin emmène les documents er les restes humains à Pékin, puis Shanghai, d'où ils sont embarqués le 20 mai 1920 avec les documents personnels et les photographies de Gilliard. Le tout arrivera en juillet 190 à Marseille. Janin avait prévu de remettre les dossiers et la mallette au grand-duc Nicolas Nicolaïevitch, un oncle du tsar déchu, réfugié en France.

      

    Mais personne ne viendra réceptionner les colis sur le quai.

      

    Le grand-duc ne croit pas encore à la mort de Nicolas Romanov et il réfute l'enquête menée par un juge qu'il croit être socialiste. Les dossiers et la mallette seront alors remis trois mois plus tard à Michel de Guirs, le chef de la diplomatie russe blanche en exil, qui cachera les dossiers dans le coffre d'une banque parisienne, d'où ils seront emmenés par les nazis pendant la guerre pour être ensuite récupérés, en partie du moins, par les Soviétiques, cette fois à Berlin.

      

    Les restes humains sont emmurés depuis 1950 à Uccle, dans l'église saint-Job (Patriacat de Moscou, Eglise russe orthodoxe hors frontières, Paroisse Saint-Job, Uccle (Bruxelles), qui est consacrée à la famille impériale.

     

      

    Au début du mois d'avril 1920, Pierre Gilliard et Alexandra Tegleva atteignent enfin Vladivostok.

      

    Grâce au général Janin, tous d'eux trouvent place à bord d'un navire américain. Un vrai miracle. Mais à leurs frais, précise Gilliard. Ils montent avec soulagement à bord de l'ancien Kronprinzessin Cäcilie, une prise de guerre rebaptisée Mount Vernon. Le tirant d'eau du paquebot est si important qu'il ne peut passer par le canal de Suez.


    Page 23: voilà embarqués pour une traversée du Pacifique, de l'Atlantique et de la Méditerranée, suivant une route qui passera successivement par le Japon, San Francisco, le canal de Panama et Gibraltar.

    De Norfolk, le 19 juin 1920, où ils sont bloqués trois semaines en raison d'une avarie, Gilliard écrit à son père : J'ai encore peine à croire que Je suis sorti de cet enfer qu'est la Sibérie depuis six mois.

      

    Ce que j'ai vu de misères et d'horreurs dépasse tout ce que vous pouvez imaginer.

      

    J'ai hébergé dans ma chambre à Omsk la princesse Galitzine et ses cinq enfants, dont un bébé de deux ans, mais je n'ai pas pu les sauver […] J'ai été plus heureux pour la famille Lapouchine [illisible] que j'ai pu ramener en Chine où elle est pour le moment en sûreté.

    Le 9 août, Gilliard et sa compagne débarquent à Trieste. Après avoir transité par Prague où Gilliard devait encore être déconsigné - il voyage depuis Vladivostok avec le statut d'officier de l'armée tchèque -, ils rejoignent enfin la Suisse.

      

    J'avais passé près de trois ans en Sibérie dans les circonstances les plus tragiques qui se puissent imaginer. Et je gardais tout vibrant le souvenir du drame poignant auquel j'avais été si intimement mêlé. J

      

    e venais d'assister à l'effondrement d'un des plus grands empires qui fut au monde aux côtés de ceux qui en avaient été les maîtres.



    Mais Gilliard n'est pas au bout de ses surprises. Il découvre dans la presse d'innombrables récits dans lesquels se mêlent rumeurs et désinformations. Nombre de grandes-duchesses et de faux tsarévitchs apparaissent en Allemagne, aux Etats-Unis, en France et en Allemagne.

      

    Un véritable fantasme qui va se prolonger durant tout le XXe siècle, et dont la fausse Anastasia, bête noire de Gilliard, deviendra bientôt l'expression la plus populaire.

      

    Mais lorsqu'il lit dans un journal le récit de sa propre mort, soi-disant fusillé aux côtés de la famille impériale, et ceci par un “témoin oclaire”, il décide de réagir. Il entame une série d'articles pour la revue L'Illustraton, qui formeront le corps d'un livre qu'il publiera bientôt.

    Pierre Gilliard, Sur le bolchevisme, rapport dactylographié de 9 pages, 1920, BCU/Lausanne/fonds Pierre Gilliard/IS 1916, Ab 8.

     

     http://www.fonjallaz.net/Communisme/N2/Massacre-famille-tsar/pierre-gilliard/epilogue.html

     

    Le destin tragique destin de Nicolas II et de sa famille, Pierre Gilliard, Payot, Paris, 1922, BDG Te 7336

    Treize années à la cour de Russie par Pierre Gilliard, ancien précepteur du grand-duc héritier Alexis Nicolaïévitch

    D'où est extrait le chapitre 22

    Epilogue et retour en Suisse.

    Où se trouvent les documents et reliques ramenés par Pierre Gilliard?

    Précepteur des Romanov, le destin russe de Pierre Gilliard, Daniel Girardin, Actes Sud, 2005

     

    Emprisonnée à Tsarko-Celo, la famille Romanov crée un potager

     

    tsar Tsarko-Celo

     

    Ensuite, forcés à l'exil, ils sont emprisonnés à Tobolsk

     

    Tobolsk
    La famille impériale prend le chaud

     

    De ce témoignage de Pierre Gilliard, il ressort que:

    • Le tsar Nicolas II a été tué parce qu'il était totalement opposé à la capitulation de Brest-Litovsk, traité par lequel remplit son contrat avec l'Allemagne impériale qui lui a permis de rentrer en Russie avec 40 millions de marks-or.
    • Lénine et Sverdlov sont les commanditaires de cette tuerie.
    • (Page 254) Le régime de Lénine a fait organiser un procès pour accuser les Socialistes-Révolutionnaires. «En septembre 1919, vingt-huit personnes, accusées faussement d'avoir pris part au meurtre de la famille impériale, sont arrêtées par eux à Perm et jugées. Cinq d'entre elles sont condamnées à mort et exécutées.»
    • (Page 254) Dans la nuit du 17 au 18 juillet, vingt-quatre heures après le crime d'Ekaterinbourg, on vint chercher et, sous prétexte de les emmener dans une autre ville, on les conduisit en voiture à quelque douze verstes d'Alapaevsk. c'est là, dans une forêt, qu'ifs furent mis à mort. Leurs corps furent jetés dans un puits de mine. Il s'agit de: La grande-duchesse Elisabeth Féodorovna, soeur de l'impératrice, le grand-duc Serge Michailovitch, cousin de l'empereur, les princes Jean, Constantin et lgor, fils du grand-duc Constantin, et le prince Parée, fils du grand-duc Paul, avaient été arrêtes au printemps 1918 et conduits dans la petite ville d'Alapaevsk, située à cent cinquante verstes au nord d'Ekaterinbourg.
    • Le 20 juillet, le gouvernement de Lénine annonce l'exécution de Nicolas II mais prétend que la famille de Romanof a été transférée d'Ekaterinbourg dans un autre endroit plus sûr.
    • Page 250: Pourquoi ces hommes prennent-ils tant de soin à faire disparaître toute trace de leur action ? Pourquoi, alors qu'ils prétendent faire oeuvre de justiciers, cachent-ils comme des criminels ? Et de qui se cachent-ils ?

     

    CHAPITRE XXII

    LES CIRCONSTANCES DU CRIME ÉTABLIES PAR L'ENQUETE 236

    Dans les pages qui vont suivre, j'exposerai les circonstances du meurtre de la famille impériale, telles qu'elles ressortent des dépositions des témoins et des pièces de l'instruction. Des six forts volumes manuscrits où elle est consignée j'ai extrait les faits essentiels de ce drame au sujet duquel, hélas ! ne subsiste plus aucun doute. L'impression que l'on ressent à sa lecture de ces documents est celle d'un effroyable cauchemar, mais je ne me crois pas le droit d'en atténuer l'horreur.

    Vers la mi-avril 1918, Yankel Sverdlof, président du comité exécutif central à Moscou, cédant à ta pression de l'Allemagne (1), envoya le commissaire Yakovlef à Tobolsk pour procéder au transfert de la famille impériale. ce dernier avait reçu l'ordre de la conduire à Moscou ou à Pétrograd. Il rencontra toutefois dans l'exécution de sa mission une résistance qu'il s'efforça de vaincre, ainsi que l'a établi l'enquête. cette résis-

    1. Le but que poursuivait l'Allemagne, c'était une restauration monarchique en faveur de l'empereur ou du tsarévitch, à la condition que le traité de Brest-Litovsk fût reconnu. et que la Russie devint l'alliée de l'Allemagne. Ce plan échoua grâce à ta résistance de l'empereur Nicolas II qui fut probablement victime de sa fidélité à ses Alliés.

    LES CIRCONSTANCES DU CRIME 237

    tance avait été organisée parle gouvernement régional de l'Oural, dont le siège était à Ekaterinbourg. C'est lui qui prépara, à l'insu de Yakovlef, le guet-apens qui devait permettre de s'emparer de l'empereur à son passage. Mais il paraît établi que ce projet avait reçu l'approbation secrète de Moscou. Il est plus que probable, en effet, que Sverdlof joua double jeu et que tout en feignant d'obtempérer aux instances du général baron de Mirbach, à Moscou, il s'entendit avec les commissaires d'Ekaterinbourg pour ne pas laisser échapper le tsar. Quoi qu'il en soit, l'installation de l'empereur à Ekaterinbourg fut une improvisation. En deux jours, le marchand lpatief était délogé de sa maison, et l'on se mit à construire une forte clôture de planches qui s'élevait jusqu'au haut des fenêtres du deuxième étage.

    C'est là que furent conduits, le 30 avril, l'empereur, l'impératrice, la grande-duchesse Marie Nicolaïévna, le Dr Botkine et les trois serviteurs qui les accompagnaient: Anna Démidova, femme de chambre de l'impératrice, Tchémadourof, valet de chambre de l'empereur, et Sèdnief, valet de pied des grandes-duchesses.

    Au début, la garde était formée de soldats que l'on prenait au hasard et qui changeaient fréquemment. Plus tard, ce furent exclusivement des ouvriers de l'usine de Sissert et de ta fabrique des frères Zlokazof qui la composèrent. Ils avaient à leur tête le commissaire Avdief, commandant de «la maison à destination spéciale» - s'est ainsi que l'on désignait la maison Ipatief.

     

    maison Ipatief
    Devenue «maison à destination spéciale», une double palissades en fait une prison, préparation de la tuerie

    maison Ipatief

     

    238 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    grossiers et s'ingéniait avec ses subordonnés à infliger chaque jour de nouvelles humiliations à ceux dont it avait la garde. Il fallait accepter les privations, se soumettre aux vexations, se plier aux exigences et aux caprices de ces êtres vulgaires et bas.

    Dès leur arrivée à Ekaterinbourg, le 23 mai, le tsarévitch et ses trois soeurs furent conduits à la rnaison Ipatief où les attendaient leurs parents. Succédant aux angoisses de la séparation, cette réunion fut une joie immense, rnalgré les tristesses de l'heure présente et l'incertitude d'un avenir menaçant.

    Quelques heures plus tard, on amenait également Kharitonof (chef de cuisine),. le vieux Troup (laquais} et le petit Léonide Sèdnief (marmiton). Le général Tatichtchef, la comtesse Hendrikof, Mme Schneider et Volkof, valet de chambre de l'impératrice, avaient été conduits directement en prison.

     

    général Tatichtchef, la comtesse Hendrikof, Mme Schneider et Volkof

     

    Le 24, Tchérnadourof, était tombé rnalade, fût transféré à l'infirmerie de la prison; - on l'y oublia et c'est ainsi qu'il échappa miraculeusement à la mort. Quelques jours après, on emmenait à leur tour Nagornv et Sèdnief. Le petit nombre de ceux qu'on avait laissés auprès des prisonniers diminuait rapidement. Par bonheur il leur restait le Dr Botkine dont le dévouement fut admirable et quelques domestiques d'une fidélité à toute épreuve : Anne Demidova, Kharitonof, Troup et le petit Léonide Sèdnief. En ces jours de souffrances, la présence du Dr Botkine fut un grand réconfort pour les prisonniers; il les entoura de ses soins, servit d'intermédiaire entre eux et les commissaires et s'efforça de les protéger contre la grossièreté de leurs gardiens.

    L'empereur, l'impératrice et le tsarévitch occupaient la pièce qui forme l'angle de la place et ce la ruelle

    ETABLIES PAR L'ENQUETE 239

    Vosnessensky ; les quatre grandes-duchesses, la chambre voisine dont la porte avait été enlevée ; les premières nuits. n'avant pas de lit, elles couchèrent sur Ie plancher. Le docteur Botkine dormait dans le salon et la femme de chambre de l'impératrice dans la pièce qui est à l'angle de la ruelle Vosnessenskv et du jardin. Quant aux autres captifs, ils s'étaient installés dans la cuisine et la salle adjacente.

    La nuit du meurtre. la famille impériale passa par la salle a manger et la cuisine et descendit l'escalier, à droite, au-dessous du mot passage.

    L'état de santé d'Alexis Nicolaïévitch avait été aggravé par les fatigues du voyage ; il restait couché la majeure partie de la journée et, lorsqu'on sortait pour la promenade, c'était l'empereur qui le portait jusqu'au jardin.

    La famille et les domestiques prenaient leurs repas en commun avec les commissaires qui habitaient au

    240 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    même étage qu'eux, vivant ainsi dans une promiscuité de toute heure avec ces hommes grossiers qui le plus souvent étaient ivres.

    La maison avait été entourée d'une seconde clôture de planches ; elle était devenue une véritable prison-forteresse. Il y avait des postes de sentinelles à l'intérieur et à I'extérieur, des mitrailleuses dans le bâtiment

    Plan de la propriété Ipatief.

    et au jardin. La chambre du commandant - la première en entrant - était occupée par le commissaire Avdief, son adjoint Mochkine et quelques ouvriers. Le reste de la garde habitait le sous-sol, mais les hommes rnontaient souvent, à l'étage supérieur et pénétraient quand bon leur semblait dans les chambres où logeait la famille impériale.

    Cependant la religion soutenait d'une façon remarquable le courage des prisonniers. Ils avaient gardé cette foi merveilleuse qui, à Tobolsk déjà, faisait. l'admiration de leur entourage et qui leur donnait tant de force, tant de sérénité dans la souffrance. Ils étaient déjà presque détachés de ce monde. On entendait souvent l'impératrice et les grandes-duchesses chanter des airs religieux qui venaient troubler, rnalgré eux, leurs gardiens.

    Peu à peu, toutefois, ces gardiens s'humanisèrent, au

    ETABLIES PAR L'ENQUÊTE 241

    contact de leurs prisonniers. Ils furent étonnés de leur simplicité, attirés par leur douceur, subjugués par leur dignité sereine et bientôt ils se sentirent dominés par ceux qu'ils avaient cru tenir en leur pouvoir. L'ivrogne Avdief lui-même se trouva désarmé par tant de grandeur d'âme ; il eut le sentiment de son infamie. Une profonde pitié succéda chez ces hommes à la férocité du début.

    Les autorités soviétiques, à Ekaterinbourg, comprenaient :

    a) le Conseil régional de l'Outal, composé de 30 membres environ dont le président était le commissaire Biéloborodof ;
    b) le Présidtum, sorte de comité exécutif formé de quelques membres : Biéloborodof, Golochtchokine, Syromolotof, Safarof, Voïkof, etc. ;
    c) la Tchrezugtchaïka, dénomination populaire de la « Commission extraordinaire pour la lutte contre la contre-révolution et Ia spéculation », dont le centre est à Moscou et qui a ses ramifications dans toute la Russie. C'est là une organisation formidable qui est Ia base même du régime soviétique. Chaque section reçoit ses ordres directement de Moscou et les exécute per ses propres moyens. Toute Tchrezugtchaika de quelque irnportance dispose d'un détachement d'hommes sans aveu : le plus souvent des prisonniers de guerre austro-allemands, des Lettons, des Chinois, etc., qui ne sont en réalité que des bourreaux grassement retribués.

    A Ekaterinbourg, la Tchrezugtchaïka était toute-puissante, ses membres les plus influents étaient les commissaires Yourovsky, Golochtchokine, etc.

    Avdief était sous le contrôle immédiat des autres

    242 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    commissaires, membres du Présidium et de la Tchrezvytchaika. IIs ne tardèrent pas à se rendre compte du changement qui s'était opéré dans les sentiments des gardiens à I'égard de leurs prisonniers et résolurent de prendre des mesures radicales. A Moscou aussi on était inquiet, comme le prouve te télégramme suivant envoyé d'Ekaterinbourg par Biéloborodof à Sverdlof et à Golochtchokine (qui se trouvait alors à Moscou) : « Syrornolotof vient de partir pour Moscou pour organiser l'affaire selon indications du centre. Appréhensions vaines. Inutile s'inquiéter. Avdief révoqué. Mochkine arrêté. Avdief remplacé par Yourovsky. Garde intérieure changée, d'autres la remplacent. »

    Ce télégramme est du 4 juilliet.

    Ce même jour, en effet, Avdief et son adjoint Mochkine étaient arrêtés et remplacés par le commissaire Yourovsky, un Juif, et son second, Nikouline. La garde formée -cornrne il a été dit - exclusivement d'ouvriers russes, fut transférée dans une maison voisine, la maison Popof.

    Yourovsky amenait avec lui dix hommes - presgue tous des prisonniers de guerre austro-allemands « choisis » parmi les bourreaux de la Tchrezagtchaïka. A partir de ce jour, ce furent eux qui occupèrent les postes intérieurs, les postes extérieurs continuant à être fournis par la garde russe.

    La « maison à destination spéciale » était devenue une dépendance de la Tchrezagtchsika et la vie des prisonniers ne fut plus qu'un long rnartyre.

     

    signe de tsarine

     

    A cette époque, la mort de la famille impériale avait déjà été décidée à Moscou. Le télégramme cité plus haut le prouve. Syromolotof est parti pour Moscou.

    ETABLIES PAR L'ENQUÊTE 243

    « afin d'organiser l'affaire selon les indications du centre »... il va rentrer avec Golochtchokine apportant les instructions et les directives de Sverdlof. Yourovsky, en attendant, prend ses dispositions. Il sort plusieurs jours de suite à cheval, on le voit parcourir les environs, cherchant un endroit propice à ses desseins et où il puisse faire disparaître les corps de ses victimes. Et ce même homme, - cynisme qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, - s'en vient ensuite visiter le tsarévitch dans son lit !

    Plusieurs jours s'écoulent ; Golochtchokine et Syromolotof sont rentrés, tout est prêt.

    Le dimanche 14 juillet, Yourovsky fait appeler un prêtre, le Père Storojef, et autorise un service religieux. Les prisonniers sont déjà des condamnés à mort auxquels on ne saurait refuser les secours de la religion !

    Le lendemain, il donne l'ordre d'emmener le petit Léonide Sèdnief dans la maison Popov où se trouve la garde russe.

    Le 16, vers sept heures du soir, il ordonne à Paul Medviédef, en qui il avait toute confiance, - Medviédef était à la tête des ouvriers russes, - de lui apporter les douze revolvers, système Nagan, dont dispose la garde russe. Lorsque cet ordre est exécuté, il lui annonce que toute la famille impériale sera mise à mort cette nuit même et il le charge de le faire savoir plus tard aux gardes russes. Medviédef le leur communique vers dix heures.

    Un peu après minuit, Yourovskv pénètre dans les chambres occupées par les membres de la famille impériale, les réveille, ainsi que ceux qui vivent avec eux, et leur dit de se préparer à le suivre. Le prétexte qu'il leur donne est qu'on doit les emmener, qu'il y a des

    244 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    émeutes en ville et qu'en attendant ils seront plus en sécurité à l'étage inférieur.

    Tout le monde est bientôt prêt, on prend quelques menus objets et des coussins, puis l'on descend par l'escalier intérieur qui mène à la cour d'où l'on rentre dans les chambres du rez-de-chaussée. Yourovsky marche en tête avec Nikouline, puis viennent l'empereur portant Alexis Nicolarévitch, l'impératrice, les grandes-duchesses, le docteur Botkine, Anna Démidova, Kharitonof et Troup.

     

    plan tuerie ipatief

     

    La, ligne pointillé indique le trajet par la famille impériale : descendue du premier étage, elle sortit dans la cour intérieure, remonta quelques marches et retraversa toute la maison pour arriver dans la chambre où elle allait être massacrée.

    Les prisonniers s'arrêtent dans la pièce qui leur est indiquée par Yourovsky. Ils sont persuadés que l'on est, allé chercher les voitures ou les automobiles qui doivent les emmener et, comme l'attente peut être

    ÉTABLIES PAR L'ENQUÊTE 245

    longue, ils réclament des chaises. On en apporte trois. Le tsarévitch, qui ne peut rester debout à cause de sa jambe malade, s'assied au milieu de la chambre. L'empereur prend place à sa gauche, le docteur Botkine est debout à sa droite et un peu en arrière. L'impératrice s'assied près du mur (à droite de la porte par laquelle ils sont entrés), non loin de la fenêtre. On a mis un coussin sur sa chaise comme sur celle d'Alexis Nicolaiévitch. Elle a derrière elle une de ses filles, probablement Tatiana. Dans I'angle de la chambre, du même côté, Anna Démidova, - elle a gardé deux coussins dans ses bras. Les trois autres grandes-duchesses sont adossées au mur du fond et ont à leur droite dans l'angle Kharitonof et le vieux Troup.

    L'attente se prolonge. Brusquement Yourovsky rentre dans la chambre avec sept Austro-Allemands et deux de ses amis, les commissaires Ermakof et Vaganof, bourreaux attitrés de la Tchrezugtchaïka. Medviédef aussi est présent. Yourovsky s'avance et dit à l'empereur.: « Les vôtres ont voulu vous sauver, mais ils n'y ont pas réussi et nous sommes obliges de vous mettre à mort. » Il lève aussitôt son revolver et tire à bout portant sur l'empereur qui tombe foudroyé. C'est le signal d'une décharge générale. Chacun des meurtriers a choisi sa victime. Yourovsky s'est réservé I'empereur et le tsarévitch. La mort est presgue instantanée pour la plupart des prisonniers. Cependant Alexis Nicolaïévitch gémit faiblement. Yourovsky met fin à sa vie d'un coup de revolver. Anastasie Nicolaiévna n'est que blessée et se met à crier à l'approche des meurtriers; elle succombe sous les coups des baîonnettes. Anna. Démidova elle aussi, a été: épargnée grâce aux coussins derrière lesquels elle se cache. Elle se jette de côté et

     

    tuerie Nicolas II et famille
    Sont tués en même temps que la famille impériale: le Dr Botkine, Kharitonof, le vieux Troup et Anna. Démidova, leurs employés. Page 248

    Dr Botkine
    Le Dr Botkine également tué!

     

    246 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    d'autre et finit par tomber à son tour sous les coups des assassins

    Les dépositions des témoins ont permis à l'enquête de rétablir dans tous ses détails la scène effroyable du massacre. Ces témoins sont Paul Medviédef (1), I'un des meurtriers; Anatole Yakimof, qui assista certainement au drame, quoiqu'il le nie, et Philippe Proskouriakof qui raconte Ie crime d'après le récit d'autres spectateurs. Tous les trois faisaient partie de la garde de la maison Ipatief.

    Quand tout est terminé les commissaires enlèvent aux victimes leurs bijoux, et les corps sont transportes à l'aide de draps de lit et des brancards d'un traîneau jusqu'au camion automobile qui attend devant la porte de la cour, entre les deux clôtures de planches.

    Il faut se hâter avant le lever du jour. Le funèbre cortège traverse la ville encore endormie et s'achemine vers la forêt. Le commissaire Vaganof le précède à cheval, car il faut éviter toute rencontre. Comme on approche déjà de la clairière vers laquelle on se dirige, il voit venir à lui un char de paysans. C'est une femme du village de Koptiaki, qui est partie dans la nuit avec son fils et sa bru pour venir vendre son poisson à la ville. Il leur ordonne aussitôt de tourner bride et de rentrer chez eux. Pour plus de sûreté, il les accompagne en galopant à côté du char, et leur interdit sous peine

    1. Medviédef fut fait prisonnier, lors de ta prise de Perm par les troupes antlbolchéviques en février 1919. Il mourut un mois plus tard à Ekaterinbourg du typhus exanthématique.Il prétendait n'avoir assisté qu'à une partie du drame et n'avoir pas tiré lui-même. (D'autres témoins affirment le contraire.) C'est là le procédé classique auquel tous les assassins recourent pour leur défense.

     

    incinération des corps famille romanov

     

    ÉTABLIES PAR L'ENQUÊTE 249

    de mort de se retourner et de regarder en arrière. Mais la paysanne a eu le temps d'entrevoir [a grande masse sombre qui s'avançait derrière le cavalier. Rentrée au village, elle raconte ce qu'elle a vu. Les paysans intrigués partent en reconnaissance et viennent se heurter au cordon de sentinelles gui a été placé dans la forêt.

    Cependant, après de grandes difficultés, car les chemins sont très mauvais, le camion a atteint la clairière. Les cadavres sont déposés à terre puis en partie déshabillés. C'est alors que les commissaires découvrent une quantité de bijoux que les grandes-duchesses portaient cachés sous leurs vêtements. Ils s'en emparent aussitôt, mais dans leur hâte ils en laissent tomber quelques-uns sur te sol où ils sont piétinés. Les corps sont ensuite sectionnés et placés sur de grands bûchers, dont la combustion est activée par de la benzine. Les parties les plus résistantes sont détruites à l'aide d'acide sulfurique. Pendant trois jours et trois nuits les meurtriers travaillent à leur oeuvre de destruction sous la direction de Yourovsky et de ses deux amis Ermakof et Vaganof. On amène 175 kilogrammes d'acide sulfurique et plus de 300 litres de benzine de la ville à ta clairière !

    Enfin, le 20 juillet. tout est terminé. Les meurtriers font disparaître tes traces des bûchers, et les cendres sont jetées dans un puits de mine ou dispersées dans les environs de la clairière, afin que rien ne vienne révéler ce qui s'est passé.

     


    ***

     

    Pourquoi ces hommes prennent-ils tant de soin à faire disparaître toute trace de leur action ? Pourquoi, alors qu'ils prétendent faire oeuvre de justiciers,

    250 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    cachent-ils comme des criminels ? Et de qui se cachent-ils ?

    C'est Paul Medvédief qui nous le fait savoir dans sa déposition. Après le crime, Yourovsky s'approche de lui et lui dit : « Maintiens les postes extérieurs de peur que le peuple ne se révolte t » Et, les jours suivants, les sentinelles continuent à monter la garde autour de la maison vide, comme si rien ne s'était passé, comme si les clôtures renfermaient toujours les prisonniers.

    Celui qu'il faut tromper, celui qui ne doit pas savoir, c'est le peuple russe.

    Un autre fait le prouve, c'est la précaution prise, le 4 juillet, d'emmener Avdief 'et d'écarter la garde russe. Les commissaires n'avaient plus confiance en ces ouvriers des usines de Sissert et de la fabrique des frères Zlokazof, qui s'étaient pourtant ralliés à leur cause et qui étaient venus s'enrôler volontairement pour « garder Nicolas le sanguinaire ». C'est qu'ils savaient que, seuls, des forçats ou des étrangers, des bourreaux salariés, consentiraient à accomplir la besogne infâme qu'ils leur proposaient. ces bourreaux furent : Yourovsky, un Juif, Medvédief, Nikouline, Ermakof, Vaganof, forçats russes, et sept Austro-Allemands.


    Oui, c'est du peuple russe qu'ils se cachent, ces hommes qui prétendent en être les mandataires. c'est de lui qu'ils ont peur; ils craignent sa vengeance.

    Enfin, le 20 juillet, ils se décident à parler et à annoncer au peuple la mort de l'empereur, par une proclamation affichée dans les rues d'Ekaterinbourg.

    Cinq jours plus tard, les journaux de Perm publient la déclaration suivante :

    ÉTABLIES PAR L'ENQUÊTE 251

    DECISION
    du Présidium du Conseil régional des députés ouvriers, paysans et gardes rouges de I'Oural :

    Étant donné que tes bandes tcbéco-slovaques menacent la capitale rouge de l'Oural, Ekaterinbourg; étant donné que le bourreau couronné peut échapper au tribunal du peuple (on vient de découvrir un complot des gardes blancs ayant pour but I'enlèvement de toute la famille Romanof), le Présidium du Comité régional, en exécution de la volonté du peuple, a décidé : l'ex-tsar Nicolas Romanof, coupable devant le peuple d'innombrables crimes sanglants, sera fusillé.

    La décision du Présidium du Conseil régional a été exécutée dans la nuit du 16 au 17 juillet.

    La famille de Romanof a été transférée d'Ekaterinbourg dans un autre endroit plus sûr.

    Le Présidium du Conseil régional des députés ouvriers, paysans, et gardes rouges de l'Oural.

    DÉCISION
    du Présidium du Comité exécutif central de toutes les Russies, du 18 juillet, a. c.

    Le Comité exécutif central des Conseils des députés ouvriers, paysans, gardes rouges et cosaques, en la personne de son président, approuve I'action du Présidium du Conseil de l'Oural.

    Le Président du Comité exécutif central :
    Y. Sverdlof

    Dans ce, document, on fait état d'une sentence de mort prononcée soi-disant par le Présidium d'Ekaterinbourg. contre l'empereur Nicolas II. Mensonge ! Le crime, nous le savons, a été décidé à Moscou par Sverdlof, et ses instructions ont été apportées à Yourovsky par Golochtchokine et Syromolotof.

    252 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    Sverdlof a été la tête et Yourovsky le bras ; tous deux étaient juifs.

    L'empereur n'a été ni condamné, ni même jugé, - et par qui aurait-il pu l'être ? - il a été assassiné. Que dire alors de t'impératrice, des enfants, du docteur Botkine et des trois domestiques gui ont succombé avec eux ? Mais qu'importe aux meurtriers : ils sont sûrs de I'impunité ; la balle a tué, la flamme a détruit et la terre a recouvert ce que le feu n'avait pu dévorer. Oh I ils sont bien tranquilles, aucun d'eux ne parlera, car ils sont liés par l'infamie. Et c'est avec raison, semble-t-il, que le commissaire Voikof peut s'écrier : « Le monde ne saura jamais ce que nous avons fait d'eux ! »

    Ces hommes se trompaient.

    Après quelques mois de tâtonnements, I'instruction entreprend des recherches méthodiques dans la forêt. Chaque pouce de terrain est fouillé, scruté, interrogé, et bientôt le puits de mine, le sol de la clairière et t'herbe des environs révèlent leur secret. Des centaines d'objets et de fragments d'objets, la plupart piétinés et enfoncés dans le sol, sont découverts, identifiés et classés par l'instruction. On retrouve ainsi entre autres :

    La boucle du ceinturon de l'empereur, un fragment de sa casquette, le petit cadre portatif qui contenait le portrait de I'impératrice la photographie en a disparu - et que l'empereur emportait toujours avec lui, etc.

    Les boucles d'oreilles préférées de l'impératrice (l'une est brisée), des morceaux de sa robe, un verre de ses lunettes, reconnaissable à sa forme spéciale, etc.

    ÉTABLlES PAR L'ENQUÊTE 253

    La boucle du ceinturon du tsarévitch, des boutons et des morceaux de son manteau, etc.

    Une quantité de petits objets ayant appartenu aux grandes-duchesses : fragments de leurs colliers, de leurs chaussures : boutons, crochets, pressions, etc.

    Six buses de corsets en métal, « six », chiffre qui parle de lui-même, si l'on se rappelle le nombre des victimes : l'impératrice, les quatre grandes-duchesses et A. Démidova, la femme de chambre de l'impératrice'

     

    romanov
    6 buses de corset et quelques bijoux retrouvés près du puits de mine en mai 1919
    Daniel Girardin: “Précepteur des Romanov: le destin russe de Pierre Gilliard”, page 138

     

    Le dentier du docteur Botkine, des fragments de son lorgnon, des boutons de ses vêtements, etc.

    Enfin, des ossements et des fragments d'ossements calcinés, en partie détruits par l'acide, et qui portent parfois la trace d'un instrument tranchant ou de la scie ; des balles de revolver - celles qui étaient restées dans les corps, sans doute - et une assez grande quantité de plomb fondu.

    Lamentable énumération de reliques qui ne laissent, hélas ! aucun espoir et d'où la vérité se dégage dans toute sa brutalité et son horreur.

    Le commissaire Voïkoff se trompait : « Le monde sait maintenant ce qu'ils ont fait d'eux »

    Cependant les meurtriers s'inquiètent. Les agents quille ont laissés à Ekaterinbourg pour égarer les recherches les tiennent au courant de la marche de l'instruction. Ils en suivent pas à pas les progrès. Et quand ils comprennent enfin que la vérité va être connue, que le monde entier saura bientôt ce qui s'est passé, ils ont peur et cherchent à faire retomber sur d'autres la responsabilité de leur forfait. c'est alors qu'ils accusent les socialistes-révolutionnaires d'être les auteurs du crime et d'avoir voulu par là compromettre

    254 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    Ie parti bolchévique. En septembre 1919, vingt-huit personnes, accusées faussement d'avoir pris part au meurtre de la famille impériale, sont arrêtées par eux à Perm et jugées. Cinq d'entre elles sont condamnées
    à mort et exécutées.


    Cette odieuse comédie témoigne, une fois de plus, du cynisme,de ces hommes qui n'hésitent pas à envoyer à Ia mort des innocents pour ne point encourir la responsabilité d'un des plus grands crimes de l'histoire.

     

    ***

     

    II me reste à parler de la tragédie d'Alapaevsk qui est étroitement liée à celle d'Ekaterinbourg et qui causa la mort de plusieurs autres membres de la famille impériale.

    La grande-duchesse Elisabeth Féodorovna, soeur de l'impératrice, le grand-duc Serge Michailovitch, cousin de l'empereur, les princes Jean, Constantin et lgor, fils du grand-duc Constantin, et le prince Parée, fils du grand-duc Paul, avaient été arrêtes au printemps 1918 et conduits dans la petite ville d'Alapaevsk, située à cent cinquante verstes au nord d'Ekaterinbourg. Une nonne, Barbe Yakovlef, compagne habituelle de la grande-duchesse, et S. Remes, secrétaire du grand-duc Serge, partageaient leur captivité. on leur avait donné pour prison la maison d'école.

    Dans la nuit du 17 au 18 juillet, vingt-quatre heures après Ie crime d'Ekaterinbourg, on vint les chercher et, sous prétexte de les emmener dans une autre ville, on les conduisit en voiture à quelque douze verstes d'Alapaevsk. c'est là, dans une forêt, qu'ifs furent mis à mort. Leurs corps furent jetés dans un puits de mine

    ÉTABLIES PAR L'ENQUÊTE 255

    abandonné où on les retrouva, au mois d,octobre 1918, recouverts par la terre éboulée à ta suite de l'explosion des grenades à main qui avaient mis fin aux souffrances des victimes.

    L'autopsie n'a relevé des traces d'armes à feu que sur Ie corps du grand-duc Serge et l'enquête n'a pu établir avec exactitude comment ses compagnons furent mis à mort. Il est probable qu'ils furent assommés à coups de crosses.

    Ce crime, d'une brutalité inouïe, fut l'oeuvre du commissaire Safarof, membre du présidium d'Ekaterinbourg qui ne fit d'ailleurs qu'exécuter les ordres de Moscou.

     

    ***

     

    Quelques jours après la prise d'Ekaterinbourg, alors qu'on s'occupait de remettre en état la ville et d'enterrer les morts, on releva deux cadavres non loin de Ia prison. Sur I'un d'eux, on trouva un reçu de 80'000 roubles au nom du citoyen Dolgorouky et. d'après les descriptions des témoins, il semble bien que c'était là le corps du prince Dolgorouky. Quant à l'autre, on a tout lieu de croire que c'était celui du général Tatichtchef.

    L'un et l'autre sont morts, comme ils l'avaient prévu, pour leur empereur. Le général Tatichtchef me disait un jour à Tobolsk : « Je sais que je n'en ressortirai pas vivant. Je ne demande qu'une seule chose, c'est qu'on ne me sépare pas de l'empereur et qu'on me laisse mourir avec lui. » II n'a même pas eu cette suprême consolation.

    La comtesse Hendrikof et Mlle Schneider furent emmenées d'Ekaterinbourg quelques jours après le

    256 LES CIRCONSTANCES DU CRIME

    meurtre de la famille impériale, et conduites à Perm. C'est là qu'elles furent fusillées dans ta nuit 4 septembre 1918. Leurs corps furent retrouvés et identifiés en mai 1919.

    Quant à Nagorny, le matelot d'Alexis Nicolaïévitch, et au laquais Ivan Sèdnief, ils avaient été mis à mort dans les environs d'Ekaterinbourg, au début de juin 1918. Leurs corps furent retrouvés deux mois plus tard sur le lieu de l'exécution.

    Tous, du général au simple matelot. ils n'ont pas hésité à faire le sacrifice de leur vie et à marcher courageusement à la mort. Et ce matelot, humble paysan d'Ukraine, il n'avait pourtant qu'un mot à dire pour être sauvé. Il n'avait qu'à renier son empereur! Ce mot, il ne l'a pas dit.

    C'est que, depuis longtemps, ils avaient, d'une âme simple et fervente, sacrifié leur vie à ceux qu'ils aimaient et qui avaient su faire naître autour d'eux tant d'attachement, de courage et d'abnégation.

     

     

     

    17 juillet 1918, l'assassinat de Nicolas II, de sa famille et quelques serviteurs

    1er octobre 2008: Le Présidium de la Cour Suprême de Russie a reconnu que les répressions contre le tsar Nicolas et sa famille comme injustifiées et a décidé de les réhabiliter. Il ne reste plus, à cette cour de justice qu'à condamner, à titre postume, les commanditaires et les assassins. Ce qui obligerait à effacer les rues, les villes, les oblasts qui portent encore le nom des meurtriers, Lénine et Sverdlov!

    27 août 2010: La décision de la Cour suprême permet la réouverture l'enquête sur le meurtre du Tsar et de sa famille. Un acte tout sauf anodin car il permettra au peuple russe de faire connaître la vérité sur l'horreur des bolcheviks masquées par des tonnes de mensonges.
     

    L'article de Aurélia Vertaldi , “Le Figaro” du 1er octobre 2008 apporte des informations intéressantes sur la réhabilitation du tsar Nicolas II. La cour a répondu à une plainte déposée il y a 3 ans par la Grande Duchesse Maria Vladimirovna dont le bisaïeul était Alexandre II. Après avoir été rejetées plusieurs fois, la ténacité a fini par payer. Quant à Ivan Artsichevski, autre descendant, il a déclaré: “«Le fait que l'Etat russe a reconnu sa responsabilité pour ce meurtre est un pas vers un repentir général et la réhabilitation de toutes les victimes innocentes» des bolcheviks. Les victimes de tortures, d'arrestations arbitraires, de déportations, d'exécution par le poison, le froid, une balle ou la faim, se chiffrent à au moins 5 millions, sans compter les exilés!

    http://www.fonjallaz.net/Communisme/N2/Massacre-famille-tsar/index.html

     

     

     

     

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    L’assassinat des Romanov, petit exemple de l’humanisme de gauche

     



     

    Minuit. Iekaterinbourg dort paisiblement en cette nuit du 16 au 17 août 1918. La villa Ipatiev située en plein centre-ville est calme également, tout au moins en apparence.

     

    La famille impériale y est retenue depuis le 30 avril et depuis cette date les jours s’écoulent dans l’ennui

    (la propriété est isolée par de hautes palissades en bois).

     

    Ils s’écoulent aussi dans la crainte.

     

    Le comité de l’Oural a désigné un certain Avdéïev en tant que responsable de la maison.

     

    C’est un alcoolique à l’intelligence tristement limitée qui se révèle violent à l’occasion.

     

    Les gardes sont à l’avenant.

     

     

     

    Le 4 juillet, Avdéïev est remplacé par le commissaire Iakov Yourovski qui arrive avec dix gardes armés qui prennent la relève de ceux qui étaient sous les ordres d’Avdéïev.

     

    Youroski s’absente souvent, il parcourt la région à cheval.

     

     

      

     

    Le 16 août, peu avant minuit, Yourovski réunit les gardes et leur fournit des revolvers, puis il entre dans les chambres où dorment la famille impériale et leurs suivants (Evgueni Botkine, Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Aloïs Troupp) afin de les avertir qu’ils vont être transférés.

      

    Famille Romanov : Photo de leur captivité.

      

      

    Les prisonniers descendent donc jusqu’au sous-sol où on leur a dit qu’ils devaient attendre l’arrivée des camions.

     

    Mais laissons la parole à Pierre Gilliard qui fut le précepteur des enfants du Tsar :

     


    Famille Romanov: photo de leur captivité.

    Dernière photographie d'Alexandra et des grandes Duchesses

     

    " Le 16 juillet au soir, Yourovski procura des pistolets à ses hommes. Après minuit, il demanda aux Romanov et à leurs suivants de se préparer à être transférés dans un lieu plus sûr. Tout le monde descendit par les escaliers intérieurs jusqu’au sous-sol. L’ex-tsar portait son fils dans ses bras.
     
    Famille Romanov: Photo de leur captivité.
      
      
    Il y avait deux chaises, où s’assirent l’empereur et l’impératrice, Alexis se trouvait sur les genoux de son père, les grandes-duchesses et leurs suivants se trouvaient debout à côté du couple impérial.
     
     
     

    Famille Romanov: Photo de leur captivité.

     

    Yourovski, prétextant qu’il allait chercher un appareil photographique pour prouver de leur bonne santé auprès de Moscou, alla régler les derniers détails du massacre avec ses hommes de mains.
      
    Puis il ouvrit la double porte où se trouvaient les prisonniers. Sur le seuil, les douze hommes s’alignèrent sur trois rangs.
      
    Dehors, le chauffeur du camion mit le moteur en marche pour couvrir le bruit des détonations.

     

    Au premier rang des tueurs, Yourovski sortit un papier et se mit à le lire rapidement : "Du fait que vos parents continuent leur offensive contre la Russie soviétique, le comité exécutif de l’Oural a pris le décret de vous fusiller."
      
    La fusillade se déchaîna aussitôt, dans le désordre le plus absolu. Il n’était plus question de préséance révolutionnaire : la plupart des exécuteurs visèrent le tsar. Le choc des multiples impacts le projeta en arrière et il s’effondra, mort sur le coup. Alexandra et la grande-duchesse Olga eurent à peine le temps d’esquisser un signe de croix avant de tomber à leur tour, ainsi que Troupp et Kharitonov. Le massacre prit rapidement un tour dantesque.

     

    Dans la fumée de la poudre qui emplissait la pièce, le tsarévitch effondré par terre, faisait preuve, selon Yourovski, d’une "étrange vitalité" : il rampait sur le sol en se protégeant la tête de la main. Nikouline, maladroit ou trop énervé, vida sur lui un chargeur sans réussir à le tuer. Yourovski dut l’achever de deux balles dans la tête. Le sort des grandes-duchesses fut encore plus horrible : les projectiles ricochaient sur leurs corsets où elles avaient cousu des bijoux et des pierres précieuses pour les dissimuler aux gardiens.

     

    Yourovski dira, plus tard, qu’elles étaient "blindées".
    Anna Demidova fut aussi très longue à mourir.
    Les tueurs ont vidé leurs armes mais cela ne suffit pas, trois des grandes-duchesses étaient encore en vie. Selon son témoignage, Kabanov alla chercher une baïonnette en forme de couteau d’une Winchester pour les achever. D’autres l’imitèrent. Les corps ensanglantés furent emmenés en camion dans une clairière, près du village de Koptiaki. Ils furent arrosés d’acide sulfurique, brûlés et démembrés avant d’être ensevelis sous un chemin forestier. "

     

    Pour ceux qui croiraient que ce fut un incident de parcours :

     

    " Le métropolite Vladimir de Kiev fut mutilé, castré avant d’être fusillé. Son corps laissé nu, exposé à la profanation publique. Le métropolite Véniamine de Saint-Pétersbourg, candidat possible à la succession du patriarche, fut transformé en un pilier de glace : on le passa sous une douche d’eau froide par un temps glacial. L’évêque Germogène de Tobolsk, qui avait accompagné le Tsar en exil de son plein gré, fut sanglé vivant à la roue à aubes d’un bateau à vapeur et déchiqueté par les pales en rotation. L’archevêque Andronnik de Perm, qui s’était acquis une réputation de missionnaire et qui avait œuvré au japon, fut enseveli vivant. Et l’archevêque Vassili a fini crucifié et brûlé. "

    Alexander Yakovlev – Le Cimetière des Innocents – page 189
     

    Départ de Tobolsk de Nicolas, d`Alexandra et de Maria 

    Calèche où prirent place Nicolas, Alexandra, Maria et quelques servants lorsqu'ils quittèrent tobolsk.

      

    Il est là le véritable visage de l’homme de gauche, du révolutionnaire. 1789 / 1917 /1936 /1949 / etc., même combat. Mêmes aspirations frustrées de petits bourgeois envieux prêts à toutes les horreurs pour s’emparer du pouvoir; mêmes horreurs perpétrées au nom de la liberté et du bonheur du genre humain; mêmes machines politiques inhumaines créées pour instiller dans le bas peuple une saine peur du nouvel appareil de gouvernement; même volonté d’abattre tout ce qui fait sens, tout ce qui cimente la société humaine afin d’isoler les hommes face à la puissance publique.

     

     

     

     

     

    http://koltchak91120.wordpress.com/2011/08/15/lassassinat-des-romanov-petit-exemple-de-lhumanisme-de-gauche/?replytocom=6754#respond

     

     

     

     

     

     

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    Louise Bohy et Nicolas le Tsarévitch

     

     

     

    Louise Octavie Bohy est née le 26 février 1856 à Besançon.

    Elle était une très belle femme aux longs cheveux noirs jais brillants, quand ils n’étaient pas coiffés, ils touchaient ses fines chevilles. Elle les relevait en un lourd chignon natté et ressemblait à une espagnole. Elle était Israélite comme toute sa famille et désirait devenir comédienne comme Rachel la grande tragédienne ou chanteuse. Ses rêves de scène l’entraînèrent à Paris où elle ne connut pas la célébrité désirée.

     

    Elle était une beauté brune et pénétrante, à la fois effacée et douce, belle et troublante. Sa taille de guêpe faisait tourner la tête de tous ceux qui l’approchaient et le Paris des années 1880 grouillaient de « Protecteurs » prêts à entretenir de belles femmes distinguées. Le temps était à l’admiration des belles brunes telles Rachel, la belle Otéro, la Polaire…

     

     

     

    Louise Bohy devint une femme entretenue dont la distinction fit d’elle une belle remarquée et l’homme qui veillait sur elle était toujours envié. Elle n’avait qu’un « ami » à la fois et lui restait fidèle. Cette particularité fit d’elle la « Cocotte » la plus discrète de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle. Sa discrétion lui permit de fréquenter les plus hautes personnalités d’Europe et elle fit un jour la connaissance de Nicolas II.

     

    Il n’avait que 17 ans alors, il était jeune homme et n’avait pas d’expérience avec les femmes.

    Afin de ne pas brusquer sa délicatesse, un ami de Nicolas lui fit rencontrer Louise un soir à l’Opéra.

     

    Ils se rencontrèrent plusieurs fois ce mois-là, c’était en Juin. Louise lui montrait les roses qu’elle cultivait dans son jardin et prenait le thé avec lui, bavardant de choses et d’autres et de la ville de son enfance.

     

    Un jour, Nicolas devint « son Nicolas ». Elle lui ouvrit son coeur et lui fit découvrir les délices de l’Amour. Quand elle parlait de lui à sa petite nièce, ma grand-mère, elle avait les yeux pleins de larmes et le coeur illuminé d’amour.

     

    Son Nicolas dut pourtant un jour rejoindre la Russie et devenir Tsar, avant de partir, il l’invita à passer quelques jours à Isola Bella dans les Iles Borromées et ces instants rares d’intimité restèrent à jamais gravés dans son coeur. Là, il lui offrit un splendide nécessaire de Toilette en peau de porc de Louis Vuitton. Quand elle l’ouvrit elle eut les larmes aux yeux.

     

    Les accessoires et les flacons étaient en cristal et en ivoire, les bouchons en argent portaient le monogramme L B de Louise Bohy. A l’intérieur se trouvait un petit écrin rouge dans lequel une ravissante montre Clerc trônait. Nicolas la prit dans ses bras, lui murmurant des mots tendres et lui dit comme elle s’y attendait qu’il devait rejoindre son pays pour y régner. Il lui parlait avec fièvre de l’Emprunt Russe et l’incita à en prendre des bons. Il avait des étoiles dans les yeux quand il parlait de Sa Russie. Elle avait les mêmes étoiles dans les yeux quand elle parlait des années plus tard de Son Nicolas…

     

     

    Quand elle revint à Paris, elle mit fin à sa vie de demi-mondaine et refusa les avances de ses anciens amis. Elle ne voulait plus appartenir à personne. Nicolas avait conquis son coeur, il restera son grand amour toute sa vie. Elle plaça toute sa fortune dans l’Emprunt Russe et perdit tout…

     

    La fin de sa vie se passa encore plus discrètement qu’avant. Ruinée, elle dût quitter son hôtel particulier, elle s’installa dans une chambre de bonne près de l’Opéra, ne se nourrissant que de pain et d’eau. Son luxe, jusqu’à la fin fut d’aller chaque après-midi au Café de Paris boire un chocolat.

     

    Elle s’habillait de noir, portant à son sautoir la belle montre de son Nicolas et savourait le souvenir des merveilleux moments passés avec lui, au temps doré de leur rencontre.

     

    Mon arrière Grand-Père Jules Paymal était son neveu. Louise Bohy sa tante assista en 1909 à son mariage et offrit son éventail à la jeune mariée. Paulette ma grand-mère née en 1910 durant les fameuses inondations de Paris et sa soeur Odette née en 1913 connurent bien Louise Bohy. Elle venait souvent voir ses « Petites Reines », leur apportant toujours un bonbon à la menthe.

     

    Elle racontait son grand amour à ses petites nièces avec tant d’émerveillement que Paulette, ma grand-mère raconta son histoire avec le même amour à ma mère qui me la raconta.

    Ce qu’il y a de particulier dans l’Amour Vrai c’est qu’il traverse le Temps sans prendre une ride, comme l’aile d’un papillon ne dérange pas le cours d’eau.

     

    http://langloislaurence.unblog.fr/2011/09/28/louise-bohy-et-nicolas-le-tsarevitch/ 

     

     

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    Louis Vuitton : un précieux nécessaire de toilette

     

     

     

    La semaine dernière, j’ai reçu ça parmi les dossiers de presse. Évidemment, ça n’a pas manqué de retenir mon attention : un nécessaire de toilette Louis Vuitton. Et pourtant, à la base, Louis Vuitton ne fait pas partie de ces marques qui me font rêver.

    Mais là, c’est surtout d’une jolie histoire d’amour dont il s’agit. Une histoire à la Marguerite Gautier, la fameuse Dame aux camélias.

    Ce nécessaire de voyage Louis Vuitton fut offert par le futur Nicolas II de Russie (1868-1918) à sa maîtresse française, Louise Octavie Bohy.

    On dit que c’était une très belle femme, brune avec les cheveux qui lui tombaient aux chevilles lorsqu’elles ne les attachaient pas.

     

    Ses charmes firent d’elle, une « femme entretenue », une demi-mondaine. Elle rencontre alors le futur Nicolas II un soir à l’Opéra de Paris. Il n’a alors que 17 ans. Elle, en a 29.

    Ils devinrent très proches. Elle lui fait découvrir les plaisirs de la chair. Mais inexorablement, vient le moment ou il est rappelé en Russie pour devenir Tsar.

    Avant son départ, ils passèrent quelques jours dans les Iles Borromées. C’est là qu’il lui offre ce magnifique nécessaire de toilette Louis Vuitton. Tous les accessoires étaient d’un grand raffinement : accessoires en ivoire, flacons en cristal, bouchons en argent portant le monogramme LB, Louise Bohy.

     

    C’est vraiment sublime

    louis vuitton necessaire de toilette 1024x1024 Louis Vuitton : un précieux nécessaire de toilette

     

    Nécessaire de toilette Louis Vuitton ©www.expertissim.com

    De retour à Paris, Louise Bohy, n’a pas la volonté de reprendre sa vie de demi-mondaine malgré les sollicitations. Elle place toutes ses économies dans les emprunts russes dont Nicolas lui avait parlé et perd tout. Elle finira sa vie ruinée mais n’oubliera jamais son cher amant et ne se séparera jamais de ce précieux cadeau.

     

    Sources
    Louise Bohy et Nicolas le Tsarévitch
    http://www.expertissim.com/

    - See more at: http://www.pure-beaute.fr/2011/10/31/louis-vuitton-un-precieux-necessaire-de-toilette/#sthash.caam0zmj.dpuf

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Anna Pavlovna (ci-dessus en robe verte auprès de son père ) , née en 1795 , était la plus jeune fille du tsar Paul Ier et Maria Feodorovna (fille du duc de Wurtemberg) et le huitième enfant d'une famille de dix.

     

    Quand elle avait six ans , on retrouva son père mort ( dont il a été dit qu'il était fou), lors d’une tentative de coup d'Etat militaire . Son frère, Alexandre, qui faisait partie du complot, lui succéda. Sa mère a alors résidé à Saint-Pétersbourg avec ses plus jeunes enfants dans les palais sud, Gatchina et Pavlovsk et dans sa résidence d'été de Tsarskoïe Selo.

     

    C’est donc ainsi que grandit Anna avec ses deux plus jeunes frères, Nicolas (1796-1855) et Michael (1798-1849). Tous les trois portaient un anneau identique à celui porté par leur mère : une sorte de « pacte » symbolique les unissant .

     

    Anna Pavlovna avait une gouvernante suisse Louise de Sybourg (Bourcis ) .Elle reçoit une éducation polyglotte: elle a lu, écrit et parlé couramment le russe, l'allemand et le français et a également reçu des leçons de mathématiques et de physique. Pour ses loisirs, elle peignait et brodait des scènes historiques. Dans le palais de Pavlovsk subsistent des peintures faites de sa main et un certain nombre de ses sièges brodés.

     

    Sa mère et ses frères ont toujours eu une grande influence sur Anna, même après son mariage. Elle entretenait avec eux une correspondance intense. Elle aimait beaucoup son frère aîné le tsar Alexandre (1777-1825), mais avait des liens plus privilégiés encore avec Nicolas, son successeur, avec lequel Anna partagea son enfance sur un pied d'égalité (puisqu’il n’était pas pré-destiné à régner à priori) . Après la mort de sa mère en 1828, elle s’est rapprochée de Nicolas qui était son allié et son confident et la gâtait de nombreux cadeaux. De ses sœurs , seulement deux étaient encore vivantes: Mary (1786-1859) et Catherine de Wurtemberg (1788-1819). Si avec la première , elle entretenait de bons rapports , elle considérait la seconde comme « le parent pauvre » de la famille (on explique ainsi le rejet ultérieur d’Anna pour sa belle-fille et nièce Sophie après son mariage avec son fils aîné le prince héritier Willem, qu’elle désapprouva)...

     


     

    Mariage avec Willem II

     

    En tant que grande-duchesse de Russie et sœur du tsar Anna Pavlovna représentait un « bon parti » dans l’Europe des cours royales En 1809 (elle avait quatorze ans) , l'empereur Napoléon , à la recherche d’une seconde épouse vit sa demande rejetée (par Maria Feodorovna qui considérait ce candidat de rang « inférieur » ). A partir de 1814, il fut question de plusieurs autres « candidats au mariage » : avec un prince français (mais catholique…) Charles de Bourbon, prétendant français au trône, duc de Berry et fils du futur roi Charles X , puis avec l'archiduc Ferdinand et le duc de Clarence : toutes ces demandes rejetées, le tsar Alexandre envisagea avec bienveillance une alliance avec le prince héréditaire d’Orange mais cela ne pouvait se faire sans le consentement d'Anna, le tsar Pierre le Grand ayant déterminé qu'aucun Romanov ne devait se marier sans que les partenaires se soient rencontrés au préalable.

     

    Anna a reçu une dot d'un million de roubles. Dans un document séparé, il a été convenu que les enfants recevraient une éducation protestante. Anna elle-même restant fidèle à sa foi orthodoxe russe.

     

     

    Le 21 Février, 1816 à la fois suivant la liturgie protestante et selon le rite orthodoxe russe le mariage religieux fut célébré dans le White Hall du Palais d'Hiver de Saint-Pétersbourg.

     

    En Août 1816, le couple est arrivé aux Pays-Bas, où Anna avait emmené sa gouvernante.

     

    Ils ont résidé temporairement au palais Lange Voorhout à La Haye.

     

    Leurs résidences principales seraient le palais Kneuterdijk à La Haye et le palais Soestdijk à Baarn , qui durent être entièrement rénovés , surtout Soestdijk .De cette époque date l’installation de l'immense peinture de JW Pieneman «Le prince d'Orange lors de la bataille des Quatre-Bras» (1824) , où le prince est auréolé de ses mérites dans la lutte contre Napoléon lors de la célèbre bataille de Waterloo qui a donné à la salle de Soestdijk où elle fut installée le nom de « Hall Waterloo ».

     

    En partie à cause de ses mauvaises relations avec son père , Willem préférait résider à La Haye plutôt qu’à Bruxelles .. Mais Anna préférait elle la vie à la cour de Bruxelles pour son exubérance , qui contrastait fortement avec la vie sobre voire austère de La Haye et qui lui rappelait celle de Saint-Pétersbourg.

     

    Dans les années vingt , la vie d'Anna fut dévouée à ses enfants. Son fils aîné Willem est né le 19 Février 1817 à Bruxelles. A Soestdijk sont nés trois autres fils: Alexander (2 Août 1818), Henry (13 Juin 1820) et Casimir (le 21 mai 1822), un bébé qui est mort peu après quatre mois à Bruxelles. Sa fille unique, Sophie, est née le 8 Avril 1824 à La Haye. L'éducation de son fils aîné, l'héritier, causa à Anna bien des tourments. Elle a parfois été très inquiète pour lui et lui reprochait son «goût inférieur » et une certaine débauche. (Son fils préféré était Alexandre, mais il était en mauvaise santé et mourut en 1848 – à pas encore trente ans - à Madère, où il était soigné pour sa tuberculose. )

     

    A partir de 1829 , le couple connut une période difficile. Quand à Bruxelles , presque tous ses bijoux ont été volés ( ils devaient par la suite être en grande partie récupérés), Anna en fut tellement bouleversée qu'elle accusa alors Willem d’y être impliqué. C'est une indication sur l'image déplorable qu'elle avait alors de son mari dispendieux et prompt à se créer des dettes abyssales . Mais elle était fidèle et quand Willem dans les premières années de la Révolution belge (1830-1839) , qui conduisit à son indépendance , a eu de sérieux désaccords avec son père sur la ligne à tenir , Anna a soutenu son mari chaque fois que possible, essayant d'adoucir et poussant à faire preuve de compréhension pour son attitude. Lorsqu’il fut accusé de duplicité et acculé un certain temps à se réfugier dans la Willemsdorp à Moerdijk, Anna écrivit à son fils aîné préférer « vivre dans une cabane avec son Willem plutôt que de le voir accepter de se déshonorer ».

     

    Reine et Reine Mère

     

    Après l'abdication de Willem Ier (désireux d'épouser sa maîtresse une dame belge...), le 7 Octobre 1840, eut lieu le 28 Novembre , l'intronisation de Willem II dans la Nieuwe Kerk d’ Amsterdam. Anna décrit la cérémonie en détail dans une lettre à son frère le tsar Nicolas. Willem portait sous sa robe royale un uniforme bleu foncé, identique à celui de la campagne de 1831. Anna était vêtue d'une robe de drap d'argent avec dessus , de l'hermine avec un manteau de drap d'or cousu aussi d'hermine .

     

    Sous l'influence d'Anna, la vie à la cour des Pays-Bas devint plus digne d'un roi. Malgré son éducation et son attitude qui en découlait et pouvait parfois paraître pour de l’arrogance , en tant que reine, elle s'est fortement impliquée dans la société néerlandaise. Elle avait appris le néerlandais et le maîtrisait même mieux que son mari (élevé à la cour de Prusse) , avec qui elle parlait souvent français. En 1832, elle vint en aide à l'école royale de couture de Scheveningen , conçue pour aider des femmes dans le besoin et pour faire acquérir des compétences en couture et la broderie à des jeunes filles. Pendant la Révolution belge , elle fonda avec ses fonds propres l'Hôpital Willem à La Haye, pour les soldats blessés. Elle a visité l'hôpital et soigné les blessés là-bas. Après la mort de sa mère Anna a financé grâce à son héritage plusieurs écoles..

     

    En raison de sa position, elle ne pouvait pas partager ses opinions politiques avec le monde extérieur, mais elle se tenait parfaitement au courant de la politique néerlandaise et européenne, ainsi qu'il en ressort de sa correspondance. Également dans le journal du baron de Mackay Ophemert, son chambellan jusqu’en 1862 , qui sera nommé vice-président du Conseil d'Etat, il apparaît qu’elle jouissait d’un certain capital de sympathie dans l'arène politique .

     

    En Mars 1849, Willem tomba gravement malade. Anna et son fils Henry sont venus à Tilburg, où Willem est mort en leur présence le 17 Mars . La Reine Anna était tellement choquée qu'elle a crié et s’est jetée sur son corps sans vie. On rapporte qu’elle passa des heures à genoux auprès de son cadavre . Ses restes ont été transférés à Delft.

     

    On ignore si la reine Anna assista à l'enterrement dans la crypte royale ou non. Dans une lettre du 20 Avril au tsar Nicolas, elle décrit sa visite à la tombe quelques jours plus tard. Son désarroi est si grand qu'elle ne veut plus résider dans le palais de Kneuterdijk . Elle se retira de la vie publique et s’installa d'abord dans la maison de son défunt fils Alexander , mort en 1848. Plus tard, elle a vécu au château Trillion à Velp.

     

    L'héritage de Willem II était surtout composé de dettes. Avec la permission du tsar,Anna a utilisé le produit de la vente d'une partie de ses actifs russes pour pouvoir conserver le palais Soestdijk , son «Waterloo». Par contre les peintures de sa collection d’art, qui avait servi comme garantie pour un prêt important du tsar Nicolas à Willem, partirent pour Saint-Pétersbourg, où elles sont exposées aujourd’hui au musée de l’Hermitage.

     


     

    Dernières années

     

    Anna connut une fin de vie solitaire .. Avec son fils , devenu le roi Willem III , les relations était tendues . Une fois, elle glissa qu’elle était : "contente qu'il soit prince d'un gouvernement constitutionnel». En 1855, un conflit avec lui au sujet de l'attribution du Willems Ordre prit de telles proportions qu’elle songea à quitter le pays et rejoindre sa famille en Russie. Pourtant, elle choisit aussi inconditionnellement de prendre parti pour lui dans son mariage malheureux avec Sophie de Wurtemberg, avec qui, en 1839, il fut marié contre son gré. Elle la décrivait comme une « femme arrogante et pleine de ruse, un fléau sur la terre. " Avec ses enfants Henry et Sophie , Anna eut un lien très fort, mais tous les deux vivaient à l'étranger. Henry, marié à Amalia de Saxe-Weimar(photo ci-dessous),au nom de son frère était gouverneur du Luxembourg et Sophie était devenue en 1853 grande-duchesse de Weimar, par son mariage en 1842 avec Charles Alexandre de Saxe-Weimar, le fils de sa sœur Maria .

     


     

    Anna Pavlovna est morte en 1865 à La Haye et a été inhumée dans le caveau royal de Delft. Dans son testament, elle a légué à son fils Willem III une bourse et une partie de ses bijoux. Ses effets personnels sont allés à ses deux autres enfants. Pour sa fille Sophie : ses domaines de La Haye, et à Henry , Soestdijk

     

    La personnalité et la réputation

     

    Anna Pavlovna a été décrite comme une femme au « port majestueux », consciente de son rang imlpérial , habituée à une cour au protocole strict et à de magnifiques cérémonies.

     

    Elle avait , ce que d’aucuns appellent un « tempérament russe» , c’est à dire être capable de réagir de façon émotive et très déraisonnable ,cette « ferveur » s'exprimant dans des moments de stress ou de grande tension nerveuse. D'autre part, elle était sans conteste une femme intelligente animée d’une certaine « conscience sociale » . Elle était sensible et très dévouée à sa famille et ses amis. Plusieurs fois, elle a joué un rôle de médiateur entre son mari et son père.

     


     

    Anna était très pieuse et a continué même après son mariage à fréquenter l'Eglise orthodoxe russe et à rester fidèle à sa foi et à la culture russe. Elle a fondé dans ses quartiers d'habitation des chapelles , parfois avec le soutien financier du tsar. Certains jours, elle aimait revêtir le costume national russe. En réponse à ces sentiments , son beau-père le roi Willem Ier lui a donné à la naissance de son fils la Maison du Tsar Pierre à Zaandam , un geste qu'elle a beaucoup apprécié. Anna ne fut jamais une reine « populaire », mais elle n’aspirait pas à la popularité. Elle voulait être respectée pour son sens du devoir et son attitude irréprochable, et elle exigeait de sa famille immédiate qu'elle en fit de même. Si Anna Pavlovna était reine des Pays-Bas, elle est toujours restée dans l’âme une grande-duchesse russe .

     

    http://vivamaxima.centerblog.net/rub-reines-consorts-.html

     

     

     

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    The coronation of Tsar Nicholas II, took place with great pomp and ceremony on 26 May [14 May Old Style], 1896 in Moscow.

     

    This magnificent collection of 60 photographs is a fitting tribute to the ceremony surrounding the crowning of Russia's last tsar.

     

     

    The Kremlin and the Moscow Bridge decorated for the festivities

     

    The Bolshoy Theater is decorated for the festivities

    The Resurrection (later Revolution) Square and the Vitaly Fountain

    The Strasnoy (Pushkin) Square

    The festive pavilion of the Moscow Zemstvo across Tverskaya, opposite Strasnoy Monastery

    The beautiful carved pavilion by the architect Fjodor Sehtel on Tverskaya

    The asphalted Tverskaya along the Glinischevsky pereulok, with the Filippov bakery to the right

    Facing it, the central building of the police and fire department

    The Moscow Governor’s House, the home of Grand Duke Sergei Alexandrovich and Grand Duchess Elizabeth Feodorovna

    The Tverskaya continuing after the Manezhki

    Further along Tverskaya, at the Georgievsky pereulok. Most of these buildings were demolished in the 20th century

    Towards Kuznecki bridge

    An unidentified place

    On the corner of Myasnickaya, near the Red Gate

    The adorned Red Gate (demolished in 1926)

    A little square on the Kalanchovka, near the Red Gate

    A temporary triumphal arch was constructed at the corner of Sretenka and Bulvarnoye kolco

    Festive colonnade in front of the Moscow Assembly of the Nobility

    Festive column on the Ohotny Ryad and the later pulled down Paraskeva Church

    The Church of the Grebnovo Icon of Our Lady on the Lubyanka. It was demolished in 1898,
    and the building erected on its place later became the infamous headquarters of Cheka/GPU/KGB

    The first known examples of the festive pavilions regularly set up on Lubyanka Square

    The bastion on the Kitaysky proyezd also received a festive dome

    People assemble on the Red Square on the day of the Coronation

    Flags and banners flutter on Red Square

    The Manezh (to the left) and the Kutafya Bastion with the Romanov coat of arms

    The Alexander Garden

    The Petrovsky Palace where the tsar stayed during the festivities

    Foreign delegations on the Khodynska field, across from the Petrovsky Palace

    Triumphal arch on the Tverskaya, through which the tsar entered Moscow. Inscriptions on the columns read: "God, save the Tsar" and "Glory for ever and ever"

    The tsar, according to the tradition, enters the old capital through the Tversky Gate on a white horse with silver horseshoes . . .

    . . . proceeds to the Iversky (Iberian) Gate . . .

    . . . Empress Marie, Tsar Nicholas II and Empress Alexandra visit the Iversky Chapel . . .

    . . . then enter the Red Square through the Iversky Gate . . .

    . . . they pass by the monument of Minin and Pozharsky and the recently erected GUM Emporium . . .

    The carriage of the tsarina passes by the temporary grandstands set up on the Red Square, on the place of the later Lenin Mausoleum

    The parade regiment waiting for the tsar on the Red Square, near to Lobnoye mesto

    Festive entrance to the Kremlin through the Savior’s Gate. The Nicholas Palace can be seen on the left (demolished in 1929)

    Guests of honor watching the march of the hussars from the grandstands near the Tsar’s Bell

    The imperial regalia laid out in the Grand Kremlin Palace

    The Andreyevsky or Throne Room

    The three imperial thrones

    Sedan chairs waiting for the tsar and tsarina

    Officers having their photographs taken on the great occasion in front of the Tsar’s Cannon

    Carriages in the Kremlin

    The carriage of a guest of honor with lackeys and body-guards

    The Senate Square in the Kremlin

    The master of ceremonies announcing the details of the forthcoming coronation

    Audience outside the Chudov Monastery (demolished in 1929) in the Kremlin

    The tsar and his entourage at the bottom of the Red Staircase before entering the Uspensky Cathedral

    Interior of the Uspensky Cathedral before the coronation

    The imperial procession leaves the cathedral

    “His Majesty, Tsar of All Russia” under the canopy after the coronation

    The Honour guards line the path

    Nicholas II ceremonially drinking a cup of vodka before the military parade on the Khodynka field

    Policemen on the Khodynka field who later could not keep back the crowd of half million

    On the Khodynka field at the beginning everything was in order

    The Tsar’s pavilion, the grandstands and the crowd on the Khodynka field, some hours before the tragedy

    it is estimated that 1,389 people were trampled to death,
    and roughly 1,300 were injured on the Khodynka field

    The festive illuminations of the Kremlin was an incredible novelty at the end of the 19th century

    The Kremlin seen from the Bolshoy Kamennyj bridge

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